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Le premier rendez-vous… les papillons dans le ventre… la tenue soigneusement choisie…. le restaurant gastronomique… C'est un moment magique où le charme doit dominer la gêne. Enfin bon, en principe. Pour Raymond et Sara, la soirée tourne au cauchemar. Alors qu'il conduit Sara dans un terrain vague pour obtenir une « faveur », Raymond flaire une odeur plus forte que celle qui imprègne ses vêtements (il travaille dans un abattoir). le couple s'approche et découvre le cadavre de Gloria, une petite fille qui avait disparu quelques semaines plus tôt. La police de Nottingham dispose de peu d'éléments et l'enquête n'avance pas. Peu après, une seconde fillette disparait… L'équipe de Charles Resnick exploite tous les témoignages recueillis mais les fausses pistes seront nombreuses.

Une affaire de pédophilie est un sujet on ne peut plus délicat à traiter. John Harvey parvient à éviter tout sensationnalisme et à ne spas 'attarder sur les détails macabres. L'auteur se démarque par son approche sociétale. Ainsi il reconstitue en quelques lignes les différents aspects de la vie sociale des fillettes. La première est élevée par sa grand-mère dans un environnement précaire. La seconde grandit dans une banlieue pavillonnaire au sein d'une famille de la classe moyenne qui rencontre également des difficultés, mais d'un autre ordre. Au fil de ses romans, John Harvey s'attache à comprendre l'origine d'une violence devenue omniprésente. Elle peut être le fait de déséquilibrés mais elle peut aussi couver pendant des années dans l'esprit d'individus qui semblent inoffensifs et finir par exploser avec brutalité. L'auteur réussit une nouvelle fois à mêler une intrigue principale qui apporte une ligne directrice au roman et une mosaïque de petits récits qui vient l'étoffer. « Off minor » est le quatrième opus de la série Charles Resnick et c'est un nouveau tour de force.
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C'est sous l'égide d'un morceau de Theolonius Monk qu'on dirait "joué avec ses coudes" que John Harvey a choisi de placer ce quatrième tome de sa série, qui introduit également un personnage que l'on retrouvera par la suite, Raymond, le jeune marginal acnéïque que tout le monde surnomme "Ray-O."
Le thème principal de l'intrigue, c'est la pédophilie avec la disparition de la petite Gloria Summers, six ans, dont Raymond justement et sa petite amie, Sara, retrouveront le cadavre quelques mois plus tard dans un terrain vague alors que disparaît une autre fillette, sensiblement du même âge, Emily Morrisson.
Thème délicat que Harvey aborde avec autant de délicatesse que de justesse en posant au passage l'éternelle question : "Pourquoi certains agissent-ils ainsi et pourquoi pas les autres ? ..."
La précarité de plus en plus présente dans les quartiers populaires de cette petite ville britannique, la violence qui monte à ses côtés, des policiers qui s'accoutument à porter des gilets pare-balles pour n'importe quelle opération, le problème des communautés qui ne se supportent plus et, bien sûr, les drames intimes des héros et des personnages secondaires : Lynn Kellogg voit les hommes s'enfuir dès qu'elle avoue son métier, Diptak Patel se voit refuser par le citoyen lambda le droit d'être à la fois d'origine pakistanaise ET représentant de l'ordre, Mark Divine est toujours aussi sexiste, Millington se pose soudain des questions sur la fidélité de son épouse, Charlie Resnik va et vient entre les horreurs de son métier, ses chats et son jazz et le pauvre Naylor est bien près de divorcer tandis que le divisionnaire Skelton suspecte sa fille Kate des pires turpitudes.
D'une façon éminemment anglaise, Harvey reprend un peu le flambeau d'un Ed Mc Bain. Mais il le fait dans une décennie où la violence se banalise et où personne, pas même un policier, ne peut s'étonner en conscience de voir un jeune homme trop boutonneux et snobé par les jeunes de son âge, préférer se munir d'un cran d'arrêt pour dissuader ceux qui auraient envie de s'en prendre à son visage.
Un constat inquiétant mais qui demeure humain si l'on excepte le personnage du pédophile ainsi que celui de Geoffrey Morrison, oncle de la petite Emily. Mais je ne vous en dirai pas plus : lisez, vous verrez bien. ;o)
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Deuxième livre lu de John Harvey après l'inaugural "Coeurs solitaires". Je l'ai trouvé mieux réussi par le rythme, par le déploiement de la personnalité des protagonistes.
En beaucoup de points, il m'a semblé très proche de la série des auteurs suédois Sjawohl et Kahloo fin années 60 et début années 1970, par la description réaliste d'une équipe soudée de policiers, dans leurs actions quotidiennes par rapport à une enquête.
L'intrigue est bien campée dans le milieu d'une ville moyenne du Royaume-Uni, Nottingham, confrontée aux maux de la désindustrialisation et de l'étrécissement des moyens de l'État-providence dans le contexte de l'ère Thatcher finissante.
Le thème du crime pédophile parait assez éculé pour un lecteur des années 2020, tant il a été traité par tous les bouts. Ainsi que celui du racisme ordinaire, de la misère sociale, affective autodestructrice. En cela, c'est bien un roman de son époque et de son milieu. J'ai retrouvé la manière d'écrire d'une P. D. James, d'un Graham Hurley, d'un Ian Rankin, d'un Peter Robinson qui écrivaient un roman par an avec leur inspecteur vaillant et vieillissant pour lequel j'éprouvais une forte empathie.
Ces auteurs savent très bien décrire le quotidien en ancrant leur roman dans le vécu concret des gens ordinaires, avec un soupçon d'autodérision sur les tics culturels anglais (thé, scotch, émissions télé cultes...)
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Charlie Resnick trimbale ses états d'âme comme les musiciens, de jazz, qui l'accompagnement, emmènent leurs instruments avec eux.
Et le long des rues de Nottingham, nous suivons cette enquête mettant en scène, les policiers de la brigade, dans cette affaire d'enfants disparus.
Un grand merci à l'auteur, pour aborder, d'une manière délicate, des sujets aussi difficiles.
J'adore Harvey et je prends toujours un plaisir à lire ses romans.
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Lire les bouquins que John Harvey consacre à l'Inspecteur principal Resnck et à son univers, c'est un peu comme retrouver une famille. C'est un peu (beaucoup) ce que je recherchais et trouvais lorsque j'étais enfant et que je collectionnais les albums de Tintin, et c'est ce que j'ai continué à faire avec, par exemple, le commissaire Wallander de l'excellent Henning Mankell et d'autres naturellement.
Ce quatrième opus traite d'un sujet délicat, la pédophilie, que l'auteur contextualise au milieu de tous les maux contemporains que traversent nos sociétés : l'incivilité, la violence, la drogue, l'alcool, le chômage, la famille, la perte des repères etc
Dans ce maillage sociologique et sociétal Harvey réussit à aborder le thème cité précédemment avec tact, délicatesse et une bonne dose de talent.
En effet si la tension, le suspense et l'horreur liés à l'enlèvement, à l'abus et à la mort d'enfant(s) ont ce quelque chose d'oppressant, c'est sans aucun exhibitionnisme, plutôt avec une sorte de réalisme sans complaisance, mais empreint de retenue, voire de pudeur au sens le plus noble de ce mot.
Techniquement, la structure narrative qui, comme le ferait un cinéaste, suit les personnages sur deux trois pages au maximum, avant de passer à une autre séquence, est d'une réelle efficacité.
Le style est sobre et de bon niveau.
Les personnages sont vrais, forts et crédibles, les dialogues de bonne facture.
Si les caractéristiques qui font la renommée du flic Resnick sont toujours là… ses quatre chats aux noms de musiciens de jazz célèbres, son célibat, les rapports avec son ex femme, ses deux passions que sont la bouffe et l'embonpoint qui l'accompagne, le jazz…( à noter que dans cet opus, il nous donne plus qu'un aperçu de ses connaissances musicales, à savoir une vraie petite leçon de "pro" ), ses racines et attaches polonaises, son côté négligé (toujours mal fagoté, les habits froissés, une tache de mayonnaise qui traine sur une cravate qui n'en est pas ou plus vraiment une), Harvey, peut-être à cause du sujet traité, laisse toute sa place à l'enquête et s'attarde moins que d'habitude sur les détails que je viens d'évoquer.
L'histoire tient toutes ses promesses, pour notre plus grand plaisir.
A noter que la "famille" va perdre, comme dans - Les morts de la St Jean - de Mankell, un(e) de ses membres, ce que, personnellement, j'avais hélas pressenti depuis quasiment le premier opus de la série.
Du très bon John Harvey donc, que je recommande.
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