C'est curieux, mais néanmoins rassurant, comme nos points de vue peuvent évoluer au fil du temps. Lorsque j'ai lu ce livre, il y a plus de quarante ans, j'avais été emballée. le relisant aujourd'hui, mon avis est nettement plus mitigé.
En effet, dans mon souvenir, j'avais trouvé un réel argumentaire contradictoire dans ce roman. Or, en seconde lecture, il m'est apparu qu'il s'agit surtout d'un plaidoyer en faveur de la peine de mort. Parfois même un peu grossier :
. des prisons où les criminels vivent dans de meilleures conditions que la plupart des honnêtes pauvres gens,
. des assassins arrogants qui déclarent que, s'ils avaient risqué leur tête, ils n'auraient jamais commis leurs crimes,
. une population exaspérée par la recrudescence de crimes infâmes due au laxisme de la Justice,
. une perpétuité qui, finalement, se résume à quinze ans de réclusion,
. et... des opposants à la peine de mort dont les arguments sont tièdes et inconsistants
Néanmoins, dans le dernier quart du roman, le débat prend de la hauteur et devient nettement plus intéressant. Ce qui m'amène à conclure que je ne regrette pas d'avoir relu ce livre qui, quelle que soit notre opinion sur le sujet, ne démérite pas.
Commenter  J’apprécie         203
Mais quelque part, dans les hautes sphères, vous savez, là ou souffle la brise légère des âmes tendres et non pas le vent brutal des bassesses humaines, on croit encore à l'honneur du criminel et à la force de la pédagogie pour l'amélioration de l'individu. De là haut on peut être idéaliste... Nous, ici bas, nous devons nous battre contre la canaille et nous en protéger. Car nous vivons dans la réalité... Il nous faut des litres de cognac pour faire passer le goût que nous laissent les crimes les plus scandaleux et pour croire à ce que certains appellent justice?