Au décès de son père, la petite
Frances doit quitter la campagne pour aller vivre chez sa tante Ada. Cette dernière s'occupe déjà du grand-père sénile mais la maison est suffisamment grande pour accueillir convenablement la petite orpheline.
Mais
Frances s'ennuie. Elle a quitté sa maison, ses amis et même si elle se sent en confiance avec cette tante qu'elle ne connaît pas,
Frances se trouve bien seule. Elle occupe le temps, va frapper chez la voisine d'en face, va à l'école…
Pourtant, l'arrivée de
Frances change les habitudes quotidiennes de la maison et chacun trouve ses nouveaux repères…
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L'album met beaucoup de temps à ses mettre en place. S'il y a peu de personnages et que le lecteur se repère facilement dans cet univers, il y a une passivité et un fatalisme dans le scénario qui teinte le récit et qui ne permet pas de profiter d'une lecture entrainante. Les personnages sont réservés, froids, et seule la personnalité de
Frances – curieuse, cherchant le contact et la chaleur de ses proches – va permettre à cette petite cellule familiale recomposée de profiter d'un souffle d'air frais. Globalement, rappelez-vous d'Heidi lorsqu'elle doit quitter la montagne de son grand-père pour descendre habiter à la ville chez cette tante autoritaire… ! Ici, le tableau est un peu moins noir mais une chape de silence pèse sur cet huis-clos où le poids des conventions alourdit l'atmosphère.
Au final, de quoi parle
Frances ? D'une enfant qui cherche la vérité à propos de son père et d'une adulte qui court après la vie dont on l'a dépossédée.
Frances parle aussi de sentiments et d'espoirs parfois illusoires. En toile de fond, on découvre un lourd secret de famille qui donne un peu de consistance à cette tranche de vie.
Côté graphique, je n'ai pris aucun plaisir à découvrir ces dessins réalisés au crayon de papier. Si la découpe des planches est assez opérante et donne une bonne dynamique au récit, les illustrations sont maladroites et grossières. le trait difforme vient rogner le plaisir de lecture, il n'invite pas le lecteur à marquer des temps d'arrêt pour contempler les illustrations. Cela manque de justesse et de finesse. L'absence d'esthétisme graphique porte préjudice au récit.
Cet album est le premier tome d'un triptyque. Malgré les griefs que je formule à l'égard de cet album, sa lecture m'a toutefois donné envie de découvrir la suite. Je suis intriguée et satisfaite du dénouement de cet opus qui propose une scène inattendue, offrant ainsi au scénario un rythme que l'on attendait plus.
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