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4,05

sur 1803 notes
Tout simplement magnifique...
La collègue qui m'a prêté ce livre m'a dit qu'il avait changé sa vision de la vie. Pour moi, c'est tout aussi fort, mais c'est exactement le contraire : 'Pour qui sonne le glas' illustre parfaitement et renforce ce en quoi je crois depuis toujours 'vivons la tête haute'.

Assez pour les superlatifs et la philosophie de comptoir, parlons plutôt de tous ces héros terriblement humains d'Hemingway, qui doivent dynamiter un pont pour favoriser l'attaque républicaine, avec quasiment aucune chance de s'en sortir vivants... Il y a d'abord Robert Jordan, l'Américain dit l'Inglès, le commandant de l'opération, homme de devoir, de bravoure et de calcul, mais aussi de tripes et de coeur, notamment face à la belle et pure Maria et au vieil Anselmo qui n'aime pas tuer. Puis Pilar, la femme rocher endurcie et enrichie par les mille vies qu'elle a vécues et les mille horreurs qu'elle a vues. Son mari Pablo, malin sans aucun doute, mais miné par l'alcool et la peur. Maria et Anselmo donc, mais aussi Rafael le Gitan, Agustin l'enflammé, Andrès le lucide, Fernando le pompeux, Sordo le sourd plein de panache, les officiers républicains...

Une galerie de personnages tellement humains dans leur héroïsme ou tellement héroïques dans leur humanité, pleins de doutes, de peurs, de paradoxes mais aussi d'amour, de bonté, de solidarité ou d'intelligence, et surtout de dignité... Me voilà à parler comme Fernando, et pourtant c'est vrai ! J'ai particulièrement aimé quand Jordan essayait de se convaincre qu'il n'était pas déçu au début de la dernière nuit du sac de couchage ou négociait avec lui-même à la toute fin. Ainsi que l'épopée d'Andrès, les récits de Pilar, le personnage fourbe et complexe de Pablo. Et évidemment l'histoire d'amour de Robert et Maria qui dure une éternité de 3 jours. 

Bref, c'est un chef d'oeuvre à mes yeux, comme certainement aux yeux de beaucoup d'autres puisque Hemingway fut Prix Nobel de Littérature en 1954, que j'ai lu dans le cadre du challenge Nobel de Gwen21.
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Quelle souffrance! Une longue lecture avec la boule au ventre. Et pourtant, n'y a t-il pas là tout ce que j'aime : la guerre, la haine, les luttes fratricides, le fanatisme qui rend aveugle, les exactions des pauvres types dont le cerveau baigne dans l'alcool, les tortures, les viols les espoirs vains…Cette chronique étant susceptible d'être lue à une autre date que le 1er avril, il est peut-être utile de préciser que bien sûr, je plaisante. Et que c'est justement ce concentré de violence et de négation de ce que devrait être le vivre ensemble sur cette planète tournoyant dans le vide qui m'a tant éprouvée..

Je sais peu de chose de l'Espagne, certes le flamenco, mais aussi l'Inquisition, le chorizo dans la paella (ou pas) mais aussi Franco, l'art andalou mais aussi la corrida, et si l'on jauge les deux plateaux de la balance, il y a fort à parier qu'il penche du côté de la mort et de la souffrance.

Et pourtant, c'est une oeuvre majeure. Ecrite avec une conviction et une maitrise qui force le respect (tout en rendant la lecture d'autant plus pénible ), criante de vérité et de réalisme.
Et au delà du récit de guerre, c'est un réflexion profonde sur la mort, celle qu'on subit, celle qu'on inflige, au nom de principes fallacieux, s'arrogeant des droits sur ceux qui peut-être la veille étaient dans le camp des alliés.

Récit de guerre, d'amour, de mort. Eros et Thanatos au coeur d'une danse macabre, celle qui mène dans sa folle farandole les humains que leurs instincts primitifs rendent amnésiques.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Ernest Hemingway ? Pour qui sonne le glas ?
Que dire sur ce grand auteur de la littérature américaine ? Que dire sur ce roman "Pour qui sonne le glas " ? Je dirai tout d' abord merveilleux !
Ernest Hemingway est à la fois écrivain ,journaliste et correspondant de guerre .
Le roman publié à la fin des années 1930 , est salué aussitôt par un succès populaire .Ce livre reflète les convictions politiques de l' auteur .Hemingway est en adéquation avec ses convictions car pour lui l' artiste doit s' engager dans le monde .Et justement son roman ,"Pour qui sonne le glas ? "est un message dans ce sens .
Ce roman raconte en quelque sorte deux histoires :
1/ Il y a l' histoire de la guerre civile espagnole entre les républicains et les hommes du général fasciste Franco .
2/ Il y aussi une histoire d' amour très belle et émouvante , où les deux
amants se sont rencontrés en quelques sortes grâce à cette guerre et se
quitteront à cause de cette guerre car le jeune homme, Roberto ,va être tué.
- Roberto ( Robert Jordan ) est le héros .Il s' agit d' un jeune américain idéaliste .
-Maria est une femme jeune et belle . Elle amoureuse de Robert Jordan
-Pablo est un gitan . C' est un excellent chef de guérilla , loyal à la république .
Je n' ai cité que quelques protagonistes car il en y a d' autres .
Robert Jordan est un spécialiste des explosifs , il a été envoyé dans un maquis de la région de Ségovie . Il est chargé de faire sauter un pont pour
empêcher qu' il y ait du renfort qui puisse passer . Il y perdra la vie .Cette
histoire se passe pendant la guerre civile espagnole .
N.B : Reste que je me suis intéressé au titre " Pour qui sonne le glas ".Ce
dernier a été emprunté par l' auteur à John Donne , le théologien anglais
qui , du haut de sa chaire , prononçait il y a trois siècles :"nul homme n'est
une île en soi . Nous faisons tous partie d' un continent et chaque fois que
tu entends sonner le glas , ne demande pas pour qui il sonne , il sonne pour toi ".
( Source : Wikipédia ) .
Ce roman est triste par ce qu'il y a une très belle histoire d' amour qui cache l' horreur de la guerre , mais à la fin du récit , le jeune héros meurt
et l' on ressent vraiment la tristesse que doit éprouver Maria .
C' est grâce à ce roman que Hemingway a obtenu le prix Nobel de littérature le 28 octobre 1954 .
L' audience et l' impact du roman se sont accrus lors qu' il fut adapté au
cinéma : Ingrid Bergman et Gary Cooper étaient dans les premiers rôles .
Les livres d ' Ernest Hemingway sont considérés comme des classiques de la littérature américaine .Pres qu' une
dizaine de romans ont été adaptés au cinéma .



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Avec Pour qui sonne le Glas, Hemingway nous plonge dans la Guerre d'Espagne, un conflit qu'il connait bien pour y avoir participé. le roman est largement composé de dialogues permettant d'en apprendre sur les personnages, ils ‘sonnent ‘ comme s'ils avaient été écrits en espagnol puis traduits par Hemingway en anglais. Ils nous en disent beaucoup, même parfois de manière implicite, sur les différents protagonistes. Entre les dialogues, des pauses en prose relèvent le plus souvent du descriptif dans un style relevant du journalisme. le tout nous offre un ensemble très dense avec une histoire qui s'étire lentement.

Nous suivons durant trois jours la vie d'un groupe de révolutionnaires rejoint par un Américain spécialiste en explosifs. Ce laps de temps est le reflet d'une guerre prise dans son ensemble. Nous touchons du doigt ce que sont la guerilla, la survie dans les montagnes, le pouvoir, le sens du sacrifice, la peur face au danger et à la mort, la trahison, l'exécution sommaire sans jugement. L'auteur nous offre de très belles lignes, décrivant la découverte d'un amour qui ne pourra pas survivre à la guerre.

La lecture de ce roman m'a très souvent ramenée aux images du film Il était une fois la Révolution, par Sergio Leone, qui nous raconte un autre conflit. Mais les choses sont-elles si différentes ? Ce combattant étranger au pays qui voit tous les espoirs placés dans la révolution s'évaporer, nous offre une philosophie sans appel. Mèche courte.


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CHALLENGE NOBEL 2013/2014 (5/15)

Si je n'avais pas participé à ce challenge, jamais ne me serait venue l'idée de lire du Hemingway, dont il me restait un lointain souvenir de son "vieil homme et la mer", lu au temps du lycée. La bibliothécaire, sur ma demande, est allée me chercher un exemplaire de "Pour qui sonne le glas" datant de1961, véritable pièce de collection, qui manifestement ne sortait pas beaucoup puisqu'il était aux archives. Mais peu importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse, me disais-je, pour vaincre mon appréhension devant les 500 pages dont le sujet ne m'emballait pas vraiment.
Dans un livre, si je note beaucoup de phrases susceptibles de figurer dans les citations de Babelio, le pari est au 3/4 gagné car cela signifie que déjà, l'écriture me séduit. Voilà, malgré le thème, malgré de fréquentes allusions à la tauromachie que j'exècre, malgré le chapitre 18 où le héros nous parle du Gaylord, hôtel de Madrid, et de ceux qui le fréquentent, que j'ai trouvé horriblement long, le style de l'écrivain a fait tomber tous mes a-prioris. Je me souviens entre autres d'une description inoubliable, celle de l'odeur de la mort faite par Pilar page 276 (que je n'ai pas noté en citation car beaucoup trop longue). D'une écriture puissante, Hemingway nous dissèque les sentiments de ces guérilleros avec précision, leur appréhension de la mort mais aussi son acceptation car le sens du devoir prédomine dans leur esprit. 500 pages pour décrire trois jours mais pas de blabla, chaque mot frappe afin que chaque phrase marque.
Au milieu des combats, deux personnages féminins magnifiques et une histoire d'amour qui fait dire à notre Américain qu'il faut profiter de chaque instant mais qui ne fera pas oublier son devoir à Robert Jordan. Hemingway ne se laisse pas endormir par les bons sentiments, il nous décrit la guerre d'un oeil parfaitement lucide, reflet de ses propres convictions de journaliste.
Un beau témoignage sur l'homme face à son destin.
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« Pour qui sonne le glas », c'est le récit d'une mission menée sur trois jours en pleine guerre d'Espagne par une équipe de partisans espagnols pour faire sauter un pont, sous le commandement d'un volontaire américain.
Trois jours dont se dégage une puissance dramatique croissante qui tient le lecteur en tension maximale jusqu'à la fin inéluctable. Trois jours d'une densité rare auprès d'hommes et de femmes qui valeureux, qui désabusés, qui brisés, qui déterminés, liés par la haine de l'ennemi, prisonniers de leur histoire collective et de leurs histoires personnelles, découvrant la puissance de leur courage en même temps que celle de l'amour.
Un roman immense qui, par le biais de la petite histoire dans la grande, balaie toute la condition humaine, dans toute sa grandeur et toute sa petitesse, sa capacité à dépasser sa condition et l'inéluctable fatalité de son destin mortel, la hauteur de ses valeurs et la bassesse de ses instincts, l'élégance de ses solidarités et la médiocrité de ses jeux de pouvoir.
Grandeur, immense, hauteur : mes excuses pour ce champ lexical un peu pauvre, mais c'est bien de ça dont il s'agit !
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La guerre, l'amour, la mort.

Robert Jordan, américain, est un volontaire engagé dans les brigades Internationales qui se battent pour la république et contre les franquistes, en '36. Professeur d'espagnol dans une université américaine, il aime l'Espagne, sa culture, ses peuples. Il ne se bat donc pas pour un projet politique, marxiste ou autre, il se bat pour un peuple et contre les fascistes. Il opère en solo, effectuant des missions de sabotage derrière les lignes franquistes, se faisant aider par des résistants s'il en trouve. Maintenant, il doit faire sauter un pont, pour empêcher des renforts franquistes de faire échouer une offensive républicaine. Un année d'opérations commando l'ont rendu assez cynique quant aux politiciens et miltaires républicains, mais il reste totalement dévoué à sa cause.

Les partisans, quant à eux, sont de petits groupes hétéroclites. Non formés militairement ou politiquement, utilisant tant bien que mal les armes qu'ils ont pu “récupérer”, sans contacts avec les républicains de l'autre coté des lignes mouvantes, ils opèrent des coups de mains de leur propre initiative et végètent entre deux opportunités. Certains sont démotivés, beaucoup pensent surtout au prochain repas. Mais il y a beaucoup de courage, aussi, et surtout la haine des franquistes.
Au milieu de tout cela, Robert, muni de ses deux sacs de TNT et d'un pistolet, doit monter son opération, recruter des aides pour neutraliser des postes de garde... Et, bien sûr, faire face à l'imprévu et au hasard. L'imprévu, c'est l'amour qui prend les traits de Maria, jeune femme blessée par les brutes franquistes, et le hasard, c'est ce qui arrive aux meilleurs plans en temps de guerre : ils ne survivent pas au contact avec l'ennemi. Des intrigues secondaires voient des lâches se ressaisir, et des hommes intègres mourir pour la cause. Une cause à laquelle, souvent, ils ne comprennent pas grand'chose, ni du côté républicain, ni chez les fascistes . Au-dessus de tout cela plane le sort, antique et aveugle divinité qui écrase sans juger.

Hemingway était cet homme étrange, qui, enfant, avait été vétu en petite fille par sa mère ( elle voulait une soeur pour sa fille), et qui partait deux mois par an en vacances avec son médecin de père. Vacances de chasse et de pêche, où il était habillé en garçon. Père sévère qui corrigeait son fils au martinet. Pouvait-on s'attendre à ce que cela produise un citoyen au caractère stable, bien integré …? Pendant la première guerre mondiale, il s'engage volontairement, est refusé pour des missions de combat à cause d'une vue déficiente, devient ambulancier. Mais il ne se passe pas grand'chose de son côté du front, et il s'ennuie à mourir. Un jour, pourtant, où il distribue des rations de biscuits et de chocolats, il est blessé par un éclat d'obus. Rapatrié, Il ne manque pas de se faire passer pour un héros militaire ... Suit une période où il se cherche, et il décide d'écrire. Comme journaliste. Comme romancier. le succès venant, il alterne des rôles d'écrivain, de correspondant de guerre ( en Espagne et pendant la seconde guerre mondiale), de chasseur de gros gibier et de pêcheur sportif. de gros buveur et de séducteurà l'échelle quasi industrielle, aussi, Un peu comme Robert, il apprend à cumuler, à gérer ces divers compartiments d'une existence d'écrivain flambeur et macho. Peut-être sa passion pour la tauromachie résume t-elle au mieux le personnage : songez au toréro, à quelques mètres du taureau, l'épée en main, l'un guettant l'autre : qui portera l'estocade finale ? Regarder la mort en face, défier le sort, vivre tant que l'on se sent fort et sûr de soi, vivre en tuant la mort qui revient sans cesse à l'assaut ... Et quand l'on ne peut plus soutenir le regard de la bête, se tuer, pour ne pas lui laisser le dernier mot.

J'ai un peu aimé ce roman, mais sans grand enthousiasme. le style, d'un dénûment extrême – voulu et recherché par l'auteur – me fait penser au cliquetis mécanique d'une machine à écrire. Tictictic point. Tictictactic point. C'est ainsi que l'on écrit ses listes de courses. Pour les admirateurs De Balzac, de Giono, de Jean d'Ormesson, il n'y a ici que pauvreté stylistique et froideur clinique. le personnage de Jordan, ou celui d'Hemingway, ne m'est pas très sympathique. le guerrier sublime mais fatigué, qu'on lui tienne la main... c'est usé jusqu'à la corde.Je trouve d'ailleurs qu'il faut être con – et très courageux – pour tuer un taureau, même gravement blessé, à l'épée. J'ai rédigé ce billet avec un détachement qui ne m'est pas accoutumé. C'est que le roman ne m'a pas engagé. On le lit. On se dit : effectivement ca ferait un bon film ! Et on le pose, soulagé, On peut passer à autre chose.


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Par sa vocation populaire très grand public, un petit livre, le vieil homme et la mer, fait de l'ombre au reste de l'oeuvre d'Ernest Hemingway, prix Nobel de littérature 1954. Pour qui sonne le glas reste toutefois le roman le plus emblématique de cet écrivain américain, qui fut aussi un homme engagé dans les grands conflits de son siècle. Pour qui sonne le glas est un roman d'aventures, une chronique de la guerre civile espagnole, le récit d'engagements solidaires et une histoire d'amour.

Un homme est étendu sur les aiguilles de pin qui jonchent le sol de la forêt, à flanc de montagne. C'est l'image de la première et de la dernière ligne du roman. Trois jours et cinq cents pages les séparent. Cet homme, Robert Jordan, est un jeune universitaire américain idéaliste, venu en Espagne rejoindre les Brigades internationales, pour lutter, au printemps 1937, aux côtés de l'armée républicaine contre l'armée franquiste. Au tout début du roman, cet expert en dynamitage est en repérage aux environs d'un pont qu'il a pour mission de faire sauter à un moment précis, afin de barrer la route aux troupes fascistes lors d'une attaque républicaine. A la dernière page, il ne lui reste que quelques minutes pour achever de dresser le bilan de son action et couvrir la retraite de ses compagnons.

Tu veux savoir, lectrice, lecteur, si Robert Jordan a atteint son objectif et s'il en est sorti indemne ? Eh bien, lis le livre ! Tu vivras quasiment en temps réel les trois jours de préparatifs et de mise en oeuvre de l'opération, au sein d'un petit groupe de partisans, dont le camp retranché est niché dans une grotte et qui harcèlent les positions franquistes. Pilar, Pablo, Anselmo, Agustin, Rafaël, Fernando, Andrès et les autres sont nés sur ces terres espagnoles, ils en ont le caractère ombrageux. Tu trouveras longs et insipides certains de leurs dialogues avec Robert Jordan ; comprends que cet intellectuel américain doit faire preuve de beaucoup de patience pour obtenir leur confiance et pour les convaincre du bien-fondé de sa mission. Est-elle vouée à l'échec, comme certains le craignent ? Heureusement que les héros ne refusent pas les missions sous prétexte qu'elles paraissent impossibles !

Les derniers chapitres devraient te captiver. Et selon ton tempérament, tu trouveras déchirante ou un peu démodée la romance de trois nuits entre Robert Jordan et Maria, une jeune fille arrachée à une horde de fascistes, qui l'avaient tondue et violée, après avoir assassiné ses parents.

Hemingway avait lui-même rejoint l'armée républicaine en tant que correspondant de guerre et son roman reconstitue de façon très réaliste ce qu'il avait observé. Il se transpose dans l'esprit de chacun des personnages, il imagine leurs pensées, leurs monologues silencieux, leurs luttes personnelles contre les peurs ou les addictions, leurs auto-incitations au courage. Ils sont dépeints dans toute leur grandeur et leur médiocrité. Leurs forces et leurs faiblesses témoignent de leur humanité et de leur inhumanité. Il faut les deux pour dédier son sacrifice à l'avenir du genre humain.

Au-delà du vécu quotidien de Robert Jordan et de ses compagnons, l'auteur brosse un panorama complet passionnant de la guerre d'Espagne. Tu découvriras l'invraisemblable cruauté, avec laquelle, dans chaque camp, on humilie et on tue ceux d'en face. Tu prendras conscience des manipulations cyniques des Russes, délégués par Staline ; installés à Madrid dans un hôtel de luxe, ils sont chargés de « former » les combattants républicains, ils n'hésitent pas à faire exécuter ceux qui doutent de « la ligne ». Tu constateras la mauvaise organisation des opérations d'envergure, le torpillage des stratégies par les défaillances logistiques et par les rivalités internes dans les Etats-majors…

L'ouvrage est placé sous l'égide de la solidarité humaine, d'une fraternité un peu naïve, évoquée par le titre, lui-même inspiré par un poème d'un prédicateur anglais, qui dit : « ne demande jamais pour qui sonne le glas, il sonne pour toi ».

Pour qui sonne le glas a été publié en 1940, après la victoire des franquistes, au moment où les armées allemandes commençaient à déferler sur l'Europe de l'Ouest. Les attitudes des combattants du roman sont prémonitoires de celles des futurs résistants à l'occupation nazie.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Pour qui sonne le glas est un livre tiré de l'expérience de l'auteur, comme journaliste durant la guerre civile espagnole.
Hemingway au travers des événements vécu par le héros du récit, retrace l'engagement dans les Brigades internationales d'un Américain, aux côtés des républicains espagnols.
Ce conflit, extrêmement médiatisé dans la presse du monde entier, entraînera un vent de sympathie pour la cause de la liberté et la lutte antifasciste, bis repetita de ce que sera la Seconde Guerre Mondiale.
Mais le point fort du roman réside également dans son côté épopée romantique sur fond d'héroïsme guerrier. Mélangeant habilement action, suspense, romance, psychologie poussée des personnages, l'auteur dépeint l'intérieur intime des combattants républicains, mettant en exergue leurs personnalités troubles, leurs doutes, leurs sensibilités, galeries de portraits sans concession suscitant attachement ou répulsion. Car comme le rappellera l'auteur, au coeur de la guerre, rien n'est clair, tel un labyrinthe tortueux entre bravoure et lâcheté ou loyauté et cynisme.
Hemingway d'ailleurs, avec son expérience douloureuse du conflit, en tirera la conclusion amère, qu'un individu seul est plus à même de réaliser un acte salvateur, qu'un collectif peu fiable. Définition, qui peinera beaucoup ses camarades de combat, pétris d'idées communistes.
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Quelques jours très longs, que le récit fait durer comme pour retarder l'échéance d'une mort annoncée. Et pourtant, pas de discours superflus, les personnages y sont décrits de façon concise, plus par leurs gestes et leurs actes que par leurs réflexions, leur donnant ainsi une vie et une force qui nous les rendent proches et attachants. Très beau roman dans un contexte de guerre civile espagnole et d'engagements personnels forts.
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