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La mort intime" de Marie de
Hennezel fut écrit en 1996, époque ou le SIDA sévissait et faisait des ravages. Elle nous livre dans ce récit son expérience en tant que psychologue, de son vécu avec les personnes en fin de vie, dans un service de soins palliatifs, à l'époque très novateur.
Loin d'etre un livre triste, au vu du sujet, nous découvrons un monde d'une densité humaine hors du commun, un monde à l'approche de la mort rempli d'attention, de douceur, de bienveillance, d'amour, et de tendresse. Les soignants, et les personnes malades, grâce au dialogue et à l'amour finissent souvent par faire face à la mort avec sérénité et courage.
C'est un livre qui vous fait monter les larmes aux yeux, non de tristesse, mais d'émotion, tant il évoque ce qu'il y a de plus profond, de plus authentique en l'homme à l'heure de sa fin.
On y découvre également un
François Mitterrand, président, d'une grande épaisseur humaine, venu visiter le service. (qui on le sait sera accompagné par l'auteur dans sa fin de vie quelques mois plus tard.)
Voilà donc un témoignage bouleversant, qui nous concerne tous. On ne peut s'empêcher en le lisant de penser à nos proches aimés et disparus, que nous avons su ou non, bien accompagner â leur dernier moment.
C'est que notre société matérialiste, jeuniste, souvent trop pressée detourne volontiers le regard, dans le déni de la mort sur ces moments intenses et pourtant très précieux.
Au moment des débats actuels sur l'euthanasie et le suicide assisté, relire "
la mort intime" de Marie de
Hennezel, nous pousse à réfléchir... un être humain accompagné,aimé, entouré de tendresse à la fin de sa vie, semble souvent vouloir vivre jusqu'au bout et avec intensité la fin de sa vie.