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Livre extrêmement touchant. Bien que ce livre traite de deux sujets extrêmement sensibles pour moi (la mort et les problèmes de santé), j'ai pris la courageuse décision de le lire. La vision de l'autrice sur la mort est très intéressante. On voit bien que l'autrice essaye d'écarter le tabou sur le sujet de la mort et elle tente de le faire de manière optimiste.
Pour autant, ça reste un livre de 230 pages sur un sujet extrêmement difficile..
Les témoignages sont touchants mais j'étais quand même contente de finir le livre car ça commençait à être trop dur pour moi ! Un très beau livre tout de même.
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Ceux qui vont mourir nous apprennent à vivre, indique le sous-titre de cet ouvrage qui fit connaître Marie de Hennezel au grand public. En nous livrant un florilège de témoignages de ce qui se passe et se dit au seuil de la mort, elle nous rappelle que la vie est présente jusqu'au bout. Exemples à l'appui, comme autant d'étincelles d'amour formant un ultime feu d'artifice de vie, elle illustre comment sa proximité avec les mourants a changé sa vie. Et elle nous émeut.

La mort intime est un voyage au coeur de ces unités de soins palliatifs, "où on ne soigne pas d'abord une maladie, mais une personne" (page 114) qu'on ne peut pas guérir, et où on ne veut pas donner la mort, mais où on accepte seulement de ne pas pouvoir l'empêcher. "S'il n'y a plus rien à faire médicalement, cela veut-il dire qu'il n'y a plus rien à faire pour les mourants ? Ne sont-ils pas tous des vivants jusqu'au bout ?" (page 29). "Quand on ne peut plus rien faire, on peut encore aimer et se sentir aimé, et bien des mourants, au moment de quitter la vie, nous ont lancé ce message poignant : ne passez pas à côté de la vie, ne passez pas à côté de l'amour" (page 17).

A l'approche de la mort, les patients ont peur de mourir avant d'être prêts. Il est donc important de lever le tabou sur la mort et de lui rendre sa place au coeur de la vie. "La pire solitude pour un mourant est de ne pouvoir annoncer à ses proches qu'il va mourir" (page 44). le mourant sent et/ou sait qu'il va mourir et il a besoin de l'exprimer. S'il ne peut pas le faire, prisonnier d'un secret trop lourd à porter seul, il devient condamné à la confusion mentale ou au délire. Alors qu'en s'exprimant à la première personne, il ne subit plus sa mort, mais en devient l'acteur. Marie de Hennezel dénonce ainsi la "conspiration du silence" qui fait taire au malade le mauvais diagnostic, dans le but -vain- de lui laisser de l'espoir et ne pas l'achever. "On pense protéger celui qui va mourir, mais ne cherche-t-on pas d'abord à se protéger soi-même ?" (page 30).

Les demandes d'euthanasie expriment le caractère insupportable de la situation, mais elles sont néanmoins une tentative de communication. le malade a besoin de parler. le cas de Dominique (page 55) est symptômatique. Marie de Hennezel lui demande : "Êtes vous sûre d'avoir fini votre vie ?" Déstabilisée, Dominique lui répond : "Plus personne ne me rattache à la vie, non, mais il y a tant de choses à régler". Et c'est ainsi que remontent à la surface, s'expriment et se réalisent tant de choses qui permettent aux malades de partir dans la paix et de "ne pas s'en aller sans avoir renoué avec la vérité de leurs sentiments".

A l'approche de la mort, outre ce besoin de vérité, les malades ont donc besoin de temps. Revoir une dernière fois les enfants d'une première union, écrire une lettre de pardon pour effacer une vieille rancune ; "d'autres attendent tout simplement qu'un être cher, qui leur est douloureusement attaché et les raccroche à la vie, leur donne la permission de partir" (page 218).

Du côté de l'entourage, lorsqu'on est au bout des ressources thérapeutiques, il faut savoir assumer cette impuissance. Ne rien faire, ne rien dire, ne pas mentir ; mais être présent. C'est une forme de soin ("nous serons là pour vous accompagner jusqu'au bout") qui s'ajoute aux autres : assurer les soins de confort, empêcher de souffrir, aider le patient à vivre ses derniers instants comme il a envie de les vivre. Marie de Hennezel ne cache pas que c'est parfois difficile. "Il y a des moments où j'ai l'impression de ne plus pouvoir aider, d'être à mon tour submergée. Nous avons pleuré ensemble car je ne savais rien faire d'autre" (page 104).

L'ouvrage est préfacé par François Mitterrand, alors Président de la République, qui visita avec intérêt et émotion l'établissement de Marie de Hennezel et qu'il reçut lui-même au Palais de l'Elysée, dans les dernières semaines de son mandat, malade et conscient de sa fin prochaine.
Un ouvrage d'une rare intensité.
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Le livre de Marie de Hennezel est d'une mièvrerie affligeante. Comment Mitterrand que l'on disait intelligent et subtil a-t-il pu se satisfaire de ces discours lénifiants ?
Comment affirmer à longueur de pages que l'agonie, si elle est entourée et écoutée, devient un moment résigné et serein ? Qu'elle est l'occasion de régler ses comptes, se mettre en paix, retrouver le sens et le besoin de l'autre ?
Qu'il suffit d'entrer dans une chambre et de prendre la main du mourant pour que l'angoisse s'apaise ?
Pas un échec relaté, dans ce livre. Pas un. Au mieux, des cas survolés, évoqués pour le besoin de rapporter un mot, un comportement (de l'entourage, et de Mme de Hennezel, le plus souvent).
Le succès des soins palliatifs, c'est surtout la satisfaction qu'en retirent les soignants, si l'on ne lit que ce livre…
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"La mort intime" de Marie de Hennezel fut écrit en 1996, époque ou le SIDA sévissait et faisait des ravages. Elle nous livre dans ce récit son expérience en tant que psychologue, de son vécu avec les personnes en fin de vie, dans un service de soins palliatifs, à l'époque très novateur.

Loin d'etre un livre triste, au vu du sujet, nous découvrons un monde d'une densité humaine hors du commun, un monde à l'approche de la mort rempli d'attention, de douceur, de bienveillance, d'amour, et de tendresse. Les soignants, et les personnes malades, grâce au dialogue et à l'amour finissent souvent par faire face à la mort avec sérénité et courage.
C'est un livre qui vous fait monter les larmes aux yeux, non de tristesse, mais d'émotion, tant il évoque ce qu'il y a de plus profond, de plus authentique en l'homme à l'heure de sa fin.
On y découvre également un François Mitterrand, président, d'une grande épaisseur humaine, venu visiter le service. (qui on le sait sera accompagné par l'auteur dans sa fin de vie quelques mois plus tard.)
Voilà donc un témoignage bouleversant, qui nous concerne tous. On ne peut s'empêcher en le lisant de penser à nos proches aimés et disparus, que nous avons su ou non, bien accompagner â leur dernier moment.
C'est que notre société matérialiste, jeuniste, souvent trop pressée detourne volontiers le regard, dans le déni de la mort sur ces moments intenses et pourtant très précieux.
Au moment des débats actuels sur l'euthanasie et le suicide assisté, relire "la mort intime" de Marie de Hennezel, nous pousse à réfléchir... un être humain accompagné,aimé, entouré de tendresse à la fin de sa vie, semble souvent vouloir vivre jusqu'au bout et avec intensité la fin de sa vie.



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Cours ouvrage d'une rare densité émotionnelle. Où l'on apprend à poser un autre regard sur la fin de vie, l'approche de la Mort. Première psychologue dans la première unité de soins palliatifs mise en place dans les années 80, Marie de Hennezel nous fait voir la mort non plus comme une ennemie à combattre jusqu'au bout, mais comme le début d'un autre étape de la personne, étape qui reste mystérieuse mais ne doit pas forcément faire peur.
On y découvre l'immense besoin d'écoute des malades, écoute de leurs mots, mais aussi, pour ceux qui ne sont plus en capacité physique (et/ou mentale) de pouvoir s'exprimer, écoute de leurs maux, de leur être profond qui émane de leur corps affaibli. L'importance de la présence, sans forcément parler, du toucher, une main posée toute en douceur sur un bras, une joue décharnée, une musique apaisante partagée, un regard plein de chaleur. L'empathie soigne l'âme du mourant, au-delà de la médication.
L'auteure souligne l'essentiel, la communication, que la personne "en partance" puisse dire qu'elle se sent partir, sans être jugée, sans être leurrée, que la famille aimante accepte le départ quand il est devenu inexorable, qu'elle "autorise", par des mots, par des gestes, la personne aimée à mourir. La mort vécue de façon douloureuse, dans des lieux où pourtant la douleur physique est prise en charge de manière attentive, est souvent due à une "douleur de l'âme", celle de partir en laissant derrière soi des conflits larvés, des non-dits, des amours et des pardons tus.
Geste et parole s'avèrent les maîtres-mots d'un départ en douceur pour les malades de longue durée : une belle leçon de vie, une belle leçon de mort. Que chacun de nous essaie de s'en souvenir le moment venu !
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Magnifique de vérité
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Ce livre à changer ma vision de la mort mais aussi et surtout, sur les moments d'accompagnement juste avant, ces personnes que l'on appelle "mourant" et qui sont plus souvent bien plus dans vie que d'autres. C'est un livre bouleversant d'humanité.
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Marie de Hennezel nous raconte la vie dans un service de soins palliatifs par des anecdotes.
Tabou dans notre culture, la mort est un sujet que l'on a tendance à éviter. L'auteur la dédramatise et nous montre que l'on peut mourir sereinement, sans peur. Un livre émouvant.
On aimerait toujours être soigné de façon si humaine en milieu hospitalier.
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Marie de Hennezel nous parle d'un thème qu'on aimerait le plus souvent éviter: l'accompagnement des personnes en fin de vie, en soins palliatifs et la mort. le sujet est difficile mais traité avec beaucoup d'humanité.
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"La mort est un manque de savoir-vivre", disait Alphonse Allais. Marie de Hennezel dirait plutôt: "Seuls ceux qui vivent jusqu'au bout ont l'apanage du savoir-mourir."
Avec son témoignage 'La mort intime' publié chez Robert Laffont publié en 1995, l'autrice nous invite à vivre pleinement notre mort. Surtout si sa venue coïncide avec les points d'interrogation, d'exclamation ou de suspension qui ponctuent tout combat contre un cancer ou des déchéances physiques et morales.
Avec pudeur, respect, vitalité et espérance, Marie de Hennezel ne fait l'impasse sur aucune des questions. Celles qui titillent la joie de vivre, l'esprit et les routines de nos certitudes volant en éclats. le choc est parfois rude, toujours vrai. Respectueux des hommes et des femmes qui entrent dans ces zones de turbulences qui éveillent la peur, l'angoisse mais aussi, parfois, la sérénité face à une vie rempli qui approche de son terme.
Mourir s'apprend, nous dit-elle. Mourir s'accompagne, mourir se partage. Mourir rend plus fort, mourir s'accomplit.
Avec force, vérité et humilité, l'autrice témoigne de son expérience dans les services de soins palliatifs. Son expérience de terrain illustre ses propos sans jamais forcer l'adhésion du lecteur. 'La mort intime' est une proposition qu'il nous appartient de saisir ou pas. C'est un livre qui respecte la vie comme la mort, tous deux participant au même processus évolutif qu'est la vie.
Et si la vie se définit comme une maladie sexuellement transmissible, au pronostic vital toujours engagé, la vie, comme la mort, valent la peine d'être vécues, dans une conscience de soi et des autres partagée.
Un livre abordable dont la bienséance reste d'actualité.
Lien : https://frconstant.com
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