"Le familier des corridas sait très bien que les chevaux des picadors ont un oeil bandé. Celui qui ne doit pas voir le toro fonçant. L'oeil gauche voit la foule de couleur qui rit et mûrit au soleil. Tout un monde presque rassurant, et vivant. L'oeil droit ne voit rien. Et c'est de la droite que la mort peut venir. C'est exemplaire. Parce que, finalement, nous sommes tous des chevaux masqués, et masqués de la même façon. Un oeil agrippé sur le bonheur et l'autre aveugle qui ne voit rien et ne veut rien voir. Et voilà pourquoi nous pleurons, nous "angoissons", nous mourons."
-Je ne sais pas, dit encore Rey. C'est peut-être ça, l'érotisme. Tu vois, un pianiste de concert, il exécute la musique des autres, l'érotisme, peut-être, c'est ça. Exécuter la musique des autres, l'instinct des autres. De toute façon, ça m'emmerde, c'est un truc pour intellectuels.