Le soleil se couche sur les escaliers qui mènent de Trinita di Monte à la Piazza di Spagna. Une dernière cigarette à fumer sous le lampadaire. Je lève les yeux au ciel, comme pour regarder une dernière fois l'azur du ciel. J'aperçois la Signora Mrs Stone sur le balcon de son hôtel particulier. Veuve, la cinquantaine, le temps dérive sur sa peau, elle dérive dans ses appartements. Actrice renommée dans un temps ancien, mais l'âge a eu raison de sa carrière. Autour d'elle, virevoltent des comtesses et de jeunes éphèbes romains venus lui soutirer quelques lires de sa fortune.
Alors que les odeurs de calzone et d'amour à l'italienne flirtent avec mes narines, la vie de Mme Stone dérive. de son noble statut que lui ont conféré richesse et notoriété, jusqu'où sa dignité va l'emmener pour survivre à la solitude d'une dame encore belle mais devenue âgée. le beau Paolo lui tourne autour, lui raconte des histoires, fabuleuses et tristes. Elle n'est pas dupe, elle sait le jeu, les tenants et les aboutissants, de Paolo et des dames de la bourgeoisie qui l'entourent mais dans la froideur des draps blancs, lorsque la lune s'étend et que sa lumière dérive sur le vide de sa chambre et de sa vie, Mme Stone se penche à son balcon, l'impression de vide s'accentue. Une ombre s'écarte du lampadaire...
Tennessee Williams vient ici me raconter une histoire de vieillesse et de dignité, dans une histoire très propre, trop même, pour laquelle il m'a manqué de la fougue et de la passion. Une vieille histoire dans une vieille édition sur le prix à payer pour garder une certaine dignité, tout en continuant à survivre, un être à la dérive.
Lien :
http://memoiresdebison.blogs..