AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Jacques Tournier (Traducteur)
EAN : 9782707149534
112 pages
La Découverte (17/10/2006)
3.63/5   56 notes
Résumé :
Imaginez : vous avez cinquante ans - ou un peu plus - et le soleil commence à pâlir au-dessus des toits de la Ville Eternelle. En bas des escaliers qui mènent de Trinita di Monte à la Piazza di Spagna, un jeune homme vous regarde. Perdrez-vous votre dignité le jour où vous jetterez vers lui les clefs de votre maison, ou serez-vous tout simplement parvenue à immobiliser la dérive?
Que lire après Le printemps romain de Mrs StoneVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
3,63

sur 56 notes
5
2 avis
4
3 avis
3
6 avis
2
0 avis
1
0 avis
Le soleil se couche sur les escaliers qui mènent de Trinita di Monte à la Piazza di Spagna. Une dernière cigarette à fumer sous le lampadaire. Je lève les yeux au ciel, comme pour regarder une dernière fois l'azur du ciel. J'aperçois la Signora Mrs Stone sur le balcon de son hôtel particulier. Veuve, la cinquantaine, le temps dérive sur sa peau, elle dérive dans ses appartements. Actrice renommée dans un temps ancien, mais l'âge a eu raison de sa carrière. Autour d'elle, virevoltent des comtesses et de jeunes éphèbes romains venus lui soutirer quelques lires de sa fortune.

Alors que les odeurs de calzone et d'amour à l'italienne flirtent avec mes narines, la vie de Mme Stone dérive. de son noble statut que lui ont conféré richesse et notoriété, jusqu'où sa dignité va l'emmener pour survivre à la solitude d'une dame encore belle mais devenue âgée. le beau Paolo lui tourne autour, lui raconte des histoires, fabuleuses et tristes. Elle n'est pas dupe, elle sait le jeu, les tenants et les aboutissants, de Paolo et des dames de la bourgeoisie qui l'entourent mais dans la froideur des draps blancs, lorsque la lune s'étend et que sa lumière dérive sur le vide de sa chambre et de sa vie, Mme Stone se penche à son balcon, l'impression de vide s'accentue. Une ombre s'écarte du lampadaire...

Tennessee Williams vient ici me raconter une histoire de vieillesse et de dignité, dans une histoire très propre, trop même, pour laquelle il m'a manqué de la fougue et de la passion. Une vieille histoire dans une vieille édition sur le prix à payer pour garder une certaine dignité, tout en continuant à survivre, un être à la dérive.
Lien : http://memoiresdebison.blogs..
Commenter  J’apprécie          561
Mrs Stone, la cinquantaine,américaine, est une ancienne grande actrice de théâtre et riche héritière de son mari qui a fait fortune dans l'industrie.
Elle vit dans un appartement du centre de Rome, seule.
Une vieille comtesse italienne lui présente de jeunes éphèbes dans l'intention de lui soutirer de l'argent.

Peu à peu, Tennessee Williams nous laisse découvrir ses relations avec son mari, les artistes avec qui elle jouait, le regard qu'elle porte sur elle...

Roman très court , agréable à lire.
Commenter  J’apprécie          220
Ce roman chef d'oeuvre incontesté sur l'amour de Tennessee Williams n'est pas qu'une très bonne adaptation cinématographique mais bien aussi un grand livre, hélas presque inconnu en France. L'action n'est bien sûr pas l'élément premier, c'est une histoire beaucoup plus psychologique. Mrs Stone richissime veuve et actrice à la retraite se rend à Rome, ville de tous les fantasmes pour ce ressourcer, se reconstruire. Dans cette ville la bonne société américaine s'encanaille aussi. Au contact d'une contessa plus mère maquerelle que noble, il rencontrera le beau et jeune Paolo, gigolo issue d'une famille pauvre. du désir naîtras l'amour, mais à quel prix. C'est donc une vrai histoire d'amour mais qui parle des fossés séparant les deux personnages principaux. Elle est riche et vieillissante, lui est jeune et pauvre. L'un achète l'autre. C'est immoral. Mais l'amour est il moral. le printemps deviendra-t-il hivers ?
Commenter  J’apprécie          90
Madame Kareen Stone est une ancienne actrice américaine "en retraite". Elle s'est installée à Rome et vit entourée , selon son "amie " Meg Bishop, d'une "bande de putains somptueuses et de dandys androgynes", dont Paolo. Paolo, qui lui a été présenté par une comtesse, entremetteuse à ses heures perdues, entre de beaux jeunes hommes désargentés, et de riches femmes, surtout américaines. Une commission au passage sur les bénéfices ne fait pas de mal.
Madame Stone surnage au milieu de ces personnages, consciente de sa beauté fanée, de ces gigolos qui l'entourent, et jouant parfois leur jeu en acceptant leurs demandes financières.
Le temps qui passe ne serait rien sans les propos méchants de ceux qui veulent abuser de ces femmes à la dérive.
Cette dérive chez elle se traduit par ce qu'elle appelle la perte de sa dignité, l'abandon de toute retenue.
Le soleil qui se couche sur Rome, c'est le soleil qui se couche sue la vie de Mme Stone.
Comme le dit Paolo, p 31, "Je hais le soleil mort. je cesse de l'aimer quand la chaleur l'abandonne". Lui ne s'intéresse aux femmes que lorsqu'elles ont encore quelque chose à donner...de l'argent.
Commenter  J’apprécie          50
Roman psychologique. Mrs Stone, actrice américaine, n'a plus le succès d'autrefois. Celui-ci reposait sur sa beauté et à plus de cinquante ans, elle n'a plus l'éclat de ses vingt ans. C'est un drame pour elle, elle se retire à Rome, sombre dans la déchéance, mesure sa solitude et n'accepte pas de vieillir. Toute dignité la quitte et pour se faire croire qu'elle est toujours aussi séduisante, elle en est réduite à payer. Elle prend conscience du vide de son existence, elle qui n'a vécu que dans le paraître.
Commenter  J’apprécie          80

Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
- Je ne peux te croire sincère, dit-elle ; mais admettons que tu le sois. Admettons que tu aies plus d'énergie que de talent, que penses-tu faire de cette énergie ? La fourrer dans ta poche, comme la clef d'une maison où tu ne veux plus jamais vivre ? L'énergie ne sert qu'à l'action, et quand je dis action, j'entends contact des sexes ! Parfaitement ! J'appelle un chat un chat ! Et tu vas m'écouter ! Avant de t'embarquer sur le Queen Mary on t'a vaccinée contre la typhoïde ! Quelqu'un qui t'aime suffisamment pour cela va maintenant te faire une petite injection de vérité. Je suis choquée, Karen, choquée et révoltée. Je ne comprends pas ce que tu as choisi de devenir ! Et je ne suis pas la seule. Peut-être t'imagines-tu que tu échappes ici à l'attention, que tu n'es le sujet d'aucun commentaire. Détrompe-toi, on parle ! On prononce des montagnes de mots ! De pénibles insinuations ont été publiées par les journaux à scandale de New York, de Londres, et de Paris. Peux-tu t'arracher la peau ? Non, ni échapper à l'attention du public. Laisse-moi te dire que le personnage de la femme entre deux âges, follement attachée à un ravissant éphèbe ou plus exactement à toute une série de ravissants éphèbes, que toutes sortes de titres fictifs décorent, sans parvenir à faire oublier qu'ils appartiennent à la race des gigolos et des entremetteurs, est un personnage...
Commenter  J’apprécie          150
« Je dérive, je dérive », se répétait Mrs Stone. Elle errait à travers l'appartement. Elle regarda la solitude immaculée du lit. La solitude immense. Très calme, elle épiait le silence avec une telle intensité qu'elle entendit sonner la pendule de la pièce voisine. Le temps dérivait à son tour. Et le sommeil. Le sommeil s'en allait à la dérive au-dessus de la ville ancienne.
Elle regarda par la fenêtre, fit quelque pas sur la terrasse. Le ciel lui-même allait à la dérive. Rien d'autre n'existait que cette dérive infinie du temps et des êtres. »
Commenter  J’apprécie          341
- Je vous ai dit cela parce que vous m'aviez blessé. D'ailleurs si l'on aime quelqu'un on ne doit pas prendre garde à ce qu'il dit. On blesse par crainte d'être blessé soi-même. Il faut n'étudier que le cœur et ne regarder que les yeux ! 
Commenter  J’apprécie          501
Entrer dans une pièce sans raison, puis la quitter sans raison, voilà ce qu'on nomme : dérive. Tout ce que l'on fait sans raison.Mais, y a-t-il une raison pour tout ? On peut toujours en inventer sans doute, dont plusieurs semblent plausibles. Suffisamment plausibles pour qu'on les accepte, comme on accepte par courtoisie ou politesse sociale une excuse poliment faite. Mais ces raisons ne servent de rien.
Commenter  J’apprécie          170
Trois événements essentiels, trois ruptures profondes avaient marqué trois années de suite la vie de Mme Stone: l'abandon de sa carrière, la mort de son mari et cette transformation qu'apporte dans la vie des femmes la fin du cycle ovarien. Chacun de ces événements représentait en lui-même un bouleversement grave, et les trois conjugués lui donnaient l'impression qu'elle vivait désormais une vie posthume.
Commenter  J’apprécie          70

Videos de Tennessee Williams (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Tennessee Williams
Retrouvez les derniers épisodes de la cinquième saison de la P'tite Librairie sur la plateforme france.tv : https://www.france.tv/france-5/la-p-tite-librairie/
N'oubliez pas de vous abonner et d'activer les notifications pour ne rater aucune des vidéos de la P'tite Librairie.
Savez-vous quelle fut la première pièce de théâtre américaine inscrite au répertoire de la Comédie française ?
« Un tramway nommé Désir » de Tennessee Williams, c'est à lire en poche dans la collection Pavillons.
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus
Livres les plus populaires de la semaine Voir plus


Lecteurs (125) Voir plus



Quiz Voir plus

Tennessee Williams, en VO !

Un tramway nommé désir

A Streetcar Named Desire
A Tramway Named Desire

5 questions
57 lecteurs ont répondu
Thème : Tennessee WilliamsCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..