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J'avais découvert et dégusté avec gourmandise "Le Sel de la Vie". J'avais eu un peu plus de difficulté à entrer dans "Le Goût des Mots". Et voilà que j'apprends presque en même temps la mort de Françoise Héritier et la parution de son dernier ouvrage "Au Gré des Jours".
Je ne sais pas si elle a écrit ce livre en pensant qu'il serait le dernier, mais je le découvre bien comme son testament. La première partie, « De bric et de broc », est le prolongement du « Sel de la Vie » avec toutes ces actions, remarques, expressions ou petits riens qui font qu'une vie est quelque chose d'irremplaçable. La deuxième partie s'intitule « Façonnages » et c'est elle qui m'apparaît comme le testament de Françoise Héritier. Elle a écrit ce texte au printemps 2017 et elle nous y expose des moments qui ont été déterminants dans sa vie, mais elle nous les présente pas forcément dans l'ordre chronologique. Pêle-mêle, peu de souvenirs d'une enfance vécue pendant la guerre 1939-1945, mais d'autres marquants durant les années de lycée après l'arrivée à Paris. Les études universitaires et l'effervescence du Paris des années 1950 à 1960. Des rencontres professionnelles, notamment avec Claude Lévi-Strauss. La découverte de l'Afrique et toutes les personnes avec qui elle a fait un bout de chemin. Son éducation émotionnelle et la présence forte de l'amitié comme un vrai cadeau !
En introduction de ce dernier livre, Françoise Héritier nous dit : « Prenez place, s'il vous plaît ». J'ai répondu avec plaisir à son invitation. Avec elle, j'ai souri ou je me suis indigné face à certaines situations. J'ai admiré son parcours. Quand, à la fin du livre, elle nous dit :« Fermez doucement la porte derrière vous », je me suis retiré sur la pointe des pieds. J'aurais eu envie de l'embrasser, mais elle n'était plus là. Alors, je lui dis simplement : Merci !
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Suite du "sel de la vie" que je n'ai pas encore lu. Souvenirs de la célèbre anthropologue spécialiste des sociétés africaines, élève de Lévi- Strauss, deuxième femme à entrer au Collège e France après Jacqueline de Romilly.
Une première partie un peu fastidieuse à mon goût, longue énumération de ce qu'elle a aimé.
Deuxième partie qui mêle souvenirs d'enfance, premiers voyages en Afrique dans les années 1950, rencontres intellectuelles et amicales et sa vision de la vie avec la maladie invalidante et évolutive qui la frappe.
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Un plaisir. de découvrir la suite du sel de la vie. Sur le même principe... la liste des moments d'une vie, qui fait qu'elle est belle. Cette "liste" est suivie d'un texte qui donne quelques indications autobiographiques sur l'auteur, ses rencontres, sa carrière, ses pensées... et là, on se dit. Quelle vie! Chapeau madame....
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J'ai découvert cette grande dame, dans le sens le plus noble du terme, lors de sa dernière interview.
Je me suis aussitôt ruée vers mon libraire (librairie individuel que je tiens à soutenir)
Je lai lu d'une seule traite.
En une seule phrase elle a saisi tous ces instants, petits moments qui n'ont parfois lair de rien mais qui représentent la somme de tous les bonheurs, joies qui se présentent.
Même affectée par la maladie elle retient ces bonheurs parfois fugaces
Quand de pseudo feel good books nous abreuvent souvent de platitudes ce petit livre fait un bien fou au moral
Je me suis sentie à la fois coupable de ne pas faire d'arrets sur image pour ne retenir que les rares points négatifs
Mme Héritier m'a sans doute involontairement donné une belle ligne de vie
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je n'ai pas pu entrer dans ces dédales échevelés
non plus dans la jeunesse estudiantine avec ses amis
j essaierai le sel de la vie ...
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Ce livre est, disons, une suite de "Le sel de la vie", un livre que Françoise Héritier a écrit pensant à un ami, médecin, Jean-Charles Piette. Une réponse à un courrier reçu de lui. "Le sel de la vie" était une suite de petits riens presque invisibles, qui font le bonheur de tous les jours.

Ce livre est la suite... Françoise Héritier avait l'habitude d'avoir de quoi écrire auprès d'elle. Et elle a continué à énumérer ses "petits sels", qui font la première partie de ce livre.

La deuxième partie est, au lieu de petites phrases, de petits sels, une suite dans le désordre, de flashes de mémoire de sa vie sur quelques paragraphes. de son enfance, adolescence, les études à Paris, au Collège de France, en Afrique, ... Des flashes de vie qui révèlent une face autre que celle connue par ses écrits scientifiques.

Dans ce livre elle révèle la raison de son amitié avec Jean-Charles Piette : c'est le médecin qui s'est occupé d'elle et de sa maladie depuis les années 80.

Les lecteurs plus perspicaces ne manqueront de remarquer le livre "Les bonheurs du jour" de Marc Augé, son dernier mari. Peut-être un joli hommage de celui qui a été son dernier amour, publié en 2018, un an après le décès de Françoise. "Le sel de la vie" vu par Marc Augé.

Un sacré couple, en effet !!!
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De son livre, Françoise Héritier, dit qu'il est une simplicité ludique, le creuset de tous ces petits riens qui ne sont souvent ni perçus, ni retenus comme importants mais qui pourtant laissent des traces de bonheur, d'étonnement, de surprise dans nos mémoires. Cette célèbre anthropologue, féministe engagée, professeur au Collègue de France, qui a fait du monde et des rencontres exceptionnelles, consigne dans cet ouvrage des choses sans prétention, imperceptibles qui donnent du goût à la vie. Des souvenirs, des traces qui semblent communes à tous les humains. C'est ce qui en fait le charme parfois un peu désuet comme sur de vieilles photos.
Il souffle parfois un peu de tristesse, de mélancolie dans ces pages car elles parlent d'un temps passé, un temps regretté, de vieux fous rires, d'anciens plaisirs.
Un joli ouvrage dans lequel chacun de reconnaîtra car ce qui fait du bien (comme ce qui fait du mal) semble commun à l'ensemble de l'humanité et du monde animal et Françoise Heritier fait bien de nous le rappeler avec poésie.
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Pris à la médiathèque sur le nom de Françoise Héritier pour découvrir le vie de cette grande anthropologue féministe, mais je suis un peu déçu car c'est son dernier livre où elle égrène des réflexions et des anecdotes, assez intéressante à la fin mais qui ne nous apprend pas grand chose.
Il faut trouver un autre de ses livres pour découvrir ses enseignements.
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Je découvre Françoise Héritier dans ce roman qui est en deux parties. La première liste toutes ses madeleines de Proust. La lecture est parfois difficile, les phrases peuvent tenir sur 2 pages, ponctuées de virgules bien sur, mais il est nécessaire de marquer des arrêts réguliers. Un partage d'optimisme qui donne du baume au coeur et sème l'envie d'écrire la sienne.
La deuxième partie est intéressante à partir du moment où l'auteure partage sa rencontre avec Claude Lévi-Strauss.
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« Caresser l'idée que peut-être, sait-on jamais? tout compte fait, à tout prendre, pourquoi pas? à tout hasard, éventuellement, ce sentiment qui vous emplit de joie pourrait bien être ce qu'on appelle l'amour. »

Au gré des jours, dans sa première partie, poursuit l'inventaire de ces petits riens qui donnent du goût à notre existence, et en font le « sel de la vie ». Françoise Héritier y égrène des souvenirs faits de » bric et de broc »: « trinquer dans un bar d'autoroute avec des chauffeurs de poids lourds ». « Rire au souvenir de la mésaventure de ce jeune homme en vélo sur une route africaine que freinait à coups de patte une jeune lionne facétieuse et qui battit pour le coup des records de vitesse, debout sur les pédales. » A travers ces multiples évocations, elle cherche, selon ses propres termes, à faire affleurer le « permanent sous le contingent », « l'universel sous l'individuel ». Qui, à l'instar de la narratrice, ne s'est pas en effet sentie « nunuche » parfois, quelle femme n'a pas « regretté de n'avoir pas été plus insoumise? » Qui ne s'est pas, un jour, senti rempli d'une douce quiétude à voir surgir des biches d'un bois, à découvrir un trèfle à quatre feuilles, autant de petits bonheurs qui, mis bout à bout, constituent une vie.

Dans la deuxième partie, intitulée Façonnages, Françoise Héritier, avec l'humilité des grands intellectuels, affirme avoir conscience qu'elle ne « sait rien, à peine savoir vivre. » La maladie et le sentiment de l'imminence de la mort imposent une sorte d'urgence à convoquer la mémoire, si défaillante soit elle. Ainsi évoque t'elle les souvenirs du cours Sévigné, du lycée Racine à Paris où les filles avaient des cours de cuisine et de couture, ou encore ce moment où, en rupture avec sa famille, elle s'enfuit, avec deux petites culottes en poche, rejoindre Michel Izard qui deviendra son mari. On découvre qu'à son époque, il y avait une licence de géographie réservée aux hommes, les universitaires jugeant la discipline trop ardue pour les femmes…. Et lorsque Georges Duby, lors d'une réunion au Collège de France, s'adresse à elle pour lui demander de prendre des notes -elle est la seule femme détentrice d'une chaire- Françoise Héritier lui répond: » mon cher Georges, je ne suis pas programmée génétiquement pour les prendre mieux que vous ». Alors, nous jubilons devant ce féminisme affirmé. L'essai dresse encore un portrait de Claude Lévi Strauss qui fut si déterminant pour sa carrière et fourmille d'anecdotes relatives à son métier d'ethnologue et l'on voit que dans cette Afrique « prolixe en aventures, déroutante, mystérieuse « , elle ne se contenta pas d'en décrire la société mais tissa des liens très forts avec cette terre, y nouant des amitiés, y sauvant des enfants d'une mort certaine.

Comme Montaigne qui « aime l'allure poétique à sauts et à gambades », Françoise Héritier use d'une écriture vagabonde pour raconter ses souvenirs dans un livre en forme de testament où l'ultime dessein reste la connaissance de soi et son esprit vif et brillant nous manque déjà.

« Je ne recherche rien tant que cette simple amitié là, sans arrière pensées, sans chausse-trapes, sans ambiguïté, simplement parce que c'est nous et qu'on s'aime. Montaigne avait su trouver les mots justes pour le dire. »
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