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EAN : 9781683962052
104 pages
Fantagraphics (25/07/2019)
4.5/5   2 notes
Résumé :
Teenager Tonta is staying for the weekend with her half-sister, the self-absorbed Vivian. At home, Tonta's stepfather is shot during a botched burglary, which leads to the discovery of family secrets that require Tonta to confront some unpleasant truths that she previously managed to suppress or remain ignorant of. Through it all, Tonta showcases Hernandez's brilliant talent for character, weaving a host of characters and milieus from his vast arsenal. Meanwhile, ba... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome contient une histoire complète qui se déroule avec des personnages récurrents de la série Love and Rockets, la partie dite Locas, titre choisi en hommage aux personnages féminins. Il s'agit d'une bande dessinée en noir & blanc, écrite, dessinée et encré par Jaime Hernandez, initialement prépubliée en chapitre dans les numéros 5 & 6 du magazine Love and the Rockets New Stories. Elle se décompose en 21 chapitres, pour une centaine de pages au total.

Tonta, une adolescente, est en train de discuter avec Gretchen, une camarade de classe, que les autres surnomment la gargouille ou Méduse. Tonta lui explique qu'elle va aller voir un groupe punk et lui demande si elle veut l'accompagner. Gretchen décline parce que les copines de Tonta ne vont pas bien l'accueillir. du coup, Tonta lui souhaite une bonne journée et va rejoindre sa demi-soeur Muñeca et sa copine Crystal. Elles se rendent au bâtiment non loin de là pour aller voir le groupe Ooot pour une première prestation, dont le chanteur est Eric Lopez. Muñeca et Crystal rentrent dans le bâtiment pendant que Tonta va saluer Chata et son interlocuteur. Ce dernier lui propose d'aller voir le groupe, mais Tonta décline car elle estime qu'il lui faut absolument boire quelque chose avant. du coup elle rentre chez elle accompagnée de Chata et commence à transvaser le contenu d'une bouteille dans sa gourde. Son beau-père al Castor arrive et la salue, sans sembler remarquer le manège de sa belle-fille. Il regrette qu'elle persiste à l'appeler beau-père plutôt que papa. Elles ressortent de la maison, et Tonta vide sa gourde d'un trait avant de repartir vers la salle de spectacle. Elle remarque qu'Eric Lopez est à l'extérieur et elle le salue. Ils commencent à papoter, alors que Chata va discuter avec quelqu'un d'autre. Eric raconte son concert. Il est interrompu par les autres membres du groupe qui veulent qu'il vienne les aider à ranger le matériel.

Tonta finit par s'éloigner pour aller vomir, pas très discrètement. Elle finit par rentrer chez elle et elle retrouve sa demi-soeur Muñeca en train de faire la vaisselle. Un autre jour, Vivian, une autre demi-soeur de Tonta, est dans un club de détente, en train de papoter avec un groupe d'hommes d'un certain âge. Tonta est en train de bronzer sur un transat en lisant un magazine. Vivian décide de s'en aller, et monsieur Mel Spropp, le propriétaire du club Cobia, la prévient qu'il va l'appeler chez elle où elle est priée de rester en attendant son coup de fil. Elles sont reconduites chez elles par Ish, un homme travaillant pour Spropp, également leur demi-frère. Il prie instamment sa soeur d'attendre l'appel de Spropp. Une fois rentrées, le téléphone sonne une première fois et Vivian répond, mais la personne au bout du fil ne dit pas un mot et raccroche aussitôt. Elle va se changer, mais le téléphone resonne et le même processus se reproduit. Une fois changée, elle indique à Tonta qu'elle doit sortir et qu'elle souhaite qu'elle réponde en imitant sa voix. Sa demi-soeur accepte et fait ce qu'elle a demandé. Comme elle trouve le temps un peu long, elle farfouille dans les tiroirs et trouve un revolver. Elle répond une deuxième fois, mais il s'agit d'un appel d'Eric Lopez : elle lui demande venir la chercher car elle s'ennuie. Elle va alors essayer la lingerie de sa demi-soeur. Trois gugusses frappent à la porte et entrent sans attendre de réponse. Tito indique qu'il souhaite parler à Vivian.

Tout comme ceux de son frère Gilbert Hernandez (la partie Palomar de Love and Rockets), les récits de Jaime Hernandez n'appartiennent qu'à lui avec une façon d'écrire et de raconter très personnelle. Il est un peu intimidant de se lancer dans l'univers de Locas car il est rempli de personnages interconnectés avec une longue histoire personnelle et des fils de vie intriqués les uns dans les autres. le lecteur a deux options : soit commencer par le premier tome Maggie the Mechanic avec un faux démarrage SF, soit tenter un tome au hasard avec un fort risque de ne saisir aucune allusion aux relations interpersonnelles. Toutefois, la quatrième de couverture du présent tome assure qu'il se focalise sur un personnage récent, formant un roman graphique autonome. Il semble donc qu'il s'agisse d'un point d'entrée accessible pour tester la marchandise sans avoir l'impression de devoir s'engager pour plusieurs tomes. S'il n'est pas familier de l'auteur, le lecteur en découvre les idiosyncrasies d'écriture dès le début. le personnage de Tonta est clairement identifié avec une personnalité facile à appréhender : une adolescente entre 15 et 18 ans, un peu simplette par certains aspects, avec un caractère bien trempé et une empathie qui la rend aussi sympathique que sa capacité d'étonnement. Il lui faut un peu plus de temps pour saisir les relations familiales qui l'unissent à d'autres personnages comme Muñeca, Ish, al Castor, Vivian et sa mère Jolena Castor. le nouveau lecteur n'a aucun moyen de savoir si ces personnages apparaissent dans d'autres histoires, mais il le suppose et effectivement Vivian est un personnage récurrent.

Dans un premier temps, le lecteur ne voit qu'une suite de saynètes sans autre rapport que la présence de Tonta dans chacune. Il ne semble n'y avoir aucun lien entre son admiration d'adolescente pour Eric Lopez, les mauvaises fréquentations de l'une de ses demi-soeurs, son amitié avec Gretchen au visage ingrat, le retour de sa mère d'on ne sait où, les manigances de Violet une autre demi-soeur, une répétition du groupe de punk Ooot, une séance de Lucha Libre, ou encore zoner avec une copine dans un quartier chic, tout ça pendant un même été. L'auteur adopte un ton naturaliste qui montre les choses comme elles sont, sans explication, sans point de vue apparent autre que de donner avant tout de l'importance aux personnages. Les dessins s'inscrivent dans une forme de ligne claire, à ceci près qu'il y a des petits traits dans les formes détourées pour indiquer des textures pour les matériaux ou des plis pour les vêtements. Tonta arbore souvent un air benêt un peu prononcé, mais près tout pourquoi pas, avec un corps en léger surpoids. Tous les personnages sont facilement identifiables et mémorisables visuellement même si leur nom n'est pas prononcé. le langage corporel appartient lui aussi au registre naturaliste. L'artiste passe avec aisance d'expressions de visage exagérées à des expressions d'une sensibilité extraordinaire, tout en restant naturelles. de temps à autre, un personnage peut se lancer une pantomime comique, comme Vivian essayant de détruire son combiné de téléphone.

D'une certaine manière les dessins ne payent pas de mine parce qu'ils apparaissent évidents, et épurés. Il arrive régulièrement que les fonds de cases se limitent à 3 ou 4 traits pour évoquer la jonction entre le mur et le plafond, ou l'encadrement d'une porte, voire moins régulièrement qu'ils soient vides. le dessinateur joue habilement sur le contraste des zones de noir plein avec le blanc du reste de la case, sans transformer cet usage en un exercice esthétique. Même si les décors ne sont pas tout le temps présent, le lecteur ne perd jamais la notion du lieu où se déroule la scène. de manière plus ou moins détaillée, descriptive ou avec de simples ombres chinoises, ou quelques traits, Hernandez sait transporter le lecteur dans une clairière, dans un pavillon de banlieue à la banalité à toute épreuve, dans les zones en plein air d'un club de détente, dans un local de répétition, dans les rues de banlieue d'un quartier populaire, ou d'un quartier riche, devant un ring de Lucha Libre, sur un terrain de sport scolaire, ou encore à se baigner dans un petit étang. Cela génère une expérience de lecture très particulière entre légèreté parfois naïve, et conscience aigüe d'être aux États-Unis dans une zone de la côte ouest avec une majorité d'habitants latinos, même si ce n'est jamais exprimé de manière explicite.

Le lecteur observe donc les personnages évoluer dans ce milieu social, éprouvant plus ou moins d'affinité pour eux, en fonction de s'il les connaît déjà ou pas. Il ne se sent pas exclus à proprement parler, mais il y a un risque significatif qu'il n'arrive pas à s'investir dans ces individus, dans leur quotidien à la fois banal et à la fois extraordinaire. Il passe d'un chapitre à l'autre, souvent long d'une demi-douzaine de pages, mais allant de 2 à 24 pages. Il est possible qu'il se demande un peu ce qu'il fait là. Il a l'impression que la suite des chapitres respecte l'ordre chronologique, à l'exception d'un ou deux. Il peut s'interroger sur des éléments du quotidien, comme qui remplit le frigo avec quels sous, ou quel est cet enfant de moins de 6 ans qui dort dans le même lit que Muñeca. Ou encore de la faible présence des adultes autour de Tonta. Arrivé à mi ouvrage, il sent qu'il y a une trame de fond reposant sur un meurtre, mais sans qu'elle soit explicitée, sans enquête, sans cérémonie funéraire. Cela résume bien la forme de la narration : tout en sous-entendu, sans exposition explicite, sans impression de clôture, ce qui peut s'avérer très déstabilisant à la lecture. S'il en reste là, le lecteur en ressort avec la sensation d'avoir passé un moment agréable, mais qu'il aurait tout aussi bien pu lire autre chose pour le même résultat. Il peut aussi se demander en quoi ces saynètes brossent le portrait de Tonta, comment ces différents événements, ces différentes interactions font ressortir son caractère, mais aussi constituent sa vie et la font évoluer. Avec ce point de vue, cet ouvrage devient alors une étude originale sur un être humain unique.

La quatrième de couverture vante un tome autonome de la série Locas, donc une bonne portée d'entrée dans l'univers riche de plusieurs décennies de Jaime Hernandez. S'il le connaît déjà, le lecteur est comme un poisson dans l'eau, prenant plaisir à apprendre à connaître une de ces femmes singulières, un peu folles dont l'auteur a le secret. Sinon, il apprend à connaître les particularités de la narration de l'auteur, pour un récit elliptique privilégiant l'implicite à l'explicite, au risque d'être difficile à appréhender pour un néophyte.
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La brillantez que genera la obra de los grandes artistas los aísla en una genialidad aparentemente solitaria. Pero esto no es así. Todos ellos llegaron a su arte admirando, a veces copiando, la obra de sus predecesores antes de emprender su propio camino. Escuchar a los artistas hablar de sus predecesores, que han tenido un profundo impacto en ellos, es una buena manera de hacerse una idea de su cultura gráfica. Aquí proponemos descubrir una generación de artistas a través de los ojos de la siguiente. Tomando prestado el título de uno de los primeros libros de PLG, Anabel Colazo, Kim y Paco Roca nos hablarán cada uno de los autores que les iniciaron en el cómic, y que les han acompañado. Y nos mostrarán las imágenes.
Nos cruzaremos con Dan Barry (más que con Alex Raymond), Harold Foster, Frank Robbins, los ilustradores de Mad, Richard Corben, la pandilla de El Juves, Tardi, Peyo, Kasumi Yasuda, Vittorio Giardino, Ambros, Francisco Ibáñez, Albert Uderzo, Jack Kirby, Moebius, Bruce Tim, Jaime Hernández, Hayao Miyazaki, además de películas, series, novelas y videojuegos...
Los tres artistas pertenecen a generaciones diferentes, pero, por supuesto, tienen distintas fuentes de inspiración, lo que da lugar a una interesante confrontación. La conversación, iniciada durante las mesas redondas de SoBD 2023, está dirigida por Manuel Barrero.
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