Drôles, attachants, enthousiastes, je me suis bien amusé avec les personnages de ce roman. L'humanisme et l'extravagance du grand-père, l'engagement et le désarroi de sa petite fille bohême nous réconcilient avec le genre humain.
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Prenez un ardéchois, têtu et philosophe, qui n'a pas peur de la pire rue de Barcelone où il habite avec sa petite fille, Marius, de presque 100 ans ; prenez la petite fille, genre autosuffisante et renfrognée, qui couve son papi comme une mère lionne, Jo, d'une trentaine d'année ; ajoutez la grand-mère décédée, que les deux autres racontent à leur manière, femme solaire que tout mec aurait bien voulu rencontrer et garder pour lui, Jeanne ; et ajoutez enfin un garnement de 10 ans en mal de grand-père qui roule des mécaniques, Tony, secouez, alternez les flash-backs ardéchois et la vie d'un quartier de métropole à la faune interlope, et vous obtenez un super bouquin.
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Entre les rires et les larmes, Jo et son grand-père se promènent dans un quartier en perdition de Barcelone. Une vision tendre et malicieuse de la relation entre petite-fille et grand-père et entre eux et les habitants du quartier. Un vrai bonheur.
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– Pépé… Écoute-moi, Pépé. Ce quartier est trop dangereux pour toi.
– Tu y vivais bien seule, toi, avant que je vienne.
– Moi, c’est pas pareil.
– Arrête de dire que c’est pas pareil, tu veux ? Tu crois que je suis en sucre ? Parce que toi, tu es balèze peut-être ? Excuse-moi, mais je saurais encore aussi bien me défendre que toi, j’ai la canne leste, figure-toi. C’est mental tout ça, tu le sais bien.
Il n’a aucun sens des réalités brutales inhérentes à ce genre de quartier. Pas la moindre idée. Il est en train de vivre là une sorte de projection géante d’un film d’aventures hollywoodien ou d’un remake de Pépé le Moko.
Acclimaté. Voilà. Il s’est acclimaté. Au panorama qu’on a de l’appartement aussi : troisième étage, vue imprenable sur le terrain vague derrière le mur jouxtant les poubelles. Le Montjuic à droite, et à gauche, la rue Robador, ses dizaines de prostituées battant la semelle sur le pavé, ses louches chalands et estampeurs en tout genre…
Une demi-heure après, on est allongés sur le sable de la Barceloneta.
Au milieu d’un invraisemblable entassement familial : bonhommes tatoués et femmes grassouillettes, enfants hurlants qui nous envoient du sable dans la figure lorsqu’ils nous rasent en courant…
Je regarde mon grand-père.
Il est ravi.
-On devrait dire aux enfants que les adultes sont tous dingues. Dire à chaque gosse: toi-même, tu seras fou plus tard. Et ce n'est pas grave, c'est comme ça.
Collectif kierol 24
Kits Hilaire lit le début de son roman Ivan, allégresse et liberté lors de sa présentation par David Castillo à Jaimes (Barcelone). Filmé par Manel Muntaner.