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4,12

sur 610 notes
C'est un des bouquins les plus bizarres que j'ai lu ces dernières années.
Le style est complètement hors convention et ce sur tout les tableau: utilisation massive de majuscule, dialogues écrits comme au théâtre, forme de texte farfelue, changement de police...
Coucou la déroute.
Et si encore il n'y avait que ça. Je décrirais ce style d'écriture comme de la poésie vulgaire, ou de la vulgarité poétique. C'est naïvement cru et glauque et en même temps tellement décadent. Ça met mal à l'aise, ça fait sourire, c'est sale, dur et très très très déroutant.

Est-ce que j'ai aimé?
Au début j'ai eu beaucoup de mal. C'est tellement surprenant et le récit démarre sur de telles horreurs qu'on a envie de refermer le bouquin. mais si vous êtes têtus comme moi, peut être trouverez vous de l'intérêt dans ce roman.
Puisqu 'intérêt il y a!
Derrière l'écriture farfelue et le langage cru se cache une histoire incroyable. Un récit d'un culot assez inconcevable.
On s'attache à un putain de génocidaire et tout ce qu'on espère c'est qu'il ne se fera pas prendre, ou si, ou non. Ça change à toutes les pages.

Oui j'ai aimé ce bouquin. Il m'a retourné les tripes et il m'a surprise! Et puis là fin est encore une fois vraiment culottée. C'est un roman qui a des couilles et qui recèle quelques phrases magiques d'un poésie qui m'a vraiment touchée.
Je pense notamment à cet extrait qui m'a marqué:

"la mer est une chaste vierge. Effarouchée car ce coquin de soleil l'a surprise dans son sommeil."

Je ne sais pas vous mais moi je trouve ça beau.

Conclusion.
Un excellent bouquin qui mérite qu'on s'y intéresse et qu'on s'entête à le déchiffrer. Attention tout de même à ne pas le mettre entre n'importe quelles mains. Je pense qu'il faut être suffisamment à l'aise avec L Histoire et à l'aise avec ses propres convictions politico-religieuses pour en apprécier toute la saveur.
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Insolent, audacieux, drôle. Belle découverte.
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Après la seconde guerre mondiale, la littérature allemande s'est murée dans une posture larmoyante. une posture de couille molle. L'hétitage de l'ère nazie était trop lourd et la littérature se perdait dans le pathos et l'auto-flagellation. A croire que l'Allemagne n'était peuplée que de "malgré eux" rongés par les remords.
Puis vint Edgar Hilsenrath.
Juif rescapé des ghetto, il avait publié un premier roman monumental sur la survie dans les ghettos. Impressionné, son éditeur américain lui commande un nouveau. Edgar Hilsenrath, qui écrit en allemand, lui soumet un synopsis.
Vendu!
Le roman connaît un succès énorme partout dans la monde... sauf en Allemagne. Aucun éditeur ne veut se risquer à publier ce livre qui sent le soufre. Il faudra plusieurs années avant qu'un petit éditeur ne se lance. le livre sera dans un premier temps taxé d'obscénité, de pornographie. L'Allemagne n'était pas prête.
En effet, Edgar Hilsenrath tourne le dos à cette littérature de couille molle.
Edgar Hilsenrath a des couilles.
Il en faut pour raconter l'Holocauste du point de vue d'un bourreau. Et de le faire avec humour.
Max Schulz naît en 1907, 2 minutes 22 avant Itzig Finkelstein, son voisin.
Max Schultz traîne une gueule de juif de caricature, alors qu'il ne l'est pas.
Itzig Finkelstein, bon juif, ressemble à un bel aryen: grand, blond, yeux bleus.
Ils sont amis. Itzig entraîne Max à la synagogue. Il apprennent le métier de coiffeur, à l'ombre de Chaïm Finkelstein, propriétaire du salon de coiffure "l'homme du monde". Mais en 1933, tout change. Max se laisse séduire par Hitler, et c'est l'engrenage. La SA, les SS, les camps...
AAlors, comment expliquer que Max Schulz, génocidaire, soit devenu sioniste, sous le nom de Itzig Finkelstein ?
La montée du nazisme, la guerre, le départ des juifs pour la Palestine, la création d'Israël, le tout raconté par un génocidaire assumé, qui embrasse la cause sioniste parce que c'est là que le courant le porte.
Difficile de faire plus scandaleux, plus immoral que ce roman. C'est ce qui le rend jubilatoire. Il tourne le dos à l'hypocrisie confortable pour gratter là où ça fait mal.
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Un livre très inattendu, assez dérangeant, sur la deuxième guerre mondiale, la shoah, la fondation de l'état d'Israël, selon un point de vue à la limite du loufoque, mais de toutes façons ce livre est, d'une certaine manière, complètement loufoque. Et aussi passablement violent, en particulier dans toute la première moitié du livre, une violence étrange et... loufoque, faute d'un autre mot, au point de me mettre mal à l'aise. Et puis ça passe.
Sinon, le parallèle avec "Les bienveillantes" fait en 4ème de couverture est, à mon avis, complètement fallacieux.
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Au début je me suis dit ouh la la c'est quoi ça pour un livre. le personnage raconte n'importe quoi. Quel parcours atypique pour un nazi que de devenir juif après en avoir tué des milliers. Parce que non seulement il est devenu l'un d'eux mais en plus il se bat pour la naissance de l'État d'Israël ! Un vrai schizophrène je trouve haha. C'était spécial de lire un livre avec autant d'humour noir sur un fait si tragique. Par moments je me disais "non non il va trop loin là" et juste après "et puis zut appellons un chat un chat". Je vous le conseille vivement :)


Lien : http://unlivreunwakanda.cana..
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Cette satire d'un ancien nazi génocidaire reconverti en juif barbier m'a un peu déçu. le thème paraissait alléchant et si le sujet était traité avec un réel humour ça aurait pu être formidable. Malheureusement je n'ai pas beaucoup ri, les quelques réparties ou remarques humoristiques se sont un peu enlisées dans un style répétitif et même lourdingue par moments. Ce style est très particulier et peut plaire à certains mais pour moi cela a nui à la qualité de l'ouvrage. L'intrigue est finalement assez anodine et ce n'est de toute façon pas l'élément le plus intéressant du bouquin. L'effort historique est un bon point puisqu'on apprend beaucoup de faits, de détails de toute une période (de la montée du nazisme jusqu'à l'indépendance d'Israël). Un point culminant du livre est atteint lors du dialogue avec Dieu qui est à peu près la seule chose de ce livre que je garderai en mémoire. Finalement ce livre est bien mais ne mérite peut-être pas d'être porté aux nues.
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Je suis à la page 417 donc à la toute fin du livre. Je me permet donc de chroniquer dessus. Je m'attendais à un livre drôle, jubilatoire, absurde à la "Autodafé". Et non malgré la gouaille et le sens de la phrase du "héros" Max Schulz génocidaire nazi devenu le Juif sioniste et philosémite Itzig Finkelstein, on s'ennuie ferme dans ce roman. Bon sang, je m'ennui ferme mais j'ai payé 8 euros et 10 centimes ce livre donc je le termine... Que veut dire Edgar Hilsenrath dans ce livre? Peut être quelque chose que j'ai toujours pensé: 90% des hommes n'ont aucune conviction réelle et au grès des discours, de la propagande où de ce qu'ils arrivent à se convaincre en lisant des livres, en adhérant à une idéologie , ils changent aussi facilement de fusil d'épaule que de chemise...Max Schulz devient un membre actif de la Haganah à la fin du livre après avoir été SS...
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LE NAZI ET LE BARBIER d'EDGAR HILSENRATH
Ce livre est un OVNI littéraire pour moi difficile à classer mais quelle claque! Loin des récits assez formatés sur les aryens les juifs et les camps on a droit à un roman plutôt grossier assez vulgaire et d'un humour décapant. Je ne veux pas déflorer le sujet. Écrit par un juif survivant il fallait oser traiter ce sujet de cette manière. Incontournable !
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J'ai eu un peu de mal à me faire au style un peu particulier de l'auteur, mais assez rapidement je suis rentrée dans le récit fait par Max Schulz, anti-héros par excellence.

Max Schluz raconte son histoire de façon chronologique et le moins que l'on puisse dire est qu'il est confronté à des situations à la fois dramatiques, cruelles, loufoques narrées de façon crue et/ou drôles, le tout dans un contexte historique lourdement "chargé" puisqu'il participe à la seconde guerre mondiale, l'exode en Palestine, et les guerres liées à la création de l'Etat d'Israël.

Ce qui m'a paru intéressant, c'est la description de la situation de l'Allemagne en ruine après la guerre ainsi que les conditions de vies précaires des habitants. de même, la partie consacrée à sa vie en Palestine est instructive de ce qu'ont put vivre les migrants avant la création de l'Etat d'Israël.

C'est un livre également surprenant, surtout lorsque l'on connait le vécu le l'auteur, Edgar Hilsenrath : Il a été déporté en 1941 dans un ghetto de l'Est, libéré par les Russes en 1944. Puis il migre vers la Palestine, mais, ne parvenant pas à s'y intégrer, il part vivre en France, puis aux Etats-Unis pour finalement revenir en Allemagne.

Je trouve qu'il fallait quand même oser écrire -dans les années 70- un livre aussi provoquant que celui-ci, narrant l'histoire d'un Allemand qui, par opportunisme, devient un Nazi participant activement au génocide des juifs pour finalement devenir un sioniste fanatique après avoir usurpé l'identité de son ami d'enfance juif.

J'ai repensé ensuite à l'exceptionnel film d'Alexandre Arcady, "K" sorti en 1997 avec (entre autres) Patrick Bruel adapté du roman de Guy Konopnicki "Pas de Kaddish pour Sylberstein". En effet, quoi de plus sûr pour un SS de prendre l'identité d'un juif, d'entrer dans leur communauté afin de se cacher et ainsi échapper aux jugements menés contre les tortionnaires nazis?

Un livre intéressant que j'ai apprécié.
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Ecrit en allemand, en 1968-1969, pour le compte d'un éditeur New-Yorkais, "Le Nazi et le Barbier" devra attendre 1977 pour être publié en Allemagne, pays d'origine de son auteur.
Il y suscitera une polémique immédiate : il n'était pas acceptable, pour la génération post-Allemagne nazie soucieuse d'afficher son sentiment de culpabilité, de traiter du thème de la Shoah sur le mode burlesque !

Car c'est bien la principale caractéristique du roman d'Edgar Hilsenrath, que le ton qu'il utilise, cet humour noir qui tend parfois vers l'absurde et la démesure, qui fait rire et glace à la fois...

Cela commence avec la personnalité de son narrateur, Max Schulz, anti-héros pitoyable, détestable, dont le physique, en dépit d'un "pedigree" irréprochable (celui d'un allemand pure souche), ne répond pas vraiment aux canons de beauté aryens ; il est en effet affublé d'yeux de grenouille, d'un nez crochu, de lèvres charnues, de dents pourries, de cheveux noirs, ...
Ce plaisant personnage déroule ses souvenirs, et nous suivons ainsi le parcours de son existence depuis sa plus tendre enfance (la première de ses anecdotes relate son viol par son beau-père, alors qu'il n'est âgé que de sept jours) jusqu'à l'automne de sa vie : son amitié avec le juif Itzig Finkelstein, né le même jour que lui, et dont il sera longtemps inséparable, son enrôlement chez les SS, sa participation au génocide...
... après la guerre, Max Schulz endossera l'identité d'Itzig Finkelstein, mort en camp de concentration, afin d'échapper aux chasseurs de nazis. Parti vivre en Israël, il y deviendra par la suite un sioniste actif.

Tout ces événements sont relatés sur le registre de l'auto-dérision, le personnage principal donnant de lui-même et de son entourage (sa mère, son beau-père, ses camarades SS) une image peu reluisante de brutes sans cervelle, sales et perverses.
Edgarar Hilsenrath force le trait pour notre plus grand plaisir, parce que c'est drôle, mais cela lui permet aussi de mettre en exergue la prédisposition de l'individu à la barbarie, ainsi que la facilité avec laquelle, dans certain contexte, il se laisse manipuler. Dans le cas de Max Schulz, par exemple, l'adhésion à la cause hitlérienne n'est finalement qu'un prétexte qui lui permet d'être enfin celui qui frappe, et qui domine.
Le comportement et les choix que l'auteur attribue au personnage principal m'ont donné l'impression que son but était de démontrer que l'antisémitisme (et le racisme en général), répondent davantage à un instinct primitif, motivé par la peur de l'autre et le besoin de le dominer, qu'à une conviction réfléchie et sensée.
L'opportunisme du génocidaire, qui passe de l'uniforme SS à celui de la Haganah en est aussi l'illustration : peu importe les principes à défendre, le tout est de sauver sa peau et de faire sa place au sein de la communauté, quelle qu'elle soit...
Malgré tout, Max Schulz ne sort pas tout à fait indemne de ce tour de passe-passe : sous l'assurance, et sous l'apparente absence d'état d'âme, on sent poindre, par moments, des accès de folie, d'hystérie, aussitôt étouffés, dissimulés par un trait d'humour ou un changement d'humeur.

Edgar Hilsenrath nous divertit avec un sujet pourtant tragique. Il démontre ainsi que divertissement et réflexion ne sont pas incompatibles, et que l'humour peut être un moyen efficace de faire passer un message...
Le style est parfois cru, les phrases souvent brèves, nominales, imprimant au récit un rythme dynamique, par moments saccadé.

Le résultat est que l'on ne s'ennuie pas une seconde au cours de la lecture de ce roman atypique.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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