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sur 275 notes
2020. Une jeune écrivaine se rend avec son mari et sa fille au Rocher Blanc au large des côtes mexicaines, afin de lui rendre grâce pour la naissance de leur enfant, alors même que sa foi dans son mariage - et dans l'avenir lui-même - s'effrite.
1969. Un chanteur de renom qui fuit la loi, ses fans enragés et une Amérique brûlante de la fièvre de la guerre du Vietnam, échoue dans un hôtel aux confins du Mexique, espérant se perdre - et peut-être se trouver.
Dans les premières années du vingtième siècle, deux jeunes soeurs sont arrachées à leur terre natale et emmenées de force sur la côte en tant qu'esclaves. Alors que leur avenir est bousculé au nom du progrès et du pouvoir, elles se tournent vers les histoires de leur peuple pour les garder en vie.
1775. Un jeune lieutenant espagnol, qui s'apprête à partir du Rocher Blanc pour poursuivre la conquête de la côte Pacifique, semble perdre pied avec la réalité, ce qui aura des conséquences fatales ...

Le Rocher Blanc est un roman sur des vies qui résonnent à travers le temps, sur les nombreuses formes de violence et d'amour, et sur ce qui se passe lorsque les histoires que nous avons vécues ne peuvent plus nous protéger.
C'est aussi un roman que je trouvais très prometteur après avoir lu le synopsis, mais après la lecture de ce recueil de quatre histoires, j'étais plutôt déçue.
Si j'ai apprécié la structure, les quatre perspectives ressemblent à des fils émanant du rocher à travers le temps, je n'ai pas compris exactement comment ils étaient censés se rejoindre, ou peut-être qu'ils ne devaient pas le faire. Si la mythologie et l'histoire du Mexique sont intéressantes, j'ai l'impression qu'elles auraient dû être mises en avant dès le début du roman, juste pour situer et orienter le lecteur. Dans le même sens, j'aurais aimé avoir un rocher blanc plus présent, au lieu d'une tache floue en arrière-plan. Pourtant, tout est lié à lui, car les quatre personnages vivent une sorte de révélation au Rocher Blanc sacré, qui, dans la légende indigène Wixarika, était le premier objet solide né dans le monde, et donc d'où tout découle.
L'écriture est, comme toujours, sensible et précise, mais j'ai ressenti une déconnexion totale avec les personnages et leurs récits. Dans un mot, j'ai trouvé ce roman décousu. Certainement pas le meilleur de l'autrice!
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Un peu déroutant dans ses premières pages , le roman prend vite son rythme au gré des pérégrinations d'un minibus qui emporte une dizaine de personnes au fin fond du Mexique, à Nayarit, là ou se trouve un grand rocher blanc qui selon des chamanes serait à l ‘origine du monde.
Dans ce minibus interlope se trouve une écrivaine anglaise , sa fille , son mari.
Elle fait ce voyage après un voeu personnel et parce qu'elle est à la recherche d'un nouveau roman à écrire.Nous sommes en 2020 , au début de la pandémie, seuls quelques mails parfois avertissent l'écrivaine de ce qui se passe en Europe.
Depuis des siècles ce rocher attire des aventuriers en quête de sens , qui cherchent une réponse à l'angoisse de la mort, une reconnexion à la nature , et au fil du voyage, on croise en 1775 un navire espagnol et son jeune lieutenant ,ou une jeune fille qui fuit l'esclavage, un chanteur pacifiste dans les années 60 (copie-conforme à Jim Morrison, )
Malgré ces sauts à travers le temps, tous ces personnages ont la perception du monde ancrée dans la terre, et sont attirés vers ce rocher blanc symbolique.Croyances ancestrales et perception très actuelle de l'écologie .
Belle traduction qui a su garder la poésie qui émane de ce texte.
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Étonnant, grisant.
On devine dans ce livre, un moment , un lieu, une réflexion très personnelle pour l'auteure.
Elle nous embarque dans son voyage au Mexique, attirer par une île, une plage, là où gît face à nous, LE ROCHER BLANC.

Nous partageons, quatre époques, 2020 l'année du Covid, l'écrivaine, sa fille et son mari. Des tensions, des souvenirs et peut-être une séparation… puis passons en 1969 avec le chanteur et pas des moindres, la star mythique. Seul dans son hôtel, imbibé d'alcool du matin au soir, fume de l'herbe, espère être une autre personne, se transposant sans cesse dans un autre corps. Trouver une sortie à cet élan de musique et de reconnaissance. Il se prépare à une triste fin, il touchera le rocher blanc
Passons ensuite à la fille, la plus émouvante des histoires. 1907, sur une embarcation, deux soeurs sont prisonnières et vont vivre un voyage dans la souffrance, la peur, l'espoir de survivre parmi tant de personnes comme elle perdues au pied du rocher. Un lien les unies, les prières, les dons, les rêves.
Et enfin la dernière aventure, 1775, l'époque des grandes traversées, des découvertes des territoires. On fera le procès d'un lieutenant qui tout d'un coup n'assure plus la gouvernance de son galion. Guidé par les messages du rocher blanc. Un épisode très romanesque de ses colons qui aspirent au pouvoir et à la richesse.

Nous avançons dans l'histoire comme une ascension découvrant ses quatre histoires puis le rocher blanc, reprenons une descente avec tous ses personnages, déchus, fatigués, usés d'espérance et perdus.

Une écriture envoûtante, des détails subtils, poétique, parsemée de chamanisme. On voyage, on rêve, on se perd également dans chacun des vertiges des personnages. Celui du mieux-être et de la sérénité. L'endroit où le monde est né. Pas sûr pour moi que cet endroit m'aiderait à recommencer. Mais par contre il fut un élan à la plume d'Anna Hope, et merci pour cet abandon des pensées…

Une rencontre dans les locaux de Folio, les ressentis de l'autrice en direct, ses sourires, ses partages … merci Babelio pour cette dédicace !
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Avec ce roman polyphonique, dont le principal liant est le Rocher Blanc, île à l'ouest du Mexique et lieu sacré pour les Wixaricas, qui attire les foules depuis bien longtemps, l'on entre dans la narration en plein COVID, avec l'auteure, Anna Hope elle-même, puis l'on remonte le temps, en s'arrêtant en 1969, avec le chanteur, Jim Morrison, et en 1907, avec la fillette yoeme, jusqu'à 1775, avec le navigateur, avant de mieux repartir chronologiquement dans l'autre sens.

Pour chacun de ces personnages, l'instant qui nous est conté de son existence est un moment de bascule, bascule bénéfique ou funeste, faite de réflexions plus ou moins futiles sur le sens de la vie - l'enjeu n'est en effet pas le même entre une anglaise coincée au Mexique en pleine pandémie qui se pose des questions sur son couple et une enfant yoeme déportée, qui craint pour sa vie -. Moment de bascule précisément documenté par Anna Hope, qui a pris le temps de faire de nombreuses recherches sur tous les éléments réels de son récit, ce qui est tout à l'honneur de la romancière.

La polyphonie narrative est magistralement mise en scène par quatre lecteurs différents dans la version audio que j'ai eu la chance d'écouter, et qui a donné, je pense, encore plus de saveur à ma lecture : chaque lecteur, en effet, rend particulièrement vivant le personnage qu'il incarne, et l'on suit plus encore volontiers chacun dans son histoire.

Malgré tout, même si j'ai apprécié suivre l'errance psychédélique du chanteur, l'horreur de la déportation de l'enfant, ou encore les pérégrinations du navigateur, je n'ai pas du tout apprécié l'anecdote très nombriliste et sans véritable intérêt que nous conte l'auteure sur elle-même, bien que j'en comprenne l'enjeu, cette histoire vécue au Mexique étant à l'origine de l'écriture du roman.

Une lecture pas inintéressante, mais pas exceptionnelle non, cependant bien mise en valeur grâce à la version audio. Je remercie les éditions Lizzie et NetGalley de m'en avoir permis la découverte.
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Il existe un fameux rocher blanc dans l'océan Pacifique…un peu au large de la côte mexicaine, et accessible à la nage.
D'après les Indiens Wixarikas, ethnie amérindienne vivant à l'ouest du Mexique, il a des pouvoirs extraordinaires, ils y font leurs pèlerinages. le monde y serait né… C'est un endroit sauvage, magique et magnifique.

Anna Hope tisse quatre histoires autour de ce Rocher blanc, la narration se déroule à des époques différentes et nous retrouvons quatre personnages dont une écrivaine…comme un double littéraire d'Anna Hope - fiction/réalité dans ce roman inspiré de son propre vécu.

Nature, chamanisme, rites ancestraux, onirisme, violence et beauté, folie des hommes, ressortent de ce dernier roman de l'autrice ; intime car elle explique avoir refait ce voyage dans l'ouest du Mexique, au coeur de la Sierra Madre pour un pèlerinage, afin de « remercier » les esprits qui l'ont entendue et exaucée à la suite d'un premier voyage quelques années auparavant.

« Il fallait que j'adresse des remerciements. Des offrandes. Que je demande protection. Pour ma fille. Que je fasse des recherches pour mon livre ».
Anna Hope confie : « Ma propre histoire rejoint celle de la ville et du rocher blanc à travers mes relations avec le peuple wixarika ».

Puissance invisible et intense des cérémonies chamaniques… Ce sont bien ces forces mystérieuses et un militantisme écologique engagé qui ont inspiré Anna Hope à écrire ce roman.

Si le thème m'a plu et que le talent de conteuse de l'auteure reste indéniable, j'ai malgré tout ressenti un goût de trop peu et parfois de confusion, la volonté de laisser au lecteur une libre interprétation peut-être. J'attendais sûrement plus d'accents et de développement sur le dit rocher blanc présenté comme captivant.

Il reste cependant un roman agréable à lire, à découvrir pour son originalité et le voyage initiatique.
*
« Quand le sang de tes veines retournera à la mer,
Quand la terre de tes os retournera dans le sol,
Alors peut-être te rappelleras-tu que cette terre ne t'appartient pas,
Mais que c'est toi qui appartiens à cette terre. »
*
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Anna Hope nous emmène cette fois-ci au Mexique avec un livre qui est une sorte de roman composé de nouvelles qui ont toutes un point commun, un Rocher blanc situé en mer non loin du rivage. Tout cela dans un ordre antichronologique puis chronologique. On suit un groupe de touristes venus au Mexique ( partie autobiographie semble-t-il ), un groupe d'Indiens déportés à l'époque coloniale, un navigateur, puis Jim Morrison, qui est semble-t-il venu là également. J'ai trouvé que c'était assez fort sur le fond, bien écrit et pourtant cela m'a vaguement ennuyé également. En tout cas j'ai un peu eu du mal à le finir.Ce n'était pas en tout cas ce à quoi je m'attendais et les ambitions puissantes de l'autrice autour de la mémoire tragique d'un lieu ne m'ont guère ému. Et pourtant cela ne manque pas de talent, ainsi les passages sur Jim Morrisson, heurtés comme écrits sous coke (je vous laisse découvrir), sont assez forts...mais, mais je n'ai pas été vraiment convaincu. Peut-être que tout cela est un peu trop chargé de sens et finalement trop lourd pour moi. On sent l'autrice investie d'une mission de dénonciation d'une page d'histoire horrible et méconnue, mais aussi inquiète d'être accusée d'appropriation culturelle (parce qu'elle parle à la place d'une indienne)...Bref trop de choses pour un seul roman ? En tout cas cela ne manque pas d'ambition !
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Le sommaire de ce roman annonce la couleur : le premier chapitre se passera en 2020, le deuxième en 1969, le troisième en 1907, le suivant en 1775 , celui du milieu s'intitule rocher blanc comme le titre puis on compte à rebours 1775 puis 1907, 1969 puis 2020. Cette idée de départ m'a séduit : enfin une forme originale…

La première narratrice est écrivaine , l'action se passe en 2020 au Mexique, elle a fait des recherches sur une tribu autochtone du Mexique.
Le deuxième chapitre met en scène un chanteur de rock (sans le nommer) il souhaite s'isoler un peu, il n'en peut plus de la célébrité, de la drogue et de l'alcool.
Ces deux premières parties m'ont intéressée avec une analyse assez fine des deux protagonistes.
J'ai commencé à décrocher à la troisième partie….1907…manque de liens entre les personnages, on commence à rentrer dans l'histoire quand soudain tout s'arrête et on repart sur une autre époque.

Bref, moi qui ne raffole pas de nouvelles je me suis retrouvée avec des nouvelles ….mais découpées comme des tranches de saucisson… grande déception avec une autrice que j'avais aimé avec le chagrin des vivants et la salle de bal
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Au Mexique, il existe un rocher blanc dans l'océan. C'est un endroit sacré, l'origine du monde pour certains, un lieu de pèlerinage pour d'autres. Ce roman va mettre en scène quatre voix, sur quatre époques différentes. Chaque personnage va se trouver à proximité de ce rocher pour une raison ou pour une autre.
Il y a d'abord l'écrivaine, qui ouvre et qui ferme ce roman. Elle prend la parole en 2020, à l'aube de l'épidémie de covid. Elle est partie là bas, avec son mari et sa jeune enfant. Pleine de questions sur notre planète, sur le climat, elle perd se ressourcer, s'inspirer de ce rocher blanc. La pandémie perturbe cette réflexion, tout comme son couple, qui n'est plus aussi solide que ce qu'elle pensait.
Subtilement, l'histoire de l'écrivaine permet de passer la parole au deuxième personnage. Un chanteur mondialement connu des années 70, inspiré fortement de Jim Morrisson. Lui fuit son succès, ce qu'il est, E,n tournée au Mexique, une femme lui a donné l'idée de se rendre dans cet endroit sacré pour briser ses chaînes.
Le roman prend ensuite plus de recul avec le troisième personnage, la fille. C'est une jeune adolescente, amérindienne Yoemen, qui a été capturée avec sa soeur. le Mexique est en plein génocide, les amérindiens dérangent. Cette jeune fille est là par un malheureux concours de circonstances. Elle est inquiète pour sa soeur qui a une grave blessure...
Enfin le dernier personnage est un lieutenant espagnol qui vient s'approprier les terres des amérindiens en 1875. Il sombre petit à petit dans le délire et dans la folie.
J'ai beaucoup beaucoup aimé ce livre. Les quatre époques sont très différentes les unes des autres mais le rocher blanc est un excellent liant dans cette histoire. L'écrivaine est celui que j'ai préféré, parce qu'on le sent d'une très grande sincérité. Je n'ai pas lu ce livre, mais je l'ai écouté. Chacune des voix a un lecteur propre, cela renforce encore le récit de chaque personnage.
Merci à Lizzie et Netgalley pour cette écoute.
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Comme l'Écrivaine, narratrice et protagoniste du récit dans les première et dernière parties, une héroïne dont on ne peut pas s'empêcher de penser qu'elle est un double d'Anna Hope, évoquant sa propre recherche d'un sujet d'écriture, sinon d'un sens à sa vie, à travers cette histoire, le lecteur éprouve parfois, au fil des pages du Rocher blanc, « le sentiment qu'il y a un sens ici, mais un sens qui lui reste hermétique, une langue qu'elle (il) ne comprend pas ». La romancière semble ainsi prendre un malin plaisir à nous dérouter, nous laissant comme nombre de ses personnages incertains quant au but du voyage. Et pourtant, dès qu'on approche du coeur du livre, ce très court chapitre, un poème d'à peine trois strophes, intitulé lui-même « le rocher blanc », tout s'éclaire, comme si l'éclat de cette île monolithique, surgi de la mer comme « le premier objet solide du monde » (et dont on a déjà appris quelle vénération lui portent les indiens Wixarikas, s'y rendant en pèlerinage pour lui présenter offrandes et prières) nous donnait toute la lumière nécessaire non seulement pour saisir la structure du texte, mais aussi les clés pour l'interpréter, en comprendre la dimension mythique, la théogonie qui se joue autour de cette pierre sacrée, véritable personnage central de l'histoire :
« C'est le lieu où pour la première fois, l'informe s'est épris
de la forme.
Et donc, et donc, et ainsi et alors, voilà comment le monde est né. »
Un rocher blanc, donc, comme une autre, une nouvelle « montagne magique », et qui donne leur unité de lieux aux différentes histoires qui composent le roman. La première (chronologiquement, la plus récente…) commence en 2020, au moment où l'extension du coronavirus menace de fermer les frontières, dans un minibus cheminant sur les routes de l'Etat du Nayarit, au nord-ouest du Mexique. « L'Écrivaine » y voyage en compagnie de sa fille et de son mari, dont elle s'apprête à se séparer, mais aussi d'une dizaine d'autres personnes, dont un « mara'akame », un chaman wixarika,, et une Sénégalaise qu'elle admire pour son savoir-faire maternel. Petit à petit, l'on comprend que le périple est un pèlerinage, dont la dernière étape est San Blas, sur les bords d'une plage du Pacifique, à quelques encablures du fameux Rocher blanc, auquel les uns et les autres s'apprêtent à confier bougies et calebasses, leurs offrandes. Démarche de remerciement pour les uns, quête de pardon pour les autres, enquête aussi peut-être pour l'Ecrivaine afin de nourrir un futur roman (et le récit devient mise en abyme…), le voyage prend un caractère ésotérique, mais on comprend déjà qu'il s'agit surtout de célébrer le lien sacré entre la terre et les hommes, une harmonie rompue de longue date par les méfaits des guerres et de la colonisation, une harmonie aujourd'hui encore plus menacée par l'économie capitaliste et le changement climatique (l'Écrivaine vient de vivre une garde à vue à Londres pour avoir manifesté contre l'inertie des gouvernements sur ce dernier sujet). Commencent alors les différentes épisodes d'une remontée dans le temps autour de ce lieu symbolique, développé en autant d'histoires : l'errance de Jim Morrison en 1969, sur cette même plage, quand poursuivi par la Justice américaine et ses propres démons, le chanteur ne sait plus très bien quelle perspective donner à sa carrière et découvre les revers de son arrogance ; le triste destin de deux filles, en 1907, indiennes yoemes du nord du Mexique, condamnées à la déportation comme une grande partie de leur peuple par les autorités de l'époque, pour devenir esclaves dans les plantations du Yucatan, à moins qu'elles ne meurent avant en chemin ; les débats entre quatre officiers cartographes de l'Empire espagnol, aux tempéraments et aux idées incompatibles, chargés de préparer, en 1775, une expédition vers les côtes de la Californie et au-delà pour les reconnaître avant de s'emparer des terres : autant d'histoires, comme autant d'incertitude ou de désespoir pour leurs protagonistes, autant de destins qui semblent venir s'échouer sur ce rocher blanc, au centre du texte… et puis, dans un mouvement inverse, de remontée vers aujourd'hui, chaque séquence est reprise successivement, chaque intrigue trouve sa résolution, comme si la pierre sacrée donnait à tous réponse et paix, même si pour certains personnages le retour à l'harmonie ne se réalise que dans la mort !
Loin de sacrifier benoitement à une mode new-age accordant à une nature sanctifiée toutes les vertus qui manqueraient à l'humanité, Anna Hope installe cependant la prise de conscience des méfaits de l'homme dans l'Histoire et l'urgence d'une réponse au changement climatique au centre de son texte, en appelant au respect et à l'usage des savoirs indigènes. Avec un vrai sens du rythme de la narration, un talent pour rendre vifs et crédibles les dialogues – oui, elle sait faire chouiner une enfant gâtée d'aujourd'hui, comme faire entendre la gouaille du chanteur des Doors ou les atermoiements d'un lieutenant de marine du XVIIIe siècle – et ici, une audace architecturale remarquable, dans la construction pyramidale du texte, à l'image du rocher, elle nous offre, après les inoubliables La Salle de bal (2016) et le Chagrin des vivants (Gallimard, 2017), et sans imposer pour autant de message, l'un des grands romans écologiques de notre temps. Quand Cythère devient Rocher blanc, qu'en ses pages on voyage, sans hésiter !
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Cette fois j'ai du mal à écrire cette critique, car malgré un commencement très agréable, je me suis perdu dans le reste du récit qui ne m'a pas du tout convaincu.
Ce rocher blanc mystérieux qui est le noeud central des différentes histoires semble dépourvu de sens.
La fin du livre est encore plus étrange, et pour tout vous dire il ne m'en reste pas grand souvenir.
Dommage!

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