AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
2,96

sur 275 notes
« On pourrait dire la vérité, main sur le coeur, expliquer que la femme est écrivaine. Qu'elle est ici au Mexique afin d'effectuer des recherches pour l'écriture d'un roman, un roman qu'elle ne sait comment entamer. Mais même ça ne serait pas toute la vérité. La véritable histoire commence bien des années plus tôt. »

Une écrivaine effectue un pèlerinage au Mexique en compagnie de son mari et sa petite fille. Un chaman les escorte qui fait partie de la tribu des Wixarikas. Ils sont une dizaine dans ce minibus qui les conduit vers le rocher blanc au large d'une petite ville du bord du Pacifique. l'écrivaine est venue effectuer des recherches et entamer l'écriture d'un roman. Mais l'on comprend vite qu'en réalité elle accomplit une promesse qui concerne sa fille, un rituel qui consiste en offrandes faites de calebasses, de bougies et de cire qu'elle va déposer au pied de ce rocher blanc Car ces terres sur lesquelles ils arrivent sont sacrées et les Indiens Wixarikas considèrent cet endroit comme l'origine de la vie, « notre mère l'Océan ». Au fil des pages, d'autres histoires vont se greffer sur ce premier récit, toutes liées au rocher blanc. En effet, ce lieu sacré pour les Wixarikas a aussi été le port d'où les navires des forces coloniales espagnoles sont partis au 18 ème siècle explorer et revendiquer le nord de la Californie et le Nord Ouest pacifique. Ainsi, une seconde narration s'attache à la vie du lieutenant Miguel abandonné sur les lieux pour avoir perdu la tête. le troisième récit évoque le séjour en 1969 d'un chanteur dans un hôtel de la même ville devenue station balnéaire. Librement inspiré de Jim Morrison, ce chanteur fuit sa vie passée, essaie d'exorciser ses peurs pour ensuite retourner mourir en Europe. Quant au quatrième récit, il s'attache à l'histoire des Yoemen déportés au début du 20ème siècle parce qu'ils s'opposaient à la dépossession de leurs terres ancestrales. Débarqués en face du rocher blanc, ils furent vendus comme esclaves et emmenés travailler dans les champs de sisal du Yucatan. le récit relate la lutte d'une jeune fille et de sa soeur pour la survie. Chacun de ces personnages, à l'instar de l'écrivaine, livre un combat, cherche un sens à sa vie. L'écrivain qui a tant lutté pour que naisse sa fille est venue remercier. le lieutenant Miguel, lui, se bat pour ne plus faire le sale boulot colonial, les deux jeunes filles affrontent l'adversité avec force et courage. Quant au chanteur, il se bat contre ses vieux démons. La spiritualité est donc au coeur de ces récits où le sacré imprègne la douleur. Si les chapitres sur l'écrivaine ont sans doute à voir avec l'intimité et l'histoire personnelle de l'auteur, ce sont les trois autres récits qui constituent les temps forts du roman et en forgent l'originalité. Par delà les siècles se perpétue la folie des hommes. le roman s'achève sur la pandémie de 2020 tandis que les compagnies minières continuent leur ignoble exploitation des gisements d'argent de la montagne sacrée des Wixarikas et les déchets toxiques des explosifs vont contaminer le sol pour des années.

Ainsi le monde court à sa perte et la folie des hommes n'en finit plus.
Commenter  J’apprécie          40
Le rocher blanc de Anna Hope est une histoire de croyances, de puissances plus ou moins conscientes comme pour dire la vanité des hommes qui convergent vers ce lieu sacré.
Le rocher comme origine du monde selon la légende du peuple autochtone des Wixárikas, qui émerge dans l'océan Pacifique au large de San Blas au Mexique.
Le rocher blanc qui lie les destins de quatre personnages à des périodes distinctes.

L'écrivaine tout d'abord dans un monde contemporain. Il y a beaucoup de l'autrice dans ce roman. Elle s'interroge sur l'origine du monde, ou plus exactement sur ce qu'il est devenu. Nous sommes au Mexique peu de temps avant qu'une pandémie ne se déclare et que les frontières ne se referment, dans un monde où les combats écologiques se gagnent à coup d'actions médiatiques. En compagnie de sa fille et de celui qui est encore (mais plus pour longtemps) son mari, elle est venue rendre grâce pour la naissance inespérée de cette enfant.

Le chanteur ensuite. Les notes de l'autrice nous confirment qu'il s'agit de Jim Morrison. A la fin des années 60, il est venu se cacher dans ce coin du Mexique, fuyant ses démons, la célébrité et se réfugiant un peu plus dans les paradis artificiels et l'alcool.

La fille, pour raconter l'histoire des Yoemem, chassés de leurs terres, déportés et réduits en esclavage au Yucatan au début du XX° siècle.

Et enfin le lieutenant, arrivé d'Espagne à la fin du XVIII° siècle, navigateur, découvreur, naturaliste mais aussi synonyme de dévastation à venir.

Quatre personnages, quatre époques pour raconter la fin d'un moment tout en laissant entrevoir un renouveau. D'un côté la violence des hommes, leur folie, de l'autre la beauté et l'espoir.

La construction de ce roman choral peut être déstabilisante. J'ai cherché des liens entre les histoires, puis j'ai fini par me laisser porter par cette écriture qui nous ramène à l'essentiel : la vie.
Commenter  J’apprécie          40
Merci à Babelio et Folio Gallimard pour la rencontre avec cette belle auteure même si je dois reconnaître que j'ai eu du mal à rentrer dans ce livre.
Entre roman et nouvelles, la structure est intéressante, et certains passages très beaux mais, pour moi, l'ensemble manquait de liant.
Autour du Rocher Blanc, lieu mythique au Mexique, « L'endroit où le monde est né », quatre histoires se construisent à quatre périodes différentes.
Nous commençons en 2020 avec l'écrivaine qui vient rendre grâce pour la naissance de sa fille, après un épisode chamanique, et en pleine pandémie. Puis vient le chanteur, en 1969, référence à peine dissimulée à Jim Morrison, suivi de la jeune Yoeme en 1907 envoyée avec ses semblables comme esclave, et enfin le Lieutenant en 1775, membre d'une expédition scientifique et colonisatrice.
La deuxième partie du livre reprendra les mêmes personnages, jamais nommés mais dans l'ordre chronologique inverse.

De la lutte pour sauver sa vie, et sa culture, à celle pour préserver les beautés de notre terre, beaucoup de sujets s'emmêlent et montrent finalement les incertitudes permanentes, et chaque histoire laisse la porte ouverte à notre propre perception d'achèvement.

C'est un texte très riche, trop peut-être !
Commenter  J’apprécie          40
Plus qu'un roman, je dirais que c'est le regroupement de 4 nouvelles qui ont pour point commun un lieu : un rocher blanc qui se situe sur une petite île au large de la côté ouest du Mexique.

Les 4 nouvelles se basent le plus souvent sur des faits historiques :

- En 1775, nous allons suivre le départ en expedition de navires espagnols qui attendent, ancrés près du rocher blanc, que les vents leurs soient favorables pour partir cartographier le Nord.

- En 1907, les Yoemes, peuple indigène du Mexique, ont été kidnappés, déplacés en bateau et marche forcée et vendus comme esclaves dans les plantations du Yucatan. Deux jeunes soeurs Yoemes ont été enlevées et se retrouvent prisonnières sur un bateau, dont l'arrivée est prévue près du rocher blanc.

- En 1969, Jim Morrisson, star de rock de 25 ans, alcoolique et drogué, paumé, fuit son groupe et se retrouve dans un hôtel du Mexique, tout prêt de l'île où se trouve le rocher blanc.

- Enfin, en 2020, un couple d'anglais vient, en tout début de la pandémie, participer à une cérémonie chamanique Wixarikan en vue de faire une offrande au rocher blanc pour le remercier de la naissance de leur fille. Ce rocher blanc est en effet considéré comme un lieu sacré pour les Wixaricas, peuple autochtone, qui l'honore comme étant l'origine du monde. Cette histoire est librement inspirée de la propre vie de l'autrice.

La construction n'est pas linéaire. On suit d'abord le début des 4 histoires, puis la fin de la quatrième, la troisième ...

J'ai été un peu désarçonnée au départ. La première histoire est celle qui se passe en 2020, et je n'arrivais pas à comprendre ce qu'il se passait, pourquoi des adultes de toutes nationalités se retrouvaient dans un mini-bus sous la chaleur et la poussière du Mexique. Au début, je croyais qu'il s'agissait de migrants !

Moi qui aime les livres historiques, j'ai été plus intéressée par les trois autres histoires.

Ce rocher blanc a un côté surnaturel, une présence, un aura de mystère et de beauté qui le rend envoûtant, quelque soit l'époque. Il amène du coup une puissance dramatique qui s'accorde aux quatre histoires ou colonisation, génocide, dépravation et épidémie mondiale marquent les époques. Un témoin de la folie des hommes.

L'écriture est fluide et poétique, très agréable.

Par contre, j'ai toujours du mal avec les nouvelles, l'impression de rester sur ma faim, ce qui est encore plus le cas ici car nous n'avons pas la fin des histoires, à nous d'interpréter et d'imaginer.

J'aimerai donc lire 4 romans de Anna Hope, avec ces nouvelles comme début.
Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
Commenter  J’apprécie          40
"Longtemps il n'y a eu ici que de l'eau, de l'eau qui bouillonnait, qui claquait et ne parlait qu'à elle même; (...)
Et puis un jour un rocher est apparu, cime blanche au-dessus des vagues : le premier objet solide du monde. (...)
C'est le lieu où pour la première fois, l'informe s'est épris de la forme.
Et donc, et donc, et ainsi et alors, voilà comment le monde est né. " ( p.195)

Construction étrange, qui explique peut être l'envoûtement que peut provoquer ce livre : un épisode déterminant, qui scellera leur destinée, de la vie de 4 personnages, appartenant à 4 époques différentes autour de ce rocher blanc, lieu spirituel important pour les Wixarikas .

Anna Hope aborde, effleure beaucoup de sujet, comme la spiritualité, l'écologie, l' extermination des Yoeme/ Yaqui, ... cela peut rebuter certains ou alors on se laisse charmer par le chamane et sa plume ...

Malgré tout, les chapitres du "chanteur" m'ont moins enchantée 😉

Traduction : Elodie Leplat
Commenter  J’apprécie          40
Anna Hope est une conteuse extraordinaire. Elle met de la poésie dans ses textes, et j'avoue avoir beaucoup aimé ses précédents romans. Alors, quand j'ai réalisé qu'un nouvel opus était publié, j'ai jeté mon dévolu dessus.
Et je suis déçue. Je n'ai pas compris quelle histoire Anna Hope voulait me raconter. J'ai espéré jusqu'à la fin voir une raison à ces histoires disparates, émaillées au fil des siècles, de 1775 à 2020, avec pour seul point commun un rocher sacré au large des côtes du Mexique. Et je ne l'ai pas trouvée.
Commenter  J’apprécie          40
Hourrah, Anna Hope a écrit un nouveau roman ! j'ai lu les trois précédents avec enthousiasme, j'avais d'ailleurs partagé ici et ailleurs, leur lecture. Écriture passionnante, l'art de nous scotcher au parcours de ses personnages, j'ai tout dévoré. Je me suis donc précipité et j'ai réservé ce livre le seul jour de fermeture de ma librairie (sait-on jamais « et si c'était là le dernier exemplaire disponible dans ma librairie, je devrais alors attendre quelques jours de plus…Impossible ! »). J'ai acheté 6 ou 7 bouquins ce jour-là, ma pile de « làl » – livres à lire – approchant la zone dangereuse, de deux ou trois livres d'avance !
Et, bien évidemment, à peine rentré, j'en commençais la lecture.
Raté ! Il ne m'a pas accroché, je n'ai pas retrouvé ce que j'aimais dans les précédents romans, jamais je ne me suis attaché réellement à ses personnages, à leur histoire, à leurs état d'âme. Peut-être que la description d'autres temps, voire surtout d'autres cultures m'a semblé factice, peut-être parce que je suis peu attiré par le chamanisme, par l'animisme. Peut-être et surtout parce que le lien entre toutes ces histoires, le rocher blanc, est trop ténu.
Anna Hope est partie de sa propre histoire ai-je lu.

« Anna Hope a découvert les lieux en 2016 dans des circonstances assez singulières. Pendant sept ans, elle et son mari avaient tenté vainement d'avoir un enfant, ayant épuisé toutes les ressources de la médecine moderne. le mari, psychologue et professeur à l'université de Greenwich, près de Londres, est un chercheur spécialisé dans le chamanisme et les spiritualités des sociétés traditionnelles. Dans le cadre de son travail, il était en lien avec un chaman wixàrika : le couple est parti pour le Mexique, s'est retrouvé un soir assis auprès d'un feu, à prier pour que vienne l'enfant. Et il vint…Ce fut le point de bascule de la vie de la jeune femme, une prise de conscience à tous les niveaux : humain, écologique et spirituel. »
La suite est le début du roman d'ailleurs, mais on navigue curieusement d'une époque à l'autre, en remontant le temps d'abord avant un retour vers l'actuel ensuite. Les personnages ont rarement un nom (l'écrivaine, le chanteur, la fille, le lieutenant) ce qui ne favorise pas l'empathie. Je crois comprendre ce qu'Anna a voulu nous faire comprendre dans le sens de la vie, de l'être humain de la destinée inéluctable, mais quand on essaie de trop signifier on s'égare me semble-t-il.
Le tout me semblant quelque peu impersonnel et déshumanisé (ce qui est un comble pour l'écrivaine qu'est Anna Hope).
Commenter  J’apprécie          40
Anna Hope revient avec un roman autour des rêves et des croyances mais surtout un chant d'espoir des personnages qui animent le récit. Ce rocher blanc, c'est celui qui lie les destins des quatre protagonistes du roman.

Le roman s'ouvre sur un voyage en minibus de la narratrice et sa fille aux confins du Mexique. Avec son mari et sa fille, la narratrice entreprend aux côtés d'inconnus de nationalités toutes différentes, un voyage vers ce rocher blanc que la tribu mexicaine Wixarikas vénère. Mais que font-ils tous ensemble ? Quel est le but de ce voyage qui ne semble pas d'être de faire un voyage touristique au Mexique ?

A travers quatre histoires, Anna Hope démêle les croyances autour de ce rocher blanc situé au large de la ville de San Blas.


Lorsque le roman s'ouvre, on comprend que la narratrice est en recherche d'inspiration et semble désemparée dans ce bus surchauffé à prendre soin de sa petite fille aux côtés d'individus qu'elle ne connaît pas. C'est le début de la crise sanitaire du Covid mais elle, son mari et les autres passagers ont l'air bien déterminés à aller au bout de ce voyage.

« Là, debout, à attendre de monter à bord de cette embarcation, d'enfiler son gilet de sauvetage, d'être emmenée de l'autre côté de la langue d'eau jusqu'à l'île et au rocher blanc, elle ressent la même chose que le chanteur à la fin du morceau : ce hurlement existentiel. »
Lien : http://untitledmag.fr/rentre..
Commenter  J’apprécie          40
Différents destins se superposent dans la petite ville mexicaine de San Blas, tous irrésistiblement attirés par le rocher blanc qui se trouve au large. En 2020 une femme écrivaine dont le couple de brise, en 1969 le chanteur Jim Morrison en rupture de ban, en 1907 une petite indienne Yoeme en déportation et en 1775 un lieutenant de la marine espagnole parti cartographier la baie de San Francisco. L'intrigue est aussi bien menée que chaque période historique est enrichissante !
Commenter  J’apprécie          40
Un coup de coeur de cette rentrée littéraire 2022.
Une écrivaine, un chanteur, une fillette, un lieutenant passeront, chacun à plusieurs siècles d'intervalle ; s'arrêteront devant le Rocher blanc, à San Blas, sur la côte nord du Nayarit au Mexique. Chacun vient d'ailleurs, les regards posés sur le lieu sont lourdement marqués par la violence de leurs époques respectives. Ils ne font que passer, de gré, de force, par hasard, en pèlerinage ou à contrecoeur, avec pour objectif de découvrir, soumettre, se sauver, rendre hommage, se perdre.
Ce rocher blanc, qui lui est éternel, voit-il autant qu'il est observé ? Est-il marqué autant qu'il les marque, ces destinées qui l'approchent ? Bien avant l'homme, il sera toujours là bien après lui. Ce n'est pas lui qui raconte l'histoire, c'est autour de lui qu'elles se racontent, en un moment pivot, une bascule vers la destinée. L'enchaînement des histoires est savamment construit, ces parcours tricotés feront doucement songer le lecteur à ceux qui l'ont précédé à l'endroit où il se tient, et à ceux qui viendront ensuite.
Ce roman choral, où chaque voix est comme un fil déroulé par la narratrice / l'autrice, est une réflexion à la fois sur la simultanéité des destins qui se superposent au même endroit, à quelques siècles d'écart, et aussi sur la fin annoncée, le déroulement, inéluctable, de l'histoire en cours d'écriture (combien de fois se surprend-on à espérer une autre fin que celle annoncée ?).
La traduction rend bien justice à une plume maîtrisée, et l'on éprouve beaucoup de tendresse pour ces personnages dont les élans de vie sont rendus avec finesse, respect et douceur.
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (577) Voir plus



Quiz Voir plus

Londres et la littérature

Dans quelle rue de Londres vit Sherlock Holmes, le célèbre détective ?

Oxford Street
Baker Street
Margaret Street
Glasshouse Street

10 questions
1052 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature anglaise , londresCréer un quiz sur ce livre

{* *}