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3,67

sur 1480 notes
Dans ce roman intitulé Anéantir, nous sommes en 2027, quelques mois avant l'élection présidentielle.
Paul Raison est un haut fonctionnaire, attaché à Bruno Juge, ministre de l'Économie, pressenti à de plus hautes fonctions. le personnage principal est solitaire, pétri de certitudes, enfermé dans sa routine. Déprimé, attaché à sa charge plus qu'à sa femme avec laquelle il ne partage plus rien, seule sa relation avec son ministre justifie à ses yeux son existence. Autour de lui, le monde s'écroule. Les attentats se multiplient et Paul est en pleine crise existentielle. L'existence humaine vaut-elle d'être vécue ? Où sont les havres de joie, de plaisir, et de beauté où peuvent se reposer nos âmes égarées ?
Je l'avoue, j'aime bien Houellebecq.
J'apprécie le style de ce romancier misanthrope où l'être humain est en perpétuelle évolution, inachevé. Ce roman ne déroge pas à la règle, nous suivons tout au long de ces quelque 700 pages l'évolution, jusqu'à l'élévation, du personnage de Paul : Ecce agnus Houellebecqei.
Ce roman est aussi une sorte de chronique familiale sur fond de critique sociétale, permise par le genre de l'Anticipation. C'est une réussite. le ton est juste, l'intrigue prenante et le propos toujours intelligent. Comme souvent chez cet auteur, les thèmes les plus divers sont abordés : l'enfance, les ephad, la politique… On en prend plein les mirettes et plein le cortex pour notre plus grand plaisir.
À lire absolument !
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On se souvient peut-être que Michel Houellebecq avait été fort sensible à l'affaire dite de Vincent Lambert, jeune homme victime d'un accident et "euthanasié" (le eu- est peut-être de trop, puisque l'autorité médicale a cessé de l'alimenter et de l'abreuver - on l'a donc laissé légalement mourir de faim et de soif). La question de l'euthanasie apparaît deux fois dans ce nouveau roman, qui pourtant se garde bien de prêcher : il suffira au lecteur curieux de mettre en relation les faits racontés, pour comprendre le problème du sort fait aux vieux, aux malades et aux mourants dans notre monde : c'est un des thèmes importants du livre.

Cette fois-ci, l'auteur a choisi d'écrire un gros roman, de se donner tout le loisir, toute la place, de développer les sujets et les personnages qu'il invente. On lira d'abord une histoire de politique fiction, puisque le héros est un proche du ministre des finances Bruno Juge (créé sur le modèle de Bruno Lemaire). L'action se déroule en 2027, au moment des élections présidentielles où Macron, réélu en 2022 (mais jamais nommé dans le livre) ne peut se présenter une troisième fois consécutive : ne pouvant dénaturer la loi, il la tourne en laissant la place à un pantin qu'il compte bien remplacer après cinq ans. Sur ce fond électoral, des attentats extrêmement professionnels et ciblés, pour une fois non musulmans, semble-t-il, sont l'objet d'enquêtes et de recherches. Sur ce plan, le roman m'a intéressé, et j'ai été surpris de prendre plaisir à lire de la politique fiction : c'est peut-être que l'auteur, au fond, a l'esprit suffisamment libre pour ne pas tomber dans les grands sermons qui ont tant de succès ici : "les ténors de la "gauche morale" étaient devenus définitivement inaudibles, et les gros mous humanistes n'avaient pas bougé", signale l'attachée de communication du ministre (p. 335).

Par ailleurs, "Anéantir" est une chronique familiale développée et détaillée. On y suit le destin du héros, Paul Raison, mais aussi la vie de son frère et de sa soeur, ainsi que de leur père sauvé des syndicalistes hospitaliers de l'Ehpad. Il est question de vie conjugale, d'amour; de haine ou bien d'indifférence entre époux, en somme de tout ce qui peut faire la trame et la matière d'un roman réaliste. Là encore, "Anéantir" joue bien son rôle, qui est de nous distraire de nous-mêmes de façon intelligente. Ainsi le héros, qui vers la fin doit subir de longues heures de chimiothérapie, lit avec passion des Sherlock Holmes : "quoi d'autre qu'un livre aurait pu produire un tel effet ? Pas un film, et un morceau de musique encore bien moins, la musique étant faite pour les bien-portants. Mais même la philosophie n'aurait pas convenu, et la poésie pas davantage, la poésie n'était pas faite pour les mourants ; il fallait impérativement une oeuvre de fiction ; il fallait que soient relatées d'autres vies que la sienne." (p. 667) On reconnaît ici un procédé que Houellebecq a emprunté aux Naturalistes comme Joris-Karl Huysmans et Zola, en le raffinant et en l'allégeant quelque peu : il prête ses propres pensées à son personnage, ce qui donne au roman une profondeur de réflexion, de méditation sur le monde et la littérature, qui double l'action pure.

Enfin, on se plaît ici à qualifier Michel Houellebecq de romancier déprimant dont la lecture est une cause de tristesse. C'est une façon d'accuser le messager pour ignorer le message, porté discrètement par Maryse, cette aide-soignante béninoise à qui l'auteur prête cette pensée : "Les Français en général étaient tristes, cela elle l'avait compris dès le début, dès son arrivée, et il le savait aussi, il [Aurélien] le savait même un peu mieux qu'elle, mais ce n'était pas le moment d'aborder le sujet." (p. 413, et le contexte du chapitre explique clairement les raisons de cette tristesse). Je crois que c'est une erreur de reprocher cela au romancier : s'il représente la réalité dans ce qu'elle a de déprimant, la vie et l'amour comme des illusions décourageantes, c'est toujours avec un humour noir à froid qui fait de lui un des rares écrivains vraiment comiques de notre temps. Même les scènes atroces d'Ehpad ou d'hôpital portent en elles une secrète veine comique et satirique. Mais que savons-nous, dans notre littérature actuelle, de la satire ? Elle conduit tout droit les écrivains à la XVII° Chambre, dévolue aux délits d'opinion, dont l'auteur a connu les charmes... Par ailleurs, Houellebecq a su dans "Anéantir" mettre en scène deux beaux couples qui connaissent leurs heures de bonheur, qu'il décrit abondamment et avec lyrisme.

"Anéantir" est donc un bon roman, digne d'être lu et relu.
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Je suis hermétique aux querelles suscitées par Houellebecq, je n'halète pas comme un caniche attendant sa pâtée à chacune de ses parutions mais je finis toujours par les lire avec un certain plaisir.

Refermant "anéantir", j'ai compris l'origine de ce plaisir, qui en est paradoxalement absent.
Jusqu'ici Houellebecq me faisait rire... jaune, mais il me faisait rire et cet humour cynique et désabusé me maintenait dans son sillage. Cet humour fait, pour moi, terriblement défaut à ce livre, le privant de cette once d'originalité qui démarquait ses prédécesseurs du tout-venant de la production littéraire.
Houellebecq a décidé de changer de ton, c'est son droit mais je ne suis pas sûr de l'accompagner dans cette direction.
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Il faudrait sans doute savoir arrêter d'écrire lorsque la vie finit par perdre de son mystère, soit qu'elle finisse par être devenue agréable, soit que ses déceptions ne surprennent plus. L'écriture est l'exutoire de ceux qui ne sont pas entendus, soit qu'ils ne savent pas parler, soit qu'ils n'aient pas trouvé de bons interlocuteurs. Il est plus difficile de conserver le feu sacré que de ne pas finir par s'acclimater à la vie, mais lorsque la vie commence à devenir un lieu où se reposer, il faudrait arrêter d'écrire des romans et commencer peut-être à écrire autre chose, si vraiment l'occupation de l'écriture est indispensable. Il est en effet parfois nécessaire de continuer d'écrire, même si on n'a plus rien à dire, par seul souci de continuité identitaire, mais aussi parce qu'il peut être inquiétant pour certains, qui confondent écriture et sagesse, de découvrir que l'approfondissement de l'inscription d'un être dans la vie va vers le retrait d'un nombre croissant de pensées.


Michel Houellebecq est certainement devenu plus heureux et, comme la plupart d'entre nous, il découvre que l'inspiration et la paix de l'âme sont incompatibles (ce ne sont que des suppositions). Mais que peut faire un écrivain de renommée sinon écrire ? Alors Michel se force. Les intrigues ne m'intéressent généralement pas et il est difficile de ne pas remarquer que Michel Houellebecq semble partager le même agacement pour cette formalité littéraire. Au cours de ce roman, il essaiera de lancer diverses aventurettes pour nous divertir : tantôt des piratages informatiques, tantôt un enlèvement de vieux en maison de retraite, tantôt une élection présidentielle ; puis, ne parvenant à conduire ces intrigues nulle part, ne s'y attachant même pas, puisqu'elles ne seront ensuite plus inclues dans une quelconque forme de conclusion, Michel Houellebecq invoque la maladie d'un personnage pour refermer son roman sur lui-même.


Parlons cul puisque c'est à travers ce thème que Houellebecq s'est distingué de ses concurrents en matière de romans et parce qu'il en souligne généralement les enjeux les plus contradictoires dans un manque de complaisance qui ne peut qu'offenser nos pires ennemis : les idéalistes. Cette fois, Michel Houellebecq aborde le sujet d'une manière originale à travers l'histoire d'un couple qui, faisant chambre à part depuis des années, parvient à se retrouver du jour au lendemain pour repartir dans d'incroyables baises quotidiennes, la transition d'un extrême à l'autre n'amenant que très peu d'interrogations et encore moins de sensations si ce ne sont celles, relativement managériales, concernant la meilleure position pour prendre une (sa) femme. Pourquoi pas. Houellebecq ne nous avait pas habitué à du cul progressif mais il reste cohérent dans le ton. Il n'est pas un romantique et l'art mécanique de la baise dont font preuve ses personnages, robots bien huilés à partir du moment où l'interrupteur a été enclenché, confirme que Michel Houellebecq est le grand sage que nous aimerions tous être : celui qui s'est débarrassé de ses émotions inutiles. Il est très difficile de parler de ce qui ne pose pas de difficultés, et Michel Houellebecq lui-même, tout bon écrivain qu'il puisse être, peine à nous intéresser aux histoires copulatoires de ce roman, au-delà d'un vague intérêt voyeuriste.


Le bonheur fait également rarement bon ménage avec l'humour. Michel Houellebecq a peut-être connu une petite période de dépression en commençant son roman. Ce phénomène survient en effet souvent lorsqu'on se plonge à nouveau dans la galère d'écrire ; l'écrivain, ou supposé tel, se demande alors pourquoi il s'inflige une telle torture alors qu'il pourrait simplement lire tous ces autres livres que d'autres ont écrit, et qui racontent certainement peu ou prou la même chose. Ainsi, le début d'anéantir est plutôt bon. Michel a la pêche, ses descriptions sont vives, les situations sont encore parfois cocasses. Les 100 premières pages sont convaincantes puis, elles le sont de moins en moins.


Toutes ces petites déceptions ne sont pas très importantes. Je constate que Michel Houellebecq n'est pas un écrivain businessman. Il a essayé de produire un roman qui serait semblable à ses précédents mais il n'a pas réussi à le faire. On dirait que toutes ces histoires commencent à l'ennuyer. Moi, en tout cas, je me suis ennuyée. C'est comme ça quand on avance dans la vie. L'ennui est le paroxysme du bonheur, mais comment enthousiasmer les foules avec ça ?

Lien : https://colimasson.blogspot...
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Deuxième incursion dans l'univers de cet auteur. Deuxième et certainement pas seconde, car ce livre-ci, à l'inverse de Soumission, m'a bien plus. Vraiment.

J'ai beaucoup aimé l'écriture. Facile, qui m'a emmenée par la main, pour me retrouver à l'autre bout du roman à des années lumières de ce que j'avais prévu.

Ecriture facile, mais littéraire, à l'inverse de ce que j'avais ressenti dans Soumission.

Littéraire, avec des images incisives, mais ô combien justes de notre société actuelle.

Aux personnages attachants, tous les uns comme les autres, aucun podium.

Ce livre m'a donné l'envie de mieux connaître les premiers livres de l'auteur. Je les inscris sur ma liste de livres à acquérir (avant de les installes dans mes piles de livres à lire ;-))) et vous dis à bientôt !



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Youhou, Houellebecq is back !
Après des mois d'attente et quelques passages infructueux à la médiathèque, me voici enfin en possession du précieux bouquin, dans son élégante édition "de luxe", s'il vous plaît ! Reliure soignée et couverture rigide, tranchefile et signet rouge en guise de marque-page, format harmonieux respectant le nombre d'or quant au rapport hauteur/largeur : un bien bel objet, donc.

Et le contenu alors ?
Ben là je vais vous surprendre (ou pas) : c'est du Houellebecq !
Toujours ce total désenchantement, ce goût immodéré pour la provoc et cet étrange rapport au sexe, au déclin, à la mort.
Toujours la même peinture morose d'une société au bord de l'effondrement, toujours ce ton mi-cynique mi-blasé pour pointer tous azimuts la médiocrité culturelle et spirituelle de l'époque, le délitement de l'Occident et des repères traditionnels, l'immigration galopante, l'impuissance ou la vacuité des hommes de pouvoir.
Cette fois pourtant - et c'est assez rare pour être signalé - on voit poindre un semblant de tendresse de l'auteur envers certains de ses personnages, auxquels ils accordent quelques qualités morales et même de brefs instants de répit, de consolation, (de bonheur ?) au cours de leur insignifiante existence, par ailleurs réduite à une morne et brève reptation vers le néant.

Dans cette très légère anticipation, Houellebecq nous transporte dans la France de 2027, année d'élection présidentielle, où nous attend Paul Raison, haut fonctionnaire au Ministère de l'Economie et des finances.
Paul travaille avec application au service de son ministre, un certain Bruno Juge (le clone de l'actuel locataire de Bercy, décrit comme l'homme fort du gouvernement, particulièrement compétent et investi). Il partage ainsi son temps entre les affaires de l'Etat (perturbées par une mystérieuse menace d'attentats internationaux qui à mon sens ne présente pas vraiment d'intérêt et alourdit inutilement le roman...), la campagne électorale et diverses complications familiales, alimentées notamment par l'état de santé de son père, les déboires professionnels de sa soeur et le marasme conjugal de son frère victime d'une épouse perverse et manipulatrice.

Autant de sujets, bien sûr, qui permettent à Houellebecq d'exposer son point de vue, dans le style direct et fluide qu'on lui connaît, sur différents pans de notre société moribonde.
Il dresse cependant en la personne de Paul (nouvel avatar de l'écrivain ?), un portrait un peu plus nuancé que d'habitude, et trouve le moyen d'offrir à son héros la joie d'une seconde chance en ressuscitant de manière plutôt originale une histoire d'amour que l'on pensait définitivement enterrée.
Lumière fugace mais bienvenue dans un ciel uniformément gris !

Entre les tractations politiques, la dénonciation de la maltraitance ignoble infligée aux résidents des EHPAD, la misère sexuelle et affective à laquelle serait confrontée une part grandissante de la population, voilà que peu à peu se dessine pour Paul un autre horizon, une harmonie possible, l'espoir d'un couple revigoré et solide comme au premier jour qui donnerait enfin du sens à l'existence.
Hélas l'éclaircie est de courte durée...
La dernière partie du livre relate en effet un combat aussi poignant que désespéré : celui livré par Paul contre un cancer fulgurant de la mâchoire et de la langue.
Pris par l'émotion, j'avoue avoir eu bien du mal à lire certains chapitres, sans doute les plus sensibles et les plus mélancoliques qu'il m'ait été donné de trouver chez Houellebecq.

Voilà pour l'essentiel ... mais il y aurait encore tant à dire sur ce livre très dense ! Peut-être aurait-il mérité quelques coupes ? Je pense par exemple aux passages longs et répétitifs consacrés aux récits des rêves de Paul (j'ai vite abandonné l'idée d'en comprendre le sens caché !), ou encore à une scène pornographique particulièrement dérangeante. Je pense enfin, évidemment, à la fameuse intrigue parallèle sur cette sombre affaire de terrorisme qui ne mène nulle part et que l'auteur semble d'ailleurs avoir abandonné en cours de route.

Ces quelques réserves mises à part, Anéantir m'est donc apparu comme un roman très fort et très abouti, typiquement "houellebecquien", mettant toutefois en scène des personnages plus humains qu'à l'accoutumée. Sans être excessivement sympathiques (faut pas pousser !), ils ont pour une fois de quoi émouvoir et nous rappellent que, parfois, l'amour sauve.

Les aficionados du génial visionnaire vont adorer, et les contempteurs de l'imposteur dépressif continueront à le trouver inexplicablement surcoté.
En bref, voilà un livre qui ne fera sans doute pas bouger les lignes entre les deux camps, mais qui invite à bien des analyses et qui, sans doute, fera encore couler beaucoup d'encre.
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« Certains lundis de la toute fin novembre, ou du début de décembre, surtout lorsqu'on est célibataire, on a la sensation d'être dans le couloir de la mort. Les vacances d'été sont depuis longtemps oubliées, la nouvelle année est encore loin; la proximité du néant est inhabituelle. »
Sans aucun doute, nous nous apprêtons à pénétrer dans l'univers de Michel Houellebecq. Paul Raison, énarque et conseiller du ministre de l'Économie et des Finances, aura cinquante ans à la fin du roman. Mariés depuis une vingtaine d'années, Prudence et lui forment un couple uni sous le même toit, mais distant dans leur intimité. Quoi d'autre en dehors de la sphère professionnelle occupe les pensées de Paul?
Sur plus de 700 pages, Houellebecq file au train de son personnage pour en décortiquer la trajectoire de vie. le signet rouge rattaché au livre, telle une balise, entraîne lentement son lecteur à travers un roman dense, ambitieux et réussi car il n'ennuie jamais. Une certaine délicatesse dans l'écriture tempère le côté parfois sombre du propos et la touche d'onirisme confère au roman sa part d'éclaircies (mon chéri m'a avoué, pour sa part, avoir tout bonnement sauté ces passages rêvés).
Certes, on ne peut qualifier un roman houellebecquien de lumineux, mais je crois bien que celui-ci s'en est approché au plus près.
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A LA RECHERCHE DU TEMPS TROP LONG, comme dirait l'autre. Oui. C'est très long. Long comme des mois de confinement contraint. Ca n'est pas du Houellebecq. C'est une tentative raté. N'est pas Huysmans qui veut. Et ça se termine comme ça : 734 pages de TEMPS PERDU.
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Pour ce que je me souviens de ses précédents livres, Houellebecq vieillit bien. Son désabusement est toujours là mais il est assumé avec plus de sérénité et de philosophie, et moins de provocations. Politique, solitude, amour, maladie, fin de vie, autant de sujets abordés avec une authenticité émouvante incitant à la réflexion. A part une intrigue alambiquée de politique fiction terroriste qui m'a semblé être là comme un cheveu sur la soupe, le livre est très bien construit. L ‘écriture est fluide et agréable et les pages s'avalent sans voir le temps passer. C'est à mon humble avis, le meilleur Houellebecq à ce jour, en ce sens où l'auteur semble y avoir atteint une maturité qui équilibre le caractère désespérant et provocateur de ses premiers romans, que j'ai du coup envie de relire.
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Anéantir de Michel Houellebecq
Bastien Doutremont, qui travaille pour la DGSI, a rendez vous avec Paul Raison au ministère, ils vont parler de la vidéo virale sur internet qui montre Bruno Juge, le ministre de l'intérieur se faire guillotiner. Bastien a activé ses connaissances dans le domaine, Fred, qui dirige une des meilleurs sociétés d'effets spéciaux mais les résultats sont négatifs, seule certitude, ceux qui ont créé cette vidéo ont des moyens que lui ne connaît pas et ont des capacités financières hors norme, ils doivent mobiliser des milliers de serveurs, Paul encaisse la nouvelle, il aime Bruno, compétent et intègre, il a ramené la dette de la France à 1% du PIB, sécurisé les approvisionnements en terres rares, eut le nombre de grèves le plus bas de la cinquième et ils ont en commun un problème de couple qui va mal, ils ne font plus l'amour. Cette vidéo lui a mis un coup au moral. Au même moment Paul apprend que son père, un ex de le DGSI, est dans le coma à Lyon, il y retrouve Cécile sa soeur. de retour à Paris un nouveau message sur la toile, un assemblage mystérieux de traits de cercles et de pentagones, avec une vidéo derrière, un vaisseau coupé en deux qui sombrait, c'était la deuxième fois, il contacta Bastien. Noël, le père sort du coma mais reste en état végétatif, réveillon avec sa soeur et son frère à Lyon dans la maison de leur père, avec Madeleine sa compagne qui a remplacé leur mère décédée. Arrivée de son jeune frère et de sa femme, pas vus depuis des années.

On est fin 2026, une très légère anticipation( le livre est paru en 2022), chacun se prépare à l'élection présidentielle. On suit surtout les couples, Paul et Prudence, Cécile et Hervé, Aurélien et Indy, car pour moi c'est le coeur du livre, les relations familiales. La vie, la mort, l'amour. Lucidité, cynisme, c'est Paul qui est au centre de ce livre que j'ai beaucoup aimé, Paul qui de par son travail fait le lien entre la famille, la politique, les affaires et les médias, c'est lui qu'on suit tout le long de cette histoire jusque dans ses rêves. Une longue réflexion sur la fin de vie.
Le meilleur Houellebecq selon moi, il a su garder son ton et son style tout en éliminant ses excès pornographiques voire scatologiques. Excellent.
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