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3,67

sur 1456 notes
Dans ce roman, l'obsession de Houellebecq pour la misère sexuelle du quinqua occidental est moins apparente. Et ce roman permet de réfléchir à la fragilité de l'existence humaine face à la maladie et à la mort. Après un deuxième tiers qui tourne politique, l'auteur nous rappelle à la condition humaine avec une dernière partie particulièrement bouleversante.
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« Quand on a que l'amour. » (d'après Jacques Brel)
Le titre court et puissant de ce roman « Anéantir » n'augure rien de bon. «Houellebec est reparti», vous pensez, et vous vous préparez à une énième série de coups amères contre notre société moderne. En effet, ce livre se lit comme une anthologie de thèmes typiques de l'oeuvre de cet écrivain à la fois célèbre et vilipendé : l'existence solitaire et nihiliste de l'homme moderne, le capitalisme de consommation encouragé par le néolibéralisme, l'envie sexuelle imposée par l'évolution mais émotionnellement insatisfaisante, la terreur du woke-isme, l'infériorité des Arabes et de l'Islam, etc. Et de temps en temps, on peut y retrouver ses fragments rances qui sont sa marque de fabrique. Seulement : dans ce roman, tout est beaucoup plus dépouillé et étalé sur moins de pages que dans les précédents.
D'abord Houellebecq induit le lecteur en erreur en se concentrant dans un premier temps sur les menaces et les attentats terroristes qui émergent (l'histoire se déroule en 2027) et sur les élections présidentielles imminentes. Son personnage principal, Paul Raison (le nom de famille est significatif), est issu d'une branche des services secrets français et est un proche collaborateur de l'un des hommes les plus puissants de France. Assez intéressant, mais au cours du roman, cela disparaît complètement de la vue, sans explication. Peu à peu l'attention se tourne vers les réflexions de Paul sur les liens familiaux, l'amour, la littérature, la religion et finalement la mort. le roman se termine même de manière plutôt mélodramatique avec le message implicite que l'amour triomphe de tout. Cela ressemble donc plus à une histoire d'amour, et plutôt sympa en plus.
Pour de vrai? Est-ce Houellebecq a écrit tout cela? Une quantité infinie d'encre a déjà été dépensée sur la manière exacte dont nous devrions estimer cela. Déjà dans ses romans précédents, il y avait un changement subtil mais perceptible vers une attitude légèrement plus douce. L'écrivain est-il devenu sentimental dans sa vieillesse ? Peut-être. J'ai lu l'explication la plus satisfaisante dans une critique d'une de mes précieuses amies littéraires: selon elle, Houellebecq est fondamentalement un romantique à l'ancienne, qui lutte contre le désespoir inhérent au mode de vie occidental. En d'autres termes, il semble être un homme inoffensif avec lequel on peut sympathiser. Je ne suis pas exactement sûr, mais je suis vraiment curieux de savoir comment cela va se terminer.
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Que dire de ce roman ? Il laisse un goût d'inachevé. C'était la 1ère fois que je lisais un Houellebecq. L'histoire part dans tous les sens, au point qu'on ne sait à quel genre il appartient. Espionnage ? Policier ? Politique ? Chronique familiale ? Un peu tout ça à la fois. le héros, Paul Raison travaille à la DGSI et est l'assistant du Ministre de l' Intérieur, Paul Raison ( remarquez la justesse des pseudonymes ahah ). Paul assiste le Ministre qui lui-même participe à la campagne d'un nouveau candidat à la présidentielle, le tout orchestré par le président actuel, qui a ne peut pas se représenter, vu qu'il a déjà exercé 2 mandants consécutifs. le tout en même temps que des attentats perpétrés contre certains grosses entreprises, de milieux divers et alors que Paul traverse une grosse crise conjugale depuis 10 ans. Puis, c'est le drame : le père de Paul ( ex-employé des services secrets français ) fait un AVC foudroyant et reste gravement handicapé. Pour un temps, Paul retourne en province. La partie la plus intéressante du roman commence pour moi: les rapports familiaux sont décortiqués, trés bonne description de la politique de la santé, des hôpitaux, de la maladie, la dégénérescence inéluctable et la fin de vie. Houellebecq s'est longuement documenté sur la partie " médicale " du roman, je regrette que tout le livre ne soit pas comme ça. La psychologie des personnages féminins n'est pas très poussée non plus. Certains thèmes abordés sont abandonnés brusquement : espionnage, politique, secteur de la culture etc. Il y a un parallèle entre exotisme et érotisme ( relent de colonialisme ) qui m'a dérangée. Un mépris de classe pour la province et la France populaire , pour la religion ainsi que pour toute forme de spiritualité. le tout entrecoupé des rêves tordus que fait le héros ( parfois 3 pages ) ou de scènes érotiques aux moments les plus incongrus, qui n'apportent rien à l'intrigue. Certains passages auraient gagnés à être retravaillés: on passe par de beaux passages puis d'autres qui tombent complètement à plat ? Je ne comprends pas que l'éditeur l'ait publié en l'état, l'auteur se repose sur ses lauriers et ne prend aucun risque, il ne se met en danger. Dommage...
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Une bonne sauce à la Houellebecq ! Cynique, le protagoniste dépressif, une vision terme et parfois réaliste de la vie. du sexe bien sûr.
Bref, tous les éléments habituels.
Pavé de plus de 700 pages qui ont été dévorées en quelques jours.
J'ai adoré suivre Paul Raison, son job, sa famille et son couple.
Petit plus important, l'édition superbe de Flammarion. J'aimerais plus de livres de cette qualité !
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Je ne suis pas une grande lectrice de Michel Houellebecq mais celui-là me faisait de l'oeil. Alors pas sur le fait de sa grande médiatisation et non plus pour sa monopolisation sur le devant des rayons des librairies mais parce que sa couverture et son titre m'intriguaient.
Titre bref et couverture blanche ! Pas de résumé, rien.

On fait la connaissance de Paul Raison qu'on suit au fil des pages dans les méandres de sa dépression et qui travaille au Ministère des finances à Paris. L'histoire se passe en 2027 aux portes des prochaines élections présidentielles.

J'ai trouvé son écriture accessible car n'étant pas férue de politique, ce livre se laisse lire. Cette histoire sur fond politique et personnel donne une réflexion sur la mort, la maladie et sur le temps qui passe.
Et ces 730 pages ne m'ont pas lassée. Au contraire ! Ce pavé, je l'ai dévoré.

On navigue entre les attentats de terroristes, des cyber-attaques et une campagne présidentielle qui basculent en second plan au fil des pages pour laisser place à la vraie vie ! Celle de Paul avec ses démons.

La douleur, la maladie frappe tous les gens même ceux de la politique. Et l'auteur n'oublie aucun détail sur les phases du parcours médical d'une chimio, d'une IRM. Tout est décortiqué. Même sur sa vie sexuelle, Michel OSE.

Pour moi, la fin a un goût d'inachevé car on n'a pas eu réponse de ceux qui revendiquent les attaques numériques et cela donne l'impression qu'on s'attend à une suite.
Lien : https://instagram.com/comme...
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La lecture d'anéantir de michel houellebecq (en minuscules sur la couverture du livre) m'a laissé le même sentiment que la visite de la collection Soulages au Musée Fabre de Montpellier cet été. Noir sur noir : du foutage de g.... plutôt que de l'art.

Ce pavé de 734 page part dans toutes les directions : politique fiction (élections présidentielles de 2027, attaques informatiques mondiales, terrorisme international), drame familial sur le vieillissement et la maladie, romance érotique pour les plus de 50 ans, ... avec beaucoup de poncifs et de généralités sur les Noirs, les Arabes et les femmes, sans compter les nombreuses erreurs et approximations.
Ainsi, Paul Raison, l'anti-héros a quarante-sept ans fin 2026 et fête ses cinquante ans juste après les élections de 2027.

Pas vraiment un grand cru de Houellebecq, à ne pas boire jusqu'à la lie.

Challenge Solidaire 2023
Challenge Pavés 2023



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J'ai dévoré ce livre.
Bien sûr, beaucoup de critiques s'accordent à le dire, il n'a pas le peps des autres mais, à mon sens, ce n'est pas grave.
On a affaire à un écrivain vieillissant que hante l'idée de la mort.
J'ai beaucoup aimé ses réflexions autour de la vieillesse, du déclin et de la mort.
L'écrivain, toute son oeuvre, a tourné autour des carences affectives et de son souhait de les guérir auprès des femmes. Enfin, dans ce livre, il y parvient.
Enfin, il décrit des rapports de couple harmonieux ou qui finissent par devenir harmonieux. Enfin, aussi, il fait la paix avec le père.
Michel, vieillissant, approchant la mort, a enfin, semble-t-il trouvé la paix et l'amour. ça fait du bien de lire ce livre après avoir lu tous les autres.
L'histoire politique montre l'opposition entre la vie publique, où l'on cherche gloire, réussite et reconnaissance, et la vie privée où il ne peut être que question d'affects et d'amour.
Je crois, que, là aussi, il y a un constat de la part de l'écrivain. Face à la mort, seule la réussite de la vie privée compte.
Livre moins bien écrit, moins percutant, moins provoc que les autres, mais tellement plus sincère et réconfortant.
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Le livre commence avec une belle intrique, des vidéos mystérieuses, à tendance sataniste, investissent Internet et précèdent une série d'attentats qui mettent sur les dents les autorités du monde entier. Mais de ça, Houellebecq va finalement ne rien faire, laisser le lecteur en plan avec son envie de savoir qui commet ces attentats et centrer son roman sur la fin de vie de son personnage principal, Paul Raison, atteint d'un cancer de la gorge et celle de son père, victime d'un AVC. Entre temps, on assiste aux coulisses d'une élection présidentielle, on comprend un peu le fonctionnement de la DSI et on a le droit aux sempiternelles réflexions de l'auteur sur la vie de couple, les femmes, la mort, la société en général. Sur plus de 700 pages, il faut délayer la sauce et M. Houellebecq ne s'en prive pas, il écrit au kilomètre, jalonne le récit des rêves (sans intérêt) de Paul Raison, part dans de nombreuses digressions, avec une nonchalance qui finit par être lassante. Il faut reconnaitre que l'écrivain est toujours aussi documenté, ici notamment sur le fonctionnement des EPAD, les traitements contre le cancer, le coma, l'ultra-droite nationaliste... Cependant, parfois par désinvolture, il se contente de recopier des pages Wikipédia, par exemple lorsqu'il explique qui est Baphomet, cette figure diabolique qui apparait dans les vidéos pirates ou lorsqu'il nous relate l'histoire d'une église depuis sa création jusqu'à nos jours. Toujours pour remplir, il nous donne les noms des villages traversés en voiture par Paul, voire la vitesse du TGV à plusieurs moments de son parcours....Cependant, Houellebecq reste un témoin éclairé de notre époque, sait sonder la réalité de notre société en cela il est un auteur intéressant. Pour "Anéantir", moins de nonchalance dans l'écriture et un sujet ciblé : thriller ou livre sur la fin de vie auraient été les bienvenus pour en faire un roman au niveau des précédents. Dommage.
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Un bon livre, mais un mauvais Houellebecq.

On y retrouve les thèmes habituels, mais sans son humour grinçant.
Et la finesse de son analyse sociologique est de plus en plus émoussée par ses points de vue politiques, qui transparaissent un peu trop, au détriment de l'ironie et du cynisme qui faisaient la qualité de ses livres.

Il reste quand même une histoire que l'on suit avec intérêt, et un style toujours aussi exceptionnel, qui réussit à transcender malgré tout un roman moins inspiré que les autres.
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Un roman assez facile à lire, on y découvre le cynisme de Houellebecq une nouvelle fois. Anéantir, voilà un mot fort qui retrace bien les histoires que vivent la famille de Paul. Un roman à mi-chemin avec l'oeuvre philosophique qui questionne sur le sens de la vie ainsi que la mort.
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