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sur 4049 notes

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Evacuons d'abord l'aspect purement littéraire : le choix narratif de l'auteur, à savoir une narration à la première personne par un professeur de littérature à la Sorbonne, est surprenant, mais soit. L'idée de voir les changements de la société à travers les yeux de ce que Houellebecq a l'air de considérer comme un Monsieur Tout-le-Monde très amélioré se tient. Passons. Son personnage, pour autant, est parfaitement imbuvable. Sa nonchalance désabusée à tendance dépressive, sa façon de traiter les femmes, soit en objet sexuel, soit en rempart contre la solitude, son incapacité à agir et son manque de recul m'ont révoltée. En bref, impossible pour moi de m'attacher à un tel sale con égocentrique et misogyne.

Passons plutôt au seul intérêt du roman : l'aspect politique. Dans cette France fantasmée par Houellebecq, le parti musulman crée un réseau d'associations et de groupes de quartier afin de mailler toutes les zones dans lesquelles la misère sociale et la crise économique touchent le plus durement les populations. Une fois ce réseau solidement ancré, la popularité du parti dépasse largement le cadre confessionnel, ce qui lui permet de gagner en légitimité sur le plan national. Par ailleurs, le chef du parti, Mohammed Ben Abbes est un politicien au sens le plus retors du terme : il crée des alliances avec les différents partis, négocie les sièges, les lois, les gens. Et une fois élu, on le voit mener des actions dans trois domaines : l'économie, l'éducation et les moeurs avec la légalisation de la polygamie. le système économique devient un capitalisme d'état qui favorise les petites structures, notamment familiales. Les universités sont rachetées par des princes saoudiens, l'enseignement musulman se généralise et les femmes sortent des chiffres du chômage, et pour cause, beaucoup d'entre elles ne travaillent plus.

Et là où l'argumentation est trompeuse, c'est que le livre comme il est fait se veut un essai politique, il est sensé montrer une évolution crédible de notre société qui prendrait sa source dans la perte de valeurs et le déclin de l'Occident (d'ailleurs pitoyablement justifié par la disparition dans l'inconscient collectif de pratiques sexuelles déviantes). Or, l'auteur nous présente l'évolution seulement d'une partie de notre société, dans pas plus de deux domaines (l'économie et la famille) et sur une période extrêmement courte (jusqu'à quelques mois après l'élection). Une analyse incomplète donc. Et que dire sur le long terme d'un système dans lequel les femmes sont exclues du marché du travail, que faire des familles monoparentales ? Quel avenir dans ces conditions pour le système social ? Comment ne pas imaginer l'implosion du pays, voire une guerre civile ? Les caisses saoudiennes financeraient-elles ad vitam eternam la France ?

Par ailleurs, l'auteur perd avec habileté son lecteur en mêlant réflexions sur l'islam et évolution rigoriste de la société. Je trouve beaucoup de malhonnêteté intellectuelle dans cette volonté de noyer le lecteur entre ce qui est lié à l'islam, ce qui est lié à la politique et ce qui vient purement et simplement de l'esprit torturé de son personnage. On a beaucoup parlé d'amalgame ces temps-ci, il ne s'agit pas exactement du même, mais la frontière n'est néanmoins pas très nette. Nous ne sommes pas tous des François.

En bon polémiste, Houellebecq n'appelle clairement pas à l'apaisement. Mais plus grave, il justifie la peur de l'islam à partir de fantasmes, documentés certes, mais fantasmes tout de même. Et montre l'évolution d'une société qui ressemble à s'y méprendre à la nôtre, mais qui a mon sens, en est assez loin pour exclure cet avenir du champ des possibles.
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Cette pérégrination spirituelle d'un universitaire athée se termine, non pas en eau de boudin, mais d'une manière ambiguë : quel est le regard de l'auteur sur l'islam ici ? Difficile à dire, car si le personnage-avatar de Houellebecq conclut sa quête de sens par une conversion, celle-ci n'est pas motivée par une conviction personnelle ou une adhésion sincère, mais par des raisons politiques et socioéconomiques. L'auteur semble d'ailleurs avoir été pressé de finir. le seul véritable mérite de l'ouvrage, c'est l'hommage rendu à Huysmans. Donc si vous n'avez pas trop de temps à perdre, lisez directement Huysmans, ce sera plus intéressant.
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Ni roman, ni essai, ni fiction, si science-fiction, ce bavardage égotiste à propos de la turgescence de son membre viril lasse les plus attentifs de ses lecteurs. Et si la littérature vous donne cette sensation de contact ave un autre esprit, ici une douce tristesse envahit les sens du lecteur se souvenant du temps où Michel Houellbecq était bretteur.

Le Camp des Saints de Jean Raspail, fiction politique écrite de main de main de maître, fait encore autorité pour avoir su s'élever au-dessus des contingences pour mieux les embrasser.
Soumission, pour être dans et hors du temps, écrit sans finesse, ni profondeur, n'effrayera que les rhéteurs acéphales de la gauche moralisante. Ils répéteront qu'il y a là un livre scandale, feront le parallèle avec celui de Eric Zemmour, répétant les résumés des pages de magasines qui leur servent de bouillons de culture.

Les lecteurs verseront une larme sur l'écrivain, les philosophes se diront qu'il a peut-être sauvé son âme en n'étant plus adapté à notre monde. Laissons à Paolo, serveur littéraire de l'excellent restaurant de Clichy, la Cocotte et la Marmite, le mot de la fin : Houellbecq ne serait-il pas en bout de course ? Et oui, cher Paolo, je le crois et m'en désole.

Lien : http://quidhodieagisti.over-..
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Si l'on tente de lire ce roman avec un minimum de recul et de détachement par rapport aux sordides événements qui en ont accompagné la sortie, qu'en reste-t-il ? Eh bien pas grand chose. Pourtant grand amateur du style vif, percutant et soigné de Michel Houellebecq, je n'ai rencontré aucune des fulgurances littéraires qui parsemaient ses précédents romans. Sans s'attarder sur le fond de l'histoire et ses improbables hypothèses politico-sociétales, ce roman est fade, pénible, rempli d'interminables monologues comme autant d'articles journalistiques, poussivement démonstratifs. Où sont passés les brillantes juxtapositions littéraires, les savoureux portraits de personnages secondaires, les descriptions au vocabulaire précis et sophistiqué qui faisaient jadis la force de sa plume ? Il n'en reste plus rien, ou à peine... Quelques bonnes lignes toutes les dix ou vingt pages ne suffisent pas à faire un bon roman.
Son seul mérite, finalement, c'est de donner envie de relire Huysmans.
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Buzz, buzz ! le livre du moment est arrivé ! le nouveau Houellebecq, un auteur que je n'ai jamais lu (du moins ses romans), est entre mais mains. Polémiques comme à chaque sortie d'un Houellebecq, je m'attends à pas mal de moment de réflexion. Je sens que mon cerveau va chauffer. Un livre de politique fiction, j'en bave déjà ! Bon on va le dire tout de suite, au final c'était nul à chier.

Et oui au final, une politique fiction en arrière-plan qui ne sert à rien. Pourtant mis en avant en quatrième de couverture, pour vendre un livre sous scandale alors qu'il n'y a rien… du buzz… Il n'y a aucune réflexion à avoir étant donné que c'est complètement irréaliste. C'est surement une volonté de l'auteur, je ne comprends même pas les polémiques, c'est juste tellement gros qu'il n'y a même pas de débat à avoir, c'est une caricature et c'est limite écrit en police 72 dès le départ que c'est une CARICATURE.

Alors au final il reste quoi ? L'histoire d'un pénis vivant à Paris. Attends, relis la première de couverture… C'est bon ? Oui quoi on ne te parle pas de pénis ? On t'a donc menti sur l'objet… Oui ce n'est que ça, un mec en manque de cul, avec ses problèmes psychologiques dont je me fous complétement. Mais on comprend vite le pourquoi de l'arrière-plan politique : . Allez s'il y avait un débat à avoir, c'est plus sur misogynie du personnage et la place des femmes dans le roman. Mais encore une fois ce n'est qu'un personnage.

On va être clair, pour moi ce n'est pas un essai, c'est surtout un très mauvais roman sans intérêt. Je me fous des beaux mots, je préfère m'attacher à l'histoire quand je lis un livre, alors je dirais que Houellebecq n'est pas fait pour moi (alors que j'avais adoré son essai sur Lovecraft). Oui je ne comprends pas ce buzz, cette polémique. Mais le pire c'est peut être qu'un livre qui ne sert à rien est encenser par les abrutis fans de Zemmour. Alors au final est ce que ça valait la peine ? Peine de le sortir et peine de le lire ?

Pour vous faire un avis, il faut le lire… Mais je vous le déconseille. Bon courage.
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Je l'ai lu par curiosité. Houellebecq, on aime ou pas. Je n'aime pas voilà!
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Soyons honnête: je partais déjà avec un a-priori négatif sur ce livre, et sur son auteur, dont je n'avais jamais rien lu. Mais je suis obstinée, et je suis allée jusqu'au bout. Rien que ça mérite d'ailleurs un coup de chapeau à moi-même.

Parce que franchement, ce livre, ce narrateur, on dirait le gars un peu lourd qui t'attrape lors d'une soirée, atteint de diarrhée verbale sur des sujets qui n'intéressent que lui, et toi, parce que t'es sympa, et même si tu t'en moques, tu le laisses aller jusqu'au bout. Et huysmans, et sa vie ratée, et ses amours morts, et l'islam, même le sexe est ennuyeux dans ses mots.

Et puis ce style. Où tu te prends à réver que tu es prof, et que tu peux tirer un trait dans la marge annoté d'un "trop long", "maladroit", "où veux-tu en venir?".

Enfin, ces phrases de mille kilomètres, ce manque de points...Une ristourne sur les virgules peut-être?

Alors c'est ça un "grand auteur français"?? Désolée mais j'étais sur Corneille le livre d'avant, alors ça me déprime.

Et pourtant, ce qui a fait polémique, c'est le fond, pas la forme. Et pourtant Dieu sait qu'il fallait s'accrocher à la forme pour l'y atteindre. Et c'est bien ça, on y est allé, au fond. Ca aurait pu être intéressant, comme démarche, ce gouvernement musulman pour la première fois en France. Au lieu de ça, à part les bla-blas sur la polygamie, rien. Que dalle. Donc désolée, mais je ne lirais rien d'autre de cet auteur si c'est de cet acabit.
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Notre « plus grand écrivain français contemporain » , ou « le plus suivi »vient de réussir un effet médiatique, je pense, non prémédité, en faisant sortir en librairie son dernier livre, le 7 Janvier 2015, date qui restera dans les mémoires françaises comme celle du 11 Septembre 2001 dans les mémoires américaines.
Je vais rédiger cette chronique sans référence à l'évènement d'actualité, mais peut-être sous influence sans le vouloir.
Michel H s'est déjà exprimé sur son livre dans les médias, à son habitude. J'en ai retenu :qu'il est fan de science-fiction : voir « la carte et le territoire », un ouvrage qui me l'avait fait estimer à sa juste valeur, et non pas sur son apparence agaçante.
Il récuse son appréciation sur l'islam « religion la plus con », d'il y a quelques années.
Rappelons que « islam » signifie « soumission », le titre du livre.
Quant au contenu du livre, il a déjà été largement divulgué, y compris par l'auteur lui-même, il s'agit de l'application de la charia en France, une loi islamique « light » comme il dirait lui-même.
A son habitude, Michel H. s'est représenté en narrateur, et a pris pour cela l'avatar d'un universitaire, spécialiste de J.K. Huysmans, auteur de la fin du 19ème, dont je connais « la Cathédrale » et A rebours », ouvrages marquants, dominés par la crainte du Diable, et couronnés par la conversion au catholicisme.
L'attitude de l'auteur dans le livre est celle du scepticisme au départ, puis de plus en plus enthousiaste, il va se convertir à l'islam convaincu par un brillant universitaire qui lui fait miroiter les avantages matériels de la conversion. après avoir été convaincu par les arguments intellectuels en faveur de l'Islam.
On ne saura jamais ce qui dans l'esprit de Michel H et de son alias. a entraîné la décision.
Terminons par la critique du livre :
Il est comme toujours bien écrit avec cependant des « gros mots » choisis, et quelque scènes sexuelles, ses 300 pages se lisent facilement.
Les péripéties de l'accession de l'islam au pouvoir sont hautement improbables, même si il est fait appel à un simulacre de suspense électoral, et à des désordres trop graves pour être crédibles, d'autant plus, que par miracle ils cessent totalement quand ça arrange l'auteur.
Ma déception est d'ailleurs que l' oeuvre , comme cela est annoncé et comme je l'avais supposé, n'est pas une « politique fiction », ou même simplement un « what if ». Mais seulement une fantaisie romanesque pour laquelle Michel H. serait tout à fait dans son droit.
Je suis à peu près sûr qu'après les émotions actuelles, il y aura des polémiques, et des reproches sans doute justifiés, à Houellebecq, pour cette provocation, certes bien inutile sinon nuisible.
Mais globalement ce livre ne vaut pas grand-chose.
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Je n'ai aucune envie de chroniquer ce livre.
Je le terminais mercredi au moment où... J'ai senti monter la nausée.
Ce livre comme l'autre avant lui nourrira certainement les extrémistes de tous bords. Il surfe sur la vague de peur et de rejet de la différence qui fait notre société aujourd'hui et je déteste ça.
Il n'est pas mieux écrit qu'un autre, n'est pas plus brillant qu'un autre et reprend les thèmes chers à Houellebecq.
Je n'ai pas aimé.

Merci de ne pas me donner de leçon de littérature pour me prouver que j'ai tort. Chacun ses goûts.
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