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3,51

sur 4003 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Les admirateurs de Michel Houellebecq ne seront pas déçus. L'auteur n'a rien perdu de sa verve, de son intelligence et de son humour. Un humour à la Takeshi Kitano, proche du « menefregismo » cher aux italiens, un subtil mélange de cynisme et d'insolence, une invitation à ne pas trop se prendre au sérieux. Il ne doit pas renier la citation bien connue de Mae West : « l'amour a raison de tout sauf de la pauvreté et du mal dents ». C'est ça Michel Houellebecq, on peut causer de religion, de philosophie ou de passions humaines mais de là à en oublier certaines préoccupations terrestres, il y a des limites.
Les thèmes récurrents de ses romans sont bien présents : la misère sexuelle, le mystère de la libido, le rôle de la femme, l'alcool, les digressions littéraires ou philosophiques (ici, Huysmans et Nietzsche), un peu de politique…
Je pensais qu'avec son roman, Houellebecq irait au fond des choses, qu'il confronterait véritablement la réalité de l'islam et de sa pratique à une société occidentale en crise. À l'exception des tous derniers chapitres – brillants - Houellebecq ne fait qu'effleurer le sujet.
De l'islam, il ne retient que les aspects les plus racoleurs parce qu'ils servent ses thèmes de prédilection, cités plus haut : la polygamie ou la soumission présumée des femmes, par exemple.
J'ai eu l'impression que l'arrivée au pouvoir des musulmans (d'ailleurs peu crédible telle qu'il la décrit) n'est qu'un prétexte commercial pour enrichir la banalité de son propos : les errances existentielles d'un vieux poivrot frustré en milieu universitaire. David Lodge s'en était mieux sorti.
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J'ai voulu attendre que l'hystérie médiatique et lectrice se calme avant de lire moi même cet ouvrage et bien après j'ai voulu laisser passer un jour ou deux avant d'exposer un avis.
Je vais commencer par les points que je pense positifs et finirai par ce que je n'ai pas aimé.
En termes de style c'est je pense le meilleur Houellebecq que j'ai pu lire. C'est assez dynamique, enlevé et les phrases ne sont pas des longues logorrhées processionnaires voulant allier un savoir wikipeditique ou un propos acerbe. Donc plutôt satisfait de ce côté là car c'est assez fluide, je note un joli humour sur certains passages.
Les personnages sont plus subtiles que d'habitude, ils sont plus ambivalents et moins stéréotypés, ce qui donne du corps au livre, ce qui permet un point de fixation à certaines facettes pour davantage identifier des choses connues et c'est important dans une uchronie ou une dystopie car les repères permettent une passerelle entre ce qu'on connait et ce vers quoi on tend par le biais de la lecture.
Il y a une réflexion dans cet ouvrage qui est originale et qui propose un point de vue différent, plus nuancé que ce qu'on peut lire habituellement et en cela c'est une réussite partielle.
J'en viens aux points négatifs.
La réflexion est originale mais elle sort de nulle part, le livre ne tient pas compte des structures politiques, légales et sociales de l'Europe ou de la France si bien que la fiction est trop éloignée de ce que le contexte actuel donne. de plus la posture de l'auteur qui déclare "ce n'est qu'un roman" mais qui débat ensuite avec Finkielkraut en s'appuyant sur ce livre engendrent une contradiction qui enlèvent le sérieux littéraire ou intellectuel au livre.
Car il faut bien l'avouer, il n'a clairement pas le niveau d'un ouvrage de philosophie politique ou de sciences humaines. Si la première posture de l'auteur semble accompagner ce point de vue, la seconde emboîte une autre direction qui peut prêter à un sourire gêné.
D'ailleurs je ne comprends pas pourquoi le livre a fait un tel bruit, il n'est pas armé intellectuellement, il n'est pas assez proche de la réalité, et est trop nuancé pour que des cris d'orfraie soient pertinents.
Ensuite, si le style est fluide, il en devient sommaire sur certains passages et on en vient parfois à se demander l'intérêt littéraire de l'objet, un objet qui sur certaines pages pourraient être écrites par beaucoup de monde tant le langage est banal, les structures convenues et le style transparent.
Enfin, il manque je pense le plus important, une connaissance approfondie de l'islam... Il faudrait lire Arkoun, Bidar ou même Averroes pour le côté historique et d'autres intellectuels de l'islam pour montrer point par point les confusions et préjugés qu'il peut y'avoir dans ce livre (la polygamie notamment) et qui lui font faire fausse route. Un portrait même dystopique de la société doit quand même reposer sur une assise critique fidèle avec des connaissances fiables.
Eric Emmanuel Schmitt avait le même problème en étant approximatif sur la vie d'Hitler dans la part de l'autre ce qui rendait le propos stérile et je ne peux que déplorer la même conclusion pour le présent ouvrage.
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"Si le sujet du livre peut faire rugir certains - une France dirigée par un président islamiste en 2022 -, on ne peut nier que Michel Houellebecq remplit à la perfection son boulot d'écrivain, qui est d'abord de capter le monde, de radiographier la société, puis de donner le roman à réfléchir en miroir. Et s'il est vrai que l'image de Houellebecq nous donne d'un monde occidental lascif, fatigué, angoissé, agonisant, est difficile à regarder, à admettre, elle n'est là que pour susciter notre réflexion sur nos contradictions et notre futur, si nous en voulons un." Jean-Claude Vantroyen in Le Soir, 14-15/02/2015
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c'est long ! Trop intello à mon goût. Centré sur sa petite personne, le prof d'université passe à côté du grand chamboulement de la société, qui est quasiment relégué au second plan. Je suis déçu, car je m'attendais à une description d'une société qui change et comment elle s'est mise en place... c'est très peu abordée.
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Après tous les commentaires sur Soumission, je n'ajouterai qu'un bref avis :
Le début m'a séduite, d'autant plus que l'auteur prévoit dès 2015, la déroute des partis traditionnels. Un duel au deuxième tour des présidentielles entre un candidat d'extrême droite et un candidat d'une fraternité musulmane imaginée, pourquoi pas. Les ralliements opportunistes et les promesses de ministère qui en découlent sont assez jubilatoires.
Et pour moi, tout s'arrête ensuite.
L'auteur part dans des tirades inutiles, son désenchantement est agaçant et prévisible, ses émois sexuels inintéressants.
Quant au sort réservé aux femmes, aux passages inutilement crus, là je m'abstiens pour rester correcte.
Enfin, le style n'a rien d'extraordinaire.
Bref, une lecture qui ne m'a pas convaincue, trop de tapage médiatique comme à chaque nouveau titre de cet auteur.

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Nous sommes en 2022.

Un prof d'université spécialisé dans la littérature du XIXème siècle raconte sa vision des boulversements politiques en France.

Après le deuxième mandat de François Hollande, les partis traditionnels ont perdu la confiance de leurs électeurs.

Le Front National et la Fraternité musulmane sont face à face au 2ème tour.Ce dernier l'emporte grâce au soutien de l'UMP, PS et UDI.

A partir de cette date, s'installe un gouvernement Islamique avec pour premier ministre François Bayrou.

L'éducation devient le point central de l'intérêt du gouvernement. Les femmes disparaissent du paysage et les professeurs ne peuvent continuer à enseigner que s'ils se convertissent...

Le personnage principal se cherche, arrive à un tournant de sa vie et est tenté par le confort que lui offrirait la conversion (plus d'argent, des femmes,...)

Alors, pour tout vous dire, le battage médiatique a été un peu surdimensionné mais en refermant le roman il y à comme une odeur nauséabonde, c'est plat, certains aspects sont baclés, d'autres trainent en longueur...

Les clichés sont minables... alors oui heureusement que l'auteur à choisi de faire arriver au pouvoir un Islam modéré sinon bonjour la sinistrose!!!!!
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Plutot déçu et lassé par ce livre écrit pour déranger et bousculer la bien-pensance.
En fait, on se fait aussi chier que le héro dans cette histoire.
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Comme souvent chez cet auteur, le début est génial et peu à peu frise la perfection puis on se perd dans les abîmes de la déception.
Sur le même thème "Comment baptiste est mort" d'Alain Blottière est mille fois plus fin et intellectuellement acceptable.
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Une critique de plus sur un livre de Houellebecq n'apportera rien de neuf. Sauf qu' après l'élection de Macron, avant les législatives de juin, la recomposition envisagée en 2022 paraît aujourd'hui très hasardeuse. Au moment de la rédaction du roman, les rumeurs, les attentats créaient un climat propice aux fantasmes identitaires les plus délirants. Un certain bon sens, même si je n'aime pas cette expression, remet les pendules à l'heure. le ton désabusé propre à l'auteur laisse à voir une France intellectuellement en décrépitude au point de tomber dans les bras d'un islam fourbe financé par les pétro-monarchies. La ficelle est un peu grosse, alimentant les vieilles peurs d'une pseudo civilisation chrétienne en perdition.
A la réflexion, la sphère médiatico-éditoriale et universitaire, sujet central de ce roman, a fait mousser (c'est son job) un texte d'auto-flagellation qui n'aurait jamais dû franchir les portes de la chambre de son créateur par ailleurs servi par la notoriété.
Proclamer qu'un auteur a du talent, alimenter cette célébration ad nauseum servant des intérêts troubles et ambigus est caractéristique d'une classe intellectuelle plus occupée à justifier sa propre existence qu'à traiter les problématiques sujettes à des questionnements d'une réelle portée.
Agacement réel quand tant de questions restent sans réponses.
" Qu'avez-vous fait de votre talent ? "
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bof, déçue ! on suit surtout la vie d'un professeur de littérature à la Sorbonne, bien sur cette vie va être un peu chamboulée par l'arrivée d'un président musulman ;
mais rien de transcendant.
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