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3,92

sur 511 notes
Difficile d'accès quand on n'est pas féru d'Histoire de France, on en comprend quand même la révolte qui sous-tend l'ensemble des poèmes de ce bouquin.
Je resterai toute ma vie une grande admiratrice de l'homme et de ses oeuvres, de la force de ses convictions et de ses combats. Il est fidèle à lui-même, et même s'il a pu se tromper et être déçu par l'humain, il a toujours suivi une ligne directrice de défense du bas peuple qui l'honore...
Ce bouquin devrait être le livre de chevet du peuple français, il est d'actualité. Autre époque, autres gouvernements, même combat...
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Les châtiments sont sûrement, l'un des pamphlets poétiques les plus virulents qui puissent avoir été publiés. le ton grandiloquent, grave, rageur, voir vengeur de l'auteur, le rappelle sans cesse. Mais l'arme de l'humour corrosif, moqueur, à la limite de l'insulte, parfois, détermine des angles d'attaque multiples, contre la bête maléfique qu'il décrit, en fait un homme politique de chair et d'os : Napoléon 3 empereur des Français.
Victor Hugo dans un réflexe quasi pavlovien montre l'ennemi à abattre, avec un instinct animal, il s'emploi à détruire méticuleusement celui qui l'a trahi, mais surtout, celui qui a trompé le peuple français, en ne respectant pas la constitution de la seconde République et qui s'est arrogé le droit de faire un coup d'état, cette dernière, ne lui permettant plus de se représenter.
Outré, par cette action scélérate et la répression violente qui s'ensuivit, l'auteur décide d'écrire ce recueil politique, se plaçant à la tête de l'opposition irréductible face au félon et usurpateur, qu'est devenu Louis Napoléon Bonaparte.
Le livre par sa teneur reste presque intemporel, pouvant s'appliquer au monde actuel et à des cas similaires. Avec ce récit, Victor Hugo nous livre une épopée lyrique de conscience poétique et d'engagement politique sans concession contre l'oppression et la tyrannie.

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Il est bien sur difficile pour une néophyte de "critiquer" cette oeuvre (qui prend vraiment tout son sens).

La lecture en fut difficile et longue, pour vraiment prendre mon temps sur chacun des poèmes et tenter d'en comprendre le sens. Ce ne fut pas chose aisée, de part les références historiques, mythiques et religieuses.

J'ai apprécié la diversité de style, tantôt agressif, tantôt satirique et la diversité des supports, de longs poèmes, des chansons, ...

J'ai vraiment ressentie sa colère, les propos sont très forts, très dures et la description de batailles (notamment dans l'expiation) est tout simplement magnifique, des tableaux s'incrustaient dans mon esprit.

Voici mon simple avis pour une oeuvre magistrale.
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Les Châtiments c'est le Dies Irae de Victor Hugo. Il y déchaîne une colère tellurique. Une colère politique engagée, loin de l'art pour l'art défendu par Mallarmé plus tard dans sa poésie.
Hugo, témoin de son temps, veut rendre compte et accuser le régime de Louis-Napoléon Bonaparte. Arrivé d'abord légalement au pouvoir en 1848, mais empêché de modifier la Constitution alors en vigueur, ce dernier organisera un coup d'Etat le 2 décembre 1851. Ce coup d'Etat aura pour conséquence l'exil de Victor Hugo. L'année suivante, jour pour jour, le Second Empire est proclamé.
Dans ce recueil incendiaire, le poète détricote avec une ironie féroce le régime de « Napoléon le Petit », ainsi qu'il le surnommera. Il y a aussi du tragique, comme dans le poème « souvenir de la nuit du 4 », aux allures de reportage sur le vif :

« L'enfant avait reçu deux balles dans la tête.
Le logis était propre, humble, paisible, honnête ;
On voyait un rameau bénit sur un portrait.
Une vieille grand'mère était là qui pleurait. »

Car au-delà de la critique sans concession d'un régime honni, Hugo brandit le martyre du peuple, bafoué par des régimes illégitimes, installés pas la force.
Il y a aussi la mélancolie du poète sur son rocher battu par les vents et la mer, devenue l'icône quasi exclusive pour le représenter : « Puisque le juste est dans l'abîme ». L'océan est d'ailleurs omniprésent dans le recueil, comme une image du peuple :
« Il te ressemble ; il est terrible et pacifique.
Il est sous l'infini le niveau magnifique ;
Il a le mouvement, il a l'immensité. »

Et parmi ces vers, il est une pièce qui, à elle seule, vaut le titre, si galvaudé aujourd'hui, de chef d'oeuvre : « L'Expiation ». Nous en connaissons tous le fameux extrait, qui parle d'une « morne plaine » dont nous nous apprêtons, cette année 2015, à fêter le bicentenaire. J'ai nommé Waterloo !
Mais « L'Expiation » c'est beaucoup plus que l'exposition dramatique d'une défaite militaire : c'est la défaite des hommes avides de pouvoir, sous le sévère regard de Dieu. C'est un pont entre deux coups de force politiques : le 18 Brumaire et le 2 décembre ; l'oncle et le neveu, quel que soit l'admiration d'Hugo pour le premier.
Dans l'Antiquité, les poèmes lyriques étaient chantés, accompagnés de musique. « L'Expiation » mériterait des pièces de l'envergure du Stabat Mater de Vivaldi ou du Requiem de Mozart, selon qu'on est triste ou en colère…comme le poète face à ce gâchis.
Tout s'achève par « La Fin », hymne au progrès et à la liberté, qui sonne le glas du Second Empire, lequel sombre dans la guerre, la défaite et l'exil pour l'empereur.
Dès lors, selon le voeu d'Hugo, le pouvoir revient au peuple :

« La guerre, c'est la fin. Ô peuples, nous y sommes.
Pour t'entendre sonner, je monte sur ma tour,
Formidable angelus de ce grand point du jour,
Dernière heure des rois, première heure des hommes ! »

Question usuelle : pourquoi lire Les Châtiments ? Pour lire la grandeur d'une révolte, of course ! Essayez, ça vous changera des emportements de salons mondains qu'on nous assène dans les médias !
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"Les Châtiments" est un recueil écrit par Victor Hugo alors qu'il a quitté la France après le coup d'état de Napoléon III, "Napoléon-le Petit" comme l'appelle le poète, pour ridiculiser l'empereur.
Ce recueil devait initialement s'appeler "Les Vengeresses". En effet, Hugo est ivre de fureur lorsqu'il écrit ses poèmes.
"J'ai pensé qu'il me serait impossible de publier en ce moment un recueil de poésie pure. Cela ferait l'effet d'un désarmement, et je suis plus armé et plus combattant que jamais" écrit-il dans une lettre à son éditeur en 1852.
Ses armes, se sont les mots. Les mots lui servent à "flageller le drôle en chef", et ils sont un appel à la société française pour qu'elle réagisse à l'imposture.
Le poète, lui, se veut "prophète". Il fait l'éloge de Napoléon 1er, dénonce les abus et la violence sous Napoléon III. Tantôt violents, tantôt pathétiques, les poèmes du receueil ne laissent pas insensibles et peuvent faire couler quelques larmes sur nos joues...
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4 décembre 1852...coup d'état de Napoléon III , Second Empire.

Victor Hugo prend la plume, du fond de son exil, à Bruxelles puis aux îles anglo-normandes, pour vilipender cet abus de pouvoir, cette mort des libertés et de la toute jeune république qui n'aura pas vécu longtemps...

Un recueil plein de colère, d'indignation, de courage aussi. car l'exil durera longtemps...napoléon le Petit a la rancune tenace...
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Aaaaah, Hugo... J'ai étudié et lu une bonne partie des Châtiments il y a de nombreuses années, et compte bien tout relire d'ici quelques mois, mais le temps n'a pas dissous les souvenirs, contrairement à d'autres oeuvres! Évidemment, quand on est un lecteur assidu, dévorateur d'Hugo jusqu'à plus soif (et les années suivantes n'ont fait que renforcer cette adoration avec son théâtre et Notre-Dame de Paris), inutile de demander vers quelle tendance l'on se place sur l'échiquier politique! Ainsi, en 2007, alors qu'une terreur haïe prenait le pouvoir, ce recueil m'est apparu entre les mains comme le livre de la résistance, celui grâce auquel tout était possible, grâce auquel je criai mon opposition par la voix d'Hugo, qui semblait s'adresser, de 1853, à l'oppresseur contemporain. J'avais deux instruments contre notre ancien président : Rage Against The Machine en musique, Les Châtiments en littérature. D'autres chefs d'oeuvre sont venus se greffer à l'édifice avec les années, dont les autres monuments hugoliens. Ce qu'on n'oublie jamais avec l'auteur, c'est sa force, sa puissance, offertes au peuple, qui peut tout renverser (même effet que la musique du groupe sus-dit...). Et même dans le pire des régimes, la lumière vaincra, quelle que soit sa forme, elle reviendra, comme en atteste la structure des Châtiments, s'ouvrant avec fracas par "Nox" et se clôturant avec "Lux".

De merveilleux souvenirs à la lecture de "Nox" ou du très connu "Souvenir de la nuit du 4". Une relecture exhaustive s'impose très bientôt!!!
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« Les Châtiments » (1853) et « Les Contemplations » (1856) sont les deux recueils les plus intimes de Victor Hugo : le premier parce qu'il marque son opposition foncière à Napoléon III, le second parce qu'il évoque la mort tragique de sa fille Léopoldine. Vous savez, Victor Hugo, dès qu'on le descend de son cadre au-dessus de la cheminée, est comme vous et moi, il a ses coups de coeur et ses coups de gueule : il adore Adèle et Juliette (les femmes de sa vie, pas les chanteuses) et il exècre Napoléon III, dit Badinguet, dit Napoléon le Petit.
Côté politique il n'a pas toujours été très clair, Victor Hugo. Jeune, il était monarchiste (il a même écrit des odes à l'intention de Louis XVIII et Charles X, puis, suivant sans doute l'exemple de son père, ex-général d'Empire, il se déclara bonapartiste. Sous la monarchie de Juillet il se rallia à Louis-Philippe sans renier ses convictions antérieures. Pendant la Révolution de 1848, il se rangea du côté des conservateurs, mais le coup d'état du 2 décembre 1851 qui fit de Louis-Napoléon Bonaparte, président depuis trois ans, le maître absolu de la France et bientôt l'Empereur des Français, lui fit réviser tous ses points de vue : il avait confisqué la République à son profit. Cet acte de bassesse fit de Victor Hugo un opposant à vie, et ancra en lui des convictions républicaines parfois même socialisantes, en tous cas hautement humanistes, qu'il garda jusqu'à sa mort.
« Les Châtiments » sont donc une réaction virulente et violente contre le coup d'état du 2 décembre 1851. Mais pas seulement. Victor Hugo règle aussi ses comptes (de façon un peu moins voyante, toutefois) avec le bonapartisme en général, avec en particulier un précédent notoire, le 18 brumaire 1799, où l'oncle (Bonaparte) s'emparait de la France comme le neveu (Louis-Napoléon) venait de le faire le 2 décembre 1851.
Le recueil lui-même s'intercale entre deux longs poèmes « Nox » et « Lux », (« Nuit » et « Lumière ») au symbolisme assez clair : Napoléon III a plongé la France dans la nuit, et Le France doit trouver en elle-même les forces pour retrouver la lumière. La principale originalité de ce recueil est de réunir, à l'intérieur d'une tonalité générale satirique, et même agressive, une diversité de tonalités secondaires qui, mises les unes avec les autres, donnent un ensemble à la fois cohérent, coloré et séduisant : La postérité à retenu les poèmes les plus épiques, comme « L'expiation » (avec ces deux chefs-oeuvre absolus que sont « Il neigeait » et »Waterloo »), mais Hugo use avec beaucoup de savoir-faire de la chanson (telle que l'a popularisée Béranger), l'invective satirique, le lyrisme populaire et pathétique, et même sur la fin et l'ouverture vers l'avenir, la vision prophétique.
Tous les talents poétiques (et pas seulement poétiques, d'ailleurs) de Hugo sont donc réunis dans ce recueil : Comme Beethoven, dans un autre art et cinquante ans plus tôt, on ne peut qu'admirer à la fois la puissance de l'idée et la maestria de la réalisation : Hugo est vraiment un surhomme, et il le sait, il le croit :
Si l'on n'est plus que mille, eh bien, j'en suis ! Si même
Ils ne sont plus que cent, je brave encor Sylla ;
S'il en demeure dix, je serai le dixième ;
Et s'il n'en reste qu'un, je serai celui-là !
Pas modeste, Victor, légèrement emphatique, mais il a sans doute le droit de le faire. D'autant qu'il n'est pas avare de pensées pour le Peuple : S'il fustige les Grands de ce monde, il a toujours un mot pour les petits, les pauvres, les enfants, les victimes.
Et c'est pourquoi s'il y aura toujours un « Victor Hugo hélas, ! », il y aura toujours un « Victor Hugo, tant mieux ! ».

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Sans surprise de la part de ce grand poète en colère, voilà un recueil plein de frénésie et de provocation. Exilé à Jersey pour se mettre à l'abri des intimidations de Napoléon III après ses prises de position comme parlementaire, Hugo met tout son talent lyrique dans la lutte contre un pouvoir politique répressif et corrompu, soutenu par les milieux d'affaires et une Eglise dénaturée. Il livre un témoignage saisissant sur les affrontements politiques du XIXeme siècle, époque de foisonnement intellectuel où il n'est pas encore plus légitime d'être républicain que monarchiste ou bonapartiste, et où il n'est pas incompatible d'appartenir à la gauche radicale et d'implorer Dieu. Il permet entre autres de se renseigner, tout en gardant une distance critique vis-à-vis du portrait à charge de Hugo, sur les événements et les hommes qui ont présidé à l'enterrement de la IIeme République. L'auteur arrive à revêtir son propos d'une forme très naturelle qui ferait presque oublier le respect scrupuleux de la structure poétique choisie.

Certains poèmes sont plus frappants que d'autres (notamment la vision cataclysmique de Napoléon Ier dans son tombeau sur la France gouvernée par son neveu qui souille la mémoire des Bonaparte), mais on y retrouve de façon récurrente les mêmes images, les mêmes rapprochements, et les mêmes expressions qui tendent à faire de Napoléon III un être manipulateur, insignifiant, corrompu, meurtrier et voleur qui déshonore la France, un rien entouré de moins que rien. Il résulte de cela une sensation de récurrence qui peut lasser dans la durée, et qui pousserait plutôt à lire quelques poèmes de façon ponctuelle et non pas tout d'un bloc.

Par ailleurs, et c'est là sans doute ce qui suscite mon sentiment plutôt mitigé, je ne puis m'empêcher de voir une parenté entre les procédés mis en oeuvre par Victor Hugo lorsqu'il s'attaque à l'empire, et les méthodes rhétoriques d'une certaine gauche contemporaine revendiquant une suprématie morale qui lui donne le droit manichéen de disqualifier comme impure toute idée qui n'émane pas d'elle. L'empire n'agit pas mal par maladresse ou aveuglement, il agit mal avec l'intention délibérée de commettre le mal. Je passe rapidement sur quelques opinions discutables, attendues chez cet écrivain : les Français qui ont voté pour l'empire n'auraient pas dû avoir le droit de voter ; la situation sociale à l'étranger a autant d'importance que celle de la France et doit motiver ses réformes autant qu'elle ; le passé doit être balayé comme un mauvais souvenir. Sur la forme, je ne peux m'empêcher de trouver assez ridicule cet usage occasionnel du genre poétique dans un contexte politique, mobilisant la mythologie, les valeurs personnifiées ou les mises en scène fantasmagoriques avec des trémolos dans la voix et un air affecté d'inquiétude pour s'attaquer à un adversaire de son temps, dans une tentative douteuse de mettre l'esthétique de son côté. On tombe là dans un excès d'intellectualisation bizarre, sorti du réel, que seule la gravité des événements évoqués sauve du cocasse.
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Les Châtiments”, recueil de poésies de Victor Hugo, est l'une, sinon la plus importante oeuvre satirique de la poésie française. Pur produit du coup d'Etat du 2 décembre 1851, qui institutionnalise le régime présidentiel autoritaire. Ce recueil partagé en sept livres est un formidable coup de poing contre Louis Napoléon Bonaparte Napoléon le petit” et sa politique. Satiriques, pamphlétaires “les châtiments” témoignent aussi de l'évolution politique et philosophique de Hugo et de sa certitude quant au triomphe des idées républicaines. “Monument d'éloquence, mais aussi de verve et d'énergie, “Les châtiments” feront immédiatement de Hugo une figure emblématique de la résistance à l'autorité et de la lutte pour la liberté. L'oeuvre contribuera, par ailleurs, à forger l'image quelque peu mythique du Hugo proscrit, invectivant du haut de son rocher, sans la moindre compromission, les puissants du jour. Elle compose avec, “les Misérables”, une sorte de diptyque de la révolte, contre l'asservissement et la misère”, lit-on, dans le dictionnaire des Grandes oeuvres de la littérature française. Cri de révolte et suite d'invectives acerbes contre Napoléon III, le livre ne manque pourtant pas, par endroits, de souffle épique : Là, il glorifie les soldats de l'an II “oh ! que vous étiez grands au milieu des mêlées, soldats !” Ailleurs, il s'arrête sur les pages les plus glorieuses de la geste napoléonienne et n'omet pas d'évoquer l'humiliation de l'empereur même dans la tombe pour avoir un successeur aussi vil que Napoléon III. Fruit d'une lutte contre la dictature “les châtiments” se lisent encore aujourd'hui avec délectation.
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