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4,14

sur 2051 notes
J'avoue que le début du roman m'a semblé un peu confus, je ne comprenais pas vraiment l'intérêt de décrire la vie de ce petit garçon quelque peu étrange.
Puis au fur et à mesure, on commence à comprendre, et surtout quand on arrive à la fin.
C'est une lecture qui devrait se faire à l'envers en somme pour mieux apprécier la psychologie des personnages.
C'est comme ci, l'auteur nous plantait en haut du pyramide, sur la pointe peu d'espace pour se poser, certes le paysage offre une infinité de possibles,mais c'est tout petit on ne distingue rien de net. Alors la magie opère quand elle nous invite à descendre d'un palier, ah, oui d'accord on commence à distinguer un peu mieux, plus d'aisance. Et ça continue, on descend encore d'un niveau,oh c'est nettement plus clair ! plus d'espace, on commence à regarder en haut, en se disant : mais bien sûr, c'était dont ça ! et arrive le bouquet final, l'apothéose, en arrivant au pied de la pyramide qu'on peut admirer dans sa globalité, remonter le cours du temps, admirer son sommet, même de tout en bas, on sait maintenant combien de temps il a fallu, de douleurs, de voyages, de sacrifices pour façonner ce petit garçon qui se trouve tout en haut de cette saga familiale.

C'est un sentiment étrange qui nous empare au fil de la lecture, en découvrant petit à petit la vie et le passé de cette famille. Et plus on avance, plus le style devient intéressant, et plus j'ai apprécié les personnages, comme ERRA petite fille donc la dernière partie du livre.

Et ce qui est encore plus étrange, c'est le fait que l'auteur aborde un sujet rarement exposer dans un roman, mais qu'elle décrive les conséquences psychologiques plus que le sujet lui-même. Difficile de dire sans révéler la mécanique du roman,donc je vous laisse le soin de vous plonger dans ce livre étrange, déroutant.

Une réelle belle lecture que je ne peux que vous conseiller si vous appréciez les romans à la construction originale.
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Le jeune Sol, six ans vit à Toronto, avec sa famille. Intelligent mais très raisonneur, jusqu'à en être insupportable, évoque les membres de sa famille, un père Randall, assez soumis à sa mère Sadie en fauteuil roulant, une femme forte et Erra l'arrière grand-mère, une ancienne chanteuse fantasque. Ce récit est le premier de quatre récits, un pour chacun des membres de la famille, et permet une plongée dans les souvenirs pour reconstituer une histoire familiale difficile.

Lignes de faille est le roman familial qui évoque le traumatisme vécu par l'arrière-grand-mère, un traumatisme qui va se transmettre dans la construction de chacun, non seulement dans sa psyché, mais également physiquement par une tâche sur le corps. L'originalite du roman repose à la fois dans sa construction à rebours, puisque le premier récit est celui de Sol dans les années 2004, puis celui de son pere Randall en 1982, de sa grand-mère Sadie en 1962 et enfin celui de Kristina en 1944. A cette originalité s'ajoute l'âge des narrateurs, tous âgés de six ans au moment de chaque recit qui témoigne de son histoire.
Un roman, prix Féminina, qui s'est avéré une grande déception. Je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages, notamment le jeune Sol, une vraie tête à claques, imbuvable et pour les autres narrateurs, âgés de six ans, leurs reflexions et réactions n'étaient pas vraiment realistes etcrédibles, ne collant pas avec leur jeune âge. En revanche, chacune des périodes permettent de brosser des pans d'histoire très intéressants sur les adoptions forcées et les recherches personnelles pour comprendre des mal-être ayant pris naissance dans le passé.
Même si les éléments historiques sont intéressants, je me suis souvent ennuyée à la lecture de ce roman, avec des témoignages d'enfant uniquement, avec beaucoup de digressions puériles que j'ai trouvées inintéressantes.
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A quel age se forme notre caractère, notre "moi", celui que nous serons plus tard? Celui que nous masquerons, enfouirons au fond au tréfonds même parfois de notre cervelle.
Six ans c'est l'age choisit par Nancy Huston, pour nous faire partager les pensées intimes, le regard sur le monde des adultes de quatre enfants tous liés par le sang et par une histoire familiale à tiroirs et à secrets. Tous liés à l'histoire, la grande, celle qui par les guerres du vingtième siècle à ravagée l'Europe, puis le moyen orient.
Les secrets et non dits qui transmis même s'ils sont différents , modèlent l'inconscient, le transforme parfois en rendant meilleur, parfois en rendant odieux, l'enfant qui se sent porté d'espoir ou porteur de chagrins enfouis.
Les enfants porteurs de chagrins enfouis "se dépassent" et deviennent meilleurs.....
L'enfant porté par l'espoir d'être "parfait", qui ne connait que la facilité, issu de ces trois générations d'enfants qui ont affronté un monde "imparfait" et cruel, est un monstre en devenir, lui que l'amour maternel étouffe, les autres pour qui cet amour à fait défaut, sont devenus des êtres capables d'aimer....
L'éducation et la place de l'enfant dans la famille a peu changer au vingtième siècle, mais à l'approche du vingt et unième l'enfant devient un "bien précieux" le fameux "enfant roi" fait son apparition dans un monde ou le spectre de la guerre s'est éloigné....
Le récit commence par le dernier dans l'ordre générationnel, tout d'abord il fait sourire, puis peu à peu peur , un dictateur sanguinaire en puissance, il aspire a être un dieu qui réglera le monde à son bon vouloir....Puis en remontant le temps, c'est l'enfant qu'était son père, sa grand mère et son arrière grand mère, qui au même age six ans avec leurs mots affrontent le monde et la vie, simple et tragique bien souvent....avec la fraicheur et la naïveté qui sied à leur age, emprunt d'une grande lucidité toutefois.
Le plus "horrible" dans cette remontée dans le temps , est que le "rejeton" de cette histoire familiale est une graine qui germe et a germé et germera quoi que l'on fasse apparemment, celle des tyrans, dictateurs et autres "fous furieux" que l'histoire humaine nous fournie régulièrement, hélas. Comment séparer le bon grain de l'ivraie?
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Cette narration anté-chronologique permet d'avoir une vision d'ensemble des quatre générations. On commence en 2004 avec Sol, petit garçon de 6 ans et on finit en 1944 avec Kristina, son arrière-grand-mère, petite fille de 6 ans aussi.
On rencontre ainsi quatre générations de la même famille, on suit chaque enfant pendant quelques mois, on découvre un enfant, un caractère, un contexte différent. Chacun affronte des circonstances différentes, apprend des choses sur sa famille. Chacun subit un changement de vie avec un déplacement, chacun vit pendant une guerre. En fil directeur, on a ce grain de beauté qui se déplace sur le corps avec le temps mais montre le fort lien qui unit ces quatre enfants.
On apprend des choses, on les approfondit avec le prochain enfant (dans l'ordre du livre) d'une des précédentes générations, c'est un puzzle, on trouve des réponses avant les questions. On aurait aimé les suivre encore sur plus de générations ou même, à un âge différent pour voir leurs évolutions.
Seule chose que j'ai moins aimé, j'ai trouvé le langage non approprié pour un enfant de 6 ans mais est-ce simplement pour mettre des phrases sur des pensées d'un enfant de 6 ans ? Je ne sais pas. J'avais écouté une conférence de Nancy Huston sur ce livre, j'avais pris des notes, il faut que je les retrouve pour les relire. En tout cas, j'aime beaucoup l'écriture de Nancy Huston.
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Nancy Huston remonte quatre générations d'une famille juive. Dans chaque partie l'enfant raconte sa vie, qui bien sûr se mêle à la grande histoire et explique l'adulte et le parent qu'il sera.
Nous voyageons ainsi de Californie à Israël puis en Allemagne et même plus loin.
Nous voyons aussi plusieurs rapports à la judaïté.
J'ai trouvé ce livre remarquable.



Challenge ABC 2019-2020
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Livre lu il y a quelques années mais n'en gardant pas de souvenir j'ai eu envie de le relire suite à un speedbooking à ma bibliothèque et je ne le regrette pas.
Ce roman retrace 4 parcours d'enfants d'une même famille mais sur 4 générations. En premier la plus récente et on remonte le temps jusqu'à la deuxième guerre mondiale.
Très vite on devine ce qui relie Sol, Randall, Sadie et Erra..... le mystère tourne autour d'Erra : qui est-elle réellement ? d'où vient-elle, quelles sont ses origines et quels impacts auront-elles sur chacun ou chacune de ses descendants.
Nous traversons les évènements du monde, nous voyageons du Canada aux Etats Unis mais aussi en Israël. Nous partageons les doutes, les questionnements de ces enfants et de ce qu'ils sont devenus à leur tour adultes.
L'écriture est limpide, efficace.
J'ai passé un bon moment comme quoi il ne faut pas perdre de vue un livre, un auteur : il suffit simplement de lire le livre au bon moment dans sa vie.....
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Le livre est composé de quatre parties racontées par quatre narrateurs différents tous agés de six ans : Sol, son père Randall, sa grand-mère et son arrière grand-mère maternelles. On remonte ainsi jusqu'en 1945.
Sol agit en petit dictateur mais doit quand même subir les obsessions de sa mère au niveau des dangers. Comme tous les petits enfants du livre, il se fait une représentation du monde à travers les conversations qu'il écoute. Il est fortement marqué par la guerre en Irak et notamment par les images qu'il voit sur Internet.
Les enfants narrateurs sont marqués par les barbaries de leur époque : ces "Lignes de faille" dont Nancy Huston a fait le titre de son livre.
Mon appréciation est modérée car je ne me suis pas reconnue dans les perceptions que j'ai pu avoir en tant qu'enfant ni dans celles des enfants que je connais , ni dans les stades de l'enfant que j'ai étudiés en faculté de pédagogie. Mais ne faut-il pas se laisser faire par la fiction d'un livre. Là est la question...
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Magnifique roman ! Quatre chapitres, quatre tonalités, quatre époques ...un chronologie à l'envers qui nous permet de comprendre l'histoire chargée de cette famille. Entre émotion et compréhension, chaque narrateur, enfant nous donne sa vision des choses et nous ouvre les portes de la compréhension. Superbe !
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le petit Sol, américain totalement plongé dans son époque, éperdu d'admiration pour le Président Bush, va éliminer une petite tâche qu'il a sur la joue, particularité physique familiale transmise de génération en génération dans sa famille. En conduisant le garçon à l'hôpital, ses parents ne réalisent pas qu'ils vont mettre un point final à un marquage qui a perduré à travers quatre générations juives. Juives ? Pas si sûr.
C'est tout le génie de Nancy Huston que de nous distiller peu à peu des indices comme dans une énigme policère. Car énigme familiale il y a: qu'est ce que ces « Lebensborn » dont on parle au début ? Pourquoi Mamie Sadie veut elle réunir les quatre générations vivantes en Allemagne ? Et pourquoi deux soeurs très âgées se disputent-elles autour d'une vieille poupée désarticulée ?
Le trait de génie de Nancy Huston c'est de nous faire vivre les événements à chaque fois au travers de la vision d'un enfant de 6 ans. Sans mièvrerie, qu'il soit garçon ou fille, le texte sonne juste. On suit les méandres d'une pensée enfantine tandis que l'Histoire avec un grand H se déroule en toile de fond. Sans contexte la meilleure partie pour moi se situe lorsque l'auteur endosse la panoplie de Sadie. Petite fille très censurée par une éducation canadienne spartiate, elle se reproche seule ses manquements et ses erreurs à la conduite parfaite que sont censée être en droit d'attendre le couple de grands-parents Kriswaty et s'auto flagelle au moindre écart. Mais lorsque sa mère décide brusquement de l'emmener vivre avec elle à New York, tout bascule et la liberté phénoménale qui transpire du chant de la belle Erra lorsqu'elle touche sa tâche – son talisman - devient communicative. Mais qui est alors ce Luth qui vient tout bousculer, alors qu'on venait tout juste de trouver enfin une stabilité familiale ?
Remonter le temps à rebours à travers quatre générations est une idée brillante. On découvre en effet petit à petit l'impact des choix des générations précédentes sur l'enfant qui subit. Témoin le petit Randall qui endosse les conflits du couple de ses parents sur fond de massacre de Sabra et Chatila en Israël. Ce qui est transmis précieusement de génération en génération, c'est le sentiment de culpabilité. Si les choses vont mal, c'est sans doute à cause du côté mauvais qui réside en chacun de nous. Tous sauf un, le dernier, en rupture complète avec ses géniteurs, puisque persuadé d'être guidé par le Créateur lui-même, à l'image d'un certain Georges Bush. Cet enfant sans repères, gavé d'images inadaptées pour son âge, dont il se repaît en consultant Internet en cachette. C'est ce petit Solomon qui crée la faille dans une famille déjà bien malmenée par le destin. Incapacité de la société moderne à transmettre ses valeurs à ses enfants, ou échec personnel de la relation père-fils quand la tradition n'est plus transmise par la mère ? Au lecteur d'en juger.
Quoi qu'il en soit, dans une construction magistrale, Nancy Huston sait tisser et tirer les fils d'une histoire qui nous emporte d'un aspect méconnu de la folie nazie dans le recherche de la pureté aryenne à une autre folie mégalomaniaque qui croit à nouveau diriger l'univers au nom d'une croisade du Bien contre le Mal, pas si différente que çà de la première.
On referme le livre avec l'irrépressible envie de retourner à une relecture pour essayer de comprendre avec les éclairages du passé et traquer ce qui a été manqué dans la passation de témoin de parent à enfant. le titre en çà là aussi est génial : ligne, comme lignée ou lignage et faille comme la brèche qui s'est ouverte en nous et nous interroge directement sur notre rapport intime à la transmission, quelle que soit notre position dans la relation filiale. Une chose est sûre encore : s'il y a bien quelque chose que Nancy Huston réussit magistralement, c'est à nous tenir le souffle court haletant pour connaître le fin mot de cette histoire méconnue du passé et à ne pas nous laisser refermer la dernière page sans ouvrir en nous plus d'interrogations que de réponses : la marque d'un très grand livre.
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Un roman intéressant, bien construit qui cependant ne m'aura pas apporté toute l'émotion que j'en attendais. le texte nous promène de la Californie contemporaine à un village d'Allemagne pendant la seconde guerre mondiale, de petits soucis à des tragédies. Un auteur honnête à découvrir.
Lien : http://araucaria.20six.fr
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