A quel age se forme notre caractère, notre "moi", celui que nous serons plus tard? Celui que nous masquerons, enfouirons au fond au tréfonds même parfois de notre cervelle.
Six ans c'est l'age choisit par
Nancy Huston, pour nous faire partager les pensées intimes, le regard sur le monde des adultes de quatre enfants tous liés par le sang et par une histoire familiale à tiroirs et à secrets. Tous liés à l'histoire, la grande, celle qui par les guerres du vingtième siècle à ravagée l'Europe, puis le moyen orient.
Les secrets et non dits qui transmis même s'ils sont différents , modèlent l'inconscient, le transforme parfois en rendant meilleur, parfois en rendant odieux, l'enfant qui se sent porté d'espoir ou porteur de chagrins enfouis.
Les enfants porteurs de chagrins enfouis "se dépassent" et deviennent meilleurs.....
L'enfant porté par l'espoir d'être "parfait", qui ne connait que la facilité, issu de ces trois générations d'enfants qui ont affronté un monde "imparfait" et cruel, est un monstre en devenir, lui que l'amour maternel étouffe, les autres pour qui cet amour à fait défaut, sont devenus des êtres capables d'aimer....
L'éducation et la place de l'enfant dans la famille a peu changer au vingtième siècle, mais à l'approche du vingt et unième l'enfant devient un "bien précieux" le fameux "enfant roi" fait son apparition dans un monde ou le spectre de la guerre s'est éloigné....
Le récit commence par le dernier dans l'ordre générationnel, tout d'abord il fait sourire, puis peu à peu peur , un dictateur sanguinaire en puissance, il aspire a être un dieu qui réglera le monde à son bon vouloir....Puis en remontant le temps, c'est l'enfant qu'était son père, sa grand mère et son arrière grand mère, qui au même age six ans avec leurs mots affrontent le monde et la vie, simple et tragique bien souvent....avec la fraicheur et la naïveté qui sied à leur age, emprunt d'une grande lucidité toutefois.
Le plus "horrible" dans cette remontée dans le temps , est que le "rejeton" de cette histoire familiale est une graine qui germe et a germé et germera quoi que l'on fasse apparemment, celle des tyrans, dictateurs et autres "fous furieux" que l'histoire humaine nous fournie régulièrement, hélas. Comment séparer le bon grain de l'ivraie?