Voici une histoire somme toute banale : une femme dont le mari entretient une liaison avec une maitresse plus jeune que lui se réfugie auprès de sa mère octogénaire, après que son mari lui ait demandé de faire « une pause » dans leur couple. Elle quitte ainsi tout à la fois l'homme avec lequel elle pensait finir sa vie, mais aussi New York, ville frénétique, pour se retrouver au fin fond du Minnesota, face à son avenir – qui lui semble plus qu'incertain- mais aussi face à elle-même.
Ce texte d'ailleurs ressemble un peu à un journal, plus qu'à la narration classique d'un roman. Mia réfléchit à son parcours, reprend le fil de sa vie, ses souvenirs, retrouve l'élan de la poésie qui l'avait jadis portée, retrouve également l'angoisse et la peur ressenties lors d'un séjour en hôpital psychiatrique, des années auparavant.
Ce voyage ressemble à une fuite, mais permet aussi à cette femme de se rassembler, de s'écouter, de réfléchir. Tout d'abord refermée sur elle-même, elle va tout doucement s'ouvrir aux autres, trouver en sa voisine une nouvelle amie, s'interroger sur la vie et les pensées des adolescentes à qui elle donne des cours de poésie et retrouver avec plaisir les amies de sa mère, veuves joyeuses qui portent sur la vie un regard tout à la fois empli de sagesse, dû à leur grand âge, mais aussi espiègle et libre que si elles avaient 20 ans.
J'ai été très déçue par ce livre, qui m'a paru long à lire, et parfois vraiment fastidieux. Très étrangement, l'écriture est tour à tour tout à fait superbe, et à d'autres moments, le texte part dans des considérations littéraires, intellectuelles ou psy que j'ai trouvées totalement rasoirs et superflues…
J'ai totalement adoré la relation de Mia et d'Abigail, la brodeuse secrète, de même que les descriptions des adolescentes, mais j'ai trouvé l'ensemble complètement inégal et au final la délicatesse et la beauté de certains passages pâtit à mon goût du coté intello-bobo-new-yorkais de l'auteur.
Dommage.
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