Première incursion dans l'univers de
Huy Thiêp Nguyên, deuxième dans celui de la littérature vietnamienne. Les nouvelles qui constituent le recueil « Mademoiselle Sinh » sont quelque chose d'un petit choc, du moins les premières. Des chenilles qui envahissent un village, un citadin superficiel rencontre une trentaine d'années plus tard son fils illégitime devenu un être monstrueux, un orphelin infirme, etc. Beurk ! Ces nouvelles démontrent le meilleur et le pire de la société vietnamienne, celle des campagnes comme celle de la ville. Parfois, j'ai l'impression qu'il s'agit d'une critique sociale. Mais il n'y a pas que des revers, les nouvelles suivantes sont plus poétiques. Une poétesse du 18e siècle, Xuân Huong, se fait courtiser par trois hommes (un chef de canton, un fils de mandarin et un sous-préfet). Elle les soumet à ses charmes et, incidemment, à son supplice. « […] tous trois n'existent que comme témoins de l'existence d'un seul être : Hô Xuân Huong. » Même bien des siècles plus tard, son influence continue à se faire sentir quand on veut recréer son histoire au grand écran. Un hymne à l'amour et à la vie ! Quant à la nouvelle éponyme, à la toute fin, elle ajoute un brin de fantastique à cet ensemble hétéroclite mais duquel il se dégage étrangement une certaine unité. Une sorte de magie du quotidien, presque comme dans un conte. Cette lecture ne fut pas un coup de coeur mais j'ai tout de même apprécié cette brève expérience.