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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une sainte qui touche !
Stella est une jeune prostituée américaine itinérante qui officie dans une caravane parmi des forains, sous l'aile bienveillante de Santa Muerte, une voyante un peu louche. Au-delà de ses charmes, la jeune femme possède le don de guérir ses clients de maladies incurables et autres infirmités en couchant avec eux. Comme la fille est jolie, certains utilisent aussi ses services pour un petit rhume ou pour meubler des solitudes.
Si les voies du seigneur sont impénétrables, celles de Stella sont beaucoup plus accessibles ce qui n'enchante pas le saint siège qui tombe un peu de sa chaise. On est un peu éloigné du touché royal des écrouelles ou des pèlerinages all inclusive à Lourdes pour visiter la grotte sous la pluie. Des miracles, oui, mais des miracles qui célèbrent la vertu, tombés du ciel, mais pas du septième. Les évangiles n'ont pas scénarisé la première GPA de l'histoire il y deux mille ans pour ne pas lourder une sainte Marie couche toi là. Et puis, dans la notice biblique, la place est déjà prise par Marie-Madeleine, une prostituée qui avait assisté à la résurrection du Christ, mais qui avait eu la décence de se repentir. Sur ce point, Luc, Matthieu, Marc, Jean et … Kevin ne sont pas tous d'accords (surtout Kevin, le télévangéliste !). Comment concilier un dogme un peu poussiéreux qui n'approuve la sexualité que dans un but de reproduction dans le cadre du mariage et des guérisons miraculeuses prodiguées par l'origine du monde. Dieu est parfois taquin quand il s'agit de pécho originel.
Le roman de Joseph Incardona quitte rapidement les routes sinueuses de la théologie pour rejoindre la voie rapide d'un road movie qui ressemble à un hommage très réussi à Elmore Leonard.
Direction Las Vegas, avec, au casting de cette série B de papier, deux frères tueurs à gages qui veulent faire de la sainte une martyre, un journaliste qui flaire le Pulitzer, un curé au passé militaire qui s'appelle James Brown mais qui n'a rien d'une Sex Machine et qui vole au secours de la jeune étoile lumineuse du tapin. J'oublie la file des infirmes qui font la queue et des pieds et des mains et tout le reste de leur anatomie pour obtenir la grâce de cette Bernadette Soubirous canonique en bas résille.
Joseph Incardona n'a pas une écriture en orbite autour de son nombril. On ne peut pas lui reprocher de réécrire toujours le même roman ou de manquer d'humour et d'imagination. Ses personnages sont bien typés et j'entendais presque la bande-son d'un bon Tarantino en tournant les pages.
C'est le quatrième roman de cet auteur helvète entrement bon que je lis et je ne compte (en suisse forcément) pas m'arrêter là.
Côté catech, je crois que je peux aussi oublier les indulgences.
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Stella et l'Amérique, c'est un peu le pendant en livre des films de Tarentino. Avec pour guest-star une prostituée qui fait des miracles, un pape sportif, un prêtre ancien SeAL et 2 tueurs à gage que j'ai imaginé tout le long de ma lecture avec le physique des Frères Bogdanov. C'est drôle, ça canarde beaucoup, il y a peu de répit et la charité chrétienne est à son minimum. En effet, impossible pour la papauté d'imaginer une sainte (pour le processus de canonisation , vous pouvez lire En vérité Alice), guérisseuse par la fornication ! Alors, tous les moyens sont bons pour s'en débarrasser !
Un livre des plus distrayants (et ça fait du bien 😉)
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Stella, une prostituée de 19 ans qui accomplit des miracles sur les hommes avec lesquels elle s'accouple.
De hautes instances cléricales, légèrement mafieuses, qui aimeraient en faire une Sainte selon leur intérêt.
Des tueurs, frères jumeaux, engagés pour en faire une martyre.
Un prêtre sauveur, un journaliste opiniâtre et encore d'autres personnages tous plus hauts en couleur les uns que les autres.

Avec cette galerie d'individus loufoques, farfelus, improbables, l'auteur nous embarque dans un road-trip déjanté à travers une partie de l'Amérique. Ça ne manque pas d'action. Des péripéties en veux-tu en voilà, parsèment ce récit.

En règle générale, je n'adhère pas vraiment aux histoires trop fantasques. J'ai du mal à rentrer dedans. Mais pour celle-ci, sûrement par la qualité de la plume de l'auteur, j'ai pris un certain plaisir à la lecture.

L'écriture épouse l'histoire qu'elle raconte. C'est un accord parfait ; tantôt insolent, tantôt burlesque, l'humour noir et grinçant n'est jamais trop loin. C'est cynique, acide, corrosif. L'auteur a un réel talent pour narrer ce genre d'histoire, un brin décalé.


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Stella elle l'a, elle l'a (qui a la référence ?) non pas ce tout petit supplément d'âme (quoique) mais le don de guérir les gens, de rendre la vue aux aveugles, le mouvement aux paralytiques. Miracle crie l'église à qui un prête (James Brown ou l'art de choisir ses noms de personnages) raconte une des guérisons….jusqu'à ce qu'elle apprenne que Stella vend ses charmes et que c'est par le sexe qu'elle guérit ses clients.

Tout s'emballe alors : il faut éliminer la jeune femme mais aussi les témoins, les concernés. L'affaire est confiée à deux frères qui tuent avec autant de naturel que je lis

Joseph Incarnoda on l'avait découvert avec La soustraction des possibles qui dresse une véritable comédie humaine aux personnages marqués par l'espoir de tout gagner.

Avec sa galerie de personnages excentriques tout droit sortis d'un pulp à la Tarantino et ses dialogues jubilatoires dignes des frères Coen, Joseph Incardona remplit toutes les promesses qu'il avait déjà fait naitre avec ce formidable roman précédent

C'est grinçant, très irrévérencieux, jouissif, pétaradant mené tambour battant, bigger than life mais pas du tout manière « feel good book » bref ça fait du bien en plein mois de janvier .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Quel plaisir de retrouver la truculence et le verbe parfois fleuri de l'auteur suisse dans ce roman jubilatoire et ..stellaire (oui je sais elle est facile ).

Stella Thibodeaux pratique le vieux métier du monde car c'est le seul qu'elle sache faire. Dix- neuf ans, une grâce naturelle alliée à une façon de se mouvoir unique sans oublier une blondeur qui donne à son visage une innocence qu'elle a perdu depuis longtemps. Bref, un résumé de dissertation sur le désir à elle seule.
A bord de son camping-car les hommes défilent à la queue leu leu pour quelques minutes d'oubli et de jouissance tarifée. Mais la particularité de Stella c'est qu'elle fait des miracles. Oui après avoir fait l'amour avec elle, estropiés ou paralytiques retrouvent le plein usage de leurs sens et de leurs membres (inférieurs et supérieurs faut-il le préciser ). Une information qui va se répandre comme une traînée de poudre en Géorgie puis dans tous les Etats Unis. le pape va être informé de ce miracle : une sainte vivante, quelle aubaine pour le Vatican et toute la chrétienté. Mais pas une sainte putain qui risque de déshonorer le dogme et bouleverser quelque peu la foi des croyants. le mieux est donc sans doute d'en faire le plus vite possible une martyre, quitte à sous-traiter le sale boulot à une société spécialisée qui fonctionne sur contrat et à justement sous la main deux frangins mercenaires prêts à exécuter leur mission sans faillir. Il ne reste qu'à la débusquer et à supprimer quelques gêneurs qui seraient tentés de la protéger.

C'est le genre de bouquin qui fait du bien là où ça fait mal. Une bonne dose d'humour dans des dialogues qui font mouche, une satire bien nourrie et une brochette de personnages qui vaut vraiment le détour quel que soit leur rôle dans le récit. Comme cette diseuse de bonne aventure mexicaine de 89 ans qui, à défaut de prédire l'avenir, est la reine des boniments ; son mari nonagénaire , “Tarzan” , ancien dompteur de fauve qui avec sa dulcinée forment un couple amoureux comme au premier soir. le père Brown, ancien militaire de combat ayant revêtu la soutane , seul moyen qui lui a semblé nécessaire pour une rédemption ultime de ses anciens et nombreux péchés. Un journaliste d'origine hondurienne prêt à prendre tous les risques pour obtenir le Pulitzer. Les frères jumeaux Bronski, deux mercenaires qui maîtrisent l'art de donner la mort quand ils sont payés pour faire disparaître un ”client”.

Vous l'avez compris, on ne s'ennuie pas un seul instant dans ce récit survitaminé , sorte de road movie mais avec un scénario qu'on imagine sans aucune peine repris pour le cinéma.
Joseph Incardona a encore frappé pour le meilleur et pour le rire.
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Voilà une bien grosse poilade, un bon moment de polar old-fashioned à l'américaine avec des tueurs, de l'humour (plein d'humour !), un petit peu de sexe, des interdits et des tabous, et plein de brigands bien mal intentionnés (à commencer par Sa Sainteté).

Un roman noir dans la lumière sainte.

Et une fin avec un clin d'oeil à Vernon Sullivan bien mérité
Lien : https://www.noid.ch/stella-e..
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« Stella et l'Amérique » est un roman complètement déjanté, entre le roman policier, le roman noir, le roman satirique ou encore le road trip, qui emmène le lecteur au fin fond de l'Amérique profonde en livrant une virulente critique du Vatican et de la chrétienté en général. Dans un style inimitable, multipliant les intrusions dans sa propre narration avec un humour certain, Joseph Incardona sait embarquer son lecteur dans son aventure pour le moins originale : une jeune prostituée, considérée comme la nouvelle sainte du XXIe siècle, serait capable de miracles à condition de coucher avec elle. Tout le long du roman, le lecteur est tenu en haleine par le périple de cette sainte–putain dont l'Eglise voudrait faire une martyre, accompagnée entre autres d'un journaliste en quête du Pulitzer, d'un prêtre défroqué ancien marines, affrontant des tueurs à gages pour le moins rock ‘n' roll…
Une lecture mémorable !
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Incardonna en pleine forme
nous offre une histoire
déjantée, klaxonnée, surtout réjouissante!
Le Père James Brown n'aurait jamais dû
faire confiance au Vatican...
Ce curé, ancien marin's troque
son col romain pour un colt
afin de protéger cette jeune prostituée
qui n'aurait pas le profil d'une sainte...
Un journaliste hondurien qui court après le politzer..
Stella, pute au coeur pur, étonnée
"des résorptions" qu'elle provoque ..
Beaucoup d'hémoglobine à la Tarantino..
Des pensées sur la vie, la mort, le destin, la religion..
L'auteur s'adresse régulièrement à son lecteur,
l'interroge, le prend à partie..
"C'est un roman américain écrit
par un auteur suisse" nous précise-t- il
Un plaisir !

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« Ce sera bien concret si vous ne retrouvez pas cette jeune femme au plus vite. Je la veux sainte et martyre. La Sainte martyre des putains. Son destin est entre vos mains et je compte sur vous pour qu'il soit sanglant. »

Je viens de lire une histoire complètement déjantée, absurde et délirante.

Stella Thibodeaux a dix-neuf ans et déjà plusieurs miracles à son actif : un homme guéri de son psoriasis, un autre de son bras paralysé, un autre encore d'une leucémie. Pas de doute pour le père Brown, la belle doit être canonisée, il faut donc au plus vite prévenir Sa Sainteté Simon II.
Oui mais voilà, Stella est une prostituée et pour que le miracle se produise, il faut la connaitre au sens biblique du terme ou plus prosaïquement coucher avec elle. Un problème d'approche pour l'Eglise mais pour lequel le cardinal Carter a heureusement une solution simple, rapide et efficace : en faire une martyre. Des tueurs à gage sont donc missionnés pour régler promptement la situation.

Avec une telle accroche, le lecteur est prévenu, il s'engage dans un récit résolument décalé et truculent. La galerie de personnages n'est d'ailleurs pas en reste : James Brown le prêtre ancien Navy Seal, Santa Muerte la diseuse de bonne aventure, les jumeaux Bronski tueurs à gage, Comanche chef des Bandidos de la région… C'est à la fois burlesque et caricatural mais complétement jubilatoire pour peu qu'on ne cherche pas trop de logique et de vraisemblance à l'histoire.

La parenté avec les univers des frères Coen et de Tarantino est évidente. Il y a d'ailleurs un côté très scénaristique au roman, qui se lit très vite. Dans ce road-movie, on ne prend clairement pas le temps de regarder par la fenêtre pour admirer le paysage. J'aurais aimé que la route soit plus longue et les virages plus nombreux, mais ce roman m'a réconcilié avec Joseph Incardona (j'avais abandonné « La soustraction des possibles »).
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« Ave Marie Stella » En tordant une peu le sens cet hymne pieux pourrait résumer ce réjouissant roman d'Incardona . Stella , pécheresse tarifée, Marylin botticellienne , se voit pourvue (mais par qui donc , Dieu ou l'auteur) de la faculté de guérir par l'étreinte les pires affections. du coup , la voilà suivie d'une cour des miracles , candidats à la sainte onction mais aussi par les tueurs appointés par le Vatican où un pape enrobé préfère une martyre qu'une Marie-Madeleine active. Avec final à Las Végas .Vous l'avez compris Incardona joue , avec ses lecteurs et ses personnages qui sont truculents :jumeaux tueurs tarentiniens donnant libéralement la mort de manière inventive, prêtre commando (il m'a fait penser au « Preacher » de Garth Ennis) , pin-up létale, voyante antique , journaliste hondurien (bon à rien) ,évêque mafieux et j'en passe. Ajoutez-y la verve de l'écrivain , son sens du rythme ,sa culture (il cite Heidegger,Borgès,Jung,Bukowski…) et son Amérique , ses bagnoles , ses armes et ses paysages. Embarquez-vous , le voyage en vaut la peine (bigots s'abstenir) .
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