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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je ne mets pas souvent ce genre de notation et j'avoue que j'attendais beaucoup, mais beaucoup mieux de l'auteur de "Derrière les panneaux, il y a des hommes".
J'ai été globalement assez déçue de ce livre: le personnage est détestable, très "trash", sa vie est "sale", je n'ai pas très bien compris l'intérêt de la répétition des scènes de sexe.
Ca ne m'a pas apporté grand chose.
Je vais plutôt essayer "la soustraction des possibles".
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J'ai des livres en retard de chronication, et celui-ci en fait partie. J'avais décidé, après « Derrière les panneaux, il y a des hommes », du même Joseph Incardona, de voir ce qu'il avait commis avant. Dans ce cas précis, je suis remonté à cinq années en arrière, ce qui pour un auteur est à peu près l'équivalent du paléolithique. D'ailleurs, j'avais jusqu'à présent pas entendu causer de cette maison d'édition qui remonte elle aussi, au paléolithique…
Je déconne. La maison existe toujours, et elle édite principalement des bouquins dont Paris est le centre, à défaut d'en être le coeur. Ils ont un catalogue surprenant, et quelques romans noirs ou policiers, si tant est que nous sachions faire la différence entre les deux. Je crois que policier signifie qu'il y a une enquête dans le chose, et que noir signifie qu'il y a pas d'enquête dans le chose. Donc, en ce qui concerne « Trash Circus », pas d'enquête. Quoique…
Ça cause d'un type qui bosse dans la boite à images que je déteste et que je refuse de faire entrer chez moi. le truc dont auquel les ados et les autres causent comme si c'était le nouvel évangile, et pas celui de Satan (clin d'oeil à Patrick Graham). Ça cause des émissions qu'ils appellent « télé réalité », comme si la réalité et la télévision avaient des choses en commun et pouvaient vivre ensemble dans la même boite. N'importe quoi. T'as qu'à regarder à quoi elle ressemble, la vraie vie et tu vas rapidement percuter que ce qu'il y a dans la boite en est fichtrement loin.
Je te cause pas des émissions qui t'informent (je rigole), je parle de celles qui font espérer un futur à ceux qui n'ont plus grand-chose à espérer justement, ceux qui imaginent que les autres et nous, on appartient au même monde (là, je rigole plus du tout).
La suite sur le blog...
Lien : http://leslivresdelie.org/tr..
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Livre aux vérités dérangeantes ... C'est la 1ère fois que je me trouve dans la situation de dire si oui ou non j'ai aimé le livre ...
En fin de lecture, je me suis dit mais c'est absurde !! Et pourtant ... (encore une fois) je reste sur ma colère mais cette fois je pense que c'est volontaire de la part de l'auteur ... le langage, l'attitude du personnage y sont pour quelque chose. Cet homme, ô combien abominable, ne peut laisser aucun d'entre nous indifférent ...
Je tiens à préciser aussi qu'il ne s'agit absolument pas (selon moi ^^) d'un thriller !! Mais bel et bien d'un roman noir ... on ne peut plus noir !! ;)
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Auteur de roman noir, Joseph Incardona annonce la couleur : "Je suis le fruit de mon époque. Je sais trop bien que tout est déjà parti en couille. Je suis là pour accélérer la chute."

Pénétrons dans les entrailles de ce monde aux valeurs inversées, qui comme la messe médiatique de 20h, nous jette sa vulgarité au visage. Et c'est à coup de bite, de Porsche, de baise, de fric que l'auteur décrit sa vie vide de sens posant lucidement ce constat désespéré : "Je ne me suffis pas à moi-même."
Comme les accrocs aux jeux vidéos violents, les passionnés de voitures sur écran plasma, les connectés au monde électronique et social, cet homme postmoderne recherche encore le sens, le danger, la vie dans des valeurs tribales, celles des hooligans footeux. "Non tu n'es pas foutu tant qu'il y aura la meute. le groupe, l'impunité du groupe te rend fort, guerrier, animal, loin des hypocrisies du bureau, des frustrations du quotidien où la peur règne. La peur de perdre : sa femme, ses enfants, son emploi, ses privilèges, son statut, sa dignité. Ce monde qu'il juge "femelle"."

Bravo à l'écrivain et à l'éditeur : L'écriture, le style, le vocabulaire sont à la hauteur de l'objectif : Accélérer la chute de l'Occident, révéler la vérité sur ce monde femelle et trouillard où les révolutionnaires demandent au Pouvoir la permission de défiler et le Peuple de s'esbaudir de leur courage.
Honte à l'écrivain et à l'éditeur : La littérature doit emporter l'homme au-delà des ses besoins reptiliens. Platon constate que l'envie de pisser prime sur la pensée. L'allégorie de la caverne ne devient pas pour autant une Idée de partouze.

L'homme ne se suffit pas à lui-même car il n'est pas la mesure du monde.


Lien : http://quidhodieagisti.kazeo..
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Merci à Babelio et à Parigramme de m'avoir fait découvrir ce livre.
J'expérimente à nouveau à quel point il n'est pas facile d'écrire un avis sur un livre que je n'ai pas, mais alors pas du tout aimé. Je l'ai lu de bout en bout, je vous rassure, mais j'ai traîné lamentablement pour rédiger mon avis.
Le fait est que ce roman porte bien son titre. Trash, il le sera du début à la fin. Quant au circus, il évoque à la fois les jeux du cirque dont la télé-réalité n'est qu'une variante et le fait que notre narrateur tourne en rond.
Ce livre est conçu comme le journal de Frédéric Haltier, homme qui a réussi dans le domaine de la pire télé-réalité qui soit. Il n'a aucun scrupule, seule l'audience compte, l'argent peut tout acheter. Je n'ai même pas envie de le qualifier d'anti-héros, car il faudrait pour cela lui reconnaître au moins un intérêt quelconque. Or, il n'en a aucun. Ce pronom est très utile pour le qualifier : il n'a aucun ami, aucune amoureuse, aucun lien familial réel. Je ne peux même pas dire que son jugement sans appel sur les membres de sa famille soit de la lucidité cynique ou de la distance ironique, il est juste confondant de clichés et de bétises. D'où ma question (j'adore me poser des questions quand je rédige mes avis) : a-t-il choisi cette profession parce qu'il est stupide ou est-il devenu stupide à cause de sa profession ? Je penche pour la première proposition car ce qui est formidable avec Frédéric Haltier est qu'il ne réfléchit pas, ou alors, c'est rudement bien imité.
Pourtant, cet homme est un véritable catalogue des signes extérieurs de réussite. Ne parlons pas de sa montre (il a de légers soucis avec elle), de sa voiture ou encore du luxueux internat où ses jumelles sont en pension. Un accident que ces jumelles. Un accident de fécondation in vitro. Je vous le rappelle : l'intelligence de cet homme est confondante. Son quotidien : travailler c'est à dire chercher tout ce qu'il y a de plus sordide pour le diffuser, se défouler. L'autre n'existe pas, l'autre n'est qu'une proie, à plus forte raison s'il s'agit d'une femme.
Je n'ai pas du tout été cliente du langage, cru, à la limite de la vulgarité, de ses scènes de sexe et/ou de violence (pourquoi ne pas joindre les deux ?), des dérives du personnage principal qui servent d'intrigues. Dès le début, Frédéric Haltier est pris dans une spirale dont il ne sortira pas : il n'en a pas les capacités, et je ne parle même pas du recul nécessaire. le tout était de savoir quand il arriverait en bout de courses, et qui il entraînerait avec lui.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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Dans le cadre de Masse Critique, j'ai fait la découverte d'un auteur, Joseph Incardona, un italo-suisse de 43 ans, qui écrit pour le théâtre, la BD, le cinéma et pour le bonheur des amateurs de polars noirs. Ses sources d'inspiration sont le roman social et la littérature américaine du 20ème siècle (Fante, Kerouac, Bukowski, …).

« Trash Circus » est son 6ème roman (édité aux éditions Noir 7.5 Parigramme).

En lisant la quatrième de couverture, je ne m'imaginais pas à quel point ce livre était …trash.

Tout d'abord, ce polar n'est pas à mettre en toutes les mains. Ames sensibles et romantiques, esprits pudiques, s'abstenir !!
Ce qui est sûr, c'est qu'il ne laisse pas indifférent. En lisant les critiques de nos amis « Babélio » , certains ne sont pas allés au bout et d'autres ont adoré !
A mon tour de vous apporter des éléments afin que vous puissiez vous faire une idée plus précise.

J.Incardona nous décrit l'existence d'un homme, Frédéric Haltier, fils unique, issu d'un père alcoolique qu'il n'a vu que trois fois ces quinze dernières années et d'une mère disparue assez tôt, venant d'un milieu social plutôt pauvre, pas d'amis, marié par erreur, veuf suite à un accident de voiture, sans fibre paternelle pour ses deux filles jumelles qu'il a placées dans un internat et enfn supporter par héritage du PSG.

Jusque-là, son dossier est chargé mais pas de quoi en faire un polar…

Cette biographie « côté vie privée », nous la construisons au fur et à mesure, car l'auteur distille chaque détail au compte goutte au détour de situations plus ou moins coquasses et tout au long de ses 31 chapitres qu'il répartit en trois parties.

Au cours de la dernière semaine d'Octobre (1ère partie), nous apprenons que Fred est en réalité un hooligan, de ceux qui préfèrent se réunir avant-match pour se mesurer aux hooligans adverses plutôt que de regarder le match.
Nous apprenons, comme signe de revanche par rapport à sa condition sociale initiale, que Fred vit dans un somptueux appartement, ne jure que par des habits et des accessoires de luxe (Porsche, Rolex, Hermès ….). Il a de plus intégré une société de production télévisuelle, et se trouve à la tête d'une émission qui fonctionne très bien et qui a pour concept de faire confronter en direct violeur et violée, assassin et famille de victime, …
L'autre trait de sa personnalité, fondamental et destructeur, est sa relation avec les femmes et le sexe.
On imagine que Fred a gardé des séquelles affectives de son enfance malheureuse. Il ne conçoit pas de relations sexuelles sans violence, sans domination et comme il le dit d'ailleurs, il laisse le sentiment de l'amour à d'autres.
Fred est intelligent et sait qu'il est dans une spirale sans fin, d'autant plus que drogue, alcool et médicaments en tous genres font partie intégrante de son « alimentation » quotidienne.
Pour couronner le tout, Joseph Incardona lui rajoute une tare, celle qui est son patronyme. Il est effectivement très fier, « Haltier », sans compassion, ni tolérance, raciste et a un comportement presque animal.
De cette vie qu'il ne maîtrise plus, va découler des actes irréversibles et irréparables.
Fred s'enfonce toujours plus et comme il le dit , il n'a pas d'autre issue que de continuer…

Les deuxième et troisième parties illustrent cette descente aux enfers, cette sensation qu'à chaque fois qu'il faut prendre une décision qui pourrait renverser le cours de sa vie pour une vie meilleure, il fait le mauvais choix. A tel point qu'on se prend à le déculpabiliser, qu'on estime qu'il a raison de ne pas se laisser faire, à le protéger.

La chute de ce roman noir rend compte de cet état de fait : passer de la lumière à l'ombre en quelques secondes, tout en étant totalement dépendant d'un autre, les pieds et poings liés, sans aucune réaction possible, pris à son propre piège, à son délire, à sa jalousie mortelle, à sa folie…

Joseph Incardona a une façon très cinématographique d'amener les situations. Il me fait un peu penser à Tonino Benacquista dans « Quelqu'un d'autre » par exemple. Il ponctue souvent les dialogues par une description des gestes de Fred.

Vous l'aurez compris, son vocabulaire très âpre, vulgaire, cru, pornographique à certains instants, ses descriptions très réalistes, détaillées, ses extraits de slogans publicitaires ont pour objectif de nous faire part de sa vision de notre société contemporaine, très bling-bling, dans laquelle l'amour ou plutôt le sexe fait partie des choses consommables. La finance, les médias ainsi que la face « cachée » du business footballistique nous sont aussi jetés en pâture après qu'il les ait mâché et mis à nu.

C'est pour ma part un auteur que j'aurai le plaisir de lire afin de me rendre réellement compte de son talent et de l'éventuelle diversité des scénarii qu'il peut nous proposer.

Merci encore aux Editions Parigramme et à Masse critique !
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Ouate z'oeuf phoque !!
Expression qui s'impose assez rapidement à l'esprit à la lecture de ce bouquin et plutot raccord avec le langage fleuri de l'ami Fred...

Frédéric Haltier , la trentaine arrogante , bosse chez Gasoil Prod . Son boulot , faire pleurer dans les chaumieres en proposant des sujets à la " Perdu de Vue " . Plus c'est trash , plus l'audience crache !
Frédéric Haltier porte son nom à merveille .
Frédéric Haltier , Fred pour les amis...n'a pas d'amis . Les femmes sont toutes des proies , des trophées potentiels à ses yeux . Sa technique ( et dans technique , il y a...) , le charme et la délicatesse du Panzer ! Les hommes appartiennent à trois catégories , pas une de plus . Les losers qu'il méprise et conchie journalierement quand il ne les poursuit pas de sa morgue coutumiere . Puis viennent les collaborateurs qui n'en portent que le titre . A ses yeux , ils sont la dangereuse concurrence qu'il reverait d'éradiquer définitivement ! Enfin l'on touche au Saint Graal , a la référence ultime , au Jean-Claude van Damme de la logique : Jean-Michel Auriol , son boss ! Un gars à qui il doit tout et qu'il vénere au-dessus de tout ! Tantot envieux et critique à son égard , tantot admiratif mais toujours servile ! C'est qu'il tient à son p'tit boulot le Fred !
D'histoire , il n'en est pas question . Trash Circus , c'est le quotidien d'un pauvre type au langage aussi limité que sa propension à appréhender son prochain , enfin sa prochaine puisque son dernier IRM aurait bouleversé plus d'un médecin ! En effet , il serait désormais avéré de façon quasi certaine que Fred possederait une bitte à la place du cerveau...La science progresse...Merci Jamy ;)

Premier rapprochement qui s'impose à cette lecture : American Psycho ( psychopathie mise à part..) . L'on suit les délires hooliganesques , sexuels et carrieristes d'un type qui , s'il devait se situer sur l'échelle de l'évolution , trouverait sa juste place entre la hyene et le bonobo ! de plus , ce prince charmant des temps modernes parait affligé du terrible syndrome Gilles de la Tourette ! Enculé de ta race , putain , bordel , ta gueule , sale pute , queue...semblent constituer la colonne vertébrale jargonnesque de ce joyeux trou-badour ( et devant badour , il y a...) . Castagner , niquer et entuber sont les trois mamelles indissociables auxquelles ce triste gland s'abreuve quotidiennement ! Tout ce qu'il aime de son pere qui se meurt à l'hosto , c'est cet amour commun du foot . le foot n'étant qu'un pretexte pour s'adonner aux joies de la baston en bande ( et dans bande il y a...) organisée . Sa femme ? Décédée . Ses gamins ? Deux jumelles qu'il aime et couve amoureusement...à distance ! Lointaine , tres lointaine la distance ! Moins je les vois et plus je m'adonne à mon sport préféré : le sexe débridé ! Tout seul , à deux - trois , avec une femme ou un homme , de façon consentie ou legerement imposée , le garçon possede un appétit Pantagruelique . Toujours sur la breche , jamais rassasié ! Sex , Drugs and Rock'n'Roll ! Pour ce qui est du rock , il en écoute plus qu'il ne pratique ( et il a plutot bon gout le bougre ! ) . Mais pour ce qui est du sexe et de la drogue sans oublier l'alcool à volonté ( open hour H 24 ) , il se pose là !

On l'aura compris , Fred est un pathétique queutard égoiste sans foi ni loi qui se noie dans un univers personnel plutot atypique voué , tot ou tard , à lui faire payer une addition sans retour ! le sexe et la violence sont deux moteurs nécéssaires à son équilibre . Ses deux béquilles indissociables qui lui permettent d'etre ce qu'il est : un seigneur de la baise et de la rixe ! Ou tout simplement un grand malade...
Ce bouquin ne laissera pas indifférent ! L'univers dépeint y est viscéralement brutal et narré on ne peut plus cruement ! Langage ordurier à tous les étages qui , pour ma part , m'a plutot fait sourire au départ avant de me lasser tant l'auteur semble se complaire dans la surenchere ! Ce Fred est un véritable catalogue ambulant de toutes les tares possibles et inimaginables recensées à ce jour ou presque . Ça fait beaucoup pour un seul homme...Malgré cela , je me suis souvent surpris à sourire devant l'enflure assumée d'Incardona . Les références musicales pullulent , les clins d'oeil ne sont pas en reste ( Pendémol pour Endémol...) . Et dans un contexte actuel d'élection ou le politiquement correct est de mise , Trash Circus s'avere etre une véritable bouffée d'oxygene à petite dose !

Merci à Babelio et Noir 7.5 PARIGAMME pour cette découverte étonnante .

Trash Circus , livre de chevet de DSK ?
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Frédéric Haltier, la trentaine triomphante, est veuf, conduit une Porsche, fréquente les salles de remise en forme du Club Med', carbure au Xanax et à la cocaïne, et est responsable pour Gazoil Production d'une émission de télé dans laquelle l'animateur vedette du PAF, Jean-Pierre Auriol, fait se confronter les parents de victimes de crimes atroces avec les bourreaux de leurs enfants, frères, soeurs ou parents.
Accessoirement, Frédéric supporte aussi le PSG du côté des ultras, histoire de profiter des bastons d'avant et d'après match. Et puis, bien sûr, usant de son influence dans le milieu de la télévision, il passe son temps à baiser toutes les aspirantes à la célébrité, plus ou moins consentantes, qui passent à sa portée.

On pense bien entendu à American Psycho dès que l'on ouvre Trash Circus : même héros totalement amoral, mêmes références constantes aux marques de luxe, utilisation de slogans publicitaires, sexualité effrénée qui vire à la violence, double vie…
C'est dire si Joseph Incardona avance sur un terrain miné tant la comparaison avec Bret Easton Ellis est inévitable. Mais s'il s'avère vite qu'il ne joue pas exactement dans la même cour que l'américain, Incardona tire plutôt bien son épingle du jeu. Frédéric Haltier, version française de Patrick Bateman, n'oeuvre pas comme son prédécesseur dans la finance – qui a singulièrement perdu de son attrait – mais dans ce lieu qui permet justement au citoyen lambda d'oublier qu'il n'est pas un golden boy en se repaissant des malheurs de gens plus mal lotis que lui.
Sans en faire un tueur en série Joseph Incardona réussit à peindre un héros particulièrement odieux et antipathique dont on observe avec une certaine délectation la violente fuite en avant qui ne saurait aboutir qu'à une chute toute aussi dure.

Monologue d'un winner formaté pour écraser la concurrence et les plus faibles, pour jouir de la violence et de la soumission, Trash Circus n'est pas le portrait au vitriol d'un arriviste à tendance sadique, mais d'une société déliquescente minée par l'individualisme et le désir de dominer l'autre. le trait est grossi, certes, et les pensées nihilisto-capitalistiques du héros plus encore que la multiplication de scènes de sexe très crues pourront sans doute mettre quelques lecteurs mal à l'aise.

Il n'en demeure pas moins que cette terrible farce très noire (car c'est aussi ainsi que l'on peut, à mon avis, lire ce livre), sans être particulièrement originale, est plutôt saisissante, un instantané sans filtre de la France forte des années 2010, et, oui, une lecture agréable.

Lien : http://encoredunoir.over-blo..
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