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3,73

sur 1008 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voila ! Je suis fan ! Après "Etranges rivages" où j'avais découvert ce drôle de flic islandais, j'avais hâte de me plonger à nouveau dans ses enquêtes.
Cette fois, le roman est un "préquel", un zoom arrière sur la jeunesse d'Erlendur à ses débuts dans la police avec la patrouille de nuit de Reykjavik. Et c'était assez déroutant de lire ses interrogations sur la disparition de son petit frère en ayant lu juste avant "Etranges rivages" qui résout presque le mystère.
Mais, comme avec le précédent, ça fonctionne ! Pas de violence, si on exclut celle liée à la misère des sans-abris et des femmes battues, une enquête lente sans rebondissements, un flic toujours aussi taiseux mais également humain, sensible, blessé, qui s'attache aux disparitions inexpliquées. Un hommage à Reykjavik où les nuits d'été libèrent une frénésie de fêtes et de plaisirs, où l'alcool fait des ravages.
J'ai aimé le rythme de la narration, sans précipitation, et cette enquête qui révèle un Erlendur tenace, incertain, fragile.
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Erlendur n'est alors qu'un jeune policier qui patrouille de nuit avec deux autres policiers, il a déjà affaire au côté sombre de Reykjavik avec ses vols et cambriolages, ses trop nombreux accidents de la route et ces ombres que l'on aperçoit aux coins des rues. C'est l'une d'elle qui sera retrouvée au fond d'uns tourbière, un SDF du nom d'Hannibal dont Erlendur a déjà plusieurs fois croisé la route. Les inspecteurs en charge de l'enquête concluront à une noyade accidentelle, quoi de plus logique pour eux mais pas pour Erlendur qui se rappelle des paroles du vieil homme au sujet de l'incendie de la cave où il avait élu domicile. Un incendie qui pourrait être volontaire.
Face à face avec la population de la ville mais de nuit on ne rencontre guère de gens honnêtes, entre trafic, violence, alcool et pauvreté, le jeune Erlendur sera mis face à une dure réalité. Certaines affaires de disparitions irrésolues referont surface avec toujours en toile de fond le désespoir d'une population qui ne trouve plus ses marques. Les références aux positionnements de forces armées étrangères sur le sol islandais et les dégâts que cela engendre sur la population ont toujours une incidence sur la plupart des crimes et délits.
On rencontre surtout ce jeune homme qui deviendra le personnage fort d'Indridason déjà en proie à son passé et attiré par les disparitions inexpliquées.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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Hannibal, un SDF est retrouvé mort noyé. L'affaire fut vite classée par la police comme étant un accident mais Erlunder va s'attarder à comprendre la mort de cet homme. Erlunder va s'immiscer dans la dure vie des sans abris et découvrir la vérité

Arnaldur Indradison est un de mes auteurs préférés dans le domaine des polars. On y retrouve, comme dans tous ses romans, un vrai regard sur les maux de notre société et la douleur des hommes. Ces enquêtes sont bien ficelées et en plus avec une belle écriture. On est loin du langage vulgaire que certains auteurs utilisent systématiquement dans les polars.

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Un personnage maîtrisé de bout en bout, une intrigue qui comme d'habitude permet à l'auteur de décrire la société Islandaise, et qui donne l'occasion à Erlendur d'approfondir son obsession pour les disparitions.
Un roman d'ambiance, juste, qui prend son temps, qui nous transporte dans une Islande encore bien isolée, et qui me séduit encore.
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Étranges rivages », annoncé comme le dernier roman dans la série des enquêtes d'Erlendur Sveinsson, nous laissait sur une impression d'attente, une fin ambiguë et mélancolique. « Les nuits de Reikjavik » ne nous éclaire pas sur ce qu'est devenu notre héros. Au lieu de cela, l'auteur nous propose une enquête antérieure à la série des romans consacrés à Erlendur.

En 1974 Erlendur est un jeune officier de police en tenue, dont le quotidien nocturne est rempli d'accidents de voiture, de vols, d'ivrognes et de bagarres. Il est le témoin des drames humains invisibles au regard des autres.
Erlendur et son équipe sont appelés pour un cas de violence domestique. Après leur intervention, pendant leur retour au commissariat, ses pensées le ramènent un an en arrière, sur une affaire non résolue, le cas de noyade d'Hannibal, un clochard qu'il avait eu l'occasion de rencontrer par le passé.

« En rentrant chez lui, il repensa au clochard qu'on avait trouvé dans cette mare à Kringlumyri. Il ne parvenait pas à le chasser de son esprit. Peut-être parce que cet homme ne lui était pas tout à fait inconnu. Il avait entendu l'information donnée par le central sur sa radio alors qu'il patrouillait et était arrivé le premier sur les lieux. Il revoyait cet anorak vert, flottant à la surface de la mare, et ces trois garçons avec leur radeau. »…
« Peu avant son décès, l'homme avait dit à Erlendur que quelqu'un avait tenté d'incendier la cave dans laquelle il habitait. Personne ne l'avait cru, y compris Erlendur. Ça l'obsédait de ne pas l'avoir écouté et de lui avoir manifesté la même indifférence que les autres. »

La mort de ce clochard, à la même période que la disparition d'Oddny, une épouse maltraitée par son mari, lui donnent à penser que les deux affaires pourraient être liées.
Erlendur va donc enquêter, sur son temps libre, afin de démêler ces deux affaires. Il va rencontrer Rebekka, la soeur d'Hannibal, pour essayer de mieux connaître cet homme, et de trouver des raisons à son décès. Au cours de ses recherches, menées avec beaucoup d'humanité et de bonté auprès des laissés pour compte au refuge des sans-abri, et auprès de Rebekka, la soeur d'Hannibal, il va accumuler des indices lui donnant à penser qu'Hannibal a été victime d'un meurtre.

Nous commençons a découvrir chez le jeune Erlendur les prémisses de ce qu'il sera dans les aventures futures, ces traits de caractère qui définissent le personnage que connaissent tous les lecteurs d'Indriðason : sombre, obstiné et presque antisocial.
« Il avait alors compris qu'il détestait voyager avec des gens qui manifestaient en permanence de la gaîté. Toute cette joie avait quelque chose d'oppressant. »

Ce côté obsessionnel quand il est sur une affaire, et son peu de goût pour le social se font jour lorsqu'on voit comment il se comporte avec Halldora, sa petite amie qui deviendra plus tard sa femme. Il recule le moment de s'engager, jusqu'à ce qu'elle lui force un peu la main.
Mais ce qui nous le rend aussi sympathique est cette totale empathie qu'il éprouve envers les victimes, et les laissés pour compte, les vivants comme les morts.
« Il pensa à cette maison du quartier Ouest devant laquelle il lui arrivait de passer quand revenait l'obséder l'histoire de la jeune fille disparue sans laisser de traces alors qu'elle se rendait à l'École ménagère. Il était évident qu'il s'intéressait aux disparitions. «

Ces phrases que lui adressait Hannibal, un an auparavant, sont significatives de l'altruisme poussé que l'on rencontre chez Erlendur:
« Qu'est-ce qui te pousse à faire des bonnes actions comme ça ?
– Rien du tout.
– Pourquoi tu as l'impression que tu dois te racheter ? C'est à cause de ça que tu m'aides ? Pour pouvoir effacer tes fautes ? C'est pour ça ? Je suis l'instrument de la rémission de tes péchés ? »

Il a vécu un drame dans son enfance et traîne depuis un sentiment de culpabilité qui a façonné son caractère. La traumatisme de n'avoir pu sauver son petit frère exacerbent sa propension à être toujours présent pour les autres, à les aider, parfois malgré eux.
« Au phénomène en soi, mais aussi au sort de ceux qu'on ne revoyait jamais et à ceux qui restaient. Il avait conscience que cette obsession plongeait ses racines dans le drame qu'il avait vécu dans sa chair sur les hautes landes des fjords de l'Est et dans ses lectures sur les gens qui se perdaient dans la nature et les épreuves qu'ils enduraient en sillonnant ce pays âpre et impitoyable. »

Son opiniâtreté, souvent au mépris des règlements et de la hiérarchie, son intuition et sa totale implication dans ses recherches vont attirer l'attention de la Commissaire Marion Briem, qui deviendra son mentor et que nous découvrirons dans les autres volets de la saga « Erlendur ».
J'ai retrouvé avec plaisir Erlendur un peu plus jeune, riche des promesses que je sais qu'il a tenues. En même temps il reste toujours un peu en marge, un peu décalé,un observateur un peu étranger au monde qui l'entoure et peut-être même à sa propre vie.
A noter le clin d'oeil en forme d'hommage au couple suédois Maj Sjöwall et Per Wahlöö, précurseurs du roman policier nordique, avec la mention du roman que lit Erlendur : « L'homme qui rit ».

Indriðason signe là un de ses meilleurs romans, qui porte indéniablement sa griffe: il dépeint avec la même précision et authenticité ses personnages, la société Islandaise, un roman porté par une énergie plus vive que la sombre mélancolie qui baigne les aventures d'Erlendur.
Un excellent moment de lecture, qui ne devrait pas être le dernier. L'auteur, dans une récente interview, déclarait ne pas en avoir fini avec son personnage, ce dont je me réjouis.
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J'avais un peu peur avant de commencer ce roman, après avoir lu toutes les enquêtes (éditées en france) d'Erlendur, que l'idée de nous faire suivre une enquête (avant qu'il n'intègre la criminelle) soit une fausse bonne idée ; mais j'ai la confirmation qu'Indridason est un fabuleux écrivain. Il décrit habilement la psychologie de son héros, qui nous apparaît dès sa première véritable enquête (menée sur son temps privée) d'une ténacité sans égale. Au final donc, un excellent Indridason qui n'a pas son pareil pour rendre une enquête, de prime abord banale, passionnante. La lecture est d'une fluidité sans égale (le traducteur n'y est sans doute pas pour rien) et l'atmosphère Islandaise décrite par Indridason rend ses romans atypiques et poétiques.
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Que de nostalgie ,de douce mélancolie pour nous faire connaître le célèbre inspecteur à ses tous débuts de carrière ,
j'ai aimé la musique de fond qui accompagne ce roman plein d'humanité pour ceux qui se croient négligés et oubliés de tous ....
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Un anorak vert flotte dans une mare. D'habitude, on trouve plutôt des balles de golf dans les anciennes tourbières de Reykjavik, aujourd'hui terrain de jeu des enfants. Mais c'est une macabre découverte que font ce jour-là trois gamins embarqués sur leur radeau. Pourtant, la police a rapidement classé l'affaire sans suite : celle d'un ivrogne qui s'est noyé. C'est ce qui revient en mémoire à Erlendur, un an après le drame. Son quotidien nocturne dans les rues de la capitale islandaise, ce sont les tapages, les disputes familiales, les accidents de la circulation, les femmes battues, les drames de l'alcoolisme sous toutes ses formes. Pour la police, tous ces drames sociaux passent avant les clochards retrouvés morts. Quant aux femmes battues, on ne peut pas dire qu'elles reçoivent soutien ou secours. Alors les femmes qui disparaissent...


Autant dire que notre Erlendur va y trouver du grain à moudre ! Il s'embarque dans une enquête officieuse et solitaire, lui qui n'est que simple agent de police, même pas inspecteur, encore moins enquêteur. Personne n'en saura rien, même pas Gardar et Marteinn, ses deux collègues de patrouille nocturne.

Erlendur avant Erlendur, ou presque. J'ai vu une chronique intitulée "Erlendur simple flic". Oui, en quelque sorte, mais quand même bien plus que ça ! On retrouve notre observateur favori de la société islandaise, celui qui s'attache aux marginaux, à ceux que personne ne considère, même pas la police. Juste peçus comme des masses alcooliques sans nom. Erlendur lui-même se demande si ce n'est pas "sa passion pour les destins tragiques qui l'[a] conduit à s'engager dans la police". Nous, lecteur qui le connaissons bien savons que oui (ou du moins pensons le connaître bien, parce qu'Arnaldur Indridason lui-même dit qu'il ne sait pas trop qui est ce type-là !), c'est bien ça. Au point de négliger sa vie privée, qui passe bien après.

Erlendur le solitaire qui "préfèr[e] rester à la maison à lire, à 'écouter la radio ou de la musique", Erlendur qui se moque des "discours enflammés de Gardar sur les hamburgers et les pizzas" qu'il considère comme des "élucubrations d'allumés". Erlendur le marginal, finalement, presque double d'Hannibal, le clochard mort dans la mare tourbeuse. Il va s'interroger sur les motivations qui ont poussé cet homme à rejeter le monde dans lequel il vivait avant. Parce qu'Hannibal n'a pas toujours été solitaire. Il a même une famille. Il a même eu une épouse.

Les personnages que côtoie ici Erlendur sont des gens qui ont eu des accidents sur la route de la vie. le motif de l'accident hante d'ailleurs ce roman noir. C'est presque obsessionnel. C'est par accident que la boucle d'oreille d'une femme disparue pratiquement au moment de la mort d'Hannibal se retrouve dans le pipeline où il vivait. C'est par accident qu'Erlendur a perdu son frère un jour de tempête dans la région des fjords de l'Est. C'est par accident qu'Hannibal a perdu son épouse. C'est par accident que Gustav fera ce qu'il a fait. Enfin, c'est par accident qu'Erlendur va être papa et se caser avec Halldora. Un tir de balle de golf raté sur des destinés.

J'ai passé deux jours dans le caison du pipeline où Hannibal avait trouvé refuge, sur les pas d'Erlendur et d'autres sans domicile fixe.. La vie est rude en Islande quand vous vivez dehors. Alors quand on a froid et qu'on n'a pas d'argent, on demande à une âme charitable d'aller vous acheter des réserves d'alcool à 70°C à la pharmacie en guise de gnôle. Ou bien des tickets pour faire des tours de bus et avoir l'impression de voyager !

J'ai retrouvé l'humour (noir), un rien sarcastique d'Erlendur au grand coeur mais tellement imparfait. Vous ne pourrez jamais faire du golf avec lui, parce qu'il est totalement persuadé que "ce sport [a] été inventé pour distraire les gentlemen anglais et écossais qui n'avaient rien de mieux à faire de leur temps".

Un excellent moment de lecture qui plaira à ceux qui se plaignaient de ne plus voir Erlendur dans les tomes précédents. Là, il occupe la scène tourbeuse du crime et pose les germes de sa destinée.

J'ai juste trouvé le roman trop court (mais il ne l'est pas plus que les autres). On est addict à Arnaldur Indridason où on ne l'est pas ! J'en suis et j'assume, alors vivement la suite !
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J'ai été absorbé par ce roman du début à la fin. On retrouve Erlendur dans ses premiers pas de jeune policier avec son originalité de caractère déjà formée! Il est irrépressiblement attiré par d'autres disparus, ceux de la ville. Sans surprise, il décide de faire cavalier seul pour découvrir comment est mort Hannibal, ce clochard côtoyé lors de ses rondes. Rien de sensationnel dans les rebondissements et pourtant, le lecteur ne sera privé ni de surprises ni de logique implacable, jusqu'au dénouement... Tristement mais profondément humaines sur le fond avec beaucoup de maîtrise sur la forme. Bravo!
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En effet ce 13ème opus de la saga Erlendur Sveinsson est remarquable. L'ambiance, le décor, le héro, les personnages secondaires, l'écriture, le suspens... tous sont à la hauteur de ce que j'attendais venant de la plume de monsieur Indriðason. Un régal !
Lien : http://jenta3.blogs.dhnet.be..
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