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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Au fin fond du Colorado, dans les années 90, une bande de gamins malmenés par la vie enquête sur une disparition étrange. Serait-ce le wendigo de la légende ? Ou pire encore ?

Cette histoire qui commence comme les Goonies prend très rapidement une dimension horrifique. L'ambiance devient glauque, sombre et glaçante. Les dessins en noir et blanc sont puissants en émotions.

J'ai joué le jeu de la playlist (un titre de métal/punk/rock proposé par chapitre) et j'ai aimé ça ! La musique rajoute une intéressante dimension à l'histoire.

Je n'ai pas lu le roman de Thibault Vernot à l'origine de cette BD mais je la découvrirai volontiers…

Une très belle bande dessinée de quelques 230 pages que j'ai vraiment appréciée.

Un grand merci aux éditions Sarbacane et à Babelio pour cette jolie découverte dans le cadre de la masse critique graphique.
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L'ogre de Barbarie.
Quelle est la couleur des ados du Colorado ? Dans un monde poisseux, souillé, éteint, des montagnes minées, des carcasses rouillées, des baraques éventrées, un groupe de quatre adolescents se reconnaît, s'assemble et s'entraide. L'adversité est partout, la violence explosive. Les adultes sont défoncés et dépassés. Ils craignent, ils schlinguent, ils tuent. La mort rôde. Une petite frappe disparaît sans bruit. Les ados enquêtent et ils lèvent un lièvre horrifique. Un Ça s'agite dans l'ombre, la faim vrillée au bide, épiant, attendant son heure. Prédateur dément ou chimère légendaire, Wendigo ou tueur en série, qui que ce soit, il faut agir vite et les adultes sont aux abonnés absents.
Adapté du roman éponyme de Thibault Vermot, la bande dessinée d'Alex Inker surprend à plus d'un titre. L'encrage au pinceau participe pleinement à l'expressivité de l'histoire en apportant une texture à l'ambiance. Bien que le récit soit très référencé avec les hobos, les trains de marchandises, la musique des années 1990, les romans de Stephen King, etc., Colorado Train s'en démarque et impose son registre propre qui crée une histoire utopique c'est-à-dire sans lieu identifiable géographiquement. Visiblement, Alex W. Inker ne connaît pas le Colorado, s'en moque et le fantasme allègrement. Les ados pourraient tout autant évoluer dans le Grand Est ou dans une ville sinistrée des Midlands. le travail sur les détails, les attitudes, le mouvement porte ses fruits. L'action va crescendo jusqu'à une quasi sortie de route à tel point que le lecteur peine un peu sur la fin à raccrocher tous les wagons. On imagine que l'auteur a pu être tenté de fracasser tout son petit théâtre des ombres mais qu'un dernier repentir a retenu en partie. L'oeuvre est forte, noire, sans concession.
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Un nouvel album de Alex W. Inker est un petit évènement. On attend forcément au tournant l'auteur de « Fourmies la rouge » ou « Un travail peut en cacher un autre », deux albums que j'ai particulièrement appréciés.

Et il sait nous surprendre. le voilà de retour avec un récit noir, sorte de thriller horrifique adapté du roman de Thibault Vermot (que je n'ai pas lu) qui semble une référence dans le style horreur orienté jeunesse.

L'Amérique profonde, une bande de jeunes, Suzy, Don, Durham, Michael…. le skate, les virées dans les bois, autour des voies ferrées pour tromper l'ennui… Puis un jour, un gamin disparaît, il est retrouvé à moitié bouffé. Qui est la chose qui surveille les enfants, les prend en chasse ? Les 4 amis vont mener leur propre enquête.

Attention âmes sensibles s'abstenir. Entre Stephen King et les Goonies, Alex W. Inker nous livre un terrible récit dont les paragraphes sont rythmés par une playlist grunge à souhait. Aussi noir que le dessin, sombre, très sombre. Les personnages sont bien trouvés, les décors aussi et on est tout de suite emmené dans cette histoire dont on est pressé d'avoir la fin….

Une drôle de surprise que ce nouvel album d'Alex W. Inker. Je ne m'attendais à pas une telle histoire mais pas de déception pour autant. Ça fonctionne très bien et les amateurs de thriller y trouveront leur compte. Les autres peuvent essayer mais les frissons sont garantis !
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Voici un livre qui secoue pas mal, même s'il n'a pas l'air comme ça, réutilisant l'ambiance et le décor d'une petite ville minière pauvre et abandonnée au fin fonds des Etats-Unis, dans laquelle des choses étranges se passent... Et pourtant, que c'est bien fait !

D'abord, on s'attache très vite et remarquablement bien à cette bande d'ados paumés. Cette BD - adaptée du livre éponyme de Thibault Vermot que je n'ai pas lu - possède la même force qu'un roman en ce qui concerne l'attachement des personnages. Je me suis moi-même fait la réflexion dans ma lecture : à quel point c'était réussi pour une BD qui doit économiser ses pages et ses mots, les héros privilégiant les insultes et la vulgarité. Et pourtant, très vite, on est embarqué dans leurs histoires et leurs émotions, en partie grâce aux dessins d'Alex W.I nker leur a fait de sacrées gueules aussi plaisantes que déplaisantes, singulières, là où celles des adultes se ressemblent toutes.
Les adultes se ressemblent tous : monstres, parents, tueurs, quels qu'ils soient, la figure de l'homme d'âge mûr ne varie pas. En effet, cette BD met réellement en son coeur la dénonciation de l'alcoolisme, de l'abandon, de la maltraitance, et surtout de la guerre du Vietnam et des traumatismes qu'elle a causée et qui sont restés là sans accompagnement – et tout cela passe par l'image de l'homme d'âge mur.
On voit aussi plein d'autres problématiques dans les détails, le fait de rentrer dans le moule, le racisme, avec par exemple Miguel qui se fait appeler "Mike". C'est dans les nombreux détails qu'on comprend tout ce qui se joue…

Mon personnage préféré a été Suz', l'androgyne du groupe, malheureusement écrite par des hommes, elle fini par se féminiser en un tour de main malgré toutes les violences subies. Cela aurait mérité plus de temps ou, au moins, plus - beaucoup plus ! - de subtilité.
J'ai très envie désormais de découvrir le roman pour savoir si cela a été dû à une économie de page dû au format ou non ! Je pense d'ailleurs que c'est elle le réel personnage principal, ce qui est rare dans un livre se passant au coeur d'une zone rurale et d'anciennes mines, dont l'histoire met en scène une bande de garçons.

Il me tarde aussi de découvrir le roman pour mieux comprendre la fin. En effet, à mesure qu'on tourne les pages, le rythme s'accélère, totalement débridé dans les dernières pages où tout n'est devenu que course poursuite, coups de feu et actions. Si bien qu'on ne comprend pas bien tout ce qu'il s'y passe et je ne peux tout vous révéler car dans ce Climax se dénouent les intrigues. Ce qui n'empêche pas une fin réussie.

L'ambiance, plutôt horrifique, carrément désespérée, est ce qui donne tout le charme terrible de cet ouvrage ! L'ambiance est aussi appuyée, par chaque chapitre dont le titre est une chanson grunge des années 1990. D'ailleurs l'ouvrage s'achève sur un QR-code pour pouvoir écouter la playlist sur Spotify – ce qui est assez rigolo. En tout cas, pour qui connait ces chansons, se les mettre en tête au début de chaque chapitre est grisant car correspondent, en effet superbement, aux thématiques de la déréliction générale et de l'agitation adolescente. Les numéros de chapitre eux se symbolisent en calibre, autant de balles que de nombre de chapitre, un écho à la violence crescendo de cette oeuvre.

Une BD horrifique étonnamment moderne, fonctionnelle et émouvante !
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Une belle surprise glanée grâce à ma bibliothèque municipale (et que vive les bibliothèques publiques!). Une histoire sombre menée par un petit groupe de jeunes gens déjà bien abimés par la vie dans un décor d'Amérique usée et fatiguée. On connaissait Inker pour ses belles BD western; on le voit ici dans un autre registre pour une histoire bien tragique.
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Un roman graphique assez emballant, une atmosphère de société en pleine déliquescence, le revers de la médaille du rêve américain, drogue, désespoirs, familles explosées, les parents alocoolos, ou drogués ou les deux, enfants livrés à mêmes. de leur innocence émerge un espoir de vie, l'aventure, la camaraderie, l'amour..
Dans une ambiance grunge, la bande son proposée en début de chaque chapitre fonctionne bien, j'avais quasiment la musique en tête, émerge une histoire sordide, avec une espèce de croquemitaine, le "wendigo", personnage mythique, canibale, s'en prend aux enfants. Des disparitions bien inquiétantes dans cet univers délabré.
J'ai trouvé l'ensemble un brin caricatural, comme presqu'à chaque fois qu'un auteur européen s'essaie à narrer une histoire sur les mythes made in USA. Cette adaptation d'un roman de Thibaut Vermot nous livre quelques poncifs du genre. Les personnages, on a l'impression de tous les avoir déjà vus, Durham, c'est carément la copie du personnage récurent des clips de Gorilaz. le graphisme, très sombre, m'a un peu rebuté mais force est d'admettre qu'il convient bien à l'ambiance. Une très bonne BD, un scénario très bien ficelé.
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Des dessins en noirs et blancs chargés, des chansons en titre de chapitre, agrémentés de clous numérotés, voilà quelques unes des caractéristiques de cette BD âpre et sauvage. Ca commence par un harcèlement de rue qui tourne à la bagarre, et ça dévie très rapidement par une enquête sur la disparition de l'un des auteurs du harcèlement. Ca manque parfois un peu de visibilité, mais c'est prenant et efficace.
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Entre Stand by me et le polar noir et blanc façon La Nuit du Chasseur, Colorado Train est une adaptation âpre, pessimiste et assez glauque (il faut bien l'avouer) d'un roman pourtant public ado signé Thibault Vermot.

Dans un noir et blanc prononcé qui alterne l'inquiétude, le buddy movie et l'horreur, cette bd signé Alex W.Inker nous conte l'histoire de quatre gamins livrés à eux-mêmes dans un petite ville rurale américaine qui se retrouve confrontés face la mort par le biais d'un mystérieux tueur.

L'album, sur un rythme ponctué en bref chapitres, chacun accompagné par sa petite musique, nous présente d'abord ces quatre gamins brisés par leur situation familiale qui trouve cependant du réconfort et de la solidarité dans leur complicité. Les journées faites de skates, de fuites face à des brutes, sont des délivrances face à un quotidien familial dur et amer.
La morosité est ambiante , surtout quand elle est souligné par un noir et blanc très prononcé, voir poisseux qui nous égare dans des limbes obscures au coeur de paysages ruraux dévastés que ce soit les recoins d'une galerie, un petit coin de forêt dans lequel s'entasse détritus et carcasse de voiture ou les vrilles tentaculaires de chemins de fer ... Cette amertume s'enfonce peu à peu dans l'horreur et la violence au fur et à mesure que le traumatisme des adultes vient étendre son emprise sur les enfants telle un croque-mitaine au sourire mort ...

Pour apprécier Colorado Train, il faut affronter une atmosphère assez lourde et un acte final assez marquant , pour ne pas dire choquant ( le passage des doigts) pour y retrouver un vrai sentiment de bravoure et de solidarité qui renvoie ce titre inévitablement à l'oeuvre de Stephen King, notamment pour sa nouvelle le Corps, adapté au cinéma sous le titre de Stand By Me avec un groupe d'adolescents qui se retrouve confronté à la mort. On peut aussi penser au classique Ca pour ce combat face à un croque-mitaine dans une ville ouvrière dont les recoins peuvent dissimuler de sombres secrets. Derrière le thriller et l'horreur, il ya tout de même la présentation de quatre gamins qui font preuve d'une solidarité sans pareil, qui s'amusent et continuent de vivre envers et contre tout leur jeunesse et leur libertés malgré les barrières que le contexte, que les adultes irresponsables et eux-mêmes brisés, leur imposent.

Le dessinateur Alex W. Inker emploie un noir et blanc significatif qui est parfaitement appropiée avec le cadre américain de l'histoire puisque d'une manière un peu méta, l'emploi du noir et blanc peut ici rappeler les polars d'un dessinateur comme Franck Miller ou s'inspirer de la bd de frisson américaine. de plus, ce noir et blanc lui permet de façonner des ambiances à la limite du fantastique comme ce passage où le jeune frère Calvin explore tout seul une galerie. Nous sommes dans du cinema expressionniste avec un tueur qui revêt les traits d'un véritable Nosferaptu !

Le dessinateur donne remarquablement vie à des personnages haut en couleur dans cette bd figée dans le noir et blanc entre ces cinq ados : Mike et son petit frère Calvin dont leur père est absent, Suz victime d'un père alcoolique qui se défoule sur sa progéniture , Donnie harcelé par les brutes du coin et enfin Durhan, un jeune hobo inventif et un peu taré qui vit en marginalité au grés des trains. Tel un roman de Stephen King, ces cinq enfants sont liés par une indefectible amitié qui les ammène à se surpasser, notamment dans un dernier acte intense qui combine à la fois bravoure et horreur.
A la différence des adultes au visage brisés et tuméfies, Alex W.Incker donne véritablement vie à ces enfants au contexte familial brisé procurant à cet album une forme d'espoir... et ce malgré un final très abrupt qui nous poussera à lire le roman afin d'en savoir plus.

Dans l'ensemble, Colorado Train est une bd que j'ai d'autant plus apprécié avec du recul, passé le cap de la noirceur et de l'horreur ambiante qui règne dans cet album. Derrière le pessimisme, se cache aussi une forte histoire d'amitié entre des gosses qui tentent à leur manière, tels des enquêteurs en herbes , de se battre contre les horrreurs de l'âge adulte.




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Je ne me souvenais pas du thriller de Thibault Vermot, lu il y a plusieurs années, et ce n'est pas plus mal car j'ai abordé ce roman graphique avec un oeil neuf. Au départ j'ai été déstabilisée par le graphisme très noir (au sens propre comme au figuré) cependant il convient bien à ce type d'histoire. le scénario est découpé en scènes courtes, introduites par un titre de chanson (avis aux amateurs), et le récit s'enchaîne bien. le groupe de jeunes est sympathique et les passages avec le hobo inquiétants à souhait. Je ne me souvenais plus du lien avec la guerre du Vietnam mais il apporte une vulnérabilité au personnage qui pourrait presque attendrir... s'il n'était si horrible. Pour moi c'est une adaptation réussie, j'ai passé un très bon moment de lecture.
Lien : https://www.takalirsa.fr/col..
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Colorado Train est un roman graphique adapté d'une histoire à destination du jeune public signé par Thibault Vermot.

On apprécie déjà l'objet, d'un noir luxueux, bien en phase avec ses dialogues. Ne vous fiez pas à cette bande d'amis, ils ont pas mal de problèmes, qu'ils ne régleront peut-être jamais, d'ailleurs. Ça sent bon les années quatre-vingt-dix où le skate faisait encore fureur. J'ai apprécié aussi cette fille pas comme les autres qui cherche tant à se cacher malgré un corps imposant.

L'histoire se lit facilement, on en ressort un peu glacé, mais, on a lu une belle aventure assez mystérieuse auprès de ceux qui ont enfin osé régler leurs problèmes.

le graphisme d'Alex W. Inker y est forcément pour quelque chose. Par contre, on admire rarement les paysages américains. L'encrage est épais, le noir et blanc est parfait pour ces gueules cassés. le bonhomme est loin d'en être à son premier coup d'essai.

Une belle découverte pour ma part.
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