Avenue des mystères

Étonnant récit qui mêle présent et passé. J'avoue avoir été surprise , parfois, par la monotonie de certains passages sans pour autant pouvoir cesser ma lecture car chaque détail, chaque anecdote vient donner de l'épaisseur aux personnages. Pour moi Avenue des mystère est une Odyssée, celle d'un jeune garçon du "basurero" qui est parvenu à quitter sa condition physiquement mais qui n'est pas parvenu à "se trouver". Se trouver une place dans ce monde, ce vaste théâtre, ce vaste cirque à l'image de celui dans lequel il espère devenir "la maravilla" et qu'il parcourt en boitillant.....Car juan Diego est bien cela, un "éclopé", de la vie. Dans ce roman, la vie, la mort, la religion, le sexe, le fantasme se conjuguent, Eros et Thanatos encore et toujours....Au bout de son chemin que trouvera juan Diego? La rédemption? La réponse à ses questions? Lui-même?.....je n'en écris pas plus et vous laisse découvrir ce beau roman qui, malgré ses apparentes longueurs me paraît mérite notre attention.....

Un nouveau roman de John Irving c'est toujours pour moi un évènement... j'ai pourtant eu du mal à m'y mettre car c'est un auteur exigeant à lire... l'histoire est riche et dense... on part dans une quète iniatique, un pélerinage du héros Juan Diego avec des personnages secondaires haut en couleurs... et c'est ce qui fait l'intérêt de John Irving une histoire profonde avec un arrière plan mystique. Ici on est au Mexique et on s'y croirait vraiment... John Irving arrive toujours à nous faire voyager et ses romans sont tellement forts qu'on le vit autant qu'on le lit!

Après avoir lu Irving il y a quelques temps, j'attendais de m'y replonger avec impatience ayant gardé en mémoire "le monde selon Garp", "l'épopée du buveur d'eau" etc. Je me plonge donc avec avidité dans "l'avenue des mystères" pour suivre la vie de deux jeunes orphelins mexicains. Si le récit de leur vie, les échanges entre science, théologie et pragmatisme viennent enrichir le roman, je reste sur ma fin quant aux objectifs visés par l'auteur. Les apparitions de "créatures" (pour ne pas dévoiler le roman aux futurs lecteurs) me laissent sur ma fin; le mélange entre réalité et onirisme, croyances diverses m'ont laissé sur ma fin...

Pour avoir lu John Irving depuis 1980, et certains romans entre 5 et 10 fois (Garp, Une veuve de papier), ce dernier roman Avenue des mystères est d'une platitude consommée, confus, répétitif d'anciens thèmes (coucher avec la mère et la fille, Graham Greene, déjà exploités dans Une veuve justement).
C'est pratiquement illisible, on ne sait plus où on est, on ne sait plus qui est qui, vraiment très, très décevant.

En fait, avec Irving, il y a les romans des années 1980, puis une grand saut au début des années 2000 avec Une veuve.

N'ayant jamais lu Irving, ce roman m'étant conseillé par plusieurs de mes clients, je me suis laissée tenter malgré mes doutes et la taille du bouquin (les gros livres ne me dérangent pas, mais j'aime autant qu'ils me plaisent !). Et j'ai effectivement mis beaucoup de temps à le lire, premièrement parce qu'il m'a fallu au moins 200 pages pour entrer dans l'histoire, mais aussi parce qu'à cause des grèves, j'avais moins de temps pour lire dans les transports.

L'histoire est très touffue, mais je vais essayer de vous expliquer.

Juan Diego est un écrivain célèbre. Il fait un voyage aux Philippines pour passer du temps avec l'un de ses anciens élèves. Boiteux (il a eu le pied écrasé lorsqu'il était jeune), il prend des bêtabloquants et du viagra, de façon un peu aléatoire selon ses horaires de vols et ses envies. Il rencontre en chemin deux mystérieuses femmes, Dorothy et Myriam.

Lorsqu'il n'est pas sous bêtabloquants, il rêve de son enfance. Il a grandi dans une décharge avec sa soeur Lupe qui était extralucide et parle une langue étrange qu'il est le seul à comprendre. Il a appris à lire seul (l'espagnol et l'anglais) grâce aux livres à moitié brûlés de la décharge, ce qui lui a permis de se fonder une opinion tranchée sur l'Église catholique. Un jour, un jeune jésuite, surnommé l'homme perroquet à cause de ses chemises hawaïenne, arrive dans leurs vies.

Le roman est extrêmement fouillé (parfois fouillis), avec d'incessants allers-retours entre le passé et le présent, jamais de façon très linéaire, d'ailleurs. Les personnages sont haut en couleur, souvent assez complexes, de même que les sujets abordés : l'écriture, la maladie, la mort, la sexualité, la religion, le langage, l'apprentissage, les chiens abandonnés, le fantastique.

Même s'il est difficile d'entrer dans ce roman, on finit par s'attacher aux personnages, la petite et mystérieuse Luppe (dont on sait dès le début qu'elle est morte jeune, sans savoir quand et pourquoi durant de nombreuses pages), Edward/Eduardo le jésuite qui va tomber amoureux de Flor (également haute en couleur), Père Pepe le jésuite qui a pris un peu sous son aile les deux enfants, Rivera leur père supposé et les deux Vierges, Notre Dame de Guadeloupe aimée des enfants, et la Vierge « monstre » (statue immense) crainte et redoutée; qui deviennent personnages à part entière. Dans ce roman, un certain nombre de questions restent sans réponse véritable, proposant au lecteur d'imaginer et d'accepter. C'est parfois un peu frustrant, d'ailleurs jusqu'à la fin du roman, voyant le nombre de pages qui s'amenuisaient, je me suis demandée où l'auteur nous emmenait. Certaines scènes sont vraiment loufoques à défaut de faire réellement rire et tout cela colore le roman de telle manière qu'il est difficile de définir l'ovni qu'on a entre les mains.

Ce roman s'adresse donc aux fans de l'univers d'Irving. Il faut avoir le courage de dépasser les premières centaines de pages pour entrer vraiment dedans (ce qui est dommage), mais on en ressort la tête bien pleine d'histoires, de légende, de couleurs, de bruits et d'idées. Un roman assez dépaysant, mais qui ne plaira pas forcément à tous !
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Si on lit à l'aveugle (c'est à dire sans voir le nom de l'écrivain comme on déguste une bouteille sans avoir connaissance de l'étiquette) le dernier roman de John Irving, on décèle immédiatement la patte de l'auteur du Monde selon Garp : son imagination débordante qui semble partir dans tous les sens alors qu'elle est très maîtrisée mais aussi ses thèmes de prédilection que sont l'enfance, la religion, le sexe et la mort.
Juan Diego a 14 ans. Il est charognard, c'est à dire qu'il récupère les déchets sur une décharge d'un village mexicain. Il est aidé dans cette tâche par sa soeur Lupe, d'un an sa cadette, qui pratique un sabir que seul son frère comprend et qui lit dans les pensées. Rien ne prédestinait ce gamin misérable à devenir un grand écrivain. Son intelligence et son goût pour la lecture et les langues sont rapidement décelées par des jésuites responsables d'un orphelinat qui le prennent sous leur aile. de la décharge, il échouera dans un cirque puis s'envolera pour les Etats-Unis avec sa mère à moitié femme et sa tapette de père. A la mort de sa mère, il a en effet
été adopté par un couple improbable formé par un missionnaire défroqué et un travesti.
Plus de quarante ans plus tard, il part pour les Philippines à la recherche de la tombe du père d'un hippie. Dans l'avion, il tombe sur un duo infernal composé de Miriam et de Dorothy, une mère et une fille qui vont lui prouver que le Viagra peut être utile ! Étrangement, ces deux femmes lui rappellent sa vie d'avant. Surtout Miriam qui sait prédire l'avenir. Pour Juan Diego, la vie s'est arrêtée à l'adolescence. Depuis, il existe par ses rêves et, par procuration, par l'écriture de romans qui puisent dans sa biographie personnelle.
Voyage dans le temps, Avenue des mystères est un roman foisonnant qui nous laisse exténué mais heureux d'avoir rencontré autant de personnages hauts en couleur, y compris des animaux, avec une mention particulière pour les chiens dans le rôle d'anges gardiens de l'innocence.

EXTRAIT
- Il y a là des millions de gens au chômage ou en sous-emploi, et les catholiques voudraient qu'ils se reproduisent comme des lapins !

Lien : http://papivore.net/litterat..

Juan Diego a eu deux vies. Une au Mexique, enfant et adolescent, à la lisière d'une décharge publique. Une aux Etats-Unis où il est devenu un écrivain célèbre. Une vie qu'il mène tant bien que mal entre bêtabloquants pour le coeur et Viagra pour la libido. Lors d'un voyage aux Philippines, son enfance revient le hanter. Rêves, souvenirs et réalité ne font plus qu'un dans sa tête trop pleine.

Du grand John Irving !

Il me reste 15pages de ce gros livre. L'écriture d'Irving est particulière mais plaisante. On devient vite accro à la jeune fille et au garçon et à son entourage. C'est un roman moderne où le narrateur raconte la vie d'un garçon où il lui arrive un incident qui le marquera à vie et d'autres incidents qui font que la vie ne tient qu'à un cheveu. L'histoire est moderne de part l'entourage mais le hic c'est un peu le fatiguable retour vers le passé du garçon qui vit dans le présent et qui rend la lecture plus difficile.

Ayant lu absolument tous les livres de John Irving, depuis « Liberté pour les ours » je suis « rentrée » dans « Avenue des Mystères » sans difficultés tant les John (Juan) de tous ses romans me sont familiers…
Comme toujours, John - ici Juan Diego – s'efface devant les personnages pas si secondaires qui peuplent allégrement ses romans.
Ce dernier roman est plus crépusculaire, l'auteur est à l'agonie et revoit défiler sa vie entre rêves et cauchemars. Ces réminiscences du passé s'entremêlent à un présent délirant.
Sa première vie, il l'a laissé se construire par les manigances d'une soeur plus jeune qu'il voyait extra-lucide et qu'il a retrouvée après la mort de cette dernière dans deux représentations plus adultes de cette étrange soeur (interprétation libre). Il paraît dans l'impossibilité de vivre (marcher ?) sans être dirigé (tenu ?).
Difficile de démêler le vrai du faux dans le présent comme dans le passé, Juan Diego ayant une perception de plus en plus onirique des événements.
Les personnages qui gravitent autour de l'auteur et, momentanément, de sa soeur « habillent » ses préoccupations que sont l'acceptation de la différence : sexe, handicap, malformation…., la recherche du père, l'intransigeance religieuse et son fanatisme, la guerre du Vietnam….
Nouveau, me semble-t-il, par contre, ses références à des oeuvres antérieures et ses influences littéraires.