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Josée Kamoun (Traducteur)Patrick Grainville (Préfacier, etc.)
EAN : 9782020255851
460 pages
Seuil (16/06/1995)
3.28/5   456 notes
Résumé :


Siggy et Graff, les deux narrateurs farfelus de ce roman, sont une version moderne de Don Quichotte et Sancho Pança. Seule différence : c?est une énorme moto Royal Enfield 700 cm³ qu'ils sillonnent la campagne autrichienne avec ses jeunes filles aux tresses soyeuses, ses fermières opulentes et riches en souvenirs.

Quant au moulin à vent, c'est le projet exorbitant, qui germe dans leurs cerveaux inventifs, de libérer tous les animaux d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Un roman loufoque, qui donne dans l'absurde, mais n'en présente pas moins un pan d'histoire.

Un étudiant part en virée à moto avec un homme qu'il ne connaissait que pour l'avoir vu dans le parc. Ils dorment à la belle étoile et pêchent des truites pour se nourrir. Et quand ça ne mord pas, ils n'hésitent pas à détrousser les fermes ou les auberges. Ils n'hésitent pas non plus à faire des conquêtes amoureuses. (Les femmes ne sont que des accessoires...)

J'ai failli abandonner, la route des deux hommes ne m'inspirait pas beaucoup. Puis, j'ai raccroché quand en remontant dans le passé de Sig, on croise les invasions de la Seconde Guerre mondiale. Toujours loufoques, les aventures le posent en témoins cette fois des absurdités de la guerre.

De la guerre, ce Sig en a gardé l'horreur d'être ne cage. Il n'a qu'une obsession, libérer les animaux du zoo. Il sera d'autant plus motivé lorsqu'il constatera qu'un des gardiens du zoo est un ancien nazi qui martyrise les bêtes à la faveur de la nuit.

Un roman bien particulier, un mélange de burlesque et de second degré,
Une lecture qui laisse perplexe…
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Siggy et Graff décident un jour d'abandonner l'université. Ils joignent leurs maigres moyens pour acheter une moto qui leur permettra de faire le tour de l'Europe de l'est. « On va faire un voyage du tonnerre, Graff ; ça fait longtemps que j'y pense et je sais comment faire pour pas que ça foire. D'abord, pas de projets précis, pas d'itinéraire établi à l'avance, pas de détails. Il suffit de penser aux choses très fort. Tu penses à des montagnes, mettons, ou à des plages. Tu penses à des veuves riches et à des petites paysannes et puis tu tends le doigt dans la direction où tu penses les trouver et tu choisis les routes de la même manière, tu les choisis pour les côtes et les virages ; c'est le deuxième point, ça, choisir les routes qui vont plaire à la bête. » (p. 17) Ce sont les premiers jours du printemps à Vienne et il flotte dans l'air et dans les esprits un parfum d'insouciance. Les deux acolytes partent sur leur monture pétaradante avec le projet fou de revenir à Vienne pour libérer tous les animaux du zoo.

Voilà un certain temps que je n'avais pas abandonné un livre. Je n'ai vraiment pas réussi à m'attacher à ces deux garçons plus ou moins vagabonds et à leurs aventures cocasses et épineuses. Plus les jours passaient et moins j'avais envie de reprendre ce livre et de connaître la suite de l'histoire. Il est parfois inutile et trop douloureux de s'acharner sur une oeuvre quand il y a tant d'autres livres à découvrir. Je rends sa liberté au premier roman de John Irving. Et liberté pour la lectrice !
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L'histoire en quelques mots : Vienne (Autriche) 1967. Sig et Graff , deux jeunes gens d'une vingtaine d'années, se rencontrent chez le garagiste. Ils décident de faire une virée en moto et de libérer les animaux du zoo (d'où le titre) .

Ce livre est le premier de John Irving (il avait 25 ans lors sa parution). Il est à la fois déjanté et très instructif.

La première partie raconte le périple de Sig et Graff, (vue par Graff), dans le zoo, puis sur la route. En chemin, ils rencontrent une jeune autrichienne dont Graff (à moins que ce ne soit Sig) tombe amoureux. Mais la tante de la demoiselle veille….

Dans la deuxième partie, on en apprend beaucoup sur Siegfried (Sig) Javotnik qui devient le narrateur. Les chapitres alternent entre l'Autriche en 1938-1945 et vingt ans plus tard, pour nous expliquer comment l'idée saugrenue de libérer les animaux du zoo est venue à Sig. C'est Siegfried qui raconte sa vision de la vie de ses parents en Autriche, juste avant l'Anschluss et la guerre mondiale en Autriche, Serbie …Les gens qui disparaissent, sont arrêtés, précipités sur les routes par la guerre.

La troisième partie remet Graff au centre de l'action, il essaie de réaliser le rêve de son ami en libérant les animaux du zoo.

La deuxième partie est celle qui m'a le plus plu, alternances de sujets très sérieux – la guerre, avec des moments carrément burlesques : certains passages, malgré la gravité du moment et l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne en 1938, sont hilarants.

En conclusion : un très bon moment de lecture à la fois drôle et sérieux qui fait découvrir une vision de la seconde guerre mondiale que je ne connaissais pas du tout.

http://lajumentverte.wordpress.com/2013/07/31/liberte-pour-les-ours-john-irving/
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Tout être a une histoire, il naît, il vit, il meurt. Selon Siggy cependant, l'essentiel se joue avant la naissance dans notre préhistoire donc au sens étymologique du terme. Si le livre commence par l'échappée sauvage de Graff et Siggy vers la liberté et l'aventure avec le projet de plus en plus vivace de libérer les animaux du zoo de Vienne pour toile de fond ; il se poursuit par les carnets de Siggy. Cet homme étrange au coeur indomptable alterne le récit de sa préhistoire et celui de sa surveillance minutieuse du zoo où sévit un cruel gardien. Des carnets qui semblent nous préparer tant à son avènement en tant qu'homme qu'à celui de son projet.
Qu'on se le dise,"Liberté pour les ours!" a beau être le premier roman d'Irving, il n'est pas la meilleure porte d'entrée vers son univers. La narration est décousue et le style gagnerait parfois à être simplifié. Mais quand on est déjà piqué par le virus, on ne tarde pas à retrouver le doux cocon familier où la loufoquerie n'est qu'un prélude à l'émotion.
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Une chanson de geste croisée avec un roman d'apprentissage donne cet ouvrage en triptyque un peu bizzaroide mais attachant. Fou, fantasque et pourtant ancré dans une réalité abrupte et dure. Les deux personnages principaux, jeunes adultes nés après la seconde guerre mondiale s'embarquent dans une aventure qui va entretenir ou révèler la folie qu'ils entretiennent et qu'ils ont hérité.

La première partie nous embarque immédiatement dans l'aventure, pas le temps de s'ennuyer, et l'ensemble est assez joyeux. On pense à un début de roman d'apprentissage car on retrouve certains codes et l'auteur joue bien la comédie, mais attention à ne pas se laisser entièrement berner.

Ensuite, je reconnais avoir été déroutée par la structure du livre et par surtout par cette deuxième partie des carnets qui est un peu lourde à lire. Elle tranche vraiment avec la première partie, mais on rentre dans le sérieux d'un des protagonistes. Et si la bonne humeur reste présente elle est rattrapée par la gravité et les drames de la guerre et de la Préhistoire de siggy.

Et puis, une respiration m'a été accordée puisque le personnage principal nous rassure : même lui a trouvé pénible cette lecture des carnets ! Ouf. La troisième partie toujours en tragi-comique nous ramène au présent de Graff et la réalité nous rattrape.

Une lecture en demi teinte pour moi, j'ai apprécié le roman dans son ensemble mais il m'a manqué de John Irving le côté terriblement attachant des personnages qui est ici moins présent. Et sinon le livre est intéressant mais on ne s'attend vraiment pas à un volet historique, même léger, après la première partie. Un drôle de monstre que ce roman.
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
— Tu diras ce que tu voudras, Hitler est bien le plus grand artiste de la propagande de tous les temps.

— N’empêche que l’Allemagne est en train de perdre la guerre.

— Quand bien même ! Tu te rends compte tout ce qu’il a mis sur pied, ce petit connard ? Jusqu’où il est allé ?

(Seuil, p. 244)
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Alors le soleil et la bière règlent notre sommeil. Les ours à lunettes s’embrassent en chuchotant, et l’oryx chasse de la prairie tous les petits enfrottés débiles. Sur la Ybbs violacée comme une meurtrissure, le morse descend en canot ; il rame avec ses nageoires, se fait dorer les défenses au soleil et décolorer la moustache ; il ne voit pas l’hippopotame embusqué dans un trou près de la rive – il s’est déguisé avec un voile de mousse et il a la gueule béante, prête à engloutir le morse, corps et biens.

Je me suis réveillé pour avertir le morse. Les girafes avaient brouté la prairie jusqu’au soleil pour le faire descendre. Il brillait de ses derniers feux au ras de l’herbe, accrochait la moto et étirait l’ombre de ses roues et de son moteur par-dessus la rivière ; elle, elle roulait sous la moto comme une route qui file, violacée..

- Il est temps de mettre les voiles, Siggy.

- Tout doux. Je les regarde sortir de leurs cages. Ils sont libres comme nous.

Alors je l’ai laissé regarder un moment, et moi j’ai regardé le soleil aplatir la prairie rouge, et la rivière s’éteindre. J’ai jeté un coup d’oeil en amont, mais on n’apercevait pas encore les montagnes. (p 41)
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En fait, le roi de la famille des alcidés était si stupide que l'espèce s'est éteinte. C'est en 1844 qu'on a vu le dernier grand pingouin vivant, et en 1853 qu'on a vu le dernier grand pingouin mort ; ça se passait en Irlande, dans la baie de la Trinité, une vague a échoué sa carcasse sur la grève. Le grand pingouin était à la fois curieux et naïf, dit la notice. Si on l'approchait tout doucement, il ne bougeait pas. Cela en faisait une proie toute désignée pour les bateaux de pêche. Les pêcheurs quadrillaient les grèves à l'affût, s'approchaient tout doucement et les tuaient à coups de bâton.
Quelle prétention cette légende ! Est-ce qu'ils veulent dire que le grand pingouin était stupide, ou que des hommes stupides en ont fait disparaître l'espèce ?
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« On va faire un voyage du tonnerre, Graff ; ça fait longtemps que j’y pense et je sais comment faire pour pas que ça foire. D’abord, pas de projets précis, pas d’itinéraire établi à l’avance, pas de détails. Il suffit de penser aux choses très fort. Tu penses à des montagnes, mettons, ou à des plages. Tu penses à des veuves riches et à des petites paysannes et puis tu tends le doigt dans la direction où tu penses les trouver et tu choisis les routes de la même manière, tu les choisis pour les côtes et les virages ; c’est le deuxième point, ça, choisir les routes qui vont plaire à la bête. » (p. 17)
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Je descends donc, sur la moquette rêche du couloir. Les lustres se balancent au-dessus de ma tête et me lancent des clins d’œil fatigués, comme s'ils étaient las de voir tous ces contrebandiers de la nuit s'avancer à pas de loup sous leur regard. Et les équipes locales de football me tancent, fixes dans leur cadre sur le mur du hall d'entrée ; au fil des années, leurs visages ne changent jamais ; une année tous les joueurs se sont rasé la moustache. Et puis il y a les années de guerre où on a fait une équipe féminine. Il y a là des visages qui m'ont déjà vu, qui ont vu des aventuriers et des amants sans nombre se glisser dans ce hall, et qui les ont tous tancés de la même manière. Des orteils impatients s'agitent dans leurs chaussures de football. Ils auraient déjà quitté leur photo pour me botter les fesses s'ils n'avaient pas vu tant de secrets semblables au mien.
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