Je n'ai pas vu le film de
Tim Burton.
Ce petit livre de
Washington Irving (75 pages) n'est pas centré sur le Chevalier sans tête. Il s'agit d'un conte, présenté par l'auteur comme un de plus que l'on racontera à la veillée,
" tous ces contes, narrés de cette voix murmurante et ensommeillée qui est celle des hommes lorsqu'ils parlent dans le noir, les visages des auditeurs seulement éclairés par les fugaces rougeoiements d'une pipe..."
Le héros de l'histoire est un instituteur, Ichabod Crane, " qui avait toujours à l'esprit cette règle d'or : Qui aime bien, châtie bien." Et
Washington Irving d'ajouter : "Les élèves d'Ichabod Crane ne manquèrent certes pas d'affection." Mais bon, autres temps, autres moeurs, Ichabod est présenté comme un brave homme, plutôt naïf, certainement pauvre, mais bien décidé à ne pas le rester. "A voir sa silhouette en mouvement se détacher sur la colline par un jour de grand vent, ses vêtements gonflés comme des ballons flottant autour de lui, on aurait pu le prendre pour le génie de la famine descendu sur terre, ou encore pour quelque épouvantail échappé d'un champ de blé." L'histoire nous dira ce qui adviendra de lui, ou pas.
A lire par tous ceux qui, comme moi, adorent les descriptions de veillées anciennes devant la cheminée, puis les retours la nuit, quand la nature jointe aux souvenirs des histoires entendues fait frissonner de peur.
A vous de découvrir ce conte, de le déguster sans attendre avec impatience la mention du Chevalier sans tête, qui arrive très tardivement. A vous d'apprécier l'humour pince-sans-rire de Whashington Irving, qui parcourt tout le livre. A vous d'éprouver "de délicieux frissons d'angoisse au cours des longues soirées d'hiver passées en compagnie des vieilles femmes hollandaises assises à leur rouet au coin du feu, tandis qu'une rangée de pommes rôtissait et grésillait dans l'âtre, à écouter leurs merveilleuses histoires de fantômes et de gobelins, de champs et de ruisseaux hantés, et surtout celle du Cavalier sans tête..."