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4,2

sur 1516 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le livre a ete adapte avec succes au cinéma tant cette histoire est presque visuellement passionnante lorsque l'on lit le livre.L'auteur connait la profession de son héros sur le bout des doigts et cela se sent dans son recit.Tout est forcément plus credible et interressant a la lecture.Un classique.
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Encore un nouvel univers de Kazuo Ishiguro.

Cette fois, nous découvrons la noblesse anglaise, dans les années 30. Mr. Stevens a dédié sa vie au service de ses employeurs, il a sacrifié chaque instant de sa vie privée, ses sentiments, et ses pensées pour ce qu'il estime être la "dignité". Mais qu'est ce que "la dignité"? Comment reconnaît-on un "grand majordome". Ce sont les réflexions qui vont animer Mr. Stevens lors d'un voyage qui le mènera jusqu'à Mrs. Kenton, avec qui il a partagé plusieurs années de service dans la grande maison de Lord Darlington.

Mais que cache le faste et la morale d'apparat de ces grandes maisons? Jusqu'où peut-on aller par loyauté sans compromettre son intégrité?

Ces réflexions menées avec un certain accent british à travers la campagne anglaise constituent aussi une plongée dans L Histoire et les questionnements politiques de l'entre deux guerre.
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Toute la vie d'un majordome : Stevens ,raconté avec brio par un auteur d'origine japonaise ,mais éxilé en Angleterre à l'âge de cinq ans.
Quel sens de l'analyse et du comportement humain face à certaines situations, recèle ce très beau roman.
Comme toujours ,après avoir lu la dernière page ,j'en ressors apaisé et sereine.
Mais j'ai plaint ce majordome très stylé qui s'est dévoué " corps et âme " pour " Sa Seigneurie" de Darlington Hall,à tel point qu'il en devient parfois pathétique, et pour moi il a gâché sa vie ,n'ayant pas su voir l'amour que lui portait Miss Kenton: 1ère intendante ,qui ,tout comme Stevens dirigea le domaine de " main de maître ".
Mais si à la fin du roman Stevens se remet quelque peu en question ,car il ne comprend pas son nouveau " patron" américain de surcroît,il se promet de tout faire pour lui être agréable.
Un tableau du majordome anglais superbement décrit et retracé.Tout est en discrétion,douceur,et chuchotements.
J'imagine à merveille ,grâce à la plume deKazuo Ishiguro ,ces grandes demeures anglaises et tout le personnel entourant de leur savoir faire les très nombreux invités de la " High Society anglaise" de cette époque nous sommes dans les années 1920/ 1930.
Dans le fabuleux salon de Lord Darlington où de graves décisions seront prises ,vont se croiser de puissants hommes d'états de tous bords et nationalités.
A recommander.
Je n'ai pas vu le film qui d'après les retours est parait-il magnifique j'essaierai de me le procurer.


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Presque par hasard, un genre de chiasme s'est produit dans mon parcours lecture. Je viens de lire un texte écrit par un Anglais de base et qui sonne et concerne le Japon et sa culture dont il est singulièrement imprégné.
Ici, l'auteur est un Japonais de naissance naturalisé Anglais et qui décrit magistralement l'existence d'un butler, un super majordome anglais pur et dur.
Amusant, amusé, donc.
Ce livre est assez impressionnant car tout sonne juste, et très anglais pour le coup.
Je suis particulièrement touché par ce personnage qui cherche à être digne, à servir au mieux selon une tradition et des valeurs qui trépassent et qui au final a l'impression d'avoir tout à fait échoué. Encore que, le salut serait dans la badinerie, la capacité à apprécier le badinage... J'ignore le terme anglais dont il est question dans le texte original. Aujourd'hui on parlerait de "small talk"...
Bref, en fait c'est tout une forme de décadence à laquelle on assiste, mais qui survient après une désespérante poursuite d'une perfection aveugle et (auto-)destructrice. Terrible, en fait. Terrible.
Je ne sais pourquoi je pense à Javert, personnage lui aussi totalement voué à des valeurs et à la supériorité de la loi (en l'occurrence) qui l'amène à commettre des actes qui frôlent l'inhumanité voire qui l'atteignent. Pourtant il est droit, il est rempli de rectitude. Ce qui est louable. Ce que je trouve beau.
Mais la beauté, en fait, parfois ou souvent, c'est la mort.
La vie viable serait quelque part dans la médiocrité.
Et il faut s'en contenter.
Il faut en être content.
Il faut.
"Il faut".
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Nous sommes en 1956 et Mr Stevens, majordome à Darlington Hall depuis plusieurs décennies, se met en route vers Little Compton pour retrouver Miss Kenton. Cette dernière a longtemps travaillé avec lui comme gouvernante et sa dernière lettre laisse entendre que cette époque de sa vie lui manque. Cela tombe à merveille, la grande maison a besoin d'étoffer son équipe de domestiques, considérablement réduite après la vente de la propriété.
Ce voyage de quelques jours est l'occasion pour le majordome vieillissant de faire une rétrospective de sa carrière, de la glorieuse époque de lord Darlington aux premiers mois avec Mr Farraday. le narrateur replonge dans ses souvenirs et s'aperçoit, à sa grande surprise, que les choses ne se sont peut-être pas passées exactement tel qu'il lui semblait.

Il y a quelques années, je n'avais pas du tout accroché à Auprès de moi toujours. On m'avait alors conseillé, si je décidais de retenter la lecture d'un roman de Kazuo Ishiguro, d'opter pour la version originale. J'ai suivi cette recommandation pour The remains of the day et je n'en suis pas déçue !
Résumée comme je l'ai fait précédemment, l'intrigue peut sembler ennuyeuse à souhait. Pourtant, il n'en est rien. J'avais du mal à interrompre ma lecture quand il se faisait tard. Il faut dire que Mr Stevens a du style ! Et quel régal pour moi que sa personnalité : absolument obsessionnel voire même des traits autistiques. Ce personnage est tour à tour amusant, impressionnant, agaçant. Cette bonne Miss Kenton ne devait rire tous les jours sous ses ordres mais on notera qu'elle prenait aussi parfois plaisir à jeter de l'huile sur le feu. Que ce soit dans les interactions entre les personnages ou dans ce que Stevens confesse au lecteur, tout est dans le sous-entendu, dans la nuance, dans la délicatesse.
Je recommande vivement ce livre ! Il est très plaisant et, en plus, pas très long.

Challenge ABC 2022/2023
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Le roman débute en 1956 avec Mr. Stevens, majordome de la noble maison de Darlington Hall. Son employeur, l'américain Mr. Farraday, lui offre, pour quelques jours, sa belle voiture et de quoi se payer des pleins d'essence pour que Mr. Stevens puisse partir en vacances. Ce dernier profite de cette opportunité pour rejoindre les Cornouailles, là où s'est installée il y a quelques années Miss Kenton, ancienne gouvernante de Darlington Hall avec qui il a travaillé pendant de nombreuses années.

Pendant ces six jours de road trip à travers la campagne anglaise, on a accès au monologue intérieur de Stevens qui se remémore les années 20 et 30, quand le propriétaire de Darlington Hall était Lord Darlington. La petite histoire se mêle à la grande car la maison est le siège de nombreuses réunions officieuses de l'entre-deux-guerres. Lord Darlington reçoit en effet de nombreux hommes politiques, l'ambassadeur allemand notamment mais même le premier ministre britannique, et semble s'être porté garant de ce qui deviendra la phase la plus sombre de l'histoire allemande …

Kazuo Ishiguro offre des réflexions sur la dignité et le maintien de celle-ci, sur la servitude, sur ce qui fait un bon majordome. Stevens est aussi attaché et investi dans sa carrière de majordome que s'il s'était engagé dans une carrière ecclésiastique. Il a sacrifié sa vie pour faire ce qui lui semble le plus juste et le plus noble : servir son employeur dans le plus grand dévouement possible. Ce qui le rend parfois insensible mais aussi aveugle à certaines réalités. Il n'est pas là pour avoir un avis, pour juger, il est là pour faire son travail et faire honneur à son employeur, point.

C'est un roman élégant, au charme suranné, que je recommande chaudement. J'ai trouvé le narrateur très attachant de par ses maladresses mais aussi tellement agaçant parfois … On a envie de le secouer comme un prunier pour qu'il se réveille.
J'ai cependant quelque peu regretté le déséquilibre entre les deux temporalités de l'histoire. J'aurais aimé que les petites aventures de son road trip prennent au moins autant de place que la remémoration des années passées.
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Mr Stevens, majordome a servi avec rigueur et fidélité un lord Anglais pendant environ 35 ans de 1920 à 1955. Suite au rachat de la propriété, son nouvel employeur, un riche américain lui octroie quelques jours de congés. Un voyage à la recherche de Miss Kenton, ancienne intendante lui fait découvrir la campagne anglaise qu'il parcourt avec gourmandise en se remémorant son passé, le faisant ainsi découvrir au lecteur. Un livre magnifique d'où se dégage une atmosphère nostalgique des événements passés avec parfois l'amertume d'avoir raté une occasion, tant la haute estime de son devoir primait toute autre circonstance. Cette parenthèse enchantée offre au majordome l'opportunité de s'interroger sur la façon d'exercer son art, d'évaluer la façon dont il a habité et habite sa fonction comme un véritable sacerdoce. Très belle découverte !
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Un roman que je n'aurais jamais eu l'idée de lire s'il n'y avait eu Babelio et quelques critiques très élogieuses de certains de mes amis.
Qu'il est différent de moi ce monsieur Stevens. Jugez plutôt. C'est un majordome "vendu" quelques années auparavant avec le domaine de la noblesse britannique dans lequel il exerçait sa fonction à un riche américain. Ce nouveau propriétaire désarçonne quelque peu notre majordome, peu enclin à apprécier les badineries. mais c'est lui qui va le pousser à partir en voyage quelques jours., découvrir une Angleterre qu'il connait peu finalement. Monsieur Stevens est majordome jusqu'au bout des ongles, sa fonction dirige toute sa vie. Elle et la dignité qu'elle implique lui dictent son comportement et prennent le pas sur les évènements personnels qui se produiront. Cette fonction EST sa vie.

Ce voyage va agir comme un révélateur pour lui. Il lui donnera l'occasion de se remémorer les années passées au service de lord Darlington, ce lord animé au départ de l'intention de ne pas alourdir inutilement les punitions infligées à l'Allemagne par le traité de Versailles, qui basculera peu à peu dans un soutien involontaire au régime d'Hitler. Cette ambition diplomatique donnera lieu à plusieurs réunions de la plus grande importance à Darlington Hall, dont monsieur Stevens sera le maitre d'oeuvre et le garant de la bonne marche.

Ce voyage est aussi l'occasion, occasion dont il se réjouit à l'avance, de revoir Miss Kenton, ancienne intendante du domaine avec laquelle il avait collaboré de nombreuses années, dans une relation faites de haut et de bas, très formelle, même si une tasse de cacao les réunissait pendant quelque temps le soir. Cette rencontre sera difficile pour monsieur Stevens et le mettra face à lui-même. Lui l'homme, non le majordome.

J'ai longtemps hésité pendant cette lecture entre les différents sentiments que monsieur Stevens m'inspirait. Il m'a parfois semblé un peu ennuyeux, m'a souvent horripilée, m'a laissée songeuse devant tant d'aveuglement, et m'a aussi émue, notamment dans les deux occasions où il relate les larmes qui coulent sur son visage sans qu'il en soit conscient. Il a donc un coeur, ce monsieur Stevens, un coeur qu'il a oublié trop souvent au nom de la dignité et de la fierté d'être un grand majordome, abdiquant toute personnalité, tout sentiment personnel dans l'exercice qu'il veut parfait de cette fonction.

Un roman au charme un peu suranné, écrit dans une langue qui m'a réjouie par sa beauté à la fois classique et simple, et nous délivrant le portrait tout en nuances d'un homme qui réalise tardivement qu'il aurait pu avoir une autre vie.
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Incontestablement, Ishiguro est le plus britannique des Japonais. Ce roman, magnifiquement adapté au cinéma par James Ivory, avec dans les rôles principaux Anthony Hopkins et Emma Thompson, mêle habilement l'ambiance des romans anglais et la délicatesse de la littérature japonaise.

Stevens est majordome, un majordome anglais à l'ancienne, digne, consciencieux et totalement dévoué à la famille qu'il sert. Après avoir servi Lord Darlington pendant la plus grande partie de sa vie, il est désormais attaché au service du richissime américain qui a racheté Darlington Hall. Sur les conseils de son nouvel employeur et pour la première fois de sa vie, Stevens prend quelques jours de congé. Un voyage en voiture vers le sud du pays, à la rencontre de Miss Kenton, l'ancienne intendante de la demeure. Quelques jours pour se replonger dans ses souvenirs, du temps de la grandeur de la maison, des réceptions fastueuses et d'une relation faite de heurts et de complicité.

Alternant entre passé et présent, cette immersion dans les réflexions et les souvenirs de Stevens, nous permet de découvrir un homme qui a consacré sa vie à servir au point d'oublier de vivre. C'est un portrait extrêmement touchant, empreint de nostalgie. Nostalgie aussi d'une époque sur le point de disparaître.

Je lis pour la première fois Ishiguro et je reste sous le charme de la perfection, de la minutie, de la subtilité de cette écriture. Chaque mot, chaque phrase, parfaitement ciselé, un véritable travail d'orfèvre. C'est un roman au rythme lent, aussi feutré que les pas des domestiques dans les couloirs d'une grande demeure, sans aventures ni rebondissements, mais au charme indéniable.
Lien : http://tantquilyauradeslivre..
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« Les vestiges du jour » est un roman écrit en 1989 par Kazuo Ishiguro, né à Nagasaki en 1954, arrivé en Grande-Bretagne à l'âge de cinq ans et prix Nobel de Littérature.

Situé dans la période qui va de l'entre-deux-guerres jusqu'aux années cinquante, le roman évoque de prime abord un opus de P.G. Wodehouse nous narrant les aventures drolatiques de l'inimitable Jeeves, ou une romance raffinée de Somerset Maugham qu'évoquait Alain Souchon dans sa chanson éponyme. Et pourtant. le roman singulier d'Ishiguro fait preuve d'un esprit de sérieux qui l'éloigne de la verve humoristique « so british » de Wodehouse et tient davantage du conte philosophique que de la romance.

Le narrateur Stevens est le majordome vieillissant d'un riche américain, Mr. Farraday qui a repris le somptueux domaine de Darlington Hall, suite au décès de son ancien propriétaire, Lord Darlington. Sur la suggestion de son nouvel employeur, il entreprend un voyage de quelques jours dans la Ford de Mr.Farraday, afin de « voir du pays ».

Comme l'indique son très beau titre, « Les vestiges du jour », le voyage de Stevens est avant tout un voyage intérieur, teinté d'une nostalgie douce-amère où le narrateur plonge dans les souvenirs d'une vie tout entière dédiée à sa vocation de majordome. Dans un style compassé et volontairement précieux, qui épouse la nature des réflexions et de l'univers de Stevens, Ishiguro nous conduit au coeur de l'entre-deux-guerres, et du tropisme germanophile de l'influent Lord Darlington, qui fut son employeur pendant la plus grande partie de son existence.

Le majordome a l'intention de profiter de son voyage d'agrément pour rendre visite à Miss Kenton qui fut son employée pendant de nombreuses années et de lui proposer de reprendre du service, suite à un échange épistolaire laissant entendre que son mariage ne se portait pas au mieux. La relation entre le narrateur et celle qui fût sa confidente recèle de nombreux non-dits. Les deux personnages aux manières impeccables, tout droit sortis d'un roman élisabéthain, ont peut-être sacrifié la possibilité d'une authentique histoire d'amour sur l'autel de leurs fonctions respectives au service de Lord Darlington.

Roman paradoxalement immobile, dans le sens où il ne comporte pas de véritable intrigue, « Les vestiges du jour » est teinté de la douce mélancolie qui colore l'introspection de son narrateur examinant sa longue carrière de majordome. Aussi suranné que cela puisse paraître, il donne à sa fonction la plus haute importance, et la conçoit comme une destinée qui mérite tous les sacrifices. Pressentant qu'il est sur le déclin et ne s'acquitte plus de sa tâche avec le même entrain que durant sa jeunesse, il s'interroge sur le sens d'une fonction sur le point de devenir obsolète.

« Les vestiges du jour » donne ainsi lieu à de longues digressions sur la dignité, qui est selon le narrateur, la qualité essentielle d'un majordome. Avec un esprit de finesse et de sérieux que le style ampoulé de l'auteur rend à merveille, Stevens revient sur sa vocation, et sur la dignité dont il a su faire preuve dans l'exercice de ses fonctions, à l'image de son père qui fut lui-aussi majordome au début du siècle.

Le roman d'Ishiguro est un exercice de style ironique et caustique, qui questionne la haute société anglaise, son raffinement, sa sophistication, son attention démesurée pour les apparences, et le dévouement de certains domestiques pour leur employeur. Ne nous y trompons pas. Derrière ses bonnes manières, et son faux air de roman nostalgique d'un homme intègre qui interroge avec sincérité son parcours de majordome, se dissimule un ouvrage d'une cruauté presque dérangeante.



« Les vestiges du jour » est un roman ambitieux qui comporte plusieurs niveaux de lecture. La finesse du narrateur suscite l'empathie du lecteur qui s'attache peu à peu à un vieux monsieur qui se retourne sur les vestiges de son existence. Et pourtant. C'est le regard sans concession de l'auteur qui finit par l'emporter, une dénonciation d'autant plus cruelle qu'elle est implicite, de l'inutilité des sacrifices de Stevens, passé à côté de sa vie, pour servir un « Lord » aux inclinations plus que douteuses.
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