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sur 203 notes
Un recueil de cinq nouvelles douces amères dont le fil conducteur est la musique. La musique comme vecteur permettant de lier des relations, transmettre ce qui ne peut plus être dit par des mots, apaiser les tensions... la musique comme un vecteur universel de communication entre les êtres humains, un homme et une femme, un musicien vers un auditoire.
On retrouve dans ces cinq nouvelles le style si brillant et si magnifique de Kazuo Ishiguro. Notamment la nouvelle intitulée "Advienne que pourra" qui se rapproche beaucoup du roman "l'inconsolé". Tous les personnages sont traités avec beaucoup de finesse et d'intelligence. Ils sont tous touchants dans leur désespoir de perdre leur amour, leur quête de reconnaissance, leur douce folie.
Le ton général de ces nouvelles que l'on retrouve dans les romans de Ishiguro et qui moi me fascine c'est ce léger décalage qui apparaît dans chaque histoire. Il y a toujours une faille, un biais, quelque chose difficile à comprendre, dont on ignore ou suppose les véritables raisons. Ishiguro nous laisse à chaque fois dans le questionnement et par sa petite musique marque le lecteur de ses interrogations.
Ces cinq textes sont remarquables et magnifiquement écrits
La lecture de ce recueil peut être une bonne introduction à l'univers d'Ishiguro pour une première découverte.
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Je me réjouissais de retrouver l'auteur des « Vestiges du jour », mais je ne reconnais pas dans ces nouvelles l'écriture qui m'avait tant séduite. Ici, le style est différent. La musique, l'amour, et le désenchantement s'imposent comme les thèmes communs à de courts récits. Ils mettent en scène de curieux personnages qui apparaissent bien désespérés.
Cependant j'ai bien fait d'aller au bout, car la dernière nouvelle, intitulée « Violoncellistes », est celle qui m'a plu.
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C'est la première fois que je lis cet auteur et j'ai bien aimé ce recueil de nouvelles. L'écriture est fluide, c'est agréable à lire. Je n'étais pas forcément séduite par le thème et les personnages de certaines des nouvelles (les deux dernières) mais on accroche assez rapidement aux histoires
J'ai surtout bien aimé le ton de ce recueil où il y a beaucoup d'humour, surtout dans la deuxième nouvelle:"Advienne que pourra" qui est vraiment hilarante. J'ai également beaucoup aimé la troisième: "Les collines de Malvern".
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Kazuo Ishiguro est sans doute l'un des auteurs contemporains les plus stimulants. Japonais comme son nom l'indique, il n'a pourtant de japonais que son patronyme. Son style est tout britannique. "Les vestiges du jour" qui lui valurent la célébrité auraient pu être écrits par Henry James ou Somerset Maugham.
Admirateur enthousiaste de son oeuvre (je tiens "Auprès de moi toujours" pour l'un des meilleurs romans des dix dernières années), je ne pouvais pas ne pas lire son dernier recueil de nouvelles.
Ces cinq courts récits ont pour trait commun la musique que ses protagonistes pratiquent, composent ou écoutent. On y retrouve l'élégance coutumière de Ishiguro agrémentée d'un zeste d'humour. Ainsi "Les collines de Malvern" versent carrément dans la loufoquerie, un trait inédit dans l'oeuvre de Ishiguro.
Pour autant, on ne peut dissiper le soupçon que ces nouvelles constituent des fonds de tiroir, des oeuvres à peine ébauchées qu'un éditeur pressé de vendre a arrachées à un auteur en panne d'écriture (son dernier roman remonte à 2005).
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Cela commence par une tonalité mystérieuse dans l'atmosphère feutrée de Venise.
Puis suit une note désenchantée dans un appartement moderne londonien.
Un air de guitare dans les collines anglaises de Malvern continue le mouvement.
La quatrième nouvelle fait écho à la première, avec un fond sonore plus fantastique.
Enfin, nous retournons à Venise dans le souffle d'un violoncelle.
Le mouvement général se demande quel degré de mensonges et de vérités se cachent derrière la réussite.

Ces "cinq nouvelles de musique au crépuscule" sont souvent surprenantes, parfois émouvantes, mais les personnages m'ont paru désagréables, comme une note discordante...
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La Feuille Volante n° 1231
Nocturnes – Kazuo ISHIGURO – Éditions des deux terres.
Traduit de l'anglais par Anne Rabinovitch.

Composer un recueil de nouvelles est un art difficile pour un auteur à cause de l'idée commune que le lecteur recherche dans tous les textes qui le composent. Ici le sous-titre est parlant puisqu'il s'agit de « Cinq nouvelles de musique au crépuscule ». le titre fait penser à Chopin, pourtant absent, mais de musique il est effectivement question dans chacune de ces nouvelles puisque Ishiguro convoque notamment Sarah Vaughan et met en scène un crooner américain sur le retour qui entonne les chansons qui ont fait son succès.
Il y a une dimension crépusculaire dans ces nouvelles, que ce soit ce vieux chanteur américain qui choisit Venise pour pousser la sérénade sous la fenêtre de sa femme qu'il aime, avant de divorcer parce que cela se fait dans son métier ou de ce couple d'anglais dont les relations battent tellement de l'aile qu'il attire un ami dans un traquenard pour essayer sans doute de sauver leur amour. Il s'agit surtout des couples, des subtiles variations des sentiments, du temps qui passe et de l'usure des choses, pour l'amour comme pour le reste (eh oui, l'amour est consomptible et ne rime pas avec toujours contrairement à ce que le dicton à l'eau de rose voudrait nous faire croire), même sur les canaux de la Sérénissime où paraît-il tout est plus romantique. En choisissant ce thème, la mélancolie n'est jamais très loin, le pathétique non plus et ce recueil nous présente les êtres qui font ce qu'ils peuvent pour survivre au quotidien avec leurs états d'âme. Tous les musiciens que nous présentent ce recueil ont un côté « loser » ou, ce sont à tout le moins des êtres qui se cherchent. le narrateur y parle toujours à la première personne et ne cache rien de ses failles.
Il y a aussi le concept de réussite, si important dans nos sociétés occidentales, de cette réussite qui couronne une vie professionnelle et qui engendre l'estime de soi, parfois l'égotisme et l'admiration d'autrui. C'est d'autant plus révoltant que, dans les cas qui nous sont présentés, ces musiciens ont tout ce qu'il faut pour réussir. Il en est question dans l'histoire un peu surréaliste de ce couple d'anglais comme dans celle de ce vieux crooner qui veut sacrifier son couple pour relancer sa carrière. Il est en effet question de réussite pour ce talentueux saxophoniste dont la carrière n'a pas décollé à cause de sa laideur et qui accepte de se faire refaire le visage avec l'argent de l'amant de sa femme. Une opération esthétique lui viendra en aide… mais ! On ne parlera jamais assez du regard des autres et de ses conséquences néfastes. Cela peut être aussi une carrière pleine d'avenir, une réussite en devenir où on se dit légitimement que rien ne peut venir la contrecarrer comme celle de ce violoncelliste qu'une étrange femme souhaite entendre jouer pour elle seule. Pourtant les choses ne sont pas aussi simples et il ne faut guère camper sur nos propres certitudes. Il n'est pas rare que les illusions les plus solides soient déçues et même si la réussite arrive, il est aussi certain que, comme le disaient les anciens, « la rocheTarpéienne n'est jamais loin du Capitole », ce que le poète redit à sa manière « Rien n'est jamais acquis à l'homme, ni sa force ni sa faiblesse ni son coeur... »
Que ce soit dans la campagne anglaise, à la terrasse d'une piazza italienne ou dans un hôtel Hollywood, l'ambiance est un peu délétère, émouvante, burlesque, même carrément loufoque et parfois dérangeante, avec toujours en arrière-plan la musique, des mélomanes ou des musiciens.
L'écriture est simple, presque minimaliste et m'a procuré un bon moment de lecture.

J'avoue que je ne connaissais pas cet écrivain anglais d'origine japonaise nobélisé en 2017. Cela a été une découverte pour moi.


© Hervé GAUTIER – Mars 2018. [http://hervegautier.e-monsite.com]
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Kazuo Ishigwo propose cinq courtes nouvelles centrées autour de la musique et des sentiments. Sentiments, pour la plupart, distendus, voulus ou non.

La musique tient également un rôle essentiel puisqu'elle et le lien ténu entre les personnages, soit en les rapprochant, soit les éloignant les uns des autres.

L'approche de l'auteur concernant la conception des différentes nouvelles est assez particulière. En effet, il n'y a pas vraiment de début, ni de fin. On plonge directement en plein coeur d'un épisode de la vie des ladite personnes, prenant ainsi partie que l'on les a déjà fréquentés auparavant et que l'on connaît tout d'eux. C'est une approche assez déconcertante mais on finit par s'y faire.

On ne peut pas dire que les divers individus soient « flamboyants ». Ils semblent plutôt éteints, pale. Ce sont surtout des personnes comme tout le monde, avec leurs propres soucis, des musiciens en quête de gloire ou sur le retour, désirant percés – où à nouveau – afin de se (re)trouver sur le devant de la scène.

Parfois un peu confus et/ou hermétiques à appréhender, mais, la curiosité aidant, cela se laisse malgré tout lire et à découvrir.
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Le titre m'a attirée et me voilà avec ce livre entre les mains.

Cinq nouvelles au ton nostalgique, des personnages en quête de leur vérité à la psychologie fouillée, des émotions justes. Ces cinq nouvelles de Kazuo Ishiguro résonnent comme une musique nostalgique au charme désuet.

La plume de l'auteur excelle à planter le décor, faire jaillir les images et chaque lieu dégage une ambiance particulière. L'auteur met aussi un immense talent à explorer les sentiments des personnages ; ils sont tour à tour désenchantés, rêveurs, ambitieux ou résignés. Jamais le trait n'est forcé, les mots semblent couler de source.

La musique est omniprésente, obsédante, j'ai d'ailleurs éprouvé l'envie d'accompagner la lecture des nouvelles de l'écoute des oeuvres, des titres évoqués et cela ajoute une dimension supplémentaire.

Je pensais n'avoir jamais abordé cet auteur et pourtant, une professeur d'anglais nous avait fait lire « The remains of the day », même ton nostalgique, mêmes descriptions fouillées, précises et des pans entiers du roman qui me reviennent en mémoire des années après la lecture.

C'est certain, j'aborderai d'autres oeuvres de l'auteur.
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J'ai lu ce recueil, un peu par hasard, en anglais. Et, si je n'ai pas eu de peine à tout comprendre, je suis certainement restée en surface en ce qui concerne la poésie, la sensibilité et le romantisme que l'auteur a voulu insuffler dans ces 5 nouvelles. Dommage. Je lirai certainement d'autres oeuvres d'Ishiguro, en version française cette fois, pour y saisir toutes les subtilités.
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Sur la place Saint-Marc, un crooner américain vieillissant embauche un musicien de terrasse pour donner une aubade en gondole à son épouse.

A Londres, un couple en crise reçoit à contre coeur un ami de jeunesse.

Dans les collines de Malvern en Angleterre, un ménage de randonneurs suisses s'enthousiasme pour le travail d'un jeune compositeur-interprète en galère venu chercher l'inspiration loin de la ville.

Un saxophoniste sans ambition et une présentatrice glamour, que rien ne destinait à se rencontrer, sont voisins de chambre dans un hôtel de Beverly Hills utilisé pour la convalescence discrète de personnalités qui ont eu recours à la chirurgie esthétique.

Un violoncelliste hongrois en début de carrière accepte pendant tout un été, le coaching musical d'une américaine énigmatique rencontrée par hasard sur la piazza d'une ville du nord de l'Italie.

Le titre du recueil de nouvelles donne le diapason pour les cinq histoires : il fait penser à la fameuse "note bleue" des musiciens de jazz, cette harmonie miraculeuse et fragile entre majeur et mineur, entre sourire et larmes. Ensuite, toujours comme dans une oeuvre musicale, les variations de registre d'un récit à l'autre créent le rythme, le relief, la surprise. le doux-amer pour la sérénade en gondole, le burlesque pour la visite du copain gaffeur, l'empathie grinçante pour les musiciens folkloriques helvètes, l'absurdité pour les déambulations nocturnes dans les couloirs d'un grand hôtel, la cruauté feutrée pour les leçons de violoncelle finales.

Le narrateur est un personnage différent dans chacune de ces histoires peu banales. Mélomane débutant ou plus mûr, musicien en devenir ou boudé par la réussite. Acteur ou simple observateur de l'action, plus souvent l'un et l'autre en proportions variables, il amène au coeur du récit ses propres failles mais il garde ou retrouve chaque fois, sans avoir l'air d'y toucher, un flegme et une dignité typiquement britanniques.

Un imaginaire original au service de textes subtilement émouvants sur l'acceptation résignée mais souriante des désenchantements de l'existence.
Lien : http://tillybayardrichard.ty..
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