Tout s'arrête…
Tout s'arrête
si tu n'écris plus.
L'écritoire d'ivoire
glisse dans la neige
et le gel pourfend
le poème et ses mots.
Valetaille et volaille
poussent des cris d'orfraie !
p.14
Nous ne lisons …
Nous ne lisons que le lierre
et les veines sous la peau
qui mènent au marécage
des mots en liberté,
mais nous nous enlisons
dans nos propres nuages.
p.10
Soudain…
Soudain, ne plus accorder
la moindre attention
au sens des mots.
Les choisir au hasard
et boire à l'accoutumée
son bol de fumée.
Côtoyer des fées.
Saluer les nains.
Serrer les mains.
p.13
Huy...
Huy. Hamoir. Hymette.
Les lieux communs
nous lient, nous rassemblent
et nous sommes,
par-dessus la rivière,
les derniers sauteurs,
les amoureux des gués,
pieds nus, cœurs moussus.
p.10
Lumière …
Lumière emportée
au fond d'un jardin noir
par un hiver de bise morte,
en écoutant
hères, trouvères, misères.
Et tout est dur
au-dedans de toi-même !
p.11
Hommage d'E. Savitzkaya à Jacques Izoard