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EAN : 9782070125258
134 pages
Gallimard (03/02/2009)
4.75/5   4 notes
Résumé :
«Je vis le long des jours très lents. Un torrent coule. Il va du temps à l'autre dimension du cœur où s'en vont ceux qui ont suivi la profondeur. Car le fond seul est véritable à notre attente. Là couchent les anciens trésors, dans des dortoirs d'algues, des reposoirs où l'Atlante prépare leur émersion, par les obscurs chemins dormants de ses immenses théologies sous-marines. C'est là que, revenant de la nuit, mon scaphandre a retrouvé l'inconnue folle des coquilles... >Voir plus
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À Philippe et Anne - Marie Jaccottet


Extrait 10

               9
Je vis le long des jours très lents. Un torrent coule.
Il va du temps à l’autre dimension du cœur
où s’en vont ceux qui ont suivi la profondeur.
Car le fond seul est véritable à notre attente.
Là couchent les anciens trésors, dans des dortoirs
d’algues, des reposoirs où l’Atlante prépare
leur émersion, par les obscurs chemins dormants
de ses immenses théologies sous-marines.
C’est là que, revenant de la nuit, mon scaphandre
a retrouvé l’inconnue folle des coquilles.
Visions des mondes engloutis, débris cruels
vont animer nos feux de forge et de pulsion.

//Géologie (1950 – 1957)/Editions Gallimard, 1958
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CAP DES TEMPÊTES
à Jacques Adout


Extrait 3

II
Sauvage orateur des tumultes
Nous avons survolé tes orages et enchaîné ces vieux lutteurs
  qui chancellent
L’Atlante, esprit d’abîme et le Grand Pacifique au cœur jaune.
Nous avons déchiré cet immense regard et nos vautours ont
  contemplé des capitales d’eaux fumantes.
Durs navigants du peuple blême,
En quelques traits de craie au tableau noir de l’atome
Nous avons effacé l’évangile des empires et renversé l’église
  des chars.
Mais on entend gronder dans le chœur des machines, on
  entend s’élever de nos œuvres sans maître
Comme un esprit de mort et de morne folie
Et sur nos Tables renversées
Le vent de Horn vient disperser
La cendre de nos cigarettes.

//Géologie (1950 – 1957)/Editions Gallimard, 1958
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L’ARBRE DE GENGHIS KHAN
à Baudoin


Extrait 6

Tendu toujours vers la lumière, j’ai tout foulé autour de moi.
Mais l’heure vient où le vol de l’aigle ne le rapproche plus du
  ciel et l’éloigne seulement de la terre.
Au sommet de ma force et de mon âge, dans un instant de
  grande félicité, j’ai compris qu’il était vain de m’élever encore.
Me souvenant avec regret d’une mince fontaine où je m’abreu-
  vais autrefois, je me suis tourné vers la terre.
Avec la force et l’amour du soleil, je projette sur elle une ombre
  immense, cette ombre est douce.
Des plantes, des oiseaux et des troupeaux sans nombre y vivent
  puissamment
Et les rivières et les saisons coulent comme autrefois sur les amours
  du cerf et les mouvances du saumon.
L’antique race et les enfants de l’aventure se sont mêlés dans le sillon
Et sur le sable des villes mortes où le renard fit sa tanière
C’est dans ma paix qu’ils rebâtissent. Provoquant leur terrible mère
Avec la pierre d’oubli.
O terre ! Là où l’ombre est la plus dense, où seul croyait régner sur
  l’œuvre des racines l’effrayant tumulte du cœur
S’étend une herbe encor plus fraîche. Là se cachent dans les délices,
  une source, des chevreuils
Et sur la flûte des amants
Une danse de libellules.


//Géologie (1950 – 1957)/Editions Gallimard, 1958
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1 /À Philippe et Anne - Marie Jaccottet


Extrait 2/2

Alors de rien, ainsi qu’un saut de truite à l’aube
je bondirai dans l’espérance, un bel instant.
Peut-être étant sorti du cercle de la lampe
dormeur, ai-je touché la trame de la nuit.
Peut-être ai-je entendu celle qui m’a guidé
depuis l’eau tendre et maternelle, par les fleuves
du temps griffu, vers le lieu où l’on doit se rendre,
disant : il ne faut plus vouloir. À quoi bon !
Être ou vouloir, telle est la question qui se pose.
Arrête enfin cette machine, si tu veux
entendre l’être et l’épouser aux très profondes
noces. Alors dans cette aire bien nettoyée
vide et sans rien que les beaux présents de la terre
les forêts deviendront la volonté de l’arbre.
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L’ARBRE DE GENGHIS KHAN
à Baudoin


Extrait 5

Habitant des cieux immuables
Et toujours habité par l’éternel ciel bleu
J’ai vu de nos deux regards qui s’affrontent
L’œuvre naître aujourd’hui.
Moi, le père à l’immense chevelure
Le père du Jour
À chaque aurore le premier et le dernier avant la nuit
Des convives de la lumière.
Le ciel vers qui je me suis tant dressé,
Irréductible, insatiable,
Neiges, vents, pluies, orages, sécheresses
Usant leur force contre moi,
Le ciel a fait en moi son œuvre.
Moi le terrible père
Juge de l’homme dans la plaine et des démons errant
  des montagnes
Je t’ai senti monter en moi, venant des terres noires
  et du sang frais de l’origine
O souterraine voie lactée, profonde force maternelle.
Et je suis mère des nations
Mère des sources, des troupeaux et des images salvatrices
Mère d’amour aveugle et du sommeil profond
Mère de l’ombre. Enfin !


//Géologie (1950 – 1957)/Editions Gallimard, 1958
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