Loin des rivages

            L’heure traversière
  
  
  
  
   Solitude solaire et souveraine.
   Silence qui s’accumule et qui songe.
   Là, entre terre et mer ― moment exact de la
connaissance ― ma mémoire échangée contre le torride de
l’air.
   Reste d’accepter le défi, qui mène jusqu’à l’attente.
   Pleurs de résine.
   Comment sortir du cercle de crainte et du rien où nous
brûlons ?


p.63

Terre profane
VI
  
  
  
  
Dans l’instant d’amour
lacérant la sentence,
le noir Voyageur
restitue en sous-œuvre
la semence du rêve.


p.60

Terre profane
VII
  
  
  
  
La lune et le soleil
fuyant les apparences
encochent le temps,
dépolissent le regard
jusqu’au feu originel.


p.61

Terre profane
V
  
  
  
  
Gouttes de ce sang
― la senteur du corps d’Abel ―
sur notre histoire.
Et notre cœur nomade
exilé dans ce meurtre.


p.59

Terre profane
IV
  
  
  
  
L’éternité meurt
de la pesanteur du cri,
des mots coupables,
des marées volées aux mers
et des ventres affamés.


p.58