Ce livre fut écrit en 1995. Avant le passage à l'euro. A
Marseille, la Charité vient juste d'être rénovée, le Panier est moins craignos qu'avant, mais il n'y a pas encore le Mucem.
Il faudrait avoir le plan de la ville si on veut le suivre le Fabio. En fait avec la Canebière, le port, le fort
Saint-Jean, la gare Saint Charles, l'Estaque, on se débrouille déjà. Et puis il y a les Goudes, les Acoules, les calanques…Bref, c'est
Marseille, la mer, la pêche, la bouillabaisse…
…Et tout ce qu'on ne voit pas quand on est touriste, les petits malfrats, les grands truands, «la voyoucratie » la Mafia ou la Camorra, on s'y perd. Et toujours ces relents nauséabonds de racisme, anti arabes, anti blacks, anti gitans, anti juifs, anti tout, et déjà le Front national (j'écris ceci en avril 2022, )
Fabio Montale est un fils d'immigré italien. Ses meilleurs potes sont fils, qui d'un portugais, qui d'un espagnol, ils jouent avec le feu. Ils se brûlent, même. C'est la Coloniale, c'est la Légion, c'est Djibouti, à droite, à gauche, toujours là où ça castagne. Mais Fabio va choisir autre chose. Flic. Comme une trahison pour Manu et Ugo.
Et les filles, ça va rien arranger.
Arrive ce qui devait arriver. C'est tout le sujet du livre que je ne vais pas raconter bien sûr.
Mais je vais vous parler de Fabio. C'est un personnage d'une grande humanité. Il est pas anti tout, lui, il aime tout le monde, surtout les filles qui le lui rendent bien. D'ailleurs, ses filles sont toutes intéressantes, Honorine et Babette, Lole,
Marie Lou et Leila. Je crois que celle que je préfère, c'est Leila. Leila est le symbole de l'immigration réussie (on était en 95, n'oublions pas) un mélange d'Ulysse et des Mille et une nuits. Bref, vous verrez bien.
Et pourquoi
Total Khéops ? La musique. Vous avez sûrement oublié ce groupe de rap marseillais, IAM, qui a écrit ce titre. (j'aime pas le rap) Mais j'ai aimé plein de musiques qu'il aime Fabio. du jazz, du reggae, de la pop, il met les cassettes en buvant du whisky. Et puis, il fait la cuisine, on a même les recettes et ça sent bon jusqu'ici. Sans oublier les livres, la poésie. Oui Fabio est un mordu de poésie. J'aime bien les soliloques de Fabio. Ou peut-être bien que c'est Izzo que j'aime, ses phrases percutantes, ses dialogues qui se catapultent, ses incises occitanes, cagou, engatse, ses déambulations dans
Marseille. Izzo, il est mort trop tôt. Rien n'a vraiment changé depuis…
Alors, si vous aimez Fabio, courez vite chercher les deux autres volumes de la trilogie :
Chourmo et
Solea. Moi, j'y vais de ce pas.