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4,04

sur 887 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je ne sais pas trop où classer ce livre magnifique.
C'est bien sur un roman policier mais le personnage principal est bien sur Marseille avec ses quartiers et son ambiance.
l'intrigue est bien secondaire, ce qui fait le charme de ce livre c'est de suivre le personnage de Fabio Montale au quotidien.
Ce personnage a été repris à la télé par Alain Delon qui en a fait totalement autre chose : Fabio c'est l'anti Alain Delon
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Ce roman m'a plongée dans les excellents polars joués au grand écran par nos grands acteurs français : Gabin, Delon, Ventura etc...
Nous voici donc dans le Marseille des années 80 où la monnaie était encore nos bons vieux Francs, avec le Minitel, les caïds (qui jouaient dans la cour des grands), les cités où les pompiers ne se faisaient pas encore caillasser, les calanques, l'odeur de la soupe de poisson au détour de chaque rue ...
L'auteur, Jean-Claude Izzo, nous propose ici une véritable excursion touristique à Marseille en nous dressant la toile de la ville : quartiers, nom des rues, gastronomie, vie Marsellaise ... L'intrigue policière arrive ici en second rôle .. Fabio Montale, flic de seconde zone, destiné à arranger les petits problèmes dans les quartiers nord. Ses amis d'enfance, Ugo et Manu, abattus lors de règlements de compte, Lole la belle gitane, maïtresse des 3 amis, Leila la beurette violée et tuée sauvagement, Babette l'amie confidente de Fabio et Marie Lou la prostituée. Beaucoup de personnages qui finalement se retrouvent tous dans un panier de crabe dans cette enquête. Tout s'enchaine, tout s'embrique au fur et à mesure des chapitres avec à chaque fois le portrait du lieu, du quartier, des odeurs de la ville.
J'ai emprunté ce livre à la bibliothèque sur les conseils d'un ami qui finalement me ravie car j'ai pu découvrir l'auteur et son écriture fluide et intéressante.
Adapté à l'écran par Delon (difficile à comprendre lorsqu'on comprend la personnalité de Fabio Montale, je ne suis pas sûre que Delon a pu se mettre dans sa peau à 100 %).
Si vous souhaiter vivre à Marseille quelques heures je vous conseille vivement ce bon polar.
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Total Kheops
Je ne suis pas marseillaise. Pour autant, je connais le quartier du Panier, Les Goudes, le cours Julien, la rue St Ferréol (grand tube des années 70 😊) et tous ces lieux dont parle Izzo qui font que Marseille est une ville envoutante. Les aventures de Fabio Montale, je les ai empruntées pour terminer le Challenge ABC-2018/2019. C'est donc un choix un peu instrumental mais…quel régal ! J'ai dévoré Total Kheops et me suis laissée séduire par le flic désabusé, solitaire, malheureux en amour, un vrai humaniste, ouvert aux autres et à leurs conditions (pourquoi avoir choisi Delon pour l'incarner ?).
Les amis d'enfance de Fabio sont décimés : d'abord Manu dans un règlement de compte, puis Ugo abattu par la police. Lole, leur amour de jeunesse a disparu. Cantonné à pacifier la vie des quartiers et à traiter avec le menu fretin, il va néanmoins prendre des risques pour mener l'enquête et se réconcilier ainsi avec son passé.
C'est efficace, de facture classique – mais c'est ce qui est bon – tous les archétypes du genre s'y retrouvent : la prostituée au grand coeur, la mère adoptive, les ripoux, les indics, … c'est plein de tendresse et de désespoir, le tout sent l'iode et le soleil est généreux. A lire sans modération.

Challenge ABC – 2018/2019


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« Où l'on côtoie l'infiniment petit de la saloperie du monde » Total Kheops chapitre 12.

Marseille… Les riches, les pauvres, les cigales, les bons, les truands, les gangsters, la misère, le vieux port, les braquages, la cuisine à l'huile d'olive, la chaleur, la mer, les quartiers nord, l'amour, la drogue, le marché aux poissons… la mort…

Total Kheops, c'est une plongée à coeur ouvert dans la ville de Marseille, en tournant les pages on a l'impression de discerner les odeurs, d'entrevoir un paysage, une rue, un quartier, d'entendre le brouhaha de la foule sur le vieux port, de souffrir de la chaleur… En tournant les pages on se noie dans cette gigantesque cité, elle nous attrape de toutes ses forces.

Fabio Montale a dans les 45 ans, c'est un « putain » de flic depuis trop longtemps, les quartiers nord, il connait comme sa poche, les rouages de la délinquance, de la filouterie. Comme personne il sait quand et comment intervenir, et surtout pourquoi. Fabio Montale, il a grandit à Marseille, avant, on imaginait tout sauf le voir un jour chez les poulets. Quelque part c'est ce virage qui lui aura fait perdre ses seuls amis, ses meilleurs amis à l'époque. Ugo et Manu ont continué à donner dans les braquages, à grimper dans l'échelle sociale de la pègre marseillaise. Lole ne savait plus ou pas qui aimer dans ce trio, elle a préféré ne choisir personne.

Mais le passé a souvent tendance à ressurgir, pas forcément pour le meilleur. Manu est retrouvé mort un matin, assassiné, Ugo en cherchant à le venger tombera sous les balles de la police, Lole préfèrera l'exile, la fuite vers un ailleurs qu'elle n'est même pas certaine de connaître. Fabio, même vingt ans après n'arrive pas à s'y résoudre. En rester là ? Impossible, ce n'est pas de la vengeance, non, c'est comme ça. La justice, une justice, quelque chose. Pour le meilleur, comme pour le pire.

On referme « Total Kheops » dans un drôle d'état, Fabio Montale et son univers, eh bien on s'y attache vraiment. du coup, c'est avec fébrilité qu'on file chez son libraire pour se procurer « Chourmo » les deuxième volet de « La trilogie Fabio Montale ».
Lien : http://testivore.com/total-k..
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Du Panier aux quartiers nord, du Vieux port à l'Estaque, de la Canebière à la Belle de mai, une déambulation marseillaise sur les pas de Fabio Montale. J'ai redécouvert Marseille fin des années 70est la description de Jean-Claude Izzo dans les années 2000 correspondait à ce que je voyais . Mais aujourd'hui si l'esprit de Marseille reste inchangée, bien des lieux se sont modifiés, la rue Saint Ferréol n'est plus une des rues les plus chics de la capitale du Sud, et l'insécurité s'est accrue dans certains quartiers, des fusillades quasi quotidiennes font la une de la Provence. L'intrigue n'est pas des plus addictives, mais la personnalité de Fabio Montale est attachante et la lecture addictive.
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Ce livre a une petite histoire. Je vous l'explique : il y a quelques temps, mon Jules avait rapporté une grande quantité de livres. Compliqué, car besoin de faire de la place sur les étagères, de répartir différemment certains livres d'une pièce à l'autre… mais on y est arrivé. Parmi ces livres, deux romans de Jean-Claude Izzo : Chourmo et Solea.
Un jour que Jules s'interrogeait sur sa lecture suivante, je lui suggère donc : « pourquoi ne lirais-tu pas un des livres de Jean-Claude Izzo ? » Il m'a répondu qu'il préférait attendre d'avoir le premier tome de la série, puisque nous avions les tomes 2 et 3. Ah ! Avec tous les livres qu'il a rapporté, il faut encore s'en procurer pour pouvoir les lire dans le bon ordre. J'en prends bonne note, dans un coin de mon esprit.

Quelques temps plus tard, au moment d'offrir à Jules un ou des livres, je regarde ce qui est proposé dans un petit magasin que nous fréquentons et qui a un rayon librairie plutôt bien achalandé. Je me fais la réflexion en regardant les romans proposés qu'il doit y avoir là un bel échantillon des livres à avoir dans sa bibliothèque, livres marquants de toutes époques et tous genres. En parcourant le rayon, mon regard accroche un roman à la couverture jaune, bien flashy : Jean-Claude Izzo, Total Khéops. Bien sûr je n'ai pas pensé à me renseigner sur le titre du livre que nous devions nous procurer de l'auteur. Je réfléchis un instant, mais me dis qu'avec un titre pareil, Total Kheops, il ne s'agit certainement pas du début d'une histoire qui se poursuivrait avec Chourmo et Solea. Je me rabats donc sur d'autres choix.

Vous l'aurez deviné, Total Khéops était bien le titre qu'il me fallait et je suis retournée l'acheter par la suite.

Je découvre donc Fabio Montale, que je connaissais de nom seulement (jamais vue la série du même nom).
Avec Total Khéops, on est dans le roman noir. Fabio Montale est un flic atypique, à la croisée des chemins entre voyou et force de l'ordre. Il oscille donc entre les deux milieux, tout cela sur fond d'ambiance marseillaise.
L'intrigue n'est pas l'essentiel. L'enquête implique directement notre personnage principal - le mot héros ne lui sied pas forcément - et c'est indéniablement lui qui colore le roman de sa présence, de son caractère, de ses choix, de ses réactions.

Un roman qui mérite qu'on y revienne et ça tombe bien, le reste de la trilogie est déjà sur mes étagères !
Alors au suivant !

Lien : https://chargedame.wordpress..
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Jean-Claude Izzo est Marseillais et on n'en doute pas en le lisant. À l'image de son héros, Fabio Montale, ce français issu d'une famille d'émigrés italiens vit sa ville et connait tous les quartiers.
"Total Khéops" est le premier volet d'une trilogie de polar marseillais.
Fabio est un flic qui va enquêter pour venger la mort de ses deux amis d'enfance, Manu et Ugo puis de la jeune Leïla qui était amoureuse de lui.
Il le fait par amitié mais aussi par amour pour Lole, la fille aimée par les trois copains depuis leur enfance.
Il dépend de la brigade de surveillance de secteurs, une unité chargée de faire régner l'ordre dans les banlieues. L'enquêteur va déambuler dans les hauts lieux de sa ville, de jour comme de nuit, mais on est loin de Pagnol et ça ne rigole pas car il va devoir se frotter à la mafia.
Fabio va jouer un jeu dangereux car deux organisations se disputent Marseille depuis dix ans, La Nouvelle Camorra et la Nouvelle Famille. Entre prostitution, trafics de drogue et d'armes, il dérange et va se trouver dans le merdier, « Total Khéops » comme disent les rappeurs d'IAM. Il faut dire que la bonne sonore de ce polar est exceptionnelle. Entre le rap et le jazz, il y en a pour tous les goûts. J'adore.
Pour autant, il y a un peu trop de violence mais Marseille est sans conteste une ville bouillonnante et un théâtre idéal pour un policier.


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Un Polar social bien noir et pessimiste avec deux personnages principaux Montale Fabio policier relégué aux affaires mineures et la ville de Marseille .
Izzo dépeint un milieu marseillais gangrené socialement par la drogue, la prostitution et le jeu, milieu qui n'offre à sa jeunesse populaire issue principalement de l'immigration, aucune porte de salut.
Un policier sur une voie de garage, désabusé et bien tanné par la vie la cinquantaine fatiguée. Pourtant bien entouré de femmes de caractère il vit dans une solitude sentimentale désespérée ressassant ses souvenirs sur les chemins qui ont été ratés
Indécrottable sentimental il n'est pas fait pour le métier de policier
Marseille melting-pot depuis toujours de l'immigration dont le coeur se vide sous l'effet de la violence qui progresse de manière inexorable depuis qu'un chômage sévère s'est installé. Marseille dont le soleil n'atténue pas la pauvreté des couches populaires et la peur dans le centre ville.
Un milieu policier qui n'a rien a envier à celui des maffieux., terriblement efficace et meurtrier la compréhension passe après l'action autrement dit la vie humaine n'a pas sa place ici. On tire, on magouille et on marche et fait des croche-pattes au policier compréhensif
Un policier bien emmené et terriblement vrai et efficace

Quelques apartés  pour le plaisir !
Delon incarnait au cinoche le personnage Izzo ! Delon en Montale c'est une erreur monumentale , un péché de vanité (pauvre Izzo) Montale c'est un Patrick Dewaere un sensitif, pas un barbot comme Delon juste capable de promener Delon dans sa gabardine sur la canebière  (can-o-beer) avec son regard de dur tout juste capable d'émotionner une midinette. Enfin tant pis .
Brèves sur des roussins du sud : en Provence, en Sicile et à Marseille
le commissaire Laviolette naît en 1977 à Digne créé par Pierre Magnan qui a cinquante cinq ans
Fabio Montale naît en 1995 à Marseille créé par Izzo qui a cinquante ans
Salvo Montalbano naît en 1998 à Vigata (Sicile) créé par Camilleri qui a soixante treize ans
Le lien ?
De très bons, « aimables » et sympathiques personnages :
ils sont du sud, italiens ou d'origine italienne ou presque italiens (la Provence a connu bien des bandes de Piémontais en transit),
Ils ne sont pas tout jeunes
Ils ont été créés par des écrivains âgés c'est à dire à maturité bien sonnée et tempérée.
On en déduit que pour créer un très bon personnage policier il faut avoir de la bouteille Les années 1990 un bon cru pour le « petit noir »
Le lien ?
Amateurs de musique,
Montale aime IAM le rap et Ray Charles, Laviolette amateur de spectacles vivants aux «  les nuits de la citadelle » aime la musique classique et Montalbano ? le chant des mouettes ?
Le lien ?
Amateurs de bonnes cuisine, Montalbano, en bon sicilien,  idolâtre la caponata et les pâtes ‘ncasciata avec courgettes fromage et viande hachée, Laviolette les paupiettes à la financière et grives mouillées de champagne blanc de blanc et Montale le poisson langue de morue avec clovisses et quelques lamelles de truffes et champignons arrosée d' une bouteille de Bandol

Ils sont célibataires mais avec des amantes par-ci par-là ...du très sérieux mais ...mais il y a toujours quelque chose qui va pas ! Amantes qui précisons-le ont du caractère et il y'en faut pour supporter ces grands garçons.
Célibataires entourés par de maîtresse femmes tout à la fois mères, gouvernantes et cuisinières. La Chabassut pour Laviolette, Honorine pour Montale et Adelina pour Montalbano
Des grands garçons avons-nous dit !
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Laissez tomber le Marseille de Marius, faites de même avec celui de la série Poubelle La vie et entrez – si vous l'osez – dans une ville qui a tout d'un enfer annoncé.

La plume d'Izzo a un léger accent du Sud, vé, additionnée de quelques mots d'argot et elle t'entraine, avec son Fabio Montale de flic, à travers un Marseille qui a tout du 93 d'Olivier Norek !

Ici, on vote communiste, le FN fait son business et tout le monde en à après l'Arabe (Algérien), le Noir, le Jaune.

Bref, ils voudraient bien n'avoir que du Dash : le Blanc de Blanc. Ici, l'immigré, c'est de travers qu'il est regardé et bien entendu, parqué dans des Cités, terreau du banditisme.

Sans sombrer dans le pathos, l'auteur, au travers de son flic désabusé, nous montre une ville gangrénée par son racisme ambiant, violent, par son Histoire, aussi, pas très nette durant la Seconde Guerre Mondiale.

Izzo, il n'y va pas par quatre chemins et appelle un chat, un chat et le texte est ponctué de gros mots tels que bougnoule, crouille (terme raciste et injurieux utilisé pour désigner une personne d'origine maghrébine) ou niaquoué.

Je déteste ces mots, mais quand un raciste parle, il ne met pas des gants et cela aide à vous plonger encore mieux dans l'ambiance sombre et sordide de ces quartiers mal notés.

Fabio Montale non plus ne fait pas dans la dentelle, bien que lui, le racisme, il n'aime pas ça. Flic un peu trouble, au passé peu glorieux, voyou avant d'être flic, il est désabusé, a peur de s'engager, peur d'aimer. Un flic brisé mais on l'aime de suite, le Fabio.

Cette enquête qu'il réalisera moitié en sous-marin, moitié en officiel, est aussi un bon prétexte pour nous faire découvrir la vile de Marseille au travers de ses banlieues, ses truands, ses petites frappes, sa zone, ses exclus, ses flics violents, ces parents qui ont démissionné, ces jeunes qui ne savent pas quoi faire et qui ne connaissent pas leur identité.

Bien que nous soyons dans les années 1995, rien n'a changé depuis, hormis le Minitel qui est mort et les smartphones qui ont fait leur apparitions.

C'est un roman brut, un récit sans une once de lait (mais avec une pointe de sexe) rempli de misère sociale, économique, de racisme, de cadavres, c'est une enquête parmi les truands, le tout avec une touche de cuisine, de philosophie de la vie et de farniente. Oui, Fabio aime la cuisine, les calanques, la pêche et pas qu'au voyou.

Un putain de bon roman noir qui m'a enchanté, transporté, fait grimacé, serré les tripes devant certains faits. Dans ce roman, Fabio n'est pas le personnage principal, la ville de Marseille l'est aussi, ainsi que tout ce qui gravite dans ses ruelles.

— Fabio, j'aime les mojitos, mais je sens bien que je ne tarderai pas trop à aller me boire quelques pastis avec toi ! Vé !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Ah, le Marseille de J.C. IZZO ! Là, tout de suite, je n'ai qu'une envie : aller y faire un tour , y découvrir le Vieux Port, et la faune de ses rues, déguster des farcis à la terrasse d'un café, avec peut-être un lagavulin !
Bon trève de rèveries, ce roman, sous couvert de roman policier, est une critique sans pitié de la société marseillaise multi-culturelle, multi-ethnique et multi- raciale, ainsi que de l'errance de sa jeunesse prise en étau entre la mafia locale, et le poids de ses origines.
C'est aussi une ode d'une très grande force à Marseille.
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