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3,53

sur 676 notes
Ce roman paru en 1959 et traduit en France 20 ans plus tard est une référence de la littérature horrifique. Validée par Stephen King lui-même.

Le roman se lit vite et bien. On retrouve tous les attributs du topos de la maison hantée : un trou perdu et une maison lugubre, qui craque, aux multiples pièces et qui fait peur la nuit. Tous les éléments sont là pour la mise en place du fantastique et de l'horreur : les mises en garde et les on-dit, les histoires malheureuses qui se sont déroulées en ses murs et évidemment une promesse de huis-clos angoissant… Bref, le lecteur est paré pour vivre un cauchemar, et les personnages aussi.

Parlons-en des personnages : un héritier, une femme grande enfant qui s'ennuie dans la vie et une jeune femme fragile et instable. Et évidemment le chercheur, la garantie du réel. Tout ce qu'il ne peut pas expliquer permet de basculer dans le fantastique. Sauf qu'on l'attend longtemps. le cauchemar aussi, d'ailleurs. Parce que finalement, il se passe… ben, rien.

L'intérêt du roman réside à mon sens dans la mise en place de tout un attirail horrifique pour finalement retarder l'échéance. L'autrice s'amuse avec les attentes du lecteur et de ses personnages. La chute brutale du roman n'en est que plus intense et remarquable. La maison hantée est davantage un roman psychologique qui déplace l'horreur, de la maison aux personnages. A ce titre, j'ai adoré la narration. C'est un narrateur neutre et extérieur qui raconte le récit. Cependant, les pensées d'Eleanor se mêlent à la narration sans barrière. Cela crée un mélange de voix original et très efficace, permettant de saisir toute l'ampleur de l'instabilité du personnage.

Pas la lecture de l'année en ce qui me concerne, mais je suis contente quand même d'avoir enfin lu ce titre.
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Un roman déconcertant, nous plongeant dans l'atmosphère, plus pesante qu'angoissante, d'une maison étrangement inoccupée depuis des générations mais toujours maintenue en bon état par ses propriétaires, les Sanderson. Les quelques locataires qui s'y sont aventurés au fil du temps ne sont restés en général que quelques jours, sans jamais donner la raison de leur départ. Il n'en fallait pas plus pour que cette demeure aux allures victoriennes acquière une mauvaise, très mauvaise réputation auprès du voisinage, et génère des légendes plus maléfiques les unes que les autres. le docteur Montague, anthropologue s'intéressant aux phénomènes paranormaux, a décidé d'en avoir le coeur net en s'y installant, accompagné de trois jeunes recrues, pour décrire fidèlement tout ce qui s'y passe et obtenir enfin la reconnaissance de ses pairs. Est-ce une histoire de fantômes, dans la lignée des romans gothiques qui ont fait la gloire de Mary Shelley, Ann Radcliffe et consorts ? Ou la description d'un cas clinique de délire paranoïaque ? La question reste posée une fois la dernière page tournée, cette fameuse dernière page où l'on espérait trouver enfin quelques éclaircissements. Hélas, l'auteure nous joue un tour à sa façon, en nous laissant le choix…
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Ce livre est une référence dans le fantastique qui doit beaucoup à la plume de l'autrice.
Ce roman est un roman d'atmosphère. L'angoisse met du temps à s'installer. Il y a peu de moments horrifiques et peu de scènes d'actions, car le lecteur se trouve dans la tête des personnages et traverse avec eux ces moments oppressants. Shirley Jackson a le talent pour placer ses personnages dans une ambiance malsaine. On suit surtout Eleanor, qui accepte de faire partie d'une expérience. le docteur Montague l'invite ainsi que deux autres personnes, Theodora et Luke, à venir habiter la maison de Hill House pendant un moment pour noter tous les événements étranges qui s'y produisent. Chacun des protagonistes a déjà vécu une expérience paranormale. Hill House est un personnage à part entière. C'est une bâtisse monumentale qui a une emprise sur ses résidents. le récit est raconté du point de vue d'Éléanor et au fur et à mesure de la lecture on n'arrive plus à savoir si ce qu'elle vit est réel ou si c'est fantasmé.

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Il n'y a rien d'académique dans le livre de Shirley Jackson. C'est le produit d'une romancière de talent, qui s'est visiblement interrogée sur ce que la forme littéraire pouvait apporter au genre, et qui a, en parallèle, utilisé certains des schémas classiques de ce type d'histoire pour servir son propos.

Le premier constat, c'est que « La maison hantée » est un livre très maîtrisé, à la structure construite de manière experte, au langage précis et efficace, et aux personnages merveilleusement construits. Honnêtement, on aurait déjà affaire à un roman de qualité, même si la maison n'était pas hantée.

Le personnage central d'Eleanor, dont le roman adopte, très étroitement, le point de vue, est un protagoniste littéraire dans toute sa splendeur. Ses espoirs et ses doutes deviennent ceux des lectrices et lecteurs, ses terreurs aussi, et on l'accompagne à travers ses erreurs de jugement, ses pensées le plus intimes, ainsi que dans son arc narratif qui mène du désespoir à l'espoir, pour en revenir à un désespoir bien plus sombre que le premier.

Eleanor, qui a mis sa vie entre parenthèses, espère que son séjour à Hill House va lui permettre d'ouvrir sa vie à d'autres perspectives, qu'il va représenter pour elle un tournant vers le meilleur, qu'elle s'y fera des amis, vivra une aventure grisante et y trouvera de nouvelles occasions de s'accomplir. le roman dépeint son désenchantement, alors qu'elle réalise avec horreur qu'on ne lui accorde pas davantage d'importance dans ce nouvel environnement que dans son ancienne vie, que ses nouvelles connaissances ne voient pas grand intérêt à s'ouvrir sincèrement à elle, et que la vie est une chose sombre, vide et solitaire, quel que soit l'endroit ou la perspective.

Quant aux spectres qui hantent Hill House, ils confirment que l'horreur existentielle perçue par Eleanor s'étend à l'au-delà. le monde est un lieu misérable, et il n'existe pas d'échappatoire. Nous sommes des âmes solitaires, dans notre vie comme dans notre mort.

Shirley Jackson s'y entend pour installer une ambiance de tension, mais les lecteurs qui s'attendent à trouver dans ce livre d'authentiques moments de terreur vont déchanter. Les scènes de ce genre sont rares et ne comptent pas parmi les plus convaincantes du récit. Par contre, ceux parmi les lecteurs qui trouveront en eux assez d'empathie pour entrer dans la tête d'une trentenaire désoeuvrée qui fait le pari d'espérer, avant de voir cette espérance piétinée de toutes les manières possibles et imaginables, auront le bonheur de découvrir un livre précieux et riche, qui mérite d'être lu et relu pour en découvrir tous les aspects.
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Comme aborder le thème de la maison hantée de façon originale, après la longue période du roman gothique qui a produit des centaines, des milliers de récits de fantômes? Shirley Jackson y répond avec un personnage principal : Hillhouse. Une maison pas si ancienne, boursouflée, ratée et fondamentalement mauvaise. Les descriptions du point de vue du quatuor sont réussies. Les personnages ressentent la maison. Jackson se moque des artifices, ridiculise le spiritisme et les pseudos-scientifiques. L'horreur est subtile, à peine palpable, et avant-tout dans les esprits. le lecteur s'identifie tour à tour aux sceptiques, aux cyniques, avant de se laisser envoûter comme Nell, et de reconnaître le coup de maître.
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Le résumé de la "Maison hantée" était alléchant, mais je suis finalement restée sur ma faim...

Le personnage central de ce livre, Hill House, n'est autre qu'une maison. C'est une demeure peu commune, comme construite par un architecte complètement dément. Et tous ceux qui la contemplent arrivent à la même conclusion : Hill House est malsaine. Cette atmosphère semble même contaminer le village de Hillsdale et ses habitants... Cela fait longtemps que Hill House est vide de tout occupant lorsque le docteur Montague demande à la louer pour y mener des recherches sur les phénomènes paranormaux. L'expérience nécessite de faire venir quelques personnes avec lui, sélectionnées parce qu'elles ont déjà été en contact avec le paranormal (Théodora et Eléonore) ou parce que la maison fait partie de leur héritage (Luke). Une semaine riche en émotions s'annonce pour eux...

Ce que j'ai préféré dans ce roman, ce sont les descriptions de Hill House. J'aurais adoré la visiter si elle avait existé (sans forcément y passer la nuit, hein) ! Mais cette maison garde tout son mystère et j'aurais vraiment préféré en savoir un peu plus à son sujet. Idem pour les personnages, d'ailleurs. Je ne sais pas si c'est la traduction qui pose problème mais ils m'ont tous un peu paru débiles et enfantins. Parfois, en lisant les dialogues, je ne voyais même pas où ils voulaient en venir. Mme Dudley m'a un peu fait sourire, c'est peut-être celle que je préfère malgré sa bizarrerie. La femme du docteur est un véritable cliché, ce personnage est digne d'une parodie. Quant à Eléonore, j'ai souvent oscillé entre empathie et agacement à son égard. Comme c'est un roman dans lequel l'aspect psychologique prend beaucoup de place, j'ai cru qu'on en apprendrait plus sur le passé des personnages et que cela aurait un lien avec les événements qu'ils vivent dans Hill House. Cette piste n'a pas du tout été exploitée et je suis donc déçue . Enfin, je m'attendais à ce qu'il y ait un peu plus d'action dans cette fameuse maison hantée, j'ai finalement le même ressenti qu'après avoir visionné "Paranormal activity".

Je ne comprends décidément pas le succès de "Maison hantée", mais je ne peux pas nier que l'atmosphère qui se dégage de Hill House est obsédante et nous pousse à continuer la lecture. Je suis curieuse de regarder la série, j'ai le pressentiment qu'elle me plaira plus que le roman !
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Huis-clos dans une demeure suintant le mal et le malaise : le sujet est classique et la Hill House de Shirley Jackson, droite héritière de la Maison Usher de Poe, fait justement partie des classiques du genre. A juste titre.
Les adeptes du gore et des rebondissements terrifiques en seront pour leurs frais. Tout repose, ici, sur l'ambiance - l'ambiance que suffirait presque à créer les deux premières phrases du prélude, entêtante ouverture d'un conte noir, mais que la suite du récit approfondit avec beaucoup de talent. Et puis, bien sûr, les personnages, leurs relations, leurs rêves, leurs aspirations. Roman fantastique, The Haunting of Hill House est aussi, avant tout peut-être, l'histoire d'une femme confrontée, au tournant de sa vie, à l'opposition entre ses espoirs renaissants et le poids mesquin du réel. Comme dans tous les bons romans du genre, l'élément surnaturel ne fait que donner une plus profonde résonance à l'élément psychologique.

Un récit captivant, trop longtemps repoussé par flemme de lire en anglais mais très agréable à lire en version originale, qui m'a donné envie de découvrir les autres oeuvres de l'auteur. Ainsi que l'adaptation de Robert Wise !
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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Relu en 2024 après l'avoir découvert en 2000, je voulais voir si je retrouvais le même frisson qu'à ma première visite à Hill House.
Ce n'est malheureusement pas le cas, mais je m'émerveille quand même devant le chef d'oeuvre de lente montée de l'horreur qu'a imaginé Shirley Jackson.
Et quoi de mieux, par ailleurs, que de sentir ma lecture nourrie du visionnage de l'excellent The Haunting of Hill House?
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Après une hantise domestique ultramoderne la semaine dernière, parlons d'un classique du genre, paru en 1959 (et non 1979 comme indiqué dans la page de crédit de mon édition). Il s'agit de la Maison hantée de Shirley Jackson, conseillé vivement dans l'antre de tous les dangers pour les comptes bancaires – la librairie éphémère des Utopiales. Et ce fut pour moi l'occasion de découvrir l'autrice en romancière, la connaissant déjà en nouvelliste et en essayiste.
Découvrir ? Non, le terme n'est pas assez fort. Être soufflée par la prose de l'écrivaine, et son incroyable modernité. L'histoire de la Maison hantée pourrait pourtant se résumer en peu de mots. Un universitaire s'intéresse au paranormal et décide de séjourner un été dans une maison étrange perdue dans la campagne avec trois inconnus pour étudier les phénomènes qui s'y produiront. Parmi eux, Eleanor s'avère particulièrement sensible à l'atmosphère de la maison, au point que… Et je n'en dirais pas plus pour ne pas vous dévoiler le clou de l'histoire. Si cela vous rappelle de nombreux films et séries d'horreur, c'est tout à fait normal. Shirley Jackson est considérée comme un modèle pour de nombreux écrivains (dont un certain Stephen King) et scénariste, et ce roman en particulier a été adapté en films (2 fois, celui de 1963 étant le meilleur), en pièce de théâtre et plus récemment en série.
Plus que l'intrigue elle-même, ce qui m'a frappé dans ce récit est le ton et la fraicheur des dialogues, qui pourraient parfaitement avoir été écrits en 2023. Déjà, la dynamique des personnages est intéressante, notamment les relations entre Eleanor et Theodora, mais en plus certaines phrases font mouche de suite. Dès la dixième page, l'autrice écrit : « Fidèle à l'idée du savant consciencieux qu'il se faisait de lui-même, il passa au peigne fin les archives des associations de médiums, les fichiers secrets des journaux à scandale, les rapports des parapsychologies et dressa une liste de personnes qui, d'une façon ou d'une autre, à un moment de leur vie, avaient été impliquées dans des événements surnaturels de nature et de durée diverses. Il commença par rayer celles qui étaient mortes. » Cela donne le ton du récit : toujours distancié, avec les personnages ayant toujours une approche légèrement décalée par rapport aux phénomènes qu'ils rencontreront. Qui jusqu'à la toute fin laisseront la porte ouverte sur la réalité objective ou subjective des événements s'étant produits durant leur séjour au manoir. Et derrière son histoire de hantise, Shirley Jackson en profite pour faire un portrait au vitriol d'une certaine frange de la bonne société américaine, notamment à travers son personnage central, Eleanor, trentenaire ayant sacrifié sa jeunesse pour s'occuper d'une mère malade et acariâtre et qui désormais dépend du bon vouloir de sa soeur et de son beau-frère jusqu'à sa fugue vers ce manoir. Les personnages secondaires comme le Dr Montague et sa femme valent également le détour, notamment par leur incompréhension mutuelle élevée en forme d'attachement. Que vous aimiez frissonner de peur ou les études psychologiques en milieu fermé, La Maison hantée est un texte relativement court et percutant qui occupera agréablement une soirée d'hiver ou deux, tout en vous marquant durablement.
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Voilà que je referme ce roman avec le même sentiment que lorsque j'ai fini Ça de Stephen King... Avec la même question plutôt : n'ai-je pas trop vu, et apprécié le film (de 1999 en ce qui concerne l'objet de ma critique)? Car j'étais ravie de retrouver Hill House, d'en connaître la genèse, les fondements, avec cette conviction que les livres sont toujours meilleurs que les films (si bons soient-ils) et... Rien... Ou tout du moins pas grand chose...

Pour commencer, les personnages, les mêmes en gros, mais que dire de ces moments où les dialogues partent en total délires, entre ironie et folie, j'ai eu beaucoup de mal à saisir le sens des sarcasmes que se jettent les personnages tout au long du roman... Et que dire de l'arrivée'' comme un cheveux sur la soupe '' tardive de Mme Montague, son acolyte et la fameuse planchette, prometteurs de bien des frissons, et qui finalement n'apportent rien à l'histoire, pas un noms, pas un évènement, rien... Ils semblent deux amants inavoués, prenant plaisir à s'exposer aux yeux de tous avec l'air de ne pas y toucher, lui, le jeune-vieux-beau, et elle, la vieille pie qui ne semble prendre plaisir qu'en les expériences surnaturelles et le rabaissement d'époux...
Ensuite, les événement en eux même, bien racontés, surprenants... Mais pas assez, pas autant que le promet la si vicieuse, si malveillante, si hantée Hill House. Rien ne semble poussé à son maximum.
On referme le livre partagé entre le sentiment d'en vouloir plus, plus de coups dans la nuit, plus de froid, plus de chuchotements ; et entre le soulagement d'avoir tourné la dernière page.

Vraiment, c'est une déception, moi qui me faisait une joie de découvrir Shirley Jackson, nom connu de mon domaine de lecture de prédiction... Je lui laisserai probablement une autre chance, mais avec quel roman ? Je suis ouverte à toute suggestion !
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