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3,5

sur 201 notes
Quand un méchant virus vous transforme en boulimique de BD et qu'au sortir des brumes covidées, vous osez vous lancer dans la lecture du premier album écrit par Edgar P Jacobs : le Rayon "U".

En 1942 avec l'entrée en guerre des Etats Unis, les comics américains n'ont plus le droit de séjour en Europe occupée. En Belgique, l'hebdomadaire « Bravo! » dont le rédacteur en chef est un certain Jean Ray, se doit de trouver un ersatz aux aventures de Flash Gordon subitement interrompues par la censure nazie. Perdant sa seule série de science-fiction, le journal fait appel à Jacobs pour en réaliser rapidement une nouvelle. le Rayon "U" venait de naître.

On retrouve dans cet album les poncifs propres à l'univers d'Alex Raymond. Comme pour son illustre prédécesseur, l'équipe d'explorateurs créée par Jacobs sera composée d'un héros aventurier, d'un ami savant et d'une mystérieuse princesse. Ils devront affronter ensemble de multiples dangers et se mesurer bien sûr au méchant de service : l'infâme capitaine Dagon. Tous les ingrédients d'une aventure vintage et kitch seront bien présents pour assurer le succès. On trouvera donc des hommes-singes, des ptérodactyles, un tyrannosaure et une civilisation disparue. Mais il y aura aussi pour accentuer le coté SF, des avions au mode de propulsion inconnu, des armes à rayons, et un minerai « l'Uradium » recherché et disputé par les différents antagonistes de l'histoire pour son pouvoir de destruction.

Dans ce premier album, le style graphique dit de la ligne claire propre à notre ami Edgar est bien présent. Si pour certains, les dessins peuvent paraître surannés voire démodés, il se dégage néanmoins de ses planches, une émouvante nostalgie. Seuls les amoureux des Blake et Mortimer pourront retrouver ici et avec plaisir, les prémisses et les ébauches des futurs albums que sont le Secret de l'espadon ou l'Énigme de l'Atlantide sans oublier le Piège Diabolique. Les décors sont d'une beauté invraisemblable et les couleurs bien que criardes, sont adaptées aux situations et aux scènes abracadabrantes qui entourent nos héros…

Vous l'avez compris, seuls les afficionados d'Edgard P Jacobs pourront se délecter avec les dessins et le scénario du Rayon "U". Pour les autres je n'ai qu'un seul conseil à leur donner : Fuyez !!!


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Le rayon U est intéressant, dans ce qu'il annonce des futures aventures de Francis Blake et Philip Mortimer.
Le récit se déroule dans des contrées totalement imaginaires, d'une science-fiction délicieusement désuète.
Edgard P. Jacobs y développe déjà un art consommé pour les costumes, les décors et les machines futuristes.
Il est utile de rappeler que Jacobs coopéra à la refonte des albums Tintin, pour la mise en couleurs et le passage à 62 pages... L' exemple le plus frappant étant la "balkanisation" du château et des costumes des gardes royaux dans le Sceptre d'Ottokar.
Le rayon U est aussi une vue de ce que sera, en partie, le monde souterrain de L' énigme de l' Atlantide.
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C'est un vrai délice pour un lecteur des aventures de Blake et Mortimer de se plonger dans ces aventures imaginées en pleine tourmente mondiale !
C'était le moment ou jamais de s'y plonger puisque une suite pointait le bout de son nez...
On découvre au centre de l'histoire un Lord Calder qui laisse augurer un certain capitaine Blake et il existe déjà un professeur barbu, le Pr. Marduk...
Côté graphisme, c'est simplement étonnant de précision, les couleurs tellement bien maîtrisées. C'est une bande dessinée aux dessins travaillés avec rigueur et très académiques. On retrouve la narration qui soutient les dessins et expliquent le contexte au lecteur, c'est savoureux.
Côté histoire, on navigue entre heroïc fantasy (mais ce mot n'existait pas encore), science fiction, aventures ...
Comble de l'intérêt : c'est une histoire complète, la suite (qui a motivé m'a lecture) n'est pas indispensable ...
Délicieusement rétro !
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Initialement publié en 1943 dans le journal Tintin, ce qui va devenir le rayon U, ce titre un peu particulier dans la bibliographie d'E. P. Jacobs était censé venir remplir un vide laissé par la censure de l'occupant. Pour de nombreuses raisons le titre est resté ce qu'il est aujourd'hui : un volume isolé d'une série qui n'a pas vu le jour du vivant de l'auteur.

L'annonce aussi surprenante qu'inattendue d'une suite composée par Van Hamme, amène toute naturellement sa relecture.

La surprise est vraiment ici le sentiment qui domine, et ce de la première à la dernière page. Surprise de découvrir le livre qui va ici préfigurer la série la plus connue de l'auteur : mise en page, personnages, situations, dessins, expressions, rebondissements et même l'essentiel du scénario…. Tous les ingrédients sont ici réunis. Les lecteurs les plus expérimentés souriront ici à plus d'une reprise.

La surprise tient aussi au côté avant-gardiste vieille école. C'est assez amusant de se plonger dans une intrigue de science-fiction composée pour les jeunes des années 1940. le lecteur va ici découvrir un univers unique à bien des égards avec des costumes et une technologie et le reflet de certains fantasmes… Impossible à mettre par écrit, il s'agit vraiment d'une expérience hors du temps.

Surprise de découvrir un univers et une histoire qui doivent beaucoup à l'opéra. L'influence est ici discrète mais bien présente. La plus visible reste sans doute la composition toute particulière des costumes.

Surprise de découvrir une intrigue très en avance sur son temps (les messages écologiques qui sont devenus aujourd'hui la norme peuvent étonner lorsque l'on voir comment évoluent les personnages et le choix qu'ils font) et pourtant bien dépendante de son époque. le style sera ainsi dynamique, conséquence du découpage initial pour une revue qui devait accrocher et tenir les lecteurs en haleine. C'est également assez troublant de redécouvrir le rôle alors laissé à la gent féminine.

Relecture ne rime donc pas avec simple redécouverte d'un ouvrage particulier, mais bien une expérience à tiroirs… pour le moins troublante !
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Quand Edgar P. Jacobs crée le Rayon « U », dans les années 1940, il est sûrement loin de penser déjà à la série qui marquera sa carrière, Blake et Mortimer, mais il est évident qu'il pense déjà à une bande dessinée d'action et d'aventure mêlant science-fiction (voire même de la science-fiction dure) et réalisme. Ici, comme dans toute oeuvre de science-fiction voguant sur un fil d'anticipation, la société est représentée par deux grandes nations concurrentes et les deux s'affrontent à grands renforts de dissuasions nucléaires (ou leurs prémices) et d'espions charismatiques.
Intégrant tous les ingrédients qui feront la joie des amateurs de la série Blake et Mortimer, Edgar P. Jacobs réalise donc une répétition générale dix ans avant de lancer la célèbre série. Avec sa troupe d'aventuriers (dont une femme quand même !) face à un espion déterminé, puis face à une société occulte, secrètement cachée du monde depuis des lustres, on en a pour notre pesant de péripéties ! le dessin est d'époque, si on peut dire, comme les toutes premières aventures de Tintin, Hergé et Jacobs étant proches dans la vie comme dans leur style. le titre m'a laissé finalement perplexe, car le Rayon "U" est abordé à peine au départ et c'est tout, il sert seulement de prétexte pour lancer une expédition qui sera l'objet de l'aventure.
Bref, des caractéristiques intéressantes pour cette bande dessinée d'époque : un objet de collection plus qu'un objet d'attention...
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Cet album propose une histoire qui parut pendant le deuxième guerre mondiale et qui marque les premiers pas de Jacobs. du coup ,le lecteur excusera une naïveté certaine dans le scénario : une civilisation où se mêlent les styles (par exemple les habits modernes des femmes alors que les hommes arborent des collants style super héros).et les niveaux technologiques. Des stéréotypes en grand nombre , très peu de réalisme dans les péripéties , du manichéisme . On discerne des influences :Tarzan, King Kong ,et bien entendu Guy L'éclair . Mais on discerne aussi les prémisses du talent de l'auteur .
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💥 Il y aura une suite au "Rayon U" prévue pour cette année parait-il? Je viens donc de relire cette BD, certes désuète, il faut se remettre dans le contexte de l'époque pour apprécier les couleurs, le scénario qui est rempli de rebondissements et le graphisme. Elle fut écrite en 1943 et c'est la toute première BD écrite par Edgar P. Jacobs.

💥 Il est intéressant d'avoir lu au moins une fois dans sa vie cette bande-dessinée qui donnera tous son sens à la série Blake et Mortimer. En effet, on retrouvera certains personnages devenus célèbres dans cette future série qui sera écrite 3 ans après le "rayon u".
Également, un style de dessin, un univers semblable et une ambiance très colorée nous familiarise déjà avec la série Blake et Mortimer.

💥 Nous voici dans un univers de pure science-fiction. La jungle hostile peuplée d'animaux préhistoriques et la rencontre avec les hommes-singes sera inspirée du "Monde Perdu" d'Arthur Conan Doyle. La jeunesse de l'époque devait être ravie de découvrir toutes ces péripéties que vont vivrent nos aventuriers.

💥 Pour conclure, c'est dans un esprit nostalgique et une envie de s'immerger dans les débuts de la bande-dessinée qu'il faut lire ce one-shot. Tout fan de science-fiction pourra y trouver son compte dans ce sens. Je suis curieuse d'une éventuelle suite...écrite, peut-être, 79 ans plus tard.

Mély,
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Une lecture très distrayante avec beaucoup d'action, une belle aventure où l'on peut rencontrer les "prototypes" de Blake et Mortimer. Les dessins m'ont paru vieillots ainsi que les couleurs. Il n'y a pas d'intrigue à proprement parler, mais plutôt une succession de rebondissements.
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Le Rayon « U » est la première bande dessinée créée en 1943 par Edgar P. Jacobs, père de Blake et Mortimer, en substitution des strips de Flash Gordon, mis à l'index par l'occupant allemand de la Belgique. Elle appartient au genre science-fiction et mêle allégrement des thèmes que l'auteur réutilisera dans toute son oeuvre comme le mélange des temps (préhistorique, pré-colombien …) et des techniques de pointe (énergie atomique, avions fonctionnant à l'aide de piles à combustibles).
Du rayon « U », nous n'apprenons rien si ce n'est que les essais en sont terminés et qu'il convient de se procurer le minerai nécessaire, et pour cela retrouver le lieu de son gisement. C'est en case 2 de la BD et on n'en parle plus du tout après. Il s'agit donc d'un peuple qui s'apprête à passer à la phase militaire d'une découverte scientifique (thème réutilisé dans le Secret de l'Espadon). Les « bons », ici, sont ceux qui cherchent à se procurer l'Uradium pour produire des armes, les « méchants » vont tout faire pour les en empêcher. Situations inverse de celle que nous connaissons aujourd'hui avec la non-prolifération des armes nucléaires.
L'équipe des chercheurs d'uradium se met en route vers l'archipel des Îles Noires. Elle est nombreuse : un blond à moustaches, un brun barbu, un roux à moustaches, un gentil Sikh, un major très britannique, une belle brunette – tiens, un personnage féminin ! – et, pour les méchants : un espion à fine moustache. Ils rencontrerons un prince aztèque et sa fiancée, et une tribu d'hommes-singes, des créatures gigantesques (serpent bleu, tigre aux dents de sabre, tyrannosaure, poulpe géant …). Ce sont les ébauches des futurs personnages de la série culte : Capitaine Blake, Professeur Mortimer, Nazir, et bien entendu, Olrik. Quant à la demoiselle, elle a disparu en raison de la politique éditoriale du journal de Tintin, très stricte sur ces questions pour la jeunesse !
Ce Rayon « U » est à ranger dans les rayons « archives » de la bibliothèque. Les situations sont invraisemblables mais le scénario rebondit pratiquement à chaque case, comme c'est la loi du genre. Les couleurs ressemblent à des tableaux de Giorgio de Chirico, les costumes ne paraissent pas du tout incongrus de même que la rencontre avec des animaux préhistoriques (comme les ptérodactyles d'Adèle Blanc-sec), les cheminements dans des grottes aux parois phosphorescentes seront repris dans l'énigme de l'Atlantide (entre autres). La belle Sylvia avec sa petite robe bleue me fait penser à Enak, le compagnon d'Alix de Jacques Martin …En revanche, le traitre Dagon n'a pas encore la carrure du colonel Olrik, et les héros ont beaucoup de chance que le minerai enfin ramené en Norlandie ne soit pas radioactif, car en ce cas, je ne sais même pas si je serais en mesure d'écrire cette chronique !
En somme, un univers délirant en concordance avec les années de guerre, des situations loufoques mais judicieusement enchaînées dans des décors invraisemblables d'une beauté stupéfiante où se meuvent des créatures surréalistes. Tous ingrédients propres à nous faire pouffer de rire ….et pourtant, on lit la BD jusqu'au bout. Tout E.P. Jacobs est déjà là. Respect.

Lien : http://www.bigmammy.fr
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Le rayon U est en effet, la première Bd d'un certain E.P. Jacobs. Ce dernier sera plus connu avec sa série Blake et Mortimer. Je pense que cette Bd est incontournable dans une biblio et pour ceux qui sont fan du travail d'E.P. Jacobs.

En feuilletant les pages, on s'aperçoit bien que les héros sont ce qui préfigurera les célèbres Blake et Mortimer . Tout l'album est une préparation (volontaire ou non) de notre homme de science et d'un officier des services secrets.
L'intrigue quant à elle, est assez basique. Une équipe composée d'hommes et d'une femme (ce qui est rare pour l'époque en Bd), parte pour une mission : la recherche d'un minerai, l'uradium, afin d'en fabriquer une arme. Bien sûr, comme dans toute histoire, un état ennemi envoie un espion pour intercepter le précieux minerai.
On voit bien que cette histoire a été créé dans une époque trouble où les vraies bombes tombaient non loin de gens bien réels.

A vrai dire, le rayon U est indémodable. Quelque soit l'époque, une guerre aura lieu quelque part sur Terre et ce livre apporte un peu d'espoir : le bien triomphant toujours du mal.
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