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4,09

sur 793 notes
J'aime beaucoup cet auteur très atypique...il faut effectivement supporter qu'au beau milieu d'un chapitre il vous parle des saucisses de strasbourg ou de sa dernière soirée arrosée...sans,bien sûr, aucun lien avec ce qui précède ou suit dans le dit chapitre...cette difficulté surmontée, il vous faudra aussi apprécier sont humour très particulier proche de l'autodérision et assez souvent acerbe mais toujours juste et drôle. Mise à part ces avertissements, l'écriture est brillante, trés fluide et, dans ce livre en particulier, le travail de recherche et d'analyse est époustouflant.Il a du consulter, lire, décortiquer un nombre impressionnant de documents pour nous éclairer sur la personnalité oh combien contreversée de Pauline Buisson ( voir le livre "Je vous écris dans le noir" de Jean-Luc Seigle) pour tenter de nous prouver son innocence. Ce qui ressort en tout état de cause, c'est que personne à l'époque n'a vraiment pris la peine d'écouter ce qu'elle avait à dire...Merci donc à Philippe Jaenada de lui avoir donné la parole...pour le reste, je vous laisse juge. Mais, si vous n'avez jamais lu cet auteur évitez de commencer par ce pavé de plus de 700 pages...je vous conseille "Le chameau sauvage" ou son très bon" Sulak"
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Une enquête romancée sur le parcours tragique de Pauline (Andrée) Dubuisson condamnée en 1953 à vingt ans de travaux forcés pour avoir assassiné son amant Félix Bailly. Philippe Jaenada reprend l'enquête, décortique les procès verbaux d'interrogatoires, les compte rendus d'audience, étudie l'enfance, l'adolescence de Pauline pour comprendre cette vie d'une très jeune fille durant l'occupation allemande à Dunkerque, l'éducation stricte à la limite autiste qu'elle a reçue de son père et qui lui fera si grand tord par la suite. Philippe Jaenada révèle les "heureux" oublis, les mensonges, les manipulations que l'accusation a utiliser pour écraser Pauline. Au-delà ce ce triste fait-divers, c'est toute une société de l'après guerre qui nous est révélé, engluée dans des valeurs et une conception notamment du rôle de la femme qui volera en éclat en 1968. Une société qui sort de cinq ans de collaboration et qui en guise de bonne conscience se réfugie dans un nationalisme de bon aloi et jetant leur hargne et soif de vengeance sur ceux que l'on soupçonne de s'être compromis avec l'occupant mais principalement ceux qui ne pourront pas se défendre, les plus faibles, ceux qui n'ont pas de connaissance ou de pouvoir. Mais est-ce que les choses ont vraiment changés ? Est-ce que par exemple les médias ont appris à prendre du recul, éviter de jeter en pâture à l'opinion des personnes, des vies sans objectivité, en manipulant les faits, pour faire l'audience ? Est-ce que face à un crime odieux, nous savons écouté avant de juger ? C'est l'intérêt je pense de ce livre qui au travers de ce fait divers nous alerte sur la nature profonde de l'homme qui dans des moments de stress ou post-traumatique, comme la fin de la seconde guerre mondiale et la reconstruction, a besoin de jeter son angoisse par la colère, la haine, le lynchage réelle ou virtuel, quitte à se réveiller le lendemain abasourdi par la violence qui a pu exploser. le style de Philippe Jaenada avec ses appartés, ses traits d'humour noir, ses interpellations outrées à distance des acteurs de cette tragédie apporte du rythme, casse la tension, même si parfois l'usage est un peu abusif à mon sens. Roman agréable à lire.
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Je n'ai pas écrit d'avis de lecture depuis un moment, mais ce n'est pas pour autant que j'ai arrêté de lire, bien au contraire. Si je ne parlerai pas forcément de toutes ces lectures, il en est une que je ne veux pas rater, pour plusieurs raisons. Tout d'abord parce qu'on va bientôt parler de La serpe, le prochain roman de Philippe Jaenada, qui contient un personnage commun avec La petite femelle, à savoir Georges Arnaud, l'auteur du salaire de la peur, et qui lui aussi part d'un fait-divers ignoble.
Mais évoquons d'abord Pauline Dubuisson, accusée d'avoir tué son amant, lors de l'un des plus retentissants procès d'après-guerre. le roman retrace avec la plus grande rigueur, qui contraste souvent avec des remarques plus plaisantes, l'enfance et la jeunesse mouvementée de la jeune femme née dans la région de Dunkerque. D'une famille aisée, Pauline est la benjamine après trois frères, et pourtant c'est d'elle dont son père se sent le plus proche, tentant de lui inculquer sa philosophie (nietzschéenne) de la vie. Elle est à peine adolescente lorsque les Allemands occupent sa ville natale, et commerce rapidement avec eux, ce qui lui vaudra l'opprobre par la suite. Très intelligente, elle entame des études de médecine, mais Pauline semble toujours en avance, par sa liberté, sur son époque, et souffre d'un caractère cyclothymique exacerbé, qui la fait passer de moments joyeux à des périodes des plus sombres.

Le livre cherche à la réhabiliter d'une certaine manière, non en la déchargeant de toute culpabilité, mais en constatant combien le procès, à la fois celui de la cour d'assises et celui mené en parallèle par les médias, a été dressé uniquement à charge, noircissant le portrait d'une jeune femme qui n'avait rien du monstre qu'ils présentaient. Très bien documenté, ce roman, pourtant long, est tout à fait passionnant, même et surtout quand on le débute en ne connaissant rien de l'affaire. Des portraits des différents membres de la famille Dubuisson, aux années de guerre, avec des passages particulièrement marquants sur la guerre à Dunkerque, des faits eux-mêmes qui lui valurent d'être condamnée, jusqu'à sa mort, tout est très précisément documenté, argumenté, solide…

Et puis bien sûr, il y a le ton Jaenada, son humour, ses comparaisons inédites, et les fameuses digressions que l'auteur élève au rang de discipline artistique, pour le plus grand plaisir du lecteur, du moins celui que peut amuser une recherche sur l'histoire de la culotte Petit Bateau ou sur l'occurrence du mot « saucisse » dans ses précédents romans (d'ailleurs, Mr Jaenada, aucun article de mon blog ne contenant le mot saucisse, une recherche de ce mot permettra dorénavant de tomber directement sur le billet parlant de la petite femelle, contrairement aux recherches sur le mot « saucisson » qui donneront deux résultats supplémentaires).
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Extraordinaire biographie d'une personne dont je n'avais jamais entendu parler, Pauline Dubuisson, une jeune Française accusée d'avoir tué son ancien amoureux, au début des années 50.

Le livre de Philippe Jaenada est extraordinaire parce qu'il fait le portrait non seulement du personnage principal, mais aussi de la France d'après-guerre, une France qui se remet de la guerre et qui change tranquillement, surtout en ce qui concerne la place laissée aux femmes.

C'est écrit dans un style extrêmement vivant, les pages défilent et on arrive au bout, à la page 720, sans avoir perdu un brin d'enthousiasme.
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Le destin tragique d'une jeune femme au caractère trop fort et indépendant pour son époque.
Je ne connaissais rien de l'affaire Dubuisson lorsque j'ai entamé la lecture de ce roman. Qui était Pauline, ce qu'elle avait fait, ce qui lui avait valu un procès retentissant dans les années 1950. Je me suis laissée porter par l'enthousiasme de l'auteur qui aborde son histoire « avec un mélange de bienveillance et de détachement (il me semble que c'est ce qu'on doit s'efforcer de faire avec tout le monde) », s'évertuant à réhabiliter cette femme « tondue, meurtrie, humiliée, honnie, exilée ». A travers l'enquête minutieuse qu'il a menée durant des années, on navigue entre le Dunkerque de la Seconde Guerre mondiale pour la partie historique et la condition féminine bien avant l'obtention de son émancipation.

Adolescente pendant l'occupation nazie, Pauline a intimement fréquenté les Allemands, c'est sûr. On saura bien le lui reprocher et ce, toute sa vie. Ce que l'on oublie, c'est le rôle de son père. L'éducation qu'il lui a donnée (« Bravo papa, bon boulot, la petite écrase tout le monde et tout le monde la déteste »), le fait qu'il lui demande de traduire les échanges commerciaux avec ses « clients », qu'il invite des Allemands chez eux. Même pendant les attaques alliées en 44, alors que tout le monde fuit la ville, André Dubuisson reste à Dunkerque (« comme si une fille de dix-sept ans pouvait être tenue pour responsable des actes de sa famille »). La petite est précoce, intellectuellement et physiquement, « ne vit qu'avec de grandes personnes » et « son corps va lui servir d'outil de pouvoir ». On oublie aussi un peu vite le contexte de la guerre : à 13 ans, Pauline est « perturbée, choquée par la mort et la souffrance qui l'entourent ». Si elle travaille à l'hôpital allemand, c'est qu'elle a décidé « de passer sa vie à soigner les gens » (d'ailleurs elle entamera plus tard des études de médecine). Enfin, loin de se livrer au libertinage, elle a réellement aimé les hommes qu'elle a fréquentées. Bref « on a transformé et alourdi tout ce qu'elle a fait » alors que son père, « puissant et respecté avant-guerre, n'a jamais été bousculé ni même critiqué directement au sujet de ses relations ». Clairement on est dans un monde où pour l'instant la grande majorité des femmes n'a guère de liberté.

Au moment de la Libération, Pauline est tondue et lynchée. Aucun viol collectif n'a été officiellement signalé mais des éléments tendent à penser que la jeune femme en a été victime. Victime, elle le restera toute sa courte vie : elle ne se défera jamais de son passé. Pourtant elle quitte la région, part à Lyon puis étudie à la faculté de médecine de Lille. C'est là qu'elle rencontre Félix Bailly, étudiant comme elle. Ils se retrouveront au coeur d'un fait divers sordide. Au cours du procès, on ressort à charge le brûlant dossier allemand. C'est là que l'énorme travail de recherche de l'auteur prend toute son ampleur. Philippe Jaenada a tout décortiqué. Les témoignages orientés, les remontrances déguisées et sans preuve, la déformation du rapport policier par les médias, la fragilité des témoignages indirects, les inventions et les contradictions, l'indécence souvent grossière des trois inquisiteurs de l'accusation, le roman de Serge Jacquemard et ses « améliorations romanesques » : tout ce que l'opinion publique a retenu, ce sont les versions fausses de la réalité, une véritable « réécriture de la vie de Pauline Dubuisson »… le procès est une imposture, un immonde travail de sape : « Plus je m'enfonce dans l'histoire de Pauline, plus je suis consterné par tout ce qu'on a prétendu ou affirmé sur son compte ».

On sent beaucoup de passion chez Jaeneda qui est littéralement parti sur les traces de Pauline, retournant dans les lieux qu'elle a fréquentés, lisant les mêmes livres qu'elle, rejouant la scène fatale avec son épouse, afin de se mettre dans l'état d'esprit de la jeune femme tandis qu'il avance consciencieusement l'écriture du texte. Celui-ci est truffé de commentaires et d'apartés, souvent drôles, parfois pénibles, ce qui rend le récit particulièrement vivant. Il fait littéralement renaître Pauline, la vraie Pauline, tout en nuances, pas ce monstre sans coeur que la presse à scandale nous a vendu. Si Pauline a servi de bouc émissaire, c'est qu'elle « ne ressemblait pas à toutes ces jeunes filles sages de bonne famille ». Dans sa dernière partie, le roman regorge de portraits (à la Bellemare!) d'autres femmes qui ont croisé son chemin, condamnées « parce que trop faibles ou trop fortes, intelligentes ou stupides, indomptables ou matées mais en tout cas écartées comme elle ». L'auteur les évoque avec la même affection. C'est ce qui a certainement le plus manqué à Pauline dans sa vie, une tendresse durable, au lieu de cet acharnement qui l'a poursuivie bien après les faits (« Je crois bien que ma famille est maudite et moi aussi. »). Chaque fois qu'elle a cherché à partir, à recommencer, à se faire oublier, on lui a rebalancé des faits anciens. Mais grâce à ce roman, elle est, d'une certaine manière, toujours vivante et surtout, réhabilitée.
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L'auteur revient sur la vie et le procès de Pauline Dubuisson, accusée du meurtre de son amant, et entreprend un véritable travail de documentaliste. Il revient, notamment, sur la vie des Français et des Françaises pendant la Deuxième Guerre Mondiale et sur les années d'après-guerre, révélant le machisme, le sexisme et le puritanisme d'une époque révolue. Quoique …

Par contre, je n'ai pas aimé les digressions de l'auteur – même si j'adore en général les digressions – qui n'a pu s'empêcher de faire des parallèles avec sa vie personnelle. Plus d'une fois, ses confidences m'ont mise mal à l'aise et je me suis sentie prise au piège d'un déballage exhibitionniste auquel je ne voulais pas assister.
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A cause du titre et de l'épaisseur du livre, je n'avais pas été attirée plus que ça par ce roman. Mais l'auteur a été interviewé à la télé et depuis tout le monde nous demande le livre qui est tombé en rupture de stock.

C'est donc à cette occasion que j'ai décidé de le lire, logique.

Jaenada nous raconte dans ce roman la vie de Pauline Dubuisson, célèbre meurtrière après la seconde guerre mondiale. Apparemment, elle a fait déjà coulé beaucoup d'encre et a enflammé l'imagination des écrivains et journalistes. Ici l'auteur essaye de retrouver les faits (il a lu tout ce qui la concernait, des romans aux témoignages durant le procès) et essaye de réhabilité la jeune femme, la montrant telle qu'elle devait être et non pas comme le monstre créé de toute pièce par les médias.

On voit que l'auteur s'est totalement plongé dans ce projet, il a essayé de retrouver les personnes qui l'ont connu, il a lu les mêmes romans que la jeune femme, etc.

De plus, l'auteur nous amuse avec de nombreuses anecdotes entre parenthèse (parfois même des parenthèses dans les parenthèses) sur ses recherches, avec ses commentaires et parfois même sur sa vie. On assiste par exemple à une superbe digression sur les saucisses ou encore à sa remise du prix de Flore qui s'est fini à l'hôpital, totalement bourré, avec des agrafes dans le crâne.

Tout cela ralentit certes le récit, mais apporte également beaucoup d'humour et de légèreté à un sujet qui ne l'est pas vraiment. En revanche, il est vrai que le roman s'en trouve donc fort long et qu'on aurait peut-être aimé qu'il ne fasse que la moitié de ses 600 pages.

Du coup, même si j'ai eu l'impression de mettre une éternité à le finir, je n'y ai passé en réalité que 4 jours, sachant que je me suis interrompue pour lire un essais de 200 pages entre temps. Donc ne redoutez pas la taille, ça se lit finalement vite et très bien !

Vous en avez entendu parlé ? Vous avez lu d'autres livres de cet auteur ? Il a l'air assez original en tout cas !
Lien : https://girlkissedbyfire.wor..
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Pas du tout lecteur des "dossiers extraordinaires " de Pierre Bellemare, ni autres récits édifiants et judiciaires, je ne connaissais pas l'affaire Pauline Dubuisson qui s'est déroulée au début des années 50 du siècle dernier et dont l'aura s'est poursuivi longtemps au fil des décennies suivantes. Pour ceux qui ne seraient ni un lecteurs assidus de "Détective" ni collectionneurs de "Paris Match", la lecture du dernier roman ? essai ? biographie ? de Philippe Jaenada réparera cet oubli mais surtout risque de vous passionner au-delà de toute attente.
Pauline Dubuisson, issue d'une famille bourgeoise du Nord de la France, fut élevée à la maison par une préceptrice, entourée d'une mère neurasthénique et d'un père imbibé de philosophie nietzschéenne. le résultat donna une jeune fille très mature, belle, dure aux sentiments qu'elle a appris à cacher. Pré adolescente durant la seconde guerre mondiale, elle connut ses premières expériences sexuelles vers 12 /13 entre les bras de l'occupant, pas tout un régiment, rassurez-vous, juste deux hommes qu'elle choisit. le nombre importe peu, elle fit preuve de non patriotisme et subit sans doute à la libération l'ignoble sort de celles qui eurent la faiblesse de céder aux attraits des soldats allemands. Pauline, releva la tête comme elle savait si bien le faire et continua sa vie en suivant de brillantes études de médecine jusqu'en 4ème année. Elle eût bien à cette époque une ou deux amours mais rencontra surtout un autre étudiant en médecine, issu lui aussi d'une famille bourgeoise. Félix (oui, c'est ainsi qu'il se nomme) qu'on rangerait de nos jours dans la catégorie SM (Socquettes et Mocassins), va être vite déniaisé, devenant tout à fait addict aux plaisirs charnels avec
Pauline. Mais vous savez ce que c'est, le passé resurgit toujours et il y a souvent de méchantes langues pour prévenir qui de droit que la jeune étudiante est loin d'être une oie blanche, mais plutôt une grue. La relation des amants, malgré les demandes en mariage de Félix, va péricliter, Pauline essayant de gommer de sa tête ce passé sulfureux et son amoureux, téléguidé par sa famille, se tournant vers une vraie jeune fille qui a su garder sa virginité ( élément très important à cette époque). le crime passionnel arrive et devient de façon assez incompréhensible, un fait divers qui va passionner les foules mais surtout déclencher une hystérie médiatique et judiciaire.
Je crois, non, je suis sûr, que Philippe Jaenada est tombé amoureux de Pauline Dubuisson. Il y a de quoi, elle était belle, intelligente et...en avance sur son époque. Ca se sent tout le long du roman. Il a enquêté, fouiné, relu tous les actes de son procès et essayé d'aller au plus près de cette femme pour nous en dresser le portrait aussi juste que possible, loin,très loin de la soi-disant meurtrière froide et sans coeur qui a longtemps fait frissonner les foules sous la plume d'auteurs et de journalistes en mal de sensation. Et de cette vie l'auteur parvient à dépeindre, en plus d'un parcours édifiant et touchant, la partialité des hommes et des femmes de l'époque, enfermant la femme dans la cage d'un patriarcat où soumission et la faiblesse sont les seules vertus souhaitées.
La fin sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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Je ne parviens pas m'attacher à cette histoire. Je persiste et signe : ce qu'il faut lire de Jaenada, c'est "La serpe". Livre formidable.

Jaenada ne vibre pas pour Pauline Dubuisson comme il vibrait pour Georges Arnaud (mais il dit que si, alors ce doit être moi qui suis frappée d'insensibilité). En règle générale, j'aime beaucoup les récits de vie des personnages féminins, minoritaires dans la littérature ou abordés sous un angle biaisé, toujours le même, celui, stéréotypé, d'un narrateur masculin centré sur lui-même (j'ai écrit "souvent", pas "toujours").

Et ce n'est pas ce dont on peut accuser Jaenada qui a toujours contesté avec vigueur le droit des vainqueurs d'écrire l'histoire et dont le combat (on peut appeler ça comme ça, tant il persévère) est de donner la parole à la diversité des voix. Mais comment dire ? Je ne ressens rien pour Pauline : ni sympathie, ni antipathie. Je comprends bien qu'elle fut la victime en plein milieu des années 50 de son avance sur son siècle, et qu'elle l'a payé de sa vie. Mais un voile s'est insinué entre elle et moi, je ne sens pas son coeur battre, et le mien non plus.

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J'ai été très touchée par le soin et l'énergie apportés par Jaenada à laver le nom de Pauline.

Touchée aussi par son féminisme, peut-être anachronique pour l'époque où se sont déroulés les faits mais qui montre à quel point les préjugés sexistes ont joué dans le jugement rendu (et à quel point ils sont toujours présents aujourd'hui).

Le texte est vif, l'enquête bien menée, on s'enrage souvent quand il confronte les déclarations de l'époque et les faits qu'il reconstitue.

Le style plein de digressions et de parenthèses m'a beaucoup plu, c'est un livre vraiment prenant!
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