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4,09

sur 801 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Pauline Dubuisson a fait couler beaucoup d'encre. Et tous et chacun a réinterpréter les faits, les a commentés, les a analysés… Mais l'a-t-on réellement laissé s'expliquer ? Jaenada le fait lui. Et il repart du début. de son enfance, où son éducation n'a pas été des meilleures. Des relations complexes avec sa famille… qui ont eu forcément un impact majeur sur ses relations avec autrui, notamment les hommes. Il nous la présente également pendant ses études de médecine à Lille. Les difficultés rencontrées… bref, un portrait complet, complexe… Mais nécessaire pour arriver à cette année de 1951, où elle tuera son ex petit ami de trois balles de revolver. Elle sera jugée et condamnée à perpétuité. Bref, l'histoire de cette femme est captivante… Mais… j'ai eu quelques difficultés avec le style de l'auteur. C'est ma première lecture de lui, et je me demande si j'ai fait le bon choix de texte… J'avais quelques fois du mal à m'y retrouver, surtout quand l'auteur, sans crier garde, inclut des épisodes anecdotiques de sa vie. Je suis mitigée… mais cette lecture m'a donné très envie de lire Je vous écris dans le noir, qui raconte également l'histoire de Pauline Dubuisson. Une lecture en demi-teinte…
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Après avoir lu il y a déjà quelques années le roman de Jean-Luc Seigle sur le même thème (« Je vous écris dans le noir »), je me suis attaqué à ce livre de Philippe Jaenada nous décrivant en détail le parcours tragique de Pauline Dubuisson. Cette jeune femme fut accusée et condamnée au début des années 50 pour le meurtre de son ex-amant, évitant de peu la guillotine. La particularité de cette affaire étant la violence des accusations envers la jeune femme, à la fois de la part des juges, mais aussi des journaux et de la société civile. Pauline Dubuisson fut traînée dans la boue dès son arrestation. Et le procès fut loin d'être équitable. Il faut dire qu'on sut très tôt que la demoiselle avait couché, adolescente encore, avec un (ou plusieurs) officier allemand. Sans approfondir la question, tout le monde décida alors que Pauline Dubuisson était le Mal incarné. Voulant coller au plus près de la réalité (mais avec l'ambition de réhabiliter la jeune femme), l'auteur décrit en détail le parcours de l'accusée, depuis son enfance jusqu'au jour du meurtre. Puis il décrira le procès en détail, et ce qu'il adviendra de Pauline Dubuisson dans les années qui suivirent. Multipliant les témoignages et documents, avec souvent une certaine subjectivité que l'on peut comprendre de nos jours, tant la société patriarcale de l'époque nous paraît lointaine, Philippe Jaenada n'oublie pas les apartés qui sont la particularité de son écriture (scènes autobiographiques souvent cocasses, réflexions et remarques acerbes sur ce que l'on découvre de de l'affaire, l'auteur n'hésite pas à interpeller des intervenants de l'époque) et alterne entre le tragique de ce fait-divers et son humour parfois potache. L'ensemble m'a paru malgré tout un peu longuet et pourtant, j'aurais souhaité qu'il détaille plus ce qui est arrivé à Pauline Dubuisson après le procès et sa libération ! Avis donc mitigé pour cet ouvrage, tout comme son précédent, « Sulak », également centré sur un fait-divers. Ce qui ne m'empêchera pas de lire également « La serpe » sur les meurtres dont Georges Arnaud, l'écrivain du « Salaire de la peur », fut accusé. Contradictions, quand tu nous tiens !
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La petite femelle est un livre qui dort dans ma PAL depuis deux ans je dirais. Et c'est le podcast bookmakers dans lequel Philippe Jaenada prend la parole qui a relancé ma curiosité. Apparemment on lui reproche ses petites dérives dans son histoire dans lesquelles il parle de lui. Et déjà en écoutant le podcast je mesurais l'ampleur de son travail de recherche. 

Ce travail titanesque se révèle aussi à la lecture. Mais voilà la rencontre n'a pas été des plus fluides pour moi. Ca a été une lecture en dents de scie. J'ai apprécié le travail de "réhabilitation" de Pauline accusée d'avoir tué avec préméditation un de ses amants, ancien fiancé. Pauline dont le caractère fougueux et ses moeurs décrites comme "légères" ne lui laissaient pas une grande chance pour sa défense. Pauline a eu des amourettes avec l'ennemi au cours de la deuxième guerre mondiale et, plus tard, Pauline, ca ne la dérangera pas de coucher à droite à gauche et de profiter de faveurs en échange. Après la guerre, elle se lance dans des études de médecine. Pauline est intelligente, ambitieuse et c'est pour cela qu'elle ne veut pas épouser Félix car elle ne veut pas abandonner ses études.

L'histoire de Pauline est très intéressante, femme très complexe mais considérée comme volage pour l'époque.

Les intrusions de la vie de l'auteur ainsi que ses réflexions, parfois familières, ont eu raison de ma concentration. Il y avait trop de détails, qui révèlent aussi un très gros travail. J'ai largement préféré la deuxième partie du livre consacré au procès, aux échos médiatiques, aux comportements des avocats et procureur face à Pauline.

L'auteur décrit également quelques procès de l'époque. C'est la partie que j'ai préférée parce qu'elle m'a semblée plus fluide mais aussi parce que  c'est là que se révèle la bienveillance de l'auteur pour cette femme (qui reste certes une meurtrière mais qui a été jugée surtout pour ses moeurs un peu légères pour l'époque, voilà moi aussi je finis par mettre des parenthèses à force d'en voir trop dans ma lecture) qui reste courageuse face à ses messieurs de la cour qui font preuve de mépris envers cette femme en se permettant par exemple d'être vulgaires.

Je suis contente d'avoir lu ce livre et même si j'ai un avis mitigé, j'ai très envie de lire la serpe.

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C'est bien mais c'est long... J'aurais bien coupé un peu dans ce (gros) volume très documenté. L'histoire, racontée une première fois, est reprise en détail.s au moment du procès. C'est un peu redondant.
Reste que j'ai découvert un auteur, un style, une personnalité... un genre d'Emmanuel Carrère plus cool et plus drôle. Je vais lire son chameau sauvage, très vite.
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Je dois avouer que j'ai bien eu du mal à en venir à bout. Force de détails (parfois croustillant aux yeux de certains), longueurs et dénouements tardant à venir, on s'essouffle vite.
Mais il est clair que c'est le fruit d'un travail colossal, de recherches, de comparaisons et de notes d'humour.
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Après avoir lu le très bon Sulak je me suis embarqué dans la petite femelle . Autant dans Sulak j'avais apprécié sa désinvolture et son coté iconoclaste, ironique autant dans cet ouvrage j'ai trouvé qu'il en faisait trop peut-être que ce sujet me semble plus chaud car le personnage est ordinaire celui de Sulak pas du tout.
Pour la forme:
Des digressions trop souvent qui n'apportent pas grand chose (peut-être est-ce une façon pour Jaenada de souffler un peu et trouver de l'inspiration pour la suite) mais qui font sourire un petit peu sans plus ,
un style plutôt potache qui ne cadre pas avec l'histoire qui présente une certaine gravité et une atmosphère: la justice ,la police,les enquêtes ,les témoins etc..qui de fait impose le respect même si ce procès a pataugé lamentablement dans le sordide mensonger et l'approximation .
Pour le fond:
Il romance un peu trop des faits qu'il lui est impossible de connaitre (ce qu'il reproche a certains d'ailleurs) . On sent quand même qu'il s'est mis en tête de défendre coûte que coûte cette jeune femme et il y met quand même beaucoup (disons une bonne dose) de mauvaise foi.Par contre j'apprécie sa façon besogneuse ,procédurière,pointilleuse de s'attacher aux faits riens aux faits d'après les documents d'époque d'origine (pièces judiciaires)
En fait ce n'est même pas un roman mais une véritable plaidoirie je n'étais pas préparé à cela et cela m'a saoulé un peu
J'avoue que je n'ai pas complètement (presque) fini le bouquin je vais le faire par respect au travail de recherche de la vérité de Jaenada mais... c'est difficile...
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Philippe Jaenada expliquait dans une interview s'intéresser aux gens qui ont des failles, qui ont connu coups et injustices, plutôt qu'à ceux à qui tout réussit. Pas étonnant donc qu'il se soit emparé de l'histoire de Pauline Dubuisson, jeune étudiante en médecine, qui a fait la une des journaux pour avoir tué son petit ami, en 1951.
En quasi enquêteur, Jaenada dissèque méthodiquement le fil de l'histoire, la vie de cette Pauline, son enfance et son adolescence désastreuse entre une mère dépressive et un père aimant un peu trop les Allemands ( et la poussant à les aimer elle aussi ), la scène de crime (que Jaenada va même jusqu'à reconstituer dans son salon, avec l'aide de sa femme, afin de mieux la comprendre !) , son procès, sa vie en prison, jusqu'à sa mort.
Outré, et très énervé (dans ces moments-là, Jaenada disserte et commente entre deux parenthèses) par la curée que fut son procès en 53, par les exagérations, les mensonges, les déformations, les affabulations, la haine (Dubuisson etait nommée dans les journaux, et pas que dans la presse caniveau, "la perverse", "la hyène", etc) ; très énervé donc, Jaenada se fait plaisir en dégommant l'appareil judiciaire (Lindon, Floriot, etc) et les journalistes de l'époque dont, en particulier, une certaine Madeleine Jacob, "spécialisée " dans les affaires judiciaires, qui en prend pour son grade ( Jaenada ne peut pas la voir en peinture celle-là ! )
Jaenada n'excuse cependant pas Pauline ; la culpabilité de celle-ci est indubitable et là n'est pas la question (elle a bel et bien abattu un jeune homme qui ne méritait certainement pas d'être éliminé de la surface de la terre ! ) ; Jaenada n'excuse pas son crime donc mais décrit une jeune femme livrée à la foule comme un cerf aux chiens de meute ; il dénonce l'hyper machisme de l'époque, les différences de peines selon que l'on soit un homme ou une femme, une jolie femme ou une femme sans aucun charme. Pas de chance, Pauline était séduisante, intelligente et réservée (froide, insensible, machiavélique... donc..) . Jaenada disserte alors, nous parle de Paule Guillou, Sylvie Paul, autres criminelles de l'époque. On est alors non loin de l'overdose mais le style de Jaenada nous sauve de la déprime ; ses longues disgressions (tel Columbo, il invoque beaucoup sa femme) portant sur tout et rien amènent parfois de la légèreté, du très anecdotique (ce que beaucoup lui reprochent dailleurs, les trouvant insupportables).
Le style de Jaenada se fait plus sobre dans les derniers chapitres au fur et à mesure du dénouement, il se met alors en retrait, laissant Pauline Dubuisson face à sa fin.
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Pauline Dubuisson est née le 11 mars 1927 à Malo-les-Bains, elle a fait la une des faits divers dans les années 50 après avoir assassiné son ex petit ami Felix Bailly de trois balles dont une à bout portant. le procès qui a fait suite à ce drame a été très compliqué. Aujourd'hui, Pauline aurait pu être jugée pour avoir commis un crime passionnel mais à l'époque c'est pour meurtre avec préméditation qu'elle a été condamnée. Il n'en faut pas moins de 720 pages (livre papier) ou un petit peu plus de 23 heures (livre audio) à Philippe Jaenada pour détailler, décortiquer, défendre et rendre hommage à Pauline Dubuisson, la femme la plus détestée de France en 1951.
Décédée le 22 septembre 1963, son histoire a inspiré plusieurs cinéastes et auteurs en tous genres, puisque de nombreux films et ouvrages sont sortis sur celle que l'on surnommait : "le monstre".
J'ai découvert l'histoire de Pauline à travers La petite femelle et ce que je peux vous dire, c'est que l'auteur Philippe Jaenada, défend cette femme avec énormément de convictions, c'est curieux, mais il est tellement convaincant qu'on se prend d'affection pour cette meurtrière jeune femme au passé troublant. La suite → http://www.leslecturesdelily.com/2016/11/la-petite-femelle-ecrit-par-philippe.html#more

Retrouvez plus de chroniques sur mon blog www.leslecturesdelily.com
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Philippe Jaenada a commencé sa carrière littéraire en nous parlant de lui. Cela m'a valu de lire « le chameau sauvage », un sacrément bon bouquin (pour peu qu'on apprécie le style de l'auteur, de mon côté au premier essai une paire d'années auparavant, ça n'avait pas tilté et j'avais reposé le livre en me demandant ce que mes copines blogueuses pouvaient bien lui trouver !) et aussi « Plage de Manacora, 16H30 » (plus court, je vous le recommande pour découvrir l'écrivain), qui m'avait tout autant emballée.
Et puis, du propre aveu de l'auteur, la veine autobiographique s'est tarie (je n'ai lu que deux des sept romans appartenant à ce registre). Jaenada s'est donc tourné vers le fait divers. A Lire en poche, je n'avais pas résisté au plaisir d'aller papoter avec lui en lui donnant « Sulak » à dédicacer … mais il faut croire que la vie du bandit en question ne m'intéressait que modérément puisque le livre est toujours dans ma Pile A Lire.
Je me suis dit qu'il en irait autrement avec « La petite femelle », paru en août dernier, malgré son côté pavé (720 pages), car le personnage dépeint m'intriguait. J'avais découvert son existence en lisant le billet de Clara au sujet de « Je vous écris dans le noir », roman de Jean-Luc Seigle qui parle aussi d'elle, Pauline Dubuisson, née en 1927, étudiante en médecine au passé sulfureux (ses relations allemandes pendant la guerre) qui assassina son ancien amant en 1951. Son procès défraya la chronique et inspira, en 1960, le film de Clouzot « La vérité », avec Brigitte Bardot.

Cette histoire, Philippe Jaenada l'a prise à bras le corps et c'est toute la vie de Pauline Dubuisson, pas seulement son crime, qu'il examine de manière approfondie, car son acte ne peut pas être détaché de ce qu'elle est. Mais attention ! Quand Jaenada donne dans la biographie, il ne le fait pas de manière classique : c'est du Jaenada, qu'on lit ! Avec sa faconde (des tas de petites remarques ou métaphores bien à lui, telles : « même s'il est pédagogue comme je suis ballerine russe », « c'est comme équiper les poules de petits casques en cuir quand le renard approche »), ses multiples parenthèses (et après l'avoir lu, on en met partout) et aussi des incises de tailles diverses racontant telle ou telle anecdote privée plus ou moins en rapport avec le propos, comme celle, hilarante, concernant l'occurrence du mot « saucisse » dans ses romans. Vous voilà prévenus ! Que cela ne vous arrête pas pour autant, car ces apartés représentent quelques respirations bienvenues, autant que les commentaires bien sentis que l'auteur peut faire à propos d'untel et untel qui ont altéré la vérité pour mieux servir leurs intentions durant le procès : Jaenada nous dit les choses comme il les a découvertes et quand il n'est pas content, on le sait, le style académique ne passera pas par lui.

Au-delà de la forme, primesautière et percutante, avec un humour toujours apprécié, il y a le fond, en béton armé. Parce que le dossier Dubuisson, Jaenada s'y est totalement immergé et il le maîtrise de A à Z, aussi bien la psychologie de la jeune femme que les faits et leur contexte (on a ainsi un long développement sur Dunkerque pendant la guerre, marquant), avec sur la fin l'exposé de cas similaires à celui de Pauline mais traités par la justice de manière fort différente. Il a épluché et confronté tous les documents relatifs à l'affaire, fouillé dans les archives (« comme un tapir enragé »), bref il n'a laissé aucun détail dans l'ombre, c'est du boulot de pro (dommage que Pauline n'ait pas eu un avocat de sa trempe !). le résultat est passionnant (et passionné).

Après un tel déluge de compliments, vous vous attendez sans doute à me voir décerner trois ou quatre parts de tarte au titre de ma cote d'amour du livre, vous avez peut-être même déjà jeté un oeil à la fin du billet et là, surprise, il n'y a que les deux du « j'ai bien aimé ». C'est que le cas Dubuisson, tout intéressant qu'il soit, n'a pas réussi à retenir mon attention sur la durée. L'honnêteté m'oblige à dire que, en cours de route, mon emballement initial s'est affaibli, je me suis lassée de la principale protagoniste et de tous les détails la concernant et j'ai tout simplement abandonné le bouquin. Et pas que quelques jours, non, quelque chose comme deux mois … J'ai fini par le reprendre et en achever la lecture, avec un intérêt renouvelé après cette longue pause (d'autant que je m'étais arrêtée à un moment où il y avait un certain flottement dans la vie de Pauline Dubuisson, qui se répercutait dans le livre), et la qualité du propos ne s'est pas démentie.
Un roman biographique remarquable, donc, qui met en évidence à quel point la justice rendue a pu être conditionnée par les préjugés de l'époque, mais le nombre de pages est conséquent et la lassitude est malgré tout possible (la preuve).
Lien : https://surmesbrizees.wordpr..
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Je ne pensais pas lire jusqu'au bout ce pavé au titre déconcertant, et finalement chaque chapitre m'a donné envie d'aller voir le suivant.
A la fois contre-enquête, plaidoirie et peinture de l'époque, ce texte est éclairé par les remarques, les digressions et les coups de gueule de l'auteur ( ah les parenthèses de Jaenada !) .
Un travail de recherche monumental, un sens du détail qui fait mouche, la réhabilitation réussie d'une jeune femme née trop tôt.
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