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3,69

sur 1113 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Sur le fond, Philippe Jaenada nous livre une enquête impeccable sur le meurtre du château d'Escoire : éléments factuels recoupés, explorations des hypothèses, peinture sociale et historique nuancée.
'La Serpe' pourrait donc 'simplement' être un parfait livre de fait divers, mais c'est beaucoup plus que cela.
Le récit de l'affaire s'entrecroise avec celui de l'enquête, où on suit l'auteur dans son voyage, ses recherches, l'éloignement de sa famille. On découvre la 'fabrique du livre', entre investigations, questionnements et écriture, et les ressentis d'un bonhomme touchant d'humanité, de sensibilité, d'humilité et de drôlerie.
Les digressions peuvent exaspérer certains lecteurs, et oui! certaines auraient pu être plus brèves, mais paradoxalement, c'est elles qui m'ont permis de supporter les faits décrits (extrêmement glauques, tout de même) et de prendre un immense plaisir de lecture (rires inclus).
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Un pavé de 634 pages avec de très longs chapitres, très peu de dialogues et des phrases très denses, et pourtant c'est formidable.
Il semble qu'Henri Girard ait tué sa tante, son père et la bonne à coups de serpe. Pourquoi Philippe Jaenada s'intéresse à lui ? Il n'est même pas sympathique.
Certes, il a été acquitté mais, c'est sûr, en tout cas tout le village le pense, c'est lui le coupable.
L'enquête très fouillée de Jaenada va montrer un autre aspect du bonhomme et de l'enquête.
Comme d'habitude, l'auteur digresse souvent parlant de son épouse, son fils, ses copains ; cela peut surprendre et on peut ne pas aimer mais moi cela me fait bien rire. J'adore son style (je conseille La petite femelle du même auteur) un peu barré.
Vous l'aurez compris, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman.
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Avant tout, je dois dire que je ne sais où classer ce roman inclassable.
Le narrateur se lance sur la piste d'un triple meurtre exécuté au château d'Escoire près de Périlleux en octobre 1941.
Son ami Manu lui demande d'écrire sur son grand père, Henri Girard, accusé d'avoir tué son père Georges, sa tante Amélie et la bonne Louise pour récupérer plus vite l'héritage. En effet, fantasque, dépensier, colérique, son père en aurait plus qu'assez de ses demandes incessantes d'argent. Une nuit, il les aurait donc frappés de violents coups de serpe à la tête, au dos...
Le narrateur se plonge dans les archives, dans les livres que Girard, acquitté en 1943, écrira plus tard sous le pseudo de Georges (comme papa) et Arnaud (le nom de jeune fille de sa mère morte prématurément) et notamment "Le salaire de la peur".
Il semble qu'il fasse toute la lumière sur cette affaire et si je suis épatée par l'obstination de l'auteur, qui soit dit en passant nous balade bien au début, je suis atterrée par l'incompétence, la négligence, la bêtise même des autorités judiciaires et policières.
J'ai adoré le ton de cette enquête entre sérieux et auto dérision. J 'ai aimé les digressions de l'auteur qui ramène sans arrêt son grain de sel dans la narration.
Bref, j'ai tellement aimé que je viens de faire l'acquisition de "La petite femelle".
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Philippe Jaenada.
La serpe
Editions Juillard
634 P.
Quatrième de couverture:
Un matin d'octobre 1941, dans un château sinistre au fin fond du Périgord , Henri Girard appelle au secours : dans la nuit , son père , sa tante et la bonne ont été massacrés à la serpe.Il est le seul survivant.Toutes les portes étaient fermées , aucune effraction n'est constatée.Dépensier, arrogant , violent , le jeune homme est l'unique héritier des victimes. Deux jours plus tôt, il a emprunté l'arme du crime aux voisins. Pourtant, au terme d'un procès retentissant ( et trouble par certains aspects), il est acquitté et l'enquête abandonnée . Alors que l'opinion publique reste convaincue de sa culpabilité , Henri s'exile au Venezuela .Il rentre en France en 1950 avec le manuscrit du Salaire de la peur , écrit sous le pseudonyme de Georges Arnaud.
Jamais le mystère du triple assassinat du château d'Escoire ne sera élucidé,laissant planer autour d'Henri Girard, jusqu'à la fin de sa vie (qui fut complexe , bouillonnante , exemplaire à bien des égards), un halo noir et sulfureux. Jamais , jusqu'à ce qu'un écrivain têtu et minutieux s'en mêle...
MON AVIS :
Bravo ! une merveille recommandée par une amie.
Philippe Jaenada nous éblouit , nous fait vivre son roman avec humour , un vocabulaire riche , parfois poétique pour expliquer des choses graves.
Mais quel travail ! Jaenada reprend point par point le procès , les investigations d'un triple meurtre avec une élégance parfaite. Tout ceci est basé sur un fait réel !
Vous connaissez sans aucun doute , le salaire de la peur de Georges Arnaud, mais là , le meurtrier est Henri Girard , son vrai nom, et oui , l'auteur va retracer sa vie à la fin de la guerre jusqu'à aujourd'hui.
Mais quelle réussite !
De plus , l'auteur , de son point de départ , s'amuse à jouer avec le club des cinq: j'ai ri , mais j'ai ri .J'ai vécu des émotions ( cela fait du bien au coeur !)
L'auteur fait souvent référence à un autre se ses roman La petite femelle , sur lequel , je vais me pencher bientôt.
Enfin , ce roman fait la part belle à de nombreuses références littéraires et culturelles font partie de ce roman.
UN MOT SUR L'ÉCRIVAIN :
Philippe Jaenada a publié entre autres chez Juillard le chameau sauvage ( prix Alexandre Vialatte et prix de Flore), Sulak ' Prix d'une vie( le Parisien Magazine, prix Claude Chabrol et Grand Prix des lycéennes de Elle) et la Petite Femelle.
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C'est après une (énième) rediffusion à la télé du film "Le salaire de la peur" et la lecture d'une critique dudit film que je me suis avisé de la présence, dans ma pile à lire, du livre-enquête de Philippe Jaenada. le film de Clouzot est une adaptation du roman de Georges Arnaud, nom de plume d'Henri Girard, qui s'était, lui, inspiré d'un récent épisode sud-américain de son propre parcours. Or, c'est ce même Henri Girard qui, près de dix ans plus tôt, en 1941-1943, accusé d'avoir assassiné (au moyen d'une serpe, donc) son père, sa tante et une domestique dans le château familial en Dordogne, avait passé dix-neuf mois en prison, avant d'être acquitté, contre toute attente.
Le gros livre de Jaenada narre dans une première partie la vie hautement romanesque de ce fils de famille révolté que sa longue détention va marquer pour le restant de ses jours (c'est compréhensible), revient en détail, dans une deuxième partie, sur les meurtres, l'instruction et le procès, et s'attache enfin à démontrer que l'auteur des homicides n'était pas Henri Girard mais plutôt le fils du couple de gardiens du château. En dépit d'une instruction presque totalement à charge, Girard a été acquitté, grâce aux talents professionnels de son avocat Maurice Garçon, certes, mais aussi, probablement, pour d'obscures raisons liées à la période de l'Occupation et des débuts de la Résistance.
L'auteur a abattu un travail de documentation considérable et ne s'est pas "contenté" de lire, à distance, tous les ouvrages consacrés à cette affaire : il s'est rendu sur place (à la même époque de l'année que celle des crimes), a parcouru la campagne périgourdine dans une voiture de location, a dépouillé des milliers de pages d'archives et s'est même livré à des expériences destinées à vérifier la vraisemblance d'un témoignage (comme de laisser tomber dans l'herbe, un soir, près du château, un foulard de soie de sa femme pour savoir s'il serait imbibé de rosée le lendemain matin...). Ce récit au jour le jour de son enquête constitue l'un des attraits du livre ; en revanche, les digressions et les incises (et les parenthèses dans les digressions) pourront en dérouter plus d'un ou d'une.
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(...) Car derrière le ton léger, l'humour moqueur, les multiples digressions personnelles et les réflexions impertinentes se dissimule une sérieuse besogne (...)
A la fois document biographique, retour sur une obscure affaire judiciaire, portrait d'une époque, ouvrage de non-fiction, recueil d'histoires drôles et voyage introspectif, c'est un travail impressionnant, hyper documenté mais d'une incroyable fluidité (...)
L'article complet sur mon blog.
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
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C'est à la fin d'une soirée avec les amis de N'écoute pas les idoles, notre émission sur Radio Béton, que Ségolène m'a conseillé de lire La Serpe de Philippe Jaenada. Comme Mélanie en avait fait une chronique élogieuse et que j'arrivais juste à la fin de mon livre audio, j'y ai vu un signe et ni une ni deux, j'ai téléchargé ce livre sur Audible. C'est super pratique. Nettement plus que les CD – je suis en train d'écouter un Mary Higgins Clark en CD, et je ne peux l'écouter que dans la voiture, ce qui limite drôlement les possibilités (et je ne vous parle pas du moment où il faut changer de disque). Bref, revenons-en à La Serpe. Je m'en voudrais de faire trop de digressions, surtout pour parler d'un roman écrit par LE ROI de la digression, de la parenthèse dans la parenthèse.

Donc, bref, La Serpe. J'aime les true-crime stories, les faits divers réels, donc j'étais plutôt emballée par le thème et pas effrayée par les dix-huit heures d'écoute (après les trente-cinq heures d'Outlander, franchement, plus rien ne me fait peur). Je me suis donc plongée dans cette enquête des plus minutieuse, racontée par Hervé Carrasco. Il m'a fallu quelques minutes pour me faire à sa voix, mais dès que je me suis habituée, je me suis laissée porter.

Pour être honnête, je ne suis pas certaine que la version audio soit la plus adaptée pour ce livre. J'ai parfois perdu le fil et eu du mal à le retrouver. D'autant que l'enquête porte sur un homme qui finit par prendre un pseudo et qu'il m'a fallu un moment pour me rendre compte que Henri Girard et Georges Arnaud étaient la même personne – la honte.

Philippe Jaenada a commencé son enquête car il est l'ami du petit-fils d'Henri Girard / Georges Arnaud. Et son ami lui a dit que selon lui son grand-père était innocent du meurtre de son père, de sa tante et de la bonne, tous trois massacrés à la serpe en octobre 1941. Et son ami lui a dit que si l'enquête prouvait le contraire, il pourrait l'écrire, après tout, il s'agirait de son livre. Henri Girard a été acquitté, mais tout le monde est resté persuadé qu'il était coupable.

Philippe Jaenada se plonge dans les rapports, revient sur les lieux du crime, interroge du monde, se plonge dans l'oeuvre de Georges Arnaud, auteur du Salaire de la peur. Tout est précis, tellement précis que dans la version audio, j'ai vraiment souvent été perdue.

Mais j'ai aussi souvent été captivée et j'ai même plusieurs fois éclaté de rire, car LE ROI de la digression est très drôle. Il raconte et se raconte, se met en scène, parle de sa femme et de son fils – le pauvre, je ne suis pas sûre que j'aimerais que mon père raconte quelques anecdotes honteuses sur moi comme Jaenada le fait, même si c'est avec une grande tendresse. Ses références fréquentes à Columbo ont fini de me séduire (j'adore Columbo). On se dit que Jaenada est un mec sympa et passionnant. J'adorerais le rencontrer et même l'avoir à dîner à la table – je prévoirais le whisky, car il semble être un grand amateur. J'en profiterais pour inviter aussi Hervé Carrasco, parce que je me suis habituée à sa voix et je ne serai pas contre l'entendre à nouveau. Alors même si je ne suis pas certaine que la version audio soit idéale pour La Serpe – à moins d'être ultra concentrée, ce qui n'a pas toujours été mon cas – j'ai vraiment apprécié cette lecture. Alors merci Ségolène, tu avais vraiment raison !
Lien : https://mademoisellemaeve.wo..
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Philippe Jaenada, dans ses remerciements malicieux et lucides, associe les lecteurs à tous ceux qui l'ont aidé dans ce remarquable travail.
Nous ne pouvons qu'y être sensibles.
L'on ne sort pas indemne du cheminement dans lequel, durant plus de cinq cents pages, il nous entraîne.
Différents angles nous sont proposés avant d'aboutir à l'analyse qui lui est personnelle (il insiste).
Nous allons de surprises en surprises, tant l'évidence des éléments oubliés, ignorés, détournés, transformés apparaît.
Ainsi, notre réflexion va plus loin que l'histoire d'Henri Girard.
Elle nous pousse dans nos questionnements.
La justice reste parfois à l'échelon le plus bas de l'humanité lorsque celui (ou celle) qui mène les opérations, s'enferme dans des certitudes obtuses.
Ego, quand tu nous tiens!
Les préjugés, les jugements hâtifs répétés par la rumeur, les témoignages qui se contredisent, les rivalités de classes sociales,... et se profile l'erreur judiciaire, on connaît d'autres cas.
Le livre de Philippe Jaenada, dans cet écrit-parlé qui nous emporte, décrit minutieusement cette histoire (le mot fait mal) de trois crimes et de l'accusé, un jeune homme de vingt-quatre ans dont la vie sera à jamais brisée.
Triste société, triste époque (1941-il faut en tenir compte), triste justice (j'ai été sensible aux remerciements octroyés au commissaire Biaux - R.I.P. : balayé...).
Deux avocats, Maître Lacombe et Maître Garçon ont relevé incohérences, inconséquences et manquements.
Oui, Henri Girard a obtenu son acquittement.
S'il n'est pas coupable, comment peut-on encore regarder l'être humain avec sérénité?
S'il est coupable, alors il est de tous les grands criminels, le plus manipulateur en force diabolique qui soit.
Relisons ses paroles, les extraits de lettres, on y trouve sensibilité, lucidité, intelligence, amour et désespoir.
Oui, en suivant ligne par ligne Philippe Jaenada, dont le travail en profondeur semble n'avoir rien oublié, je n'ai pu qu'adhérer à sa thèse démontrant l'innocence d'Henri Girard.
Quant au vrai coupable avancé... la justice, à l'époque, n'a pas fait, n'a pas voulu faire son vrai travail et donc...
Dans cette atmosphère pesante, l'art de Philippe Jaenada est de nous apporter des bouffées d'air frais (mise en scène personnelle, petites digressions, humour) qui allègent le récit et font que nous l'accompagnons.
Un livre réussi puisque remuant et puisqu'une fois entamé, on n'a pas envie de le quitter.

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Wahou le livre ! Un véritable monument ! Quel travail !
Alors oui, je ne peux pas être complètement impartiale car j'avoue, j'entretiens une admiration et une passion sans borne pour Monsieur Jaenada (peut être coupable cette admiration d'ailleurs (ça y est ça me prend à moi aussi de faire des digressions ! (ce qui serait logique car 634 pages farcies de digressions c'est pas rien), mais digressions savoureuses, avec un talent comique indeniable, à tout commenter, à nous parler de son fils, de sa femme, de ses souvenirs de gamin.... cela en devient touchant.
Oui, j'aime particulièrement cet auteur, et à chacun de ses livres, je me régale, savourant à l'avance l'histoire qu'il veut bien nous raconter.
J'ai lu ses romans, mais depuis Sulak, il réitère chaque année un nouvel opus sur des procès célèbres. Il veut la vérité, coûte que coùte. Travailleur acharné, Jaenada l'est. Quel bourreau de travail !
Cette fois ci, il sagît du massacre de trois personnes dans un château du Périgord. Tout accuse le fils, Henri. Et Jaenada, avec son talent coutumier, n'en reste pas là et nous offre la encore un moment incroyable de plaisir littéraire.
Bien sûr, encore une fois, je ne déflorerai pas l'histoire (et puis vous allez en avoir pour votre argent pendant plus de 600 pages...), mais cet auteur a du talent. le sujet est très lourd, mais heureusement, il parvient tout de même à nous faire rire.
Partiale donc je le suis puisque ce monsieur est dans le top 5 de mes auteurs préférés.
Et pourtant.....
Cette fois-ci, les digressions très très nombreuses de l'auteur m'ont un peu agacées. Et puis, quand il part trop loin dans ses commentaires, cela m'a ennuyée car je voulais savoir l'hypothèse de Jaenada, car bien sûr, il ne s'agit que d'hypothèses...
Et trop de références à ses livres précédents, notamment Sulak et La petite femelle.
J'ai trouvé qu'il s'était perdu un peu en route, en même temps, pas facile de gérer 634 pages....
J'ai tout de même adoré, malgré un certain agacement bien compréhensible.
A noter, le personnage du père d'Henri, Georges Girard, exeptionnel, et très émouvants les sentiments qui les unissaient l'un à l'autre, le fils et le père. Il y a des pages magnifiques sur cet amour entre père et fils, des pages bouleversantes (page 333 entre autres).
Je n'ai pas encore tout à fait fini cette critique si je ne dévoilais pas le fait que Henri Girard n'est autre que Georges Arnaud l'auteur du Salaire de la peur...
Toujours des coïncidences !
En tout cas, que l'on aime ou pas Jaenada, chapeau !
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Un récit passionnant. On se prend tout d'abord à être convaincu de la culpabilité d'Henri, il y a tellement de preuves accablantes. Et puis on fait un pas de côté et Jaenada nous montre à quel point on peut tout interpréter différemment.
Une analyse des faits et des lieux impressionnantes.
Le seul bémol, cette manie de l'auteur de partir dans des digressions plus ou moins longues toutes les trois lignes. Il faut s'habituer car tous ses romans sont ainsi.
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