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"Souviens-toi, ça parlait de la Picardie
Et des roses qu'on trouve là-bas"....

Le rythme lancinant de la ritournelle d'un orgue de Barbarie, porteur de mort, sera le fil conducteur de ce thriller psychologique excellent,tout en atmosphère oppressante, moite et délétère.

Chaque partie du livre, à la manière d'une comparution en justice, donne la parole aux différents protagonistes du drame qui se jouera.

Le personnage esssentiel reste pour moi inséparable de l'image d'Isabelle Adjani, vénéneuse et enfantine, sensuelle et naïve, dans la chaleur de l'été, cette "Elle"du roman, dont le principal narrateur tombe éperdument amoureux.

A ses risques et périls car elle va l'entraîner dans une danse macabre, au son des "Roses de Picardie",où désir de vengeance, haine et quête d'identité vont se mêler. L'auteur maîtrise parfaitement le suspens et nous distille petit à petit des indices jusqu'à la révélation finale, plutôt inattendue.

Mais le charme indéniable, la force envoûtante de ce livre dépasse le cadre d'une énigme à résoudre. C'est "Elle" qui nous fascine, tout à tour femme fatale et enfant désarmée et désarmante, prise dans les filets d'un terrible secret, qui, une fois révėlé , créera chez cet être fragile une folie obsessionnelle dont elle ne se remettra jamais.

"Je serai le juge et je serai le jury
dit Fury, le rusé compère.
J'instruirai seul toute l'affaire
et je vous condamnerait à mort."

Cette citation d"Alice au pays des merveilles ", mise en exergue par l'auteur, résume en effet parfaitement l'intrigue...
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J'avais envie de chaleur, eh bien j'ai été servie ! Sous la chaleur caniculaire de l'été 1976, dans les Alpes de Haute-Provence, un drame se prépare. Ce drame couve depuis des années.
Je vais dire plutôt qu'une vengeance se prépare. Une vengeance machiavélique, qui ne sera pas sans conséquence sur l'esprit de ceux qui en sont les protagonistes.

« L'été meurtrier » est le seul roman de Japrisot que je n'avais pas lu. J'avais oublié combien j'aimais cet auteur, combien il entortille dans ses filets ses victimes que nous sommes, nous les lecteurs.
Il nous enserre, nous ensorcèle, pour semer en nous le soupçon et les pires pensées.
J'adore !

Et puis j'avais en tête Isabelle Adjani et Alain Souchon, Suzanne Flon aussi …
Je n'ai jamais vu le film, mais je savais qu'il existait, donc je suis allée voir la distribution. Et maintenant, j'ai une folle envie de le regarder, de détester Adjani sous ses airs de jeune fille capricieuse voulant le monde à ses pieds mais ô combien mal dans sa peau et malheureuse, d'Alain Souchon gentil, un peu benêt (quoique…), de Suzanne Flon fine psychologue. J'ai envie de m'énerver et de trépigner, de transpirer sous le soleil de plomb, d'être engluée dans cette ambiance à la fois crispante et pathétique.

Quel été !
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L'été meurtrier, un souvenir cinématographique qui trottine dés que j'attend Souchon, Adjani, et le bobine se rembobine. Lire le livre après le film, je n'aime pas trop en général, mais le temps a passé, le film s'est estompé, une envie qui était dans ma pal.
J'ai trouvé la plume de Japrisot toujours aussi délicieuse, et loin des autres auteurs du genre policier que je n'apprécie pas plus que ça.
Le film certes danse sous mes yeux durant la lecture, mais la lecture nous fait découvrir la profondeur du personnage d'Eliane, toute sa souffrance psychologique, toute la stratégie qu'elle a dû déployer pour arriver à ses fins. Et Pin-Pon qui se démène avec une équation à trois inconnues.
C'est une lecture splendide pour la plume, la construction du roman, la psychologie du personnage, le ton, l'ambiance, l'humour et l'amour.
J'ai adoré retrouvé Elle, et j'ai mieux compris sa folie galopante.
Le seul regret c'est de ne pas l'avoir lu plus tôt.
Maintenant, je n'ai qu'une envie : revoir le film avec ce que je sais et ce que l'on ne comprend pas toujours en filigrane de l'écran. Toute la subtilité de l'enjeu, la richesse du personnage, même si le film est très fidèle au livre, il y a forcément quelques petites choses qui nous échappent.
Un conseil si vous avez aimé le film, vous ne pourrez qu'adorer le livre, alors n'attendez plus.
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J'étais persuadée d'avoir vu le film, mais très vite j'ai compris que non : j'ai dû confondre (avec quel film ?) ou vu seulement la bande-annonce avec Souchon et Adjani. Une intrigue pareille, ça ne s'oublie pas !
Le récit est pris en charge par quatre personnages, façon roman choral, dans six parties : le bourreau (Pin-Pon), la victime (Elle), le témoin (la tante Cognata), l'acte d'accusation (la mère d'Elle), la sentence (Elle) et l'exécution (Pin-Pon). Chaque personnage a son propre parler, et aucun d'eux n'a la parole facile, leur langue est plate, banale ou crue, maladroite, leur vocabulaire assez pauvre, ce qui rend la lecture assez éprouvante et peu fluide. Par contre cette écriture participe totalement à la psychologie des personnages. Ce sont des gens ordinaires pris dans une histoire de vengeance qui les dépasse. Et quelle histoire ! La lecture est en même temps peu agréable et captivante, car l'auteur a construit son intrigue de façon machiavélique. Il est difficile de ne pas être happé par cette histoire de vengeance et de blessures causées par des non-dits. Chaque révélation est soigneusement placée, l'auteur sème ses petits cailloux pour nous mener à l'inéluctable. En prime l'atmosphère d'un bourg rural en Haute-Provence à l'été 1976 (année de sécheresse) est très bien rendue, jusque dans les détails du quotidien et de la vie de village.
Une lecture qui met mal à l'aise, entre le pauvre Pin-Pon qui se démène sans réaliser qu'il est pris dans une toile d'araignée machiavélique et Elle, déterminée, difficile à cerner, à la fois délurée et très fragile. Une lecture qui ne laisse le lecteur ni indemne ni indifférent.
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Pour moi, l'Eté meurtrier, c'est avant tout le film de Jean Becker. Une Adjani qui vous fait devenir le loup de Tex Avery, un Souchon trop gentil, une histoire de vengeance. Des souvenirs vagues d'un film que je ne suis même pas sûr d'avoir vu en entier (trop jeune sans doute), un de ces films de vacances, un film à voir garé sur le parking d'un cinéma drive-in, avec du pop-corn entre les sièges.

Moi qui avais posé comme règle établie que je préférais forcément lire les livres avant de voir les adaptations ciné, je prends un plaisir particulier ces dernières années à lire des livres dont j'ai vu l'adaptation au ciné bien avant. Un plaisir différent, tout dans la redécouverte des intrigues avec les trous que le temps y a creusé... ou ceux que l'adaptation n'a pas pu combler, pour éviter un film de cinq heures.

J'ai trouvé beaucoup de qualités à cet Eté meurtrier version roman. de l'humour ,beaucoup, plus que dans le film de mon souvenir. Un talent certain dans l'organisation du récit, dans l'incarnation des personnages en narrateurs successifs. Un vrai plaisir de lecteur à se retrouver bien balladé, perdu, et un suspense haletant du final qui fourmille de révélations alors qu'on pensait avoir déjà tout compris.

Voir ses romans adaptés au cinéma est-il un gage de qualité d'écriture ? Je ne sais pas si la réponse à cette question peut être définitive. En tout cas, elle est une réalité pour Sébastien Japrisot.
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"L'été meurtrier" c'est avant tout pour moi un film que j'ai vu enfant à la télé et dont je ne me rappelle rien à part la présence d'Isabelle Adjani et d'Alain Souchon. Je suis donc parti à la découverte de ce livre sans rien connaître de ce qui m'attendait et je suis tombé sur un très bon roman, une très bonne histoire assez sombre aux accents violents mais émaillée d'amour et de passion.
Le personnage principal Eliane, multiple, fragile et forte à la fois, enfant et femme fatale est la colonne vertébrale du livre. Autour d'elle gravite de nombreuses autres personnes, très bien développées par l'auteur, qui apporte chacune leur part à l'intrigue.
Six parties racontées par quatre narrateurs. Quatre voix qui déroulent l'histoire sous un éclairage différent. Finalement, on s'aperçoit à la fin du livre qu'il n'y a que des victimes, la plupart détruites.
Un grand roman, une histoire passionnante, n'attendez pas plus pour le découvrir.
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Contrairement à beaucoup, je n'ai pas vu le film. Je ne suis pas très cinéphile. Ce fut donc une totale découverte pour moi. J'avoue ne même pas connaître l'histoire avant d'ouvrir le livre.
Quelle histoire ! La vengeance vous ronge, encore plus lorsqu'il s'agit de protéger ceux qu'on aime. Elle, manipulatrice, séductrice. On devine petit à petit qu'elle ne reculera devant rien pour aller au bout et peu importe qui Elle entraînera dedans.
J'ai beaucoup aimé la construction, faisant parler les personnages qui gravitent autour de cette vengeance, dévoilant les différents points de vue. le lecteur est plongé dans cette vie rustique et reculée de la campagne des années 70, les traditions, le regard des autres, la vie de famille, l'imperceptible modernité qui commence à montrer son nez.
Le style et la plume de l'auteur sont également des qualités incontestables de ce roman.
Beaucoup de choses très élogieuses ont déjà été dites et écrites sur ce chef-d'oeuvre, éloges que je partage. Je n'ajouterai donc rien de plus. Il ne reste plus qu'à regarder le film.
Lien : https://www.facebook.com/Les..
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Un peu perverse, un peu schizophrène (se présentant alternativement comme Elle ou Eliane), un peu narcissique, mais énormément fragile, n'ayant pas su intégrer le drame familial, Eliane 19 ans va débouler dans la vie de Pin Pon et tout dévaster. Elle va, sous des airs fragiles manipuler les uns et les autres pour assouvir une vengeance sur une blessure qui ne devrait pas être la sienne mais qui l'a affectée plus qu'elle n'aurait due, une blessure qui l'a laissée immature et l'empêche de grandir
J'aime beaucoup Sébastien Japrisot, dans son roman L'été meurtrier, il dépeint les sentiments et les pensées les plus secrètes et néanmoins humaines de tous ses personnages et surtout ses héroïnes féminines; avec Eliane jeune fille fragile il bâtit une intrigue policière et amoureuse où elle finira par se perdre. Tous les personnages et situations sont justes, l'alternance des voix permet de reconstituer la vérité différente de chacun qui aboutira au drame final.
Je dois juste avouer que j'ai été gênée dans ma lecture par les images du film de Becker qui me revenait à chaque page, le film étant d'une rare fidélité au livre. Encore un très bon roman de Sébastien Japrisot.
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On dit que la vengeance est un plat qui se mange froid. Cette année-là, Eliane, dite Elle, a choisi de savourer la sienne dans la chaleur de l'été. Son plan, elle l'a bien huilé; les protagonistes, elle les a choisis depuis longtemps. Elle veut qu'ils souffrent, tous autant qu'ils sont. Pour racheter le passé, pour retrouver l'innocence de l'enfance, pour qu'arrivent à nouveau des jours heureux. La mécanique est en marche, Florimond, dit Pin-Pon, est le premier domino à faire tomber...

Diablement efficace, le roman de Sébastien Japrisot donne la parole à certains acteurs de la tragédie qui s'est jouée cet été là. Si on sent d'emblée que Pin-pon s'adresse à quelqu'un, on imagine plutôt Eliane se parler à elle-même. Pour accentuer la crédibilité, chaque personnage, et donc chacune des parties qui lui est consacrée, a son propre style: un peu naïf et premier degré pour Pin-pon, assez décousu et chaotique pour Eliane. Deux autres personnages interviendront, apportant un éclairage sur un petit bout du récit.
Il faut donc se faire au style de l'auteur, qui intègre les dialogues à la prose uniquement quand c'est bien nécessaire. Ce qui donne un récit assez dense, qui fourmille d'informations diverses et variées, alterne les points de vue sur quelques événements identiques et qui se lit presque d'une traite, en retenant son souffle. Au lecteur de tenter de faire les connexions et de reconstruire ce qu'il s'est passé cet été là. Ce ne sera que dans les toutes dernières pages que la lumière se fera, mettant à plat toutes les dimensions de la tragédie.

Comme on est dans la tête des personnages, il est assez simple d'entrer en empathie avec eux. Et ce n'est pas parce qu'on parle d'empathie qu'on est obligé de les aimer. D'ailleurs, je n'en ai aimé aucun à part la tante sourde que j'ai trouvé touchante. Et c'est ça le génie de l'écrivain qui parvient à vous faire accrocher à un bouquin, vouloir à tout prix connaître le sort de personnages que vous n'aimez pas, que vous trouvez limite sordides. L'intrigue est poisseuse, collante comme la transpiration des étés chauds, entêtante comme les mouches qui bourdonnent au-dessus des assiettes sales, étouffante comme ces journées oubliées de la brise,... on espère la fin, pour enfin respirer, prendre une goulée d'air, et on aura juste la respiration coupée.
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Roman choral construit comme un acte d'accusation, L'été meurtrier est l'histoire d'une vengeance, ourdie par Eliane (dite Elle), une jeune femme dont la sensualité fait tourner toutes les têtes. Son plan: se lier à Florimond Montechiari (de son surnom Pin-Pon), le fils ainé d'une famille somme toute ordinaire composée de trois fils, de leur mère, et de la soeur sourde de cette dernière (le personnage peut-être le plus attachant du roman), et en apprendre plus sur un fameux piano mécanique… La construction du roman selon des points de vue différents, ses rebondissements et son dénouement, en font un thriller captivant, malgré ses quarante-quatre ans ! La marque d'un écrivain.
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