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2,83

sur 200 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce livre est une farce. Jauffret nous en met plein la vue, nous propose deux héroïnes qui passent par toutes les phases épistolaires. Jauffret joue avec nous , leur faisant dire tout et son contraire. Tantôt résignées, tantôt pleines d'espoirs, elles sont toujours excessives. On rit de tels personnages. A un moment cependant, l'action ne progresse plus. Les deux mégères radotent, se perdent dans leurs élucubrations, deviennent grotesques. On les trouve ridicules, mais ne les confondons pas avec l'auteur !
Sur l'écriture, on notera que pour mettre en scène ses trois personnages, Jauffret a choisi d'accumuler les images par 3. Dans la plupart des phrases, les images, toujours réussies, vont par trois.
Paraphrasant une pensée de Jeanne, on peut se demander au final "quel est le sens de ce galimatias". Jauffret ne cache pas sa réponse dans la même lettre : "je vous répondrai que je n'en sais rien et m'en soucie comme de colin-tampon".
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Cannibales est un roman épistolaire qui ne laissera personne indifférent mais risque de diviser ses lecteurs du coup de coeur à la détestation. Je serai dans le clan des coups de coeur pour cette plume qui manie si bien les métaphores, pour cet esprit qui pousse les attitudes au paroxysme pour mieux en cacher la réalité des sentiments.
Noémie, une jeune artiste peintre vient de rompre avec Geoffrey, un architecte de cinquante deux ans. Elle adresse une lettre à Jeanne, la mère de Geoffrey pour lui annoncer cette rupture.
« A votre âge vous savez sans doute que les amours sont des ampoules. Quand elles n'en peuvent plus de nous avoir illuminés, elles s'éteignent…Soyez sereine, nous ne soufrons pas »
Si Jeanne ne comprend pas le besoin de cette missive, elle va toutefois entretenir une correspondance avec Noémie allant du rejet, de l'indignation, de la confession a la complicité et à la passion aveugle.
» un coup de foudre crapuleux entre une vieille dame et une jeune femme sortant de l'oeuf réunies par le désamour d'un homme qu'elles ont peut-être aimé un peu jadis ou naguère. »

Plus Noémie est odieuse, plus Jeanne s'attache. Les deux femmes, ayant vécu des passions amoureuses deviennent complices dans leur logorrhée, veulent se venger de la race pénienne, imaginent l'assassinat de Geoffrey et se délectent déjà de sa chair grillée au feu de bois.

Les propos sont incisifs, parfois cruels, voire surréalistes. Et pourtant, ce ne sont que nos travers grossis par la vision acerbe de l'écrivain. L'orgueil de Noémie lui vaut des propos sans concession, sa schizophrénie la rend tortueuse, manipulatrice en quête d'un amour idéal. » Il nous les faut admirables, forts, invincibles et d'une douceur indicible sous le roc. »

La solitude de Jeanne la pousse vers cette jeune femme, dernier lien avec la société. Son fils est pour elle » l'écrin d'un souvenir« , fils du seul homme qu'elle a jamais aimé. A Noémie, elle donnera tout ce qui lui reste.

Régis Jauffret illustre le désenchantement des anciens amoureux à l'issue des rapports humains du couple.
Geoffroy vient parfois ponctuer cet échange incisif de ses déclarations d'amour ou de désamour.

Le style est d'une grande richesse avec de nombreuses métaphores, le ton est direct, incisif.
Cannibales… je l'ai dévoré tout cru et je m'en suis léchée les babines.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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Quel style admirable pour ce roman epistolaire au sujet original et loufoque !
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Roman épistolaire qui a le mérite de ne pouvoir laisser indifférent , vous aimez , vous détestez , mais vous ressentirez quelque chose . En ce qui me concerne j'ai beaucoup aimé "ces liaisons dangereuses revisitées".

Noémie est une artiste peintre de 24 ans , elle vient de quitter Geoffrey de 30 ans son ainé. Elle écrit une lettre à la mère de ce dernier, Jeanne, octogénaire , pour lui faire part des motifs de sa rupture. de là une relation épistolaire va voir le jour entre les deux femmes , centrée sur l'absent omniprésent Geoffrey. Cette correspondance tout d'abord froide va se transformer en une complicité diabolique , grandissante allant jusqu'au paroxysme et la perversité basés sur la rancoeur , la haine qu'elle vouent à Geoffrey.Une idée folle, va traverser Jeanne dévorer son fils et Noémie va envisager de participer à cette orgie cannibale.Comment les deux femmes ont elles pu arriver à un tel projet , vous le découvrirez en lisant leurs correspondances.

Huis clos épistolaire ponctué de quelques missives de Geoffrey. Les deux femmes discutent des relations homme , femme , de l'amour. Nous nous trouvons en présence d'un conte parfois drôle, cynique, caustique, cruel . Nous sommes en présence de deux femmes blessées une par la perte du seul homme qu'elle ait aimé , Geoffrey, prénom qu'elle a donné à son fils , l'autre collectionneuse d'histoire d'amour dont l'orgueil a été floué tant elle espérait que son amant qu'elle a quitté, essayerait de la récupérer ne pouvant vivre sans elle. Deux femmes prises de folies vengeresse , une qui a voué une haine toute sa vie à son fils , l'autre totalement narcissique et s'imaginant la dernière des merveilles. Roman passionnant et féroce, écrit d'une main magistrale. Les mots, la rhétorique , les figures de style évoluent au fil du roman , donnant cet aspect paroxystique et un rythme brillant , à la fois lent , devenant vif et soudain déroutant
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Bravo à l ' auteur, le livre est vraiment drôle et très original dans la forme.
L' écriture acérée de Régis Jauffret rend jubilatoire et délectable l ' échange de "scud" et autres "fieleries" entre ex belle mère et ex belle fille.
A dévorer!
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A table ! Régis Jauffret est connu pour ses histoires débordantes de folie et de cruauté. Pour la rentrée littéraire 2016, il revient avec Cannibales, un roman épistolaire délicieusement choquant. le résumé est certes terriblement déconcertant : on se demande bien ce qu'un livre d'apparence si monstrueux peut avoir d'intéressant. Mais très vite, on doit se rendre à l'évidence : avec sa prose fluide et poétique et son humour noir absolument exquis, on se régale à lire ce roman. Il renoue savamment avec les codes du genre épistolaire du XVIIe siècle, tout en lui apportant modernité et originalité, pour notre plus grand plaisir. Cannibales, c'est donc l'histoire de Jeanne, Noémie et Geoffrey, que l'on découvre au fil des lettres que s'échangent les deux femmes. La forme épistolaire est en ce sens un choix très judicieux : on ne sait que ce que les personnages se disent dans leurs lettres, le reste n'est que mystère. Une tension palpable, voilà ce qui nous attend dans ce roman à trois voix, théâtre de complots et de soupçons tandis qu'un piège se tisse lentement … Avec son rythme effréné, impossible d'y résister !
Lire la suite sur : https://lesmarquespagedunecroqueusedelivres.wordpress.com/2017/02/27/cannibales-regis-jauffret/
Lien : https://lesmarquespagedunecr..
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