«
Entre sanglots et larmes» de
Joe Jean Charles, fragilité de l'instant
Publié le 2022-10-07 | lenouvelliste.com
Le jeune poète haïtien
Joe Jean Charles vient de publier « Entre Sanglot et larmes » aux éditions Milot en France. Entre les lignes de ces poèmes il y a la vie, le désespoir de ses tourments, l'existence, l'amour, la nostalgie, la liberté mais aussi, on n'y retrouve un poète vagabond. Un vagabond de la liberté. Au son des tambours africain/ Je sillonne une mer sombre/ Avec le chant de la liberté. Les poèmes de
Joe Jean Charles nous embarquent pour un grand voyage d'amour, de peine, mais aussi, de nostalgie. Au concert des oiseaux. Avec la musique du vent dans la tête, lisez la poésie de
Joe Jean Charles c'est traverser le réel absolu. Ses poèmes nous appartiennent. Sa voix nous réunit de toutes parts. Ses mots nous atteignent comme une grande vague d'amour malgré la fragilité de l'instant.
“Je pense au goût du soleil
Ad
Sous tes yeux clairs le matin
Au goût du soleil
Dans l'écho de ta voix,
Et la lumière
Sous tes doigts
Dans ton atelier de peinture
Je pense au goût du soleil
Dans tes musiques fiévreuses
Et la chaleur vibrante
Qui habille tes refrains [..]
La poésie de
Joe Jean Charles est une voix blessée qui chante ses désirs et qui habite son propre langage, où le poème devient la fulguration de l'instant. Cette poésie évoque la beauté tragique de la vie qui se défait, en même temps elle capte la joie fragile de l'instant. Elle vibre d'une extrême tendresse. Sa poésie est une radiographie de voix d'ici et d'ailleurs. On n'y retrouve un poète qui chante son pays mais aussi la terre d'Afrique. Une poésie de l'exil. le poème est l'exil, et le poète qui lui appartient appartient à l'insatisfaction de l'exil, est toujours hors de lui-même, hors de son lieu natal, appartient à l'étranger, à ce qui est le dehors sans intimité et sans limite […].
Maurice Blanchot,
L'Espace littéraire, Paris, Gallimard, coll. «Idées», 1955, p. 322. Sa poésie est sans limite comme le repete
Maurice Blanchot.
“L'Afrique sur le large
L'Afrique sur le tard
L'Afrique au large[..]
L'Afrique
Dites à la lumière
De ne caresser les yeux
Elle verra parler la pluie
Dites-lui !
La poésie de
Joe Jean Charles ‘"fait écho à ces fissures qui creusent en nous et laissent avancer l'obscurité” (
Hélène Dorion, Sous l'arche du temps, Montréal, Leméac, coll. «L'écritoire», 2003, p. 78.) Une poésie qui est à l'écoute du monde mais aussi qui est portée par un air de fête, une respiration heureuse.
Voici nous est venu le temps des soleils,
Le temps où la vie n'aura plus sa ménopause
Et la rue ne sera plus amputée de ses jambes
Le temps où la vie entre nous
Cessera d'être
Maigre et fragile[…]
Joe Jean Charles écrit dans le langage le plus ouvert et le plus vaste, qui contient pourtant le mystère de vivre et de mourir. Tout le monde peut lire sa poésie, aussi passionnément. Ses poèmes sont des aimants de vie auxquels on a toujours le goût de revenir. Une poésie de l'aube. Une poésie qui nous fait entendre la rumeur de la mer, des villes mais aussi de son amour pour l'humain, pour la nature et pour la poésie. Ses images sont éclatantes de douceur, de rage mais aussi d'amour. Il utilise la poésie, non pas pour se révolter au quotidien mais pour célébrer la vie, l'amour et la fraternité humaine.
Joe Jean Charles sillonne le monde avec la sincérité de sa plume. Il capte les regards. Il écoute les battements des tambours et des coeurs. le poète préférant les mots simples – mais indomptables (
Roland Giguère).
Marc Sony Ricot
Auteur
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