Quatre saisons en Islande

Quatre saisons en Islande. Après avoir été éblouie par la magnifique photo de couverture, le titre m'a interpelé. Quelqu'un, là-bas, m'a dit qu'il n'y a que deux saisons en Islande...
"L'ancien calendrier norrois, allant au plus simple, considérait qu'il n'existait que deux saisons : l'hiver et l'été. Les croyances ont la vie dure."

Nous parcourons les quatre saisons en commençant par le printemps.
"L'île ne cesse de se réinventer. Comme chaque nouvelle éruption redessine le paysage, chaque printemps fait renaître fleurs et mousses, arbustes tordus, toundra et forêts. Puis, c'est le vol des oiseaux, sternes, pluviers, bécassines des marais qui marque le retour d'une vie bruissante."

Les couleurs vertes, grises, ocres, entrecoupées du bleu des fleuves et des lacs sous des ciels fort changeants viennent se mélanger aux tons doux ou vifs des habitations de bois. Les fermes de tourbe se débarrassent de leur manteau blanc.

En été, "A la saison des jours sans nuit s'ouvrent enfin les pistes des hautes terres. Un monde de roches et de mousses, de collines multicolores et de déserts lunaires, de lacs et de rivières. Des paysages mouvants au parfum d'aventure, pour amoureux d'espace et de solitude."

Les pistes noires ondulent au milieu des mousses fluorescentes. Les volcans teintés de vert reposent tranquillement sur les lacs gonflés. Les multiples cascades donnent de la voix. Paysages féériques qu'il faut aller chercher loin des endroits touristiques, à pied, à cheval, ou en 4x4 lorsque l'accès est autorisé.

En automne, "le silence et l'isolement se réapproprient les hautes terres. Des nuances de jaune et de roux s'invitent dans le paysage. Les coups de vent commencent à déferler. Les bergers s'en vont à cheval dans les montagnes chercher leurs bêtes avant les premières neiges."

Les vents apportent la pluie, les premiers flocons apparaissent dans les hauteurs, il est temps de se préparer à l'hiver. le réttir, la transhumance des moutons, rassemble d'abord les hommes avant de rassembler les bêtes. Evénement annuel perpétué depuis cent ans et qui permet de parcourir les endroits les plus reculés, grâce à ces fameux et robustes chevaux islandais, dont la race s'est affinée au fil du temps, l'importation de chevaux étrangers étant interdite.

Puis vient l'hiver. "Blanc des premières neiges, gris des paysages au fusain, bleus translucides du royaume des glaces, noir des interminables nuits... L'hiver est un monde en soi, à la beauté particulière parfois égayée par la danse d'une aurore boréale."

Paysages en noir et blanc. Mais pas que. le bleu des glaces, les teintes roses sur le blanc immaculé, le noir du ciel auréolé de vert. L'immensité et le calme profond pour peu que l'on s'éloigne vers l'intérieur des terres.

La cinquième partie du livre permet de découvrir plus en profondeur la capitale Reykjavik, les randonnées, dénicher les cascades, profiter des sources chaudes (à ne pas confondre avec les piscines à ciel ouvert), partir à l'aventure. Les cartes fort bienvenues permettent de visualiser chaque emplacement, eux-mêmes décrits de manière simple et vivante.

Superbe livre de Olivier Joly, globe-trotter qui a choisi de poser ses valises sur cette île et se fondre parmi "ses habitants un brin givrés."

Quatre saisons en Islande
Olivier Joly
Cet ouvrage met admirablement en scène l'Islande.
Là où il n'est pas rare de voir brûler le soleil sous une averse de pluie, ou une tempête de neige se lever au coeur de l'été.
Les photos d'Olivier Joly démontrent que les charmes de l'Islande se dévoilent partout.
Surtout l'hiver, réputé pour les aurores boréales.
On voyage, d'autant qu'en cette période de confinement, on profite, on respire l'air.
De Godafoss à la plage de Raudasandur jusqu'à la,cascade de Dynjandi.
Printemps
Métaphore d'une île jeune, en perpétuelle évolution géographique, c'est une saison de transition marquée par le retour des oiseaux, les tapis de fleurs, l'agnelage et les longues journées qui retrouvent les couleurs.
Maritime et montagneuse, l'Islande est soumise à de multiples influences météorologiques. le temps y change très vite. La péninsule de Strandur, très sauvage, est une merveille méconnue des fjords de l'ouest.
Ete
L'intérieur de l'île s'ouvre enfin. Les hautes terres sont accessibles, les randonneurs arpentent les sentiers et les déserts, les rivières gonflent et déferlent dans les vallées. Eloge d'une incroyable terre d'aventure.
Les paysages de la réserve naturelle sont parmi les plus spectaculaires.
Où que ce soit, toute eau est bonne à boire sur notre île, sont fiers de proclamer les islandais.
Automne
Un superbe été indien avant le retour des tempêtes.
C'est le temps d'une très ancienne coutume, le réttir : les fermiers partent à l'assaut des montagnes reculées, à cheval, pour aller chercher les moutons à l'estive.
Dès la mi-septembre, les bergers croisent parfois des neiges précoces, qui modifient le paysage et rendent la recherche des moutons fastidieuse.
Le passage de l'automne à l'hiver peut se faire en l'espace de quelques heures seulement, transformant le paysage matinal en esquisse.
Hiver
�Les cascades se figent, la neige griffonne des paysages de bande dessinée et les aurores boréales illuminent les nuits.
Mais l'Islande n'hiberne pas, tiraillée entre son pouvoir d'attraction touristique et la protection du patrimoine naturel.
Malgré sa situation subarctique, l'Islande produit des fruits et des légumes grâce à des serres chauffées par géothermie.
Le massif du Vestrahorn est l'une des montagnes emblématiques du pays.
Les plus grandes cascades du pays sont si puissantes qu'elles ne gèlent que partiellement, même par grand froid.
Très résistants, les cheveux islandais restent dehors même en hiver.
Pour vivre intensément l'Islande, en toute saison.
« Les heures les plus précieuses de l'existence sont rarement bruyantes. » Jon Kalman Stefansson
« Personne n'a frayé le chemin que tu vas parcourir, dans l'inconnu, dans le bleu. C'est ton chemin. Seul, tu vas le parcourir. Il est impossible de revenir en arrière. Toi-même ne peux marquer le passage et le vent efface tes traces dans la montagne nue. » Olav H. Hauge
Edité par Editions Favre, 3 octobre 2019
39 €
Lien : https://www.facebook.com/Lir..