Vous connaissez Une Histoire Vraie, de
David Lynch? Ce vieil homme de 73 ans qui veut se réconcilier avec son frère avant qu'ils ne meurent tous les deux, et pour cela traverse l'Iowa à bord de sa tondeuse à gazon faisant du 20km/h?
Quel road movie!
En quatrième de couverture,
Fluide Glacial qualifie ce livre, celui dont vous lisez la critique, de polar, road movie déjanté. C'est ce qui m'a motivée à le lire, bien plus que cette couverture un peu cheap, moi qui adore les road movies sous toutes leurs formes. Et ben j'avais pas bien compris!
Moi, je m'attendais à suivre ce centenaire en chaussons parcourant la Suède puis qui sait le Danemark, l'Espagne, que sais-je, un peu comme les héros fantaisistes de Pasilinna, de ses petits pas lents et fatigués... Allan Karlsson, s'il fait des rencontres cocasses, ne va pas bien loin de sa maison de retraite, c'est bien plutôt son alter-ego, le jeune Allan qui parcourut la Terre dans le passé.
Le roman est cousu de trois intrigues: celle d'Allan le vieux, celle d'Allan le jeune et quand même plutôt insensible - pas surprenant que le vieux n'y réfléchisse pas à deux fois quand il s'agit de sauver sa peau - et celle de l'enquête policière qui montre des enquêteurs bien perspicaces, malheureusement!
Perso, c'est le vieux qui m'intéressait et sur le coup, je trouvais la tournure que prenait cette histoire assez originale. Mais 500 pages des pérégrinations d'Allan le jeune qui se lie d'amitié, par hasard, à ce qui ne se fait pas de plus fin en matière de politique - qu'ils ont l'air gentils et drôles, Franco, Mao, Staline, et surtout
Kim Jong-Il, le célèbre dictateur Nord-Coréen -, j'avoue, ça m'a lassée... Et si je sépare ainsi Allan le jeune d'Allan le vieux, c'est que j'ai eu des difficultés à les fondre dans un seul corps.
Pour tout dire, il y a quand même un passage que j'ai vraiment beaucoup aimé... mais j'ai déjà oublié lequel.
Bref, j'ai trouvé le roman poussif et d'un humour très répétitif; une fois les cinquante premières pages lues, le ton devient très monotone...
A choisir et à titre de comparaison, je préfère Paasilinna, que
Jonas Jonasson cite d'ailleurs dans ce livre et dont il est sûrement l'un des admirateurs; ceci dit, je ne lirais peut-être pas 500 pages d'affilée non plus de Paasilinna, car dans les deux cas, 200 pages me suffisent largement.
Vu toutes les bonnes critiques qu'a eues ce livre, la mienne ne vaudra pas grand chose de toute façon et vu la place que le nouveau prend en tête de gondole à la Fnac, je pense que l'avenir littéraire de Jonasson est assuré!