Chaleur humaine

Chaleur humaine signe le grand retour de la famille Fabrier. Depuis la parution de Nature humaine, Serge Joncour cherchait le moyen de réunir aux Bertranges cette famille d'agriculteurs dont les filles avaient pris la clef des champs pour vivre la grande vie loin de la campagne. Il n'a finalement pas eu besoin de chercher très loin dans son imagination une situation hors du commun qui amène Alexandre et ses soeurs à partager à nouveau le même toit. Une pandémie suivie d'un confinement total : parfois la réalité a plus d'imagination que la fiction.

Nous voilà donc à nouveau tous convoqués, vingt ans après la tempête de 1999, pour revivre l'un des épisodes les plus marquants de notre existence : la pandémie de Covid 19.

A la différence des auteurs de romans historiques qui peuvent s'arranger avec les faits puisqu'aucun témoin direct ne sera en mesure de les contredire, Serge Joncour n'a pas le droit aux approximations et aux déformations car chaque lecteur connaît l'histoire qu'il nous raconte sur le bout des doigts.

Dès lors, quel intérêt peut-on trouver à lire un roman sur l'épidémie de Covid ? Justement celui d'avoir l'impression de lire sa propre histoire, de prendre conscience de ce que l'on a réellement vécu, tous ensemble et chacun de notre côté, grâce au regard scrutateur d'un auteur profondément humaniste.

Déjà avec Nature humaine, les lecteurs les plus âgés dont je fais partie, ont pu voir leur vie défiler au fur et à mesure des aventures des Fabrier. Assister de nouveau à ces grands bouleversements qui ont changé notre société. Prendre conscience aussi des retombées de certaines décisions prises à l'époque par nos dirigeants. En d'autres termes, Serge Joncour nous a offert l'opportunité de remonter le fil de notre propre histoire en résumant pour nous les trente dernières années du XXe siècle. Avec Chaleur humaine, l'intention est la même mais la temporalité change puisque ce second roman se focalise sur les trois premiers mois de la pandémie. Trois mois qui ont eu autant d'impact sur nos vies que les trente ans précédemment exposés.

J'ai autant aimé le premier que le second volet de ce projet littéraire car à travers le regard que pose Serge Joncours sur ses personnages, on sent bien que c'est de nous, lecteurs, qu'il parle et à nous, citoyens, qu'il s'adresse. Il nous parle de notre rapport à la société, au monde du vivant, à nos concitoyens. de notre regard sur le présent et sur l'avenir. de nos aspirations, nos rêves et nos peurs. de nos faiblesses, nos croyances et nos petitesses aussi. J'ai rarement lu de romans qui reflètent aussi bien ce que nous sommes et la version audio participe à entretenir une espèce de confusion entre fiction et réalité. Par moments, le texte est tellement saisissant de réalisme que l'on a l'impression d'avoir basculé dans un documentaire ou de visualiser des archives de l'Ina.

Si je devais qualifier cette oeuvre et à travers elle le style Joncour, je dirais qu'on a affaire là à un auteur qui a emprunté au passé les codes du réalisme ou du naturalisme pour les mettre au service d'un projet très contemporain. Je dirais également que nous manquons cruellement d'auteurs capables aujourd'hui de mettre ainsi nos petites vies en perspective. La littérature française contemporaine me désole souvent par son côté étriqué et nombriliste. Heureusement qu'il y a des Serge Joncour pour nous redonner de la hauteur et de la perspective.

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Dans « Chaleur humaine » de Serge Joncour, on retrouve les personnages de « Nature humaine » : Alexandre dans sa ferme du Lot, ses parents et ses trois soeurs.
Dans ce roman, ils sont tous confrontés à une situation inédite et délicate, la pandémie de Covid et le confinement qui les réunit tous chez Alexandre.
C'est un livre sur les difficultés du quotidien : celle du changement climatique, celle des relations familiales, celle de la confrontation à la maladie et celle du vivre ensemble.

Je suis toujours autant séduite par l'écriture de Serge Joncour, ce fut encore un vrai plaisir de lecture.

Serge Joncour est un grand sage de la nature humaine et aussi de la nature au sens le plus large, celle de toutes les espèces vivantes sur terre.
Lire un roman de lui nous fait toujours du bien, on en sort enrichi, peut-être meilleurs.
C'est une sorte de huis-clos au grand air, rattrapé par l'ultra modernisation et la mondialisation.
Plongeons nous dans la région du Lot chère à l'auteur.
Alexandre, paysan, vit près de ses parents âgés dont il a repris la ferme et qu'il maintient en activité avec ses vaches.
Près de sa ferme sont implantées trois éoliennes baptisées des prénoms de ses trois soeurs, Caroline, Agathe et Vanessa qui dans les années 80-90 partent dans les villes pour une vie loin de l'odeur du foin et du crottin et qui décident de vendre des parcelles rurales de leur héritage.
Un terrain d'accueil pour ces moulins à vent modernes, les éoliennes qui promettent l'énergie du futur.
La rupture de la famille est engagée, scellée.
S'en suit une lignée interrompue, disloquée, désunie, en froid pendant 15 ans avec le vide sidéral entre vie citadine et monde rural.
Ce roman est une sorte de science-fiction, d'un exode à l'envers, inversé.
Et le déclic pour S.J. se passe en 2020.
On se rappelle, un virus nommé Covid, venu d'ailleurs qui se propage à la vitesse de la lumière et tout bascule et s'arrête.
Et c'est l'opportunité pour notre écrivain de réunir à nouveau cette fratrie en rupture que tout oppose. Pendant ce temps où tout se fige et se ferme, on redécouvre la nature, le vert, la campagne comme une protection face à une maladie qui tue, transportée par des conteneurs .
"Chaleur humaine" est une façon de réunir une famille dispersée au coeur d'une ferme ancestrale dans un coin perdu face au confinement général.
Alors que va révéler ces retrouvailles inattendues ??
Des citadins à la campagne, c'est peut-être pas si mal.
En dehors de cette saga au temps du Covid, c'est évoquer une nature remodelée par la catastrophe climatique qui devrait comme l'auteur le dit titiller nos délires et conforts de consommation.
Les vaches restent dans leurs prés dans ces hivers doux mais on les rentre en été pour les protéger de la chaleur qui brûle leur nourriture d'herbes devenues rares.
La liste est longue, la grippe aviaire, la disparition des hirondelles, la migration des oiseaux...
Roman constat d'un dérèglement, une revanche de la nature qui nous informe que nous ne sommes qu'un maillon de la chaîne de vie et pas la mieux adaptée.
Nous ne sommes pas autonomes, indépendants et solitaires.
On est relié d'une façon planétaire et naturelle.
Sans animaux, sans arbres, pas de chaleur humaine, c'est la conclusion de
Serge Joncour, de quoi rester encore optimiste.

Je ne serai pas originale, j'ai aimé lire ce roman, cette suite de Nature Humaine.
J'ai préféré la première page.

Vraiment, superbe page...

J'avais vraiment adoré Nature Humaine.

Là, j'en attendais beaucoup.
Parce que j'ai attendu pour le lire.
Parce que, du temps s'étant écoulé depuis la fin des confinements, j'avais besoin de lire un récit intelligent de ces temps, qui je le crois maintenant, nous ont plus abîmé que je le croyais alors.

Alors je n'ai pas trouvé cela, mais néanmoins j'ai aimé le lire. Bien que...

Je pense qu'il est moins bon que Nature Humaine.

Serge Joncour écrit toujours aussi bien,oui.
Il parle toujours aussi bien des contradictions autour du milieu agricole via les portraits de cette famille.

Il défend bien l'agriculture, une certaine agriculture avec le portrait d'Alexandre.

L'évolution d'Alexandre et de sa compagne retrouvée Constanze qui gère un lieu protégé et est toujours aussi engagée pour la protection du vivant est intéressante et adoucie.

Mais j'avais deviné l'arrivée des deux soeurs à la ferme pour le confinement, et je me suis demandé si c'était vraiment crédible, cette fratrie qui ne se parlait plus et qui se retrouve enfermée dans la même maison ?
Et Alexandre qui arrive à faire en sorte que contre toute attente, ça se passe bien ?

C'est bien joli, c'est vrai, oui, mais une part de moi a trouvé cela angélique...

Et pourtant j'ai trouvé ça plaisant à lire.
Mais moins intéressant que Nature Humaine.

Si ce roman fait suite à "Nature humaine" cela ne m'a pas du tout gêné de ne pas l'avoir lu.

C'est une histoire de famille pour laquelle l'auteur joue habilement entre amour fraternel et retour à la nature.

Les personnages sont très bien décrits, et au bout de quelques pages on semble les avoir toujours connus.
Serge Joncour sait aussi très bien nous plonger dans cette campagne et ces paysages pour nous parler tout en poésie de ce plaisir inégalable de pouvoir communier chaque jour avec la nature.

L'auteur nous fait revivre cette période de Covid, de peur et de confinement avec autant de sérieux que d'humour.

J'ai bien aimé cette vision, cette analyse, d'un gouvernement qui n'a pas su gérer cette crise.

Un excellent regard, parfois ironique, sur notre monde loin d'être parfait, sur cette nature que l'on tue à petit feu et qui avait tant à nous donner.

Même si ce ne fut pas un passage de notre vie très plaisant, j'ai bien aimé cette façon qu'à l'auteur de nous faire porter un oeil nouveau sur cette période.

Un livre que j'ai lu intensément du début à la fin.

Chaleur Humaine de Serge Joncour

Alexandre est fâché depuis des années avec ses trois soeurs. Lui, le paysan qui est resté près de ses parents regrette leur choix d'avoir cédé les terres pour partir à la ville. Homme de la terre il travaille dur et voit les mutations dont il n'a pas la maîtrise. Cependant il tient. Dur au travail, il a l'intelligence des hommes de terrain.
2020, une terrible épidémie pointe. On la voit monter, et ceux qui pensait en être préservés voit leur monde s'écrouler. Ainsi Caroline, Vanessa et Agathe paniquent et décident de venir se mettre au vert chez les parents quand le 17 mars tout s'arrête. Greg le mari d'Agathe, qui a occupé les ronds-points avec les gilets jaunes râle, mais accompagne sa femme avec leurs enfants.
Tous craignent cette cohabitation forcée. Cependant trois chiots Recueillis vont servir de catalyseurs pour apaiser momentanément les esprits.

On revit au rythme des pages ce que le monde entier a vécu. Ce n'est pas didactique. Et les réactions de chacun sont bien décrites et parlent à notre mémoire collective.
La nature apaisante, mais malmenée par le climat, et autres dysfonctionnements est extrêmement bien dessinée. le rythme de vie dans ce lieu paisible également.

Les personnages sont les mêmes que le livre précédent "Nature humaine". Mais ils peuvent se lire séparément sans problème.

Un beau roman qui parlera à tout le monde.

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Citation
"Jean et Adèle en restèrent là, sachant depuis longtemps qu'il en était ainsi : la vie va d'une peur à l'autre, d'un péril à l'autre, en conséquence il convient de s'abreuver du moindre répit, de la moindre paix parce que le monde promet de donner soif"

Ce roman peut se lire indépendamment mais on y retrouve tous les personnages de Nature Humaine, Alexandre, ses parents, ses soeurs, Crayssac etc. Cette fois, c'est une période très courte qui est couverte, 20 janvier au 20 mars 2020. On oscille entre émergence et gestion du Covid, gilets jaunes, et huis clos familial, confinement oblige.
On ne s'ennuie pas mais presque. La période est encore bien en tête et n'a pas encore d'intérêt historique, le propos est très didactique, presque moralisateur.
Autant j'avais apprécié le premier tome, autant avec ce roman, je suis restée sur ma faim.

L'auteur continue à nous immerger dans "chaleur humaine" dans une famille paysanne du Lot , aux Bertranges après le formidable roman " nature humaine" . Ici , Les parents Angèle et Jean logent désormais en bas , sont maraîchers , le fils Alexandre ayant repris la ferme du haut. Il y vit avec ses deux chiens et a opté pour une agriculture plus respectueuse de la nature et s'en sort plutôt bien. Constanze son amie , ancienne militante écologiste activiste s'occupe d'une réserve forestière protégée en Corrèze .Ils partagent leur amour et leurs préoccupations réciproques...
Serge Joncour situe ce livre durant la période de la covid . Il peut ainsi non seulement décrire une période inédite , faisant ainsi une description sociologique : problèmes de masques , de médias rendant omniprésente et anxyogène l'évolution de la pandémie , de citadins fuyant les villes...mais aussi et surtout étudier les mentalités , la psychologie " des gens de la ville" à travers les trois soeurs d'Alexandre .
Elles vivent à Toulouse pour l'aînée , Caroline célibataire qui y est professeure , à Rodez pour Agathe qui y tient un café avec son mari " beauf " ancien gilet jaune et leurs deux fils aux antipodes , l'un plongé dans les études et l'autre " filant un mauvais coton " , enfin à Paris pour Vanessa divorcée menant une vie de parisienne... Elles qui sont en froid avec leur frère ( elles ont vendu leurs terres pour construire des éoliennes ) reviennent aux Bertranges pendant le confinement. Les heurts sont bien sûr inévitables mais la fratrie réapprend à se découvrir et à dialoguer...
Fred un ami des parents apporte trois chiots lesquels bouleversent la vie de ce petit monde confiné ...Les marginaux , la drogue ...n'existent pas qu' en ville !!
Un très beau livre plein d'empathie et d'optimisme où les humains et les animaux vivent en symbiose dans une nature fragile et belle à sauvegarder absolument.

Un livre né du sujet covid... Une ferme au Bertrange où ne sont restés que les parents et le fils tandis que les trois filles sont parties en ville sans garder beaucoup de liens. le fils se révèle être un homme solide, patient, calme et fiable qui part chance a une liaison avec une écologiste qui a fondé un centre en montagne où elle reçoit beaucoup de journalistes. Leur vie n'est pas facile mais elle tient avec du sens, tandis que celle est trois soeurs est plus tourmentée et plus exposée à la débilité urbaine. le seul lien qu'elles ont gardé est d'avoir fait installer 3 éoliennes qui rapportent un peu d'argent. Elles n'envisageaient pas de revenir, les parents et leur frère non plus, et la cohabitation ne sera pas facile. le livre la rend intéressante et ne tombe pas dans la caricature. Une petite mention très attendrissante revient au rôle de 3 chiots à protéger.

Doux . Simple
Une ode à la vie rurale toujours, qui repare.
UN retour posé sur l'hysterie du COVID aussi ..
et la loi de la NAture ..
QUe l'on ne maitrise pas .
Notre vulnerabilité
La sagesse des paysans .
Leur noblesse .
Peut etre pas de la grande litterature..
mais un puissant baume.