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3,8

sur 603 notes
le vieux Léon erre comme une âme en peine dans les rues d'Altay. Il est sale, n'a plus de toit depuis longtemps, n'a jamais eu de manières raffinées. Il est comme ça vieux Léon, il erre avec son bagage de souffrance, prêt à s'attacher aux gens, pour peu qu'on daigne faire attention à lui. Au détour d'une rue, il rencontre enfin son égal de tristesse. Un ami qui l'accueille à bras ouverts, lui offre gîte et couvert sans se soucier de son aspect. Ce nouvel ami traverse une mauvaise passe, une histoire de femme comme toujours.... Mais même l'amitié que partage ces deux personnages ne suffit pas à canaliser les impulsions de ce nouvel ami. Et sous le regard impuissant, l'ami devient un psycopathe aux méthodes expéditives, enfants, vieillardes, peu importe, ceux qui gênent disparaissent. Jusqu'à ce qu'on mette à jour les méfaits du coupable.
Alors voilà, le Vieux Léon est au poste, témoin mutique d'une descente aux enfer face à un inspecteur fatigué. Dans les souvenirs de Léon, 9 mois d'une étrange amitié et de folie, qui apporteront au lecteur la résolution de cette sombre affaire.
Une intrigue simple, un roman de gare qui se lis d'une traite. Et pourtant celui qui verra le coup fourré de Jonquet derrière cette apparente banalité est un sacré futé.
Toujours est-il que je découvre cet auteur avec ce roman et que ma foi, je ne m'attendais pas à une telle résolution! Il gagné, j'ai hâte de me replonger dans sa plume.
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4/5 seulement parce que moins bien que Mygale... Mais c'est un classique pour les amateurs de Jonquet, un petit conte trompeur, espiègle, et mémorable. Au-delà du tour narratif, Léon convoque toute l'imagerie de l'être rural, qui a connu un âge simple, pastoral, qui a vu son monde dévoré par l'urbanisation, et qui est devenu une chose égarée, aussi étrangère à la ville qu'un monstre hugolien...

Et en filigrane se dessinent les problèmes sociaux chers à l'auteur, tellement ancrés dans ses romans suivants, certes avec Léon, mais aussi le Coupable et la situation de l'école.
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Comme tous les lecteurs, je ne comprenais rien au début. L'auteur nous promène dans une histoire oscillant entre le roman policier et le roman noir.
Puisque le coupable est identifié dès le départ, l'intérêt de cette lecture se trouve dans l'élucidation d'un contexte mais surtout dans l'identité et la psychologie des personnages.
Thierry Jonquet se joue de nous, de cette certitude que l'on pensait acquise dès le départ, pour nous offrir une fin désopilante et tout simplement géniale!
Arrivés au bout de ce roman, il ne subsiste qu'une seule envie : relire le texte car à y regarder de plus près, toutes les réponses s'y trouvaient.
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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Gabelou est policier, il enquête sur le Coupable et Léon qui sont deux amis qui vivent sous le même toit, l'un est vieux et mutique, l'autre accumulateur compulsif et fou de rage face à sa rupture et l'infidélité de sa compagne. Ce fut un récit assez déroutant pour moi, j'étais pourtant assez contente de retrouver la plume si acérée de Thierry Jonquet, moi qui avait été plus que conquise et bluffée par son roman Mygale, je dois dire que là je suis restée très en retrait de cette histoire. Je ne renie pas la maîtrise du suspens, ni la mise en scène parfaite du scénario mais ça n'a pas pris sur moi, je me suis perdue dans les flash back, j'ai eu c'est vrai plusieurs fois la nausée face à la description de l'appartement, j'ai trouvé ça assez judicieux de nommer certains personnages différemment que par leur nom comme par exemple "l'emmerdeur", le "visiteur", le "gamin"...une lecture mitigée pour moi du coup.
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📖 Mon ressenti 📖
C'est ma deuxième lecture de cet auteur. En mars, j'avais lu Mygale que j'avais apprécié. Thierry Jonquet va au plus court mais par des chemins détournés.
Ce livre a été aussi trouvé dans une boite à livres et je ne le regrette pas.
Léon est très attachant même si il n'est pas très loquace en dialogue mais qu'est ce qu'il pense!!! Et vous comprendrez pourquoi si vous lisez ce polar!!! Car oui c'est un polar, avec une enquête, une intrigue, des meurtres....ou pas.... du suspense, et une fin qui m'a clouée sur place même si je me doutais "d'un poil" sur la personnalité de Léon😊
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Fidèle adepte du regretté Thierry Jonquet, c'est toujours avec un plaisir renouvelé que je découvre ses romans.
La bête et la belle est un court récit, magnifique et profond, que vous lirez au moins deux fois pour mieux l'appréhender.
Non, ce n'est pas un conte, c'est "juste" un roman sensible et étonnamment addictif.
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J'ai adoré. Impossible de raconter, car totalement déjanté, et une fin à mourir de rire, ou à hurler, ou à se dire "mais quel con je suis", ou .... Pour moi Thierry Jonquet est dans mon cercle (pas fermé, je ne demande qu'à découvrir) des grands écrivains de romans noirs, thrillers, policiers etc ... : l'égal pour le plaisir d'un Thilliez, d'un Lemaître, d'un Grangé, d'un Minier .......
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Ce roman policier m'a surtout prouvé quel lecteur peu perspicace je peux être ! Il y a en effet un retournement très surprenant dans les dernières pages de ce récit, qui fait qu'on a envie de tout relire pour voir comment on s'est fait embarquer ! le récit est dispersé entre plusieurs narrations : on finit par comprendre qu'un professeur de collège banal et amateur de modèles réduits de trains, nommé le Coupable a possiblement : 1) tué sa femme, mis son corps dans le congélateur et depuis entasse dans son appartement des sacs poubelles 2) fait la connaissance d'un SDF, Léon, qu'il finit par recueillir chez lui et entre lesquels une amitié improbable se noue 3) a ensuite tué dans l'ordre une vieille dame, un commis boucher et un collégien pour ne pas être découvert. Pour faire bonne mesure il trucidera également l'amant de sa femme, ce qui causera sa perte puisque le dépotoir dans lequel il vit sera alors découvert. Mais en réalité l'inspecteur Gabelou, qui mène l'enquête manque cruellement de preuves, même s'il dispose de cassettes audio des confessions du meurtrier. Il retient Léon mais celui-ci n'est guère coopératif et a décidé de ne pas trahir son ami le Coupable...
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« La Bête et la Belle » de Thierry Jonquet est un cours roman policier polyphonique.
Il est parfois des rencontres avec un auteur qui marquent. Quand cette rencontre se fait à titre posthume, le choc est d'autant plus fort, surtout quand l'écrivain, si la nature était bien faite, devrait être encore de ce monde.

C'est le cas de ma toute récente découverte de l'auteur Thierry Jonquet, un écrivain né en 1954 et décédé prématurément en 2009.

À travailler en service gériatrie ou bien, ensuite, comme prof dans des quartiers difficiles, Thierry Jonquet a été confronté très souvent à l'horreur et à des êtres fragiles et malmenés par la vie.

C'est à l'approche de la trentaine que Thierry Jonquet se lance dans l'écriture avec son premier roman, « Mémoire en cage ».

Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'auteur puise dans son expérience professionnelle pour développer ses intrigues et ses personnages. C'est principalement le cas dans le roman chroniqué aujourd'hui puisqu'il place ses personnages dans des quartiers ouvriers et que l'un des protagonistes est professeur.

Mais, plus que dans l'inspiration ou dans l'intrigue, c'est avant tout dans la précision de la narration que Thierry Jonquet excelle.

« La Bête et la Belle » est un roman à trois voix. Si, évidemment, Gabelou, le flic chargé de l'enquête est l'une des voix, il ne participe pourtant pas à l'avancée de l'intrigue, se contentant de parler du présent. le coupable, puisqu'il ne sera jamais nommé, tout comme ses victimes (la mégère, le gamin, le commis ou le visiteur), n'intervient qu'à travers des enregistrements audios, sorte de journal intime qu'il enregistrait tous les soirs, pour expliquer ses actes et ses ressentiments.

Mais le personnage principal le plus touchant, qui est également celui qui permet le mieux de comprendre la psychologie du Coupable est l'ami Léon. C'est aussi lui qui aide le lecteur à appréhender l'effet boule de neige de la violence provoquée par la folie meurtrière qui étreint, progressivement, le meurtrier.

Léon, le seul personnage nommé avec Gabelou, est un être détruit par la vie, qui n'a connu que violence, privation, déchéance et malheurs.
Le hasard le met sur la route du Coupable, avec qui il développe un lien très fort, au point que le Coupable l'héberge après s'être débarrassé de sa femme, la Mégère, qu'il a tuée et enfermée dans le congélateur. Par peur que quelqu'un ne découvre le cadavre et par phobie de son propre acte, le Coupable se met à entasser les sacs-poubelle devant le tombeau réfrigéré, puis dans toute la cuisine, puis dans les autres pièces, jusqu'à ce que l'appartement soit un immense dépotoir où le Coupable et Léon ont de plus en plus de mal à vivre, de par le manque de place et, surtout, par l'odeur pestilentielle qui se dégage lentement des sacs qui finissent, invariablement par crever et déverser leur contenu poisseux et malodorant.

Pourtant, le Coupable n'est pas un être démentiel, juste un gars qui bascule progressivement dans la folie, ce qui le pousse à croire que ses actes violents sont justifiés et nécessaires. le Coupable est un homme sans ambition, au grand dam de sa femme qui le pousse à passer des concours pour prendre du grade et gagner plus d'argent. Lui, sa seule passion, c'est de regarder pendant des heures les trains dévorer les rails de ses maquettes qu'il monte avec précision et qui finissent par envahir le peu d'espace laissé libre par les ordures dans l'appartement.

Léon n'attend plus rien de la vie qui l'a rejeté depuis longtemps. Cette rencontre inespérée avec une personne qui l'accepte et l'apprécie tel qu'il est est, pour lui, une aubaine.

Les deux personnages finissent, l'espace de quelques mois, par devenir indispensables l'un pour l'autre.

Le roman débute par l'exhumation du corps d'un gamin apparemment mort dans la chute accidentelle d'un train. Mais, quand le Coupable est découvert à moitié mort dans son appartement aux côtés du corps sans vie du Visiteur, Gabelou se charge d'écouter les cassettes laissées par le meurtrier, cassettes dans lesquelles il s'accuse de différents meurtres, dont celui du Gamin.

Quoi de plus terrible que l'exhumation du corps d'un enfant ? C'est dans cette horreur sans nom que le roman débute pour plonger le lecteur dans l'horreur pesante d'une folie meurtrière grandissante.

Et au milieu croule Léon, le vieux Léon, le sale Léon, l'odorant Léon, mais le bon Léon. le Coupable est son ami et, même s'il ne le comprend pas, il le soutient et il l'aime.

Roman court, mais poignant, « La Bête et la Belle » est un exemple de précision dans sa narration. S'il faut quelques pages pour que le lecteur entre dans l'histoire, le temps de comprendre quels en sont les enjeux, une fois le pied dedans, c'est tout le corps et tout l'esprit qui sombrent dans les méandres de cette histoire de folie.

Avec des chapitres courts alternant les points de vue de chacun des protagonistes, c'est, avant tout Léon qui a la part belle avec ses propos à la fois très humains et très touchants. Sans jamais juger ni le flic ni le Coupable, Léon se contente de se remémorer ces derniers mois passés en compagnie du meurtrier. Les moments de calme à regarder les trains passer, à manger ensemble, à boire, à dormir, mais aussi les instants plus violents où, dirigé par la démence dans laquelle l'a plongé son premier meurtre, la peur d'être découvert s'installe et pousse le Coupable à se débarrasser de tous ceux qui pourraient avoir deviné l'horreur de la situation. C'est ainsi que les meurtres s'enchaînent, sans que Léon s'en émeuve, tant il n'est plus ému par rien d'autre que l'amitié qui le lie à l'assassin.

Thierry Jonquet excelle également dans la description minutieuse de la folie progressive qui imprègne l'appartement par l'état d'esprit de ses locataires et par l'odeur de jour en jour plus nauséabonde qui se dégage des lieux.

Plus les sacs s'amoncèlent, plus l'odeur est forte, plus la place est réduite et plus la claustrophobie est forte, plus la folie est grande et plus les meurtres s'ajoutent.

L'auteur aurait pu rendre le Coupable détestable de par ses actes, mais, à défaut de haine, c'est de la pitié que celui-ci inspire tant le lecteur comprend, regrette, redoute, à défaut d'admettre, la folie meurtrière du personnage.

Mais si Thierry Jonquet excelle dans la narration et la description d'une folie grandissante, il n'en a pas moins oublié que, dans toute histoire, le plus marquant doit être la fin et l'on peut réellement dire que la fin est très soignée puisque l'auteur nous offre deux rebondissements qui rendent l'histoire encore plus folle et encore plus touchante.

Les rebondissements sont légions dans ce genre de romans, mais, peu, parviennent totalement à surprendre et à retourner le lecteur et là, si l'un ne fait que renforcer la folie présente, l'autre, porte un coup inoubliable au lecteur qui, loin de s'attendre à une telle révélation, ne peut que constater, en se remémorant sa lecture, que l'auteur n'a commis aucune faute, sauf dans les toutes dernières lignes, pour mettre à mal cette surprise ni pour la rendre incompatible avec tout ce qui a déjà été écrit (dans le genre, et pour parler d'une passion de l'auteur, le cinéma, seuls les films « Usuals suspects » et « Sixième sens » sont parvenus à un tel choc final).

Mais comme l'auteur est encore plus malin qu'il n'y parait, il offre au lecteur un ultime coup au coeur dans les toutes dernières lignes qui vous laissera indéniablement KO et vous émouvra comme jamais un livre vous aura ému.

Au final, « La Bête et la Belle » est un petit roman, de par sa taille et un grand roman de par ses qualités, un livre, dont la lecture est, apparemment, souvent imposée, avec raison, aux étudiants et qui se révèle être une leçon à de nombreux points de vue.
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Je m'attendais à une adaptation de « La belle et la bête », je me suis retrouvée à lire un polar !
Je ne suis pas entrée très facilement dans ce livre, les personnages ne sont pas clairement identifiés et les faits ne se suivent pas pas nécessairement.
J'ai donc reconstruit cette histoire, morceau par morceau, ou du moins j'ai tenté !
Tout semble bizarre :
• Un type qui accumule chez lui les sacs poubelles, qui pisse dans des bouteilles, son appartement devenant une décharge qui va éveiller l'attention des voisins...
• le commissaire qui cherche midi à quatorze heures alors qu'il a les confessions du Coupable?
• le vieux Léon qui s'entête à ne rien dire..
hein, pourquoi ? Pourquoi ?
En général, lorsque je lis un roman policier, je me laisse porter par l'histoire, les rebondissements... Je ne me pose pas trop de questions !
Je me laisse souvent embobiner, mais alors là j'ai été bluffée, scotchée, les bras m'en sont tombés !
J'ai été bluffée par cette construction minutieuse de l'auteur ! J'ai relu deux fois ce livre, car certains passages prennent sens lorsqu'on arrive à la fin...
Un humour noir d'une grande qualité, une construction totalement détournée, tout tient dans les deux dernières pages où le lecteur se retrouve comme un idiot.
J'ai adoré !

Lien : https://sonfiljuliesuit.word..
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