Pour qui connaît Jonquet et son univers , l'on se doute bien que malgré un titre fleurant bon les studios de la petite souris aux grande oreilles , niveau ambiance avec de joyeux nains partout sifflotant en rentrant du boulot , ça va pas être ça ! Et c'est tant mieux ! Moi , les vilaines sorcières au nez crochu , ça m'a toujours foutu les foies...
En trois parties d'égale intensité , Jonquet va dérouler son récit comme il sait si bien le faire pour , finalement , nous faire tomber de très très haut . Lecteur sujet au vertige , passe ton chemin . le seul truc qui me soit venu en refermant le bouquin : ah ouais , d'accord , vicelard le gars . Ceci dit , si quelqu'un avait vu le coup venir , chapeau bas à son sens de la déduction frôlant de très près le mysticisme . Un coup à rendre jalouse Irma Tessier ça...
Gabelou est flic . Sinon , avec le même tirage , j'avais bélouga beaucoup moins crédible que douanier , il est vrai . Et s'il y a bien un truc qui l'énerve , le gars Gabelou , c'est la présence d'un tueur en série dans sa juridiction . Vieux , jeune , tout le monde y passe car l'assassin n'est pas sectaire . One point !
Le point positif de l'affaire , son arrestation et incarcération . Ça , c'est fait . Par contre , l'assassin s'avère peu prolixe quant à ses motifs et c'est là que l'ami Léon entre en scène . Unique ami de ce prof cumulant le double emploi de dézingueur à ses heures perdues , il semble être le seul susceptible d'expliciter le pourquoi du comment à partir de cassettes maladivement enregistrées par le chouchou attitré de la CAMIF et des PFG .
Ambiance Garde à Vue au programme , la confrontation s'avère tendue...
Est-ce le meilleur Jonquet ? Sans ambiguïté aucune , certainement pas .
Le récit est plutôt linéaire . Léon se confie timidement puis le chapitre suivant se borne à corroborer ses dires .
L'intérêt principal d'un tel polar – à prendre avec de grosses pincettes l'étiquetage policier – c'est le quotidien de nos deux colocs célibataires endurcis et les motivations du tueur se faisant jour timidement . A noter que lorsque l'un des joyeux drilles est atteint du syndrome de Diogène , l'état de l'appart' ferait criser la plus volontaire des fées du logis !
Un roman honnête qui se lit vite et bien mais qui est à mille lieues d'égaler
Moloch dans le genre .
La Bête et la Belle : manque de mordant !