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3,87

sur 1085 notes
Je me sens incapable d'écrire un avis (à peu près) construit sur ce roman, dont on a beaucoup parlé à sa sortie. Je ne l'ai lu que cette année, à l'occasion du mois américain, parce qu'un documentaire vu cet été sur les immigrants d'Europe centrale et orientale vers les Etats-Unis m'a particulièrement intéressée et parce que j'ai le dernier roman de Gaëlle Josse est au chaud dans ma PAL récente : je déteste l'idée de ne plus rien avoir à lire d'un(e) auteur que j'apprécie profondément. Je me souviens aussi de la rencontre avec Gaëlle au Bateau-Livre, que la libraire avait animée en faisant réagir la romancière sur des photos en lien avec Ellis Island et le livre, c'était très agréable.

Le dernier gardien d'Ellis Island est un roman prenant, sans aucun doute parce que Gaëlle Josse a elle-même été profondément touchée par sa visite des lieux et aussi parce qu'elle réussit à se glisser avec une surprenante empathie dans la tête de John Mitchell et parvient à rendre attachant ce personnage qui, s'il avait réellement existé, aurait été assez antipathique. Cet homme rigide, tatillon, incapable d'exprimer ses émotions (mais il n'était pas le seul à son époque) s'est pourtant laissé toucher par la grâce de Liz mais leur mariage a duré si peu de temps qu'il semble n'avoir porté aucun fruit et John semble incapable de surmonter ce deuil. L'arrivée de Nella et de son frère avec le Cincinnatti, en 1923, apporte du désordre et même une forme de sauvagerie dans le monde si structuré du directeur d'Ellis, qui ne sera plus jamais le même homme, jusqu'à la fermeture du centre en 1954.

Le lieu est évidemment un personnage à part entière du récit, cette petite île, ce centre de rétention qui a façonné la vie et la carrière de John Mitchell, qui réussit finalement à témoigner dans des pages où « il y a trop d'amour, trop de peine » (p. 161). le style à la fois fluide et net de Gaëlle Josse a pour moi participé du plaisir de lecture, de l'intelligence (dans les deux sens du terme) du récit et m'a émue. J'ai retrouvé à la fois la ligne tendue, la douceur et l'infinie nostalgie des Heures silencieuses. J'ai sûrement laissé de côté des tas d'aspects de ce beau roman… Bravo, Madame.
Lien : http://desmotsetdesnotes.wor..
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ELLIS ISLAND, symbole de la liberté pour les millions d'immigrants qui y ont débarqué dans l'espérance d'une vie meilleure. John, le directeur du centre d'immigration détricote le fil se son histoire, intimement liée à celle de l'Amérique, pendant ces neufs jours de l'année 1954, neuf jours qui lui restent avant de rendre les clés.
John, meurtri par un drame précoce, ravive des souvenirs doux-amers ou douloureux, des souvenirs qui se mêlent à la vie de tous ces hommes et ces femmes qu'il a vus arriver pleins d'espoir d'Italie, de Pologne ou de Russie, si perdus pourtant, dans ce pays dont ils ne comprenaient pas la langue.
Je suis restée un peu sur ma faim car seuls deux personnages clés sont évoqués dans le récit de John qui a du en voir tellement...
Gaëlle Josse livre une évocation sobre et émouvante d'un pan de l'histoire de l'Amérique pendant la première moitié du 20e siècle, dans un récit dépourvu de fioritures et d'artifices.
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Nous sommes en 1954 et le centre d'immigration qui se tient sur Ellis Island, face à New-Yok, va fermer.
Depuis des décennies il accueille les populations souhaitant venir s'installer aux Etats-Unis.
John Mitchell en est le directeur depuis quarante-cinq ans, il se confond presque avec cet établissement.
D'ailleurs c'est toute sa vie qui se déroule quand il réalise qu'il va quitter définitivement ce lieu où il a passé presque toute son existence.
Une vie professionnelle certes, avec le passage de milliers de personnes subissant les « tris » entre les émigrants acceptés et ceux qui seront refoulés.
Une vie personnelle surtout, avec sa jeune femme qui l'accompagne ici en tant qu'infirmière et qui mourra tragiquement du typhus.
Puis avec Nella, une immigrée italienne pour laquelle il eut une brève mais intense et tragique passion.
Ensuite sa vie ne sera que souvenir et Ellis Island sera le cimetière de ses pensées.


Dans ce court roman, Gaëlle Josse nous propose un portrait fin et délicat du personnage de John Mitchell.
Très impressionnée par sa visite d'Ellis Island, elle s'est documentée et s'est inspirée de personnages réels pour recréer cette oeuvre de fiction.
La forme, très classique avec des flash-back, est fluide et le roman d'une vie se déroule devant nous presque comme un documentaire.
J'ai apprécié la belle écriture de l'auteur, mais je dois avouer que je m'attendais, comme d'autres babeliotes je crois, à davantage d'informations sur la vie des émigrants à Ellis Island.
Ce beau portrait est très intimiste mais il pourrait être transposé dans un autre lieu.
C'est en tout cas le bémol que je mettrais à cette lecture, mais j'admets que reprocher à un auteur de ne pas avoir écrit le livre qu'on aurait aimé lire, est une drôle de critique ;-)
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Excellente idée de Gaëlle Josse d'avoir choisi de raconter l'histoire à travers la vie du dernier gardien
Ellis Island, nous connaissons déjà tous l'histoire de cette petite île, symbole de l'immigration américaine ! La littérature et le cinéma ont beaucoup utilisé ce sujet !Le risque était donc grand de rester súr les lieux communs.
Gaëlle Josse réussit le pari d'être originale
Bravo

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1954, John Mitchell passe ses derniers jours à Ellis Island. Il était le directeur de ce centre d'immigration durant les années où des milliers de personnes arrivaient de l'Europe vers les Etats-Unis. le centre va officiellement fermer ses portes et Mitchell se rappelle les événements qui ont marqué sa vie : son mariage avec Liz décédée brutalement, et sa rencontre trois ans plus tard avec Nella Casarini, une jeune immigrante italienne dont il était tombé amoureux et dont il n'a pas pu se faire aimer. Pourra-t-il se pardonner un jour ses fautes ? Pourra-t-il effacer se sa mémoire celle qui le hante toujours ?
J'ai beaucoup aimé ce roman de 150 pages, vite lu. J'ai trouvé l'intrigue qui a lieu à Ellis Island très prenante. Dès le départ, le lecteur sent qu'il va se passer quelque chose, le climat dramatique est omniprésent. L'intrigue ne laisse pas le lecteur indifférent, on aimerait tant aider John Mitchell à changer l'histoire et à lui donner une autre fin. Gaëlle Josse nous transporte avec succès à Ellis Island et dans les bateaux qui assuraient le voyage, on a l'impression d'y être, on est totalement dépaysés. En même temps, ce roman nous apprend des choses nouvelles sur cette époque et l'immigration aux Etats-Unis, il est instructif. J'ai aussi pris plaisir à cette lecture en raison du style de l'auteur, son écriture est agréable à lire, soignée. Par ailleurs, j'ai trouvé intéressante les remarques de l'auteur en fin de l'ivre sur l'existence de certains personnages, en effet je me demandais si le personnage principal avait été inspiré par un homme ayant réellement existé. Pour conclure, je dirais que le dernier gardien d'Ellis Island donne envie de visiter ces lieux pour rendre encore plus concrète cet endroit.
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Un joli petit livre sur un sujet, un centre d'accueil et de sélection des immigrants à New York dans la première moitié du XXeme siècle, qui rappelle la détresse nécessaire à la volonté d'émigrer.
C'est bien fait, cela se lit facilement et me parait être une bonne base pour un film avec Tom Hanks dans le rôle du narrateur, directeur de cette institution.
Mais, et c'est là que j'ai une retenue, j'attends plus d'un livre que d'un film, plus de profondeur, plus de détails, des personnages plus fouillés. Là rien que l'on devrait passer sous silence dans un film, rien que l'image ne suffirait à éclairer.
C'est le genre de romans que sait très bien écrire Tracy Chevalier qui sent plus la technique, le savoir-faire que la sueur de l'investissement personnel.
Un livre sur un sujet grave et intéressant qui reste superficiel et facile à lire.
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Récit à la fois poétique et historique de l'île d'Ellis, située face à Manhattan, par son gardien.
Ce dernier l'a vue se transformer entre 1910 et 1954, date de sa fermeture définitive, d'une gare de triage d'immigrants européens, à un camp militaire d'entraînement puis en une prison pour condamnés en attente d'expulsion. Cependant l'essentiel est ailleurs. Ecrit à la première personne et pendant la dernière semaine de fonctionnement du site, le gardien s'attache principalement à rapporter la vie de ceux qui ont tout laissé derrière eux, ont bravé l'océan et les maladies dans l'espoir d'une vie meilleure sur cette terre promise. Parmi la galerie de portraits se dégagent plusieurs figures fortes, Nella une jeune italienne un peu sorcière, Lazzanini, un anarchiste en fuite mais aussi les infirmières, les policiers et ses collègues. Ils tentent de vivre et survivre sur ce petit bout de terre dans une vie quotidienne cruelle qui tourne souvent du combat inégal.
Témoin parfois passif, Mitchell nous dit en creux l'isolement de tous et la grande solitude morale de chacun sur cette île transformée en bateau fantôme dans ses dernières années. de ce beau roman demeurent alors un fort sentiment d'incommunicabilité et de tristesse.
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Quel joli roman plein d'humanité ! Il raconte les derniers jours du centre d'immigration d'Ellis Island, en 1954 là où des millions de migrants ont débarqué du ventre de bateaux à la recherche d'une vie meilleure en Amérique. Quelle actualité ! le roman est raconté du point de vue du gardien de l'île , John Mitchell. Au cours de sa longue carrière, il a côtoyé la misère des arrivants parfois refoulés, malades, sans ressources, parqués comme du bétail. Il a été autant le gardien des arrivants plein d'espoir que gardien de prison des refoulés comme des parias. Il a assisté à l'épreuve angoissante des 29 questions qui en plus de l'état sanitaire correct donnait le précieux sésame Welkom in America !.
Il rembobine le fil de sa vie à Ellis Island, repense à sa femme Liz, infirmière au centre de tri, décédée du typhus en 1920 lors de l'arrivée d'un bateau -le Germania- dans lequel s'était déclarée une épidémie. L'auteure s'est rendue à Ellis Island ce qui lui permet de dresser une description très précise de cette île, devenue musée. Il y a beaucoup de chaleur humaine dans cet ouvrage qui est très actuel.
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Le choix de cette lecture a été guidée par le fait que l'auteure sera bientôt dans ma région et que je vais la rencontrer. Je ne la connaissais pas et il y a parfois des rendez-vous heureux et la lecture de ce récit en a été un.

John Mitchell, a la veille de quitter Ellis Island, centre d'accueil des immigrés vers l'Amérique, près de la Statue de la Liberté, terre de tous les possibles quand la terre natale ne peut plus vous accueillir pour des raisons diverses.

Il en est le dernier directeur et retrace pendant 8 jours l'histoire de ce centre, de sa vie aussi, de son regard sur ces êtres humains débarquant de bateaux, surchargés, miséreux, avec leurs maigres bagages, mais pleins d'espoirs et de rêves mais aussi usés, fatigués et en manque déjà de leurs racines.

Il nous raconte aussi sa vie, ici, avec sa femme Liz, tant aimée et trop vite disparue, victime indirecte du Centre, et d'événements qui lui pèsent et dont il veut, à la veille de cette fermeture définitive, délivrer sa conscience.

Il y est question d'amour, de rencontres, de désespoir face à cette masse d'êtres en attente d'une terre d'accueil, d'exil dont il est, un peu, le détenteur. La porte d'or peut s'ouvrir, se refermer sur leurs espoirs et il peut aussi, parfois, décider de changer les règles......

Ce court roman est une pépite d'écriture : on ressent tellement la détresse de cet homme, on sent que ces confidences sont chargées d'amour, de regrets, d'interrogations face à toute cette détresse humaine.

Les émotions défilent comme les pages : parfois heurtée par le pouvoir de cet homme, dont il peut abuser en n'écoutant que son désir, mais aussi touchée par son humanité, ses questionnements et son témoignage. Il doit également affronter des cas de conscience qui vont parfois l'ébranler.

On ne ressort de ce roman pas tout à fait indemne car avec la force des mots, des sentiments et la sincérité du narrateur, en quelques pages on bascule dans la détresse, le désespoir mais aussi l'espoir de toutes ces vies, immigrés, personnel du centre, si bien transcrits, si bien écrits qu'il est, pour moi, impossible d'y rester insensible.

J'ai hâte de rencontrer Gaëlle Josse et de lire ses autres ouvrages.
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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Petit livre qui raconte, comme son titre l'indique, l'histoire du dernier gardien d'Ellis Island.
Ellis Island servait de centre de tri au flot migratoire arrivant par bateaux afin de devenir citoyen américain.
Le centre a fermé en 1954 et le dernier gardien , donc le dernier directeur, ecrit pendant les derniers 9 jours et 9 nuits qu'il lui reste à passer sur l'île, son histoire et celle du centre.
Ce roman m'a permis de decouvrir le fonctionnement de ce centre, l'exil et l'espoir de ces gens qui arrivent par bateaux après une traversée bien souvent effroyable, les différentes façons de trier ces personnes, les 29 questions indispensables pour savoir si vous êtes apte ou pas à devenir un citoyen américain.
Le style est agréable, la lecture rapide mais je trouve que le livre est trop court par rapport au sujet qu'il aborde. Aussi, je reste un peu sur ma fin car le sujet est vraiment passionnant et me paraissait propice à plus.
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